mar.
15
janv.
2013
Le JAS, vous connaissez ? Non ? C'est normal, on n'en entend pas beaucoup parler en général. Nous avions vu le MRP en Inde (pour "Maximum Retail Price", ou prix de vente maximum), ou avons souvent discuté de WAF (Woman Acceptance Factor, le niveau d'acceptation de la gente féminine, par exemple lorsque monsieur souhaite faire une activité particulière qui n'est pas sûr de lui plaire). Maintenant, nous avons le JAS. On aurait dû s'en méfier. JAS...pour "Japanese Acquisition Syndrome". Ca signifie que nous avons très envie de revenir, et que partir aujourd'hui nous fait un peu bizarre. On se sentait bien au Japon. Et puis ce pays, c'est comme le Nesquick : on en avait une énorme envie. Nous en parlions depuis des mois, en nous disant "whaou, nous allons aller au Japon". Et nous n'avons pas été déçus. Petit récap en vrac.
A un moment, cet été, on se disait que le Japon, c'était loin, dans longtemps. Ca marquerait une étape. Aujourd'hui, c'est fini. Dit comme ça, ca fait un peu brutal. Dit autrement aussi. On a
bien essayé de chercher une manière de ne pas être un peu tristes, nous n'avons pas réussi. La bonne nouvelle, c'est que nous avons vu, savons ce que c'est, et reviendrons un jour. Impression
teintée de nostalgie, et petite tristesse de se dire que le voyage avance, rapidement. Déjà 4 pays.
Nous avons découvert certains codes de la société japonaise. Il y a en a tout le temps. Chaque détail signifie quelque chose, bien que vous l'ignoriez la plupart du temps. Une des premières
choses que nous avons apprises fut que planter ses baguettes dans le riz est à proscrire. Le faire est quelque chose de très offensant, car cela fait référence au bol de riz que l'on apporte en
offrande lors d'un décès. Cela ne se fait donc jamais, hormis dans cette circonstance particulière. Un autre ? Ne pas transmettre de la nourriture de baguettes à baguettes. C'est ultra mal vu.
Pourquoi ? Là aussi parce que lors d'un décès, c'est de cette manière que l'on mange et partage le riz (ou d'autres choses bien spécifiques pour des raisons elles aussi bien spécifiques). Encore
un autre ? Le degré d'inclinaison du buste, lors du salut (autrement dit toujours, lorsque vous quittez quelqu'un), indique le niveau de respect que vous accordez à l'autre. Ainsi, comme nous en
avions parlé, dans les restaurants haut de gamme où nous sommes allés, les personnes nous servant se courbaient complètement, jusqu'à ne plus nous voir du tout, jusque ce que l'on soit parti.
Nous avons aussi appris que l'on plie la veste du kimono, ou un châle que l'on porte par exemple, d'abord en rabattant la partie droite, puis celle de gauche par dessus. Le contraire ne se fait
que pour les cérémonies funèbres. C'est étrange, toutes ces choses liées à la mort. Enfin, le bol de soupe doit être tenu avec les deux mains, mais nous ne savons pas pourquoi.
Au delà de ces exemples, ce qui est interessant de noter est le niveau d'importance accordé aux détails. De penser au sens de la moindre petite chose. La symbolique de chacune d'entre elles. Le
fait qu'il y ait très souvent une raison, et une signification à quelque chose. C'est un peu fou pour nous, occidentaux, européens, français. Le fait que rien ne soit négligé ici. Cela nous a
interpellé, plu, donné envie d'en savoir plus, nous a rendu plus curieux. Nous a fait voir aussi à quel point prêter attention aux détails, systématiquement, rendait les choses un peu plus
belles, plus élégantes, dans leur forme et dans leur fond. Ce respect du symbole et du sens s'est retrouvé dans bien des choses. On imagine aussi le nombre d'autres codes, tous ceux à côté
desquels nous sommes passés, très simples ou beaucoup plus subtils, que l'on aimerait se faire expliquer. Tout ce qu'il faut faire et ne pas faire, et pourquoi. Tout cela nous a fasciné. Nous
avons d'ailleurs trouvé un petit livre expliquant certaines de ces choses, mais n'avons pas eu le temps d'en lire beaucoup. On le fera pour préparer la prochaine fois.
Sur la société :
Un principe majeur ici est qu'il faut passer beaucoup de temps pour maitriser quelque chose, que ce soit la découpe du poisson, l'apprentissage des geishas, la fabrication des katanas, le
pilotage d'un train... tout ce que vous voulez. La notion d'apprentissage est sacrée, et intimement liée à une certaine vertu, la patience. Etre un vrai chef dans un restaurant de sushi prend 7
ans par exemple. On commence par laver le sol - pour observer, écouter, démontrer sa discipline, sa volonté et sa motivation, sa manière de travailler, et d'apprendre - avant ne serait-ce que de
toucher le poisson. La montée en grade se fait graduellement. C'est aussi classique pour un japonais de passer par des postes très différents, pour acquérir une vision transversale d'un métier ou
d'un rôle. C'est aussi vrai dans les entreprises, où l'on passe par de nombreux postes, dévalorisants ou gratifiants, avant d'accéder à des responsabilités. Les fonctions tournent. La progression
est lente. Société de la patience.
Ici, au Japon :
- On entre dans le bus par le fond, et on sort par l'avant
- On peut fumer dans les restaurants, mais pas dans la rue (en dehors des smoking areas)
- Les japonais parlent tout le temps quand vous êtes à la caisse, dans un restaurant, rentrez dans un lieu, etc..."Aligato Gosaïmaaaaasssss" (à prononcer vite en insistant sur la fin). Ils baragouinent des tas de choses que vous ne comprenez bien sûr pas, en vous demandant tout ce qu'ils peuvent bien vous dire
- On apporte des fruits plutôt que des fleurs quand on est invité quelque part. Les fruits valent très cher (1 euro la banane)
- Il faut faire attention à ne pas apporter un cadeau ayant trop de valeur, car cela peut mettre mal à l'aise, ou renvoyer au revenu inférieur du ménage qui vous invite
- Sur le quai du métro, on fait la queue bien ordonné avant de rentrer dans le wagon
- Les chauffeurs de taxi portent un costume, une cravate, et des gants blancs, comme tout le personnel des transports publics. La classe
- Les trains sont toujours parfaitement à l'heure
- On ne vous comprend pas quand vous dites "yamamoto quisékacé" à quelqu'un
- Télécharger un film de 3 heures en haute définition chez soi depuis son ordinateur prend entre 3 et 5 minutes
- Dans les sushis, le poisson entoure le riz, pas le contraire (il y a donc beaucoup de poisson par sushi)
- La peine de mort n'est pas abollie
- La personne à qui nous avons demandé ne connaissait pas Mireille Mathieu
- Toutes les signalisations (bus, métro, trains...) sont en anglais (et en France ?), bien que les gens ne parlent pas beaucoup cette langue
- Au Mac Donald, le personnel ramasse un bout de papier par terre gros comme votre ongle
- Tout est toujours propre, des rues au métro en passant par les toilettes publiques des restaurants et trains. Rien, absolument rien, ne traine
- La ville est précipitée, mais le rythme est lent. De la patience pour tout, une forme de paix, de serennité (sauf une ou deux fois, où c'était très différent, comme chez nous le 31 décembre)
- Les filles sont sexys, mais classe. On est loin de Londres
- Il existe encore pas mal de mariages arrangés
- Beaucoup de gens travaillent plus de 10h par jour, et on une semaine de vacances par an. A quand les 35 heures ?
- Le paquet de cigarettes coûte 4 euros, et le litre d'essence 2,05 euros
- On attend son tour au passage piéton, même s'il n'y a pas de voitures depuis 2 minutes
Nous serions dégoûtés de rentrer à Paris maintenant. Lors de notre dernier déjeuner, hier vendredi, nous n'avions pas envie de prendre l'avion aujourd'hui. Néanmoins, c'était quand même sympa de
se dire que nous allions à Hong-Kong demain, et que cette ville va aussi être quelque chose. Mais au delà de la ville, c'est la culture et l'esprit que nous avons aimés ici. Un excellent exemple
de l'esprit japonais est la fabrication de katanas, ou de couteaux de cuisine, ou dérivés, selon la méthode traditionnelle, mélangeant technique, discipline, traditions, patience, et respect. Si
différents, les japonais seraient-ils à l'Asie ce que les anglais sont à l'Europe ?
En se répétant qu'il est à Tokyo, lorsqu'il regarde ces néons ou juste autour de lui, Fred a vraiment l'impression d'être à l'autre bout du monde. Et pourtant, il ne se sent pas loin. Impression
étrange, un peu perturbante...
Nous avons juste aperçu un petit bout du Japon. Pas sûr néanmoins que nous emportions la zen attitude dans notre sac. Nous avons encore beaucoup à apprendre, sur bien des sujets, ainsi qu'à
apporter.
Nous reviendrons, c'est sûr.
ven.
11
janv.
2013
Pour clore cet intense chapitre japonais, le temps nous accompagne, et le soleil va se joindre à nous toute la journée pour embellir ce qui serait dejà une journée réussie. Nous partons de la guesthouse, où nous avons eu assez froid cette nuit, un peu plus tard que prévu, vers 10h. Nous marchons jusqu'à la JR Line pas très loin, ce qui permet aussi de voir si demain, pour rejoindre l'aéroport, nous passerons par là (et éviterons un changement) ou si cela est trop loin et prendrons une station payante, mais plus proche. Une petite dizaine de minutes plus tard, nous y sommes. Ca paraît faisable pour demain. Nous verrons.
Pour commencer, nous allons voir le palais impérial, que nous aurions préféré découvrir le 2 janvier, lorsqu'il était ouvert au public, plutôt que de rester toute la journée sur l'ordinateur, à
planifier notre séjour à Kyoto. Du coup, aujourd'hui, nous ne le verrons que de l'extérieur, et finalement d'assez loin, car des barrières empêchent de s'approcher. Il est situé dans le quartier
de Tokyo; c'est son nom, comme celui de la ville. La palais en lui-même s'appelle Kokyo, ce qui signifie "résidence de l'empereur". Le quartier est moderne. Beaucoup d'hommes d'affaires marchent
à nos côtés. Nous parcourons quelques rues, entourées de buildings sur lesquels les rayons du soleil matinal se reflètent pour notre plus grand plaisir, et arrivons sur une grande artère, qui
longe un parc composé d'arbres bas, au feuillage clairsemé, et dont les branches horizontales, étirées, leur donnent un aspect très asiatique. Le ciel est bleu, et la terre jaune beige. Nous
coupons par ce parc pour atteindre le palais. Reconstruit en 1968 après avoir été bombardé pendant la seconde guerre mondiale, il est situé pile à l'emplacement de l'ancien château d'Edo, qui
constituait à l'époque la résidence des shoguns. En approchant, nous tombons sur des douves et des fortifications, vestiges de l'ancienne place forte. Malheureusement, comme nous le disions, une
barrière bloque l'accès à la porte du palais. Comme nous, d'autres touristes sont frustrés et prennent leurs photos finalement d'assez loin. Nous savions que l'édifice était fermé, mais nous
pensions pouvoir aller au moins devant la porte. Nous ne restons donc pas très longtemps, et repartons en sens presque inverse. Japon ancien et contemporain se croisent ici, avec les buildings en
arrière plan. Petite anecdote, nous sommes à cet instant frappés par le silence qui règne. Certes, l'étendue devant nous est assez grande, espacée, mais une route où circulent pas mal de voitures
traverse le parc, à mi-chemin entre notre emplacement et les sièges sociaux ou autres salles de marché là-bas. Nous nous arrêtons pour écouter, et n'entendons que le vent souffler légèrement. Pas
un bruit de voiture, pourtant assez nombreuses encore une fois. Phénomène étrange. Nous nous mettons à imaginer - ça ne coûte rien et c'est amusant - qu'il en est ainsi pour marquer la séparation
entre le passé et le présent, entre l'histoire du palais et celle du Tokyo d'aujourd'hui. Quels poêtes ! Allez, nous continuons, et retrouvons le bruit des automobiles en s'approchant (cela dit,
la rupture est nette, le bruit arrive d'un coup, pas du tout progressivement). En route, un petit lac, quelques cygnes, Angela Merkel, ou presque. Nous reprenons le métro, car nous souhaitons, un
peu à l'image de mercredi, aller saluer une dernière fois les quartiers que nous avons aimés.
Nous commençons par le plus proche, Ginza. Et à cette heure, celle du déjeuner, le quartier doit vivre son plein. Effectivement, c'est le cas. Nous prenons ces rues adjacentes que nous n'avions
pas vues les dernières fois. Elles sont petites, une seule voie pour les voitures, des trottoirs larges, bien sûr très propres, des magasins toujours soignés, comme ce vendeur de katanas dont la
collection est magnifique, ou la devanture du restaurant tokyoïte de Ducasse, sur laquelle nous tombons par hasard. Pour être franc, nous hésitons à nous y arrêter, et nous faire plaisir pour ce
tout dernier déjeuner dans le pays. Mais manger français nous branche moyennement. Nous avons envie d'une viande, wagyu bien sûr, et de sushis. Ce midi, ce sera viande. Comme souvent, un choix
démesuré s'offre à nous. Nous notons certains endroits dans notre tête, continuons, puis nous décidons pour ce restaurant indiquant qu'il est spécialisé dans la viande de Kobe. C'est pour nous
ça. Nous montons les 14 étages. Nous arrivons dans une endroit classe, au décor noir, avec plusieurs cuisiniers préparant la viande et des légumes devant des clients attablés face à eux. Bref, un
"teppanyaki", comme celui que nous avions fait au début de notre séjour. Parfait. L'heure qui suivra le sera elle aussi. Verre de vin, légumes grillés, entrée de sashimi, poisson grillé, waygu
180g toujours au même niveau, riz, soupe miso, café... pour un prix et une qualité incroyables. Nous sommes épatés. Et repus. Pour nous alléger un peu, nous marchons tranquillement, et nous
arrêtons écrire une lettre ou deux, avant de trouver un bureau de poste.
La suite du programme nous emmène vers Shinjuku, de l'autre côté du centre ville. Il est en effet dejà 16h. Plusieurs fois, en passant en métro sur la ligne aérienne de ce côté là, nous avions
aperçu une grande rue pleine de lumière, assez impressionnante, très moderne, très "Tokyo". Nous regretterions de ne pas y être aller avant de partir, et la lumière va être parfaite pour la voir
s'éclairer. En arrivant, elle grouille. Tout est très coloré, et nous retrouvons la même sensation que dans d'autres parties de la ville. Nous ne voyons d'ailleurs pas de grande différence avec
certaines de ces dernieres, à part les buildings en background, qui rajoutent une petite touche à l'ensemble. Nous nous arrêtons dans un magasin dont les soldes batttent toute concurrence, et
flanons un peu, surtout quand nous voyons de beaux articles aux prix tout-à-fait abordables. Allez, ça fera un ou deux cadeaux, ou souvenirs, à notre retour. Hop, dans le sac. Nous trainons
ensuite tout autour, et remontons cette grande rue, effectivement impressionnante de lumières. Il est 18h.
Pour terminer cette journée, nous hésitons à rejoindre ce parc d'attractions, dont des voitures faisaient la publicité tout-à-l'heure, et situé pas très loin. Il paraît qu'il est dément, nous en
avions entendu parler il y a peu, et avions vu quelques images de grand huits plongeant dans l'eau, ou d'autres choses de ce style. Mais nous préférons aller à Shibuya, le quartier par lequel
nous avions commencé notre découverte de la ville il y a presque 15 jours. Nouveau trajet en métro, l'un des derniers, et nous voilà à traverser la rue en diagonale, sur ce carrefour célèbre de
la ville, et presque unique au monde. Là aussi, beaucoup de monde. Il faut dire que nous sommes vendredi soir. Nous reprenons les rues que nous connaissons, et savourons nos derniers instants,
disons au revoir à tout cela, et nous rappelons différents moments ici ou là bas, quelques rues plus loin. Nous cherchons un "Love Hotel". C'est quoi ? Un hôtel dans lequel vous louez une chambre
à l'heure, pour écrire vos mémoires, réfléchir à votre avenir...ou faire autre chose avec votre partenaire. Nous, nous avions entendu parler de ça en France, et on nous avait dit que c'était
assez hallucinant, avec à l'entrée une personne à la caisse qui ne vous voit pas, des jouets, gadgets, ou costumes pour faire tout ce que vous souhaitez. Vu comment les japonais peuvent être
extrêmes et fous, nous nous étions dits que ça devait être quelque chose. Finalement, déception. Vous entrez, et tombez sur un panneau lumineux indiquant les chambres disponibles lorsque la photo
est éclairée, à thèmes (mais pas terribles, ni extraordinaires), que vous choisissez en insérant votre carte bleue. Quand il y a une caisse, effectivement, il n'y a d'espace que pour mettre vos
mains et tendre votre argent. Les japonais peuvent donc y aller ni vus ni connus. Mais sinon, pas de sex toys ou de choses délirantes. Nous voulions voir, et nous avons vu qu'il n'y avait
finalement pas grand chose. Ce n'est pas très grave, nous nous sommes faits notre propre idée, au moins. Le temps passe, et nous nous mettons en quête d'un restaurant. Nous hésitons entre
plusieurs, et faisons le choix de retourner dans un de nos premiers, mais pour aller en face. Le restaurant propose en effet d'un côté une salle pour manger globalement des brochettes, ou
grillades de toutes sortes (c'est là que nous étions allés), et de l'autre, une salle consacrée exclusivement aux sushis. C'est là que nous allons. Ce fut parfait. Un délice, de variété, de
goûts, de choix. Superbe dernier souvenir culinaire. Fallait-il essayer cette autre salle, au même endroit ? Mille fois oui. Nous repartons, et profitons de l'affluence pour observer les
japonais, la rue, l'animation, le rythme. Mais il reste une chose que nous n'avons pas encore faite : un karaoké. Les japonais en sont fous, on a eu confirmation hier soir, quand nous avons
rencontré les deux couples. Ca tombe bien, il y en a un sur le chemin. Bon, à vrai dire, nous n'avons pas vraiment envie d'en faire un à deux. Alors on tente de s'incruster avec des japonais,
mais sans véritable succès. Par contre, la personne à la caisse nous autorise à aller voir comment sont les salles (toutes privées). On a vu, et on a filmé. Ca aurait quand même été sympa de s'en
faire un. Puis nous nous mettons à chercher une salle de jeu, pour écouler nos derniers yens. Nous trouvons la Taito Station. Comme il nous reste pas mal de liquide, nous n'hésitons pas et
prenons beaucoup de pièces de jeu. Nous nous asseyons devant l'une des machines disponibles. Coup de non-bol, il est 23h45, et l'endroit ferme à minuit. "Et tous nos jetons ?" "Dépêchez-vous de
les mettre dans la machine", nous fait-on comprendre sans jamais s'énerver, et avec le sourire. Euh, mais comment dire, c'est pas fun de jouer comme ça. "Revenez demain". "Impossible, nous
partons". Bon, pas moyen de trouver une solution, ni de nous faire rembourser les jetons restants. Nous jouons frénétiquement, en n'allant pas non plus le plus vite possible. Les machines
s'éteignent autout de nous. Nous sommes les derniers. Le pire, c'est que nous gagnons d'autres jetons. Les deux personnes reviennent, et nous demandent d'arrêter. Alors nous mettons toutes nos
pièces dans les fentes, mais de nouvelles tombent, car la chance nous sourit. Nous gagnons même un bonus spécial. Le comble. Du coup, tout ça se transforme en un bon moment, car c'est drôle.
Vient enfin le moment où nous partons. Le rideau de fer est déjà en bonne partie descendu. Nous pourrons dire que nous aurons fermé une salle de jeu à Tokyo !
Allez, direction le métro, car le dernier est pour bientôt. Le quai est blindé. Vraiment. Autant nous n'avions vu que des japonais faisant la queue sur le quai, en rang, proprement alignés,
autant ce soir, c'est du grand n'importe quoi. La meilleure comparaison ? Notre métro les jours de grève intense. La même. On avait entendu parler des métro au japon où le personnel sur le quai
poussait les gens dans les wagons. Ce soir, c'est ça. Sauf qu'il n'y a pas de grève. Petit coup de vidéo obligatoire pour mettre tout ça en boite. Nous laissons d'ailleurs passer le premier
métro, car nous ne pouvons rentrer.
Retour à la guesthouse, où tout est très calme, une bonne heure plus tard. Quelqu'un étant descendu sur la voie pendant le trajet, nous sommes coincés environ 30 minutes sans avancer. Et dire que
nous devons encore faire nos sacs, et avancer sur le blog, afin d'arriver à Hong-Kong sans avoir trop de chose à faire. Finalement, ce sera quasiment nuit blanche, (1h de dodo pour Fred, et 3
pour Audrey). Réveil à 7h30, départ pour l'aéroport à 8h15, et vol pour Shanghaï à 10h50.
Bye Bye Japan, c'était super. See you soon. Une destination à faire, même si c'est loin.
jeu.
10
janv.
2013
Jeudi 10 janvier. Check-out. Bye Bye Nui Hostel. C'était bien. Avec ce bar sculpté dans un tronc d'arbre, ces salles de bain communes, ultra propres, à grand éviers design, ces toilettes chauffantes, ces douches spacieuses avec gel et shampoing élégamment présentés, cette cuisine équipée et ultra moderne, l'animation et la chaleur du bar le soir, et surtout, ce personnel gentil et aux petits soins... salut Shö, c'était super.
Départ 10h. Mais pour où ? Pour la gare de Shinjuku. Pourquoi ? Pour voir le Mont Fuji. Oui monsieur. Car si une chose représente bien le Japon, c'est bien ce sommet de 3376 mètres. Et nous, on a
envie de le voir de nos yeux. Pour savoir s'il est vraiment aussi joli que sur les photos. Pour y aller, 2h10 de train et 20 min de bus. 3 changements. Pour nos lecteurs actuels ou à venir qui
souhaitent s'y rendre, c'est assez simple. De Shinjuku, il faut prendre la JR line jusqu'à Otsuki (70 min), puis le train express Fukikyu Line jusqu'à Kawaguchiko Station (55 min). De là, prendre
la compagnie Retro Bus jusqu'au lac Kawaguchiko, pour avoir la meilleure vue sur le sommet. Nous avons de la chance, il fait beau. Mais nous partons un peu tard, et comme tous ceux qui ont
pratiqué la montagne le savent, les nuages arrivent vite une fois le début de matinée passé. Il est 13h20 quand nous arrivons. Et c'est dans le bus que nous l'apercevons pour la première fois.
Nous sommes en fait juste à côté de lui. C'est par la fenêtre arrière que nous le voyons. Il est grand, imposant. Superbe. Nous pensions le voir en étant loin, nous sommes finalement tout près.
La vue est donc magnifique. Neige au sommet, comme sur les photos. Le bus nous dépose au terminus. Il suffit de faire quelques pas pour être les pieds dans l'eau du lac, et l'avoir en face. Fred
est excité. Quelques nuages sont en train d'arriver par la droite. Le temps de faire une ou deux photos à peine, et voilà le sommet bouché. Ce n'est pas dramatique, l'impression est énorme.
Déception malgré tout de Fred de ne pouvoir le gravir. Les ascensions sont officiellement ouvertes en juillet et en août seulement. Ca aurait été génial de faire le plus haut sommet du Japon, et
si exclusif. Cela dit, pourquoi ne pas revenir, avec ses compagnons de cordée habituels, ou d'autres (le sommet n'est pas très haut. Est-il difficile cependant ?). Nous trainons. Il n'y a pas
grand chose à faire de toutes façons. Nous sommes seulement 8 touristes, et, à côté du lac, il n'y a qu'une grande bâtisse pour vendre un café et des souvenirs. C'est calme, et silencieux. C'est
drôle, nous retrouvons un peu de nature brute. Nous réalisons, une nouvelle fois, que nous sommes là, à cet endroit sur terre, à regarder de nos yeux ce panorama. Nous sommes chanceux.
Comme le bus du retour ne passe que toutes les 20 minutes, nous prenons celui qui s'apprête à partir, une fois après avoir bien profité d'être là. Plutôt que d'aller jusqu'à la gare, nous sortons
quelques arrêts avant. Audrey voudrait faire un "onsen", c'est-à-dire un bain dans les sources d'eau chaude au milieu de la nature. Surtout qu'il y en a un avec vue sur le Mont. Mais à cette
période de l'année plutôt déserte - c'est on ne peut plus calme autour de nous, dans cette petite ville - il est fermé. Là aussi, ce sera pour le prochain voyage. Nous attendons de nouveau notre
bus, nous réchauffons une fois à l'intérieur, puis reprenons le train pour retourner sur Tokyo. Le trajet est sympathique, puisque nous discutons avec des australiens de passage, venus faire du
ski au Japon (la neige est merveilleuse, d'après eux).
Nous arrivons vers 17h, peut-être plus. Ayant eu le temps de réfléchir un peu, et ayant regardé sur Internet, nous décidons d'aller acheter l'appareil photo. Le temps de prendre le métro, de
traverser la ville, et de passer à la caisse, le voilà dans notre poche. Ni une, ni deux, nous essayons tout ça à peine sortis du magasin. Ca a l'air super, bien mieux que l'ancien. Préparez-vous
à regarder de meilleures photos, enfin, on espère.
Pour terminer la fin d'après midi, nous aurions préféré faire autre chose que de devoir retourner à la guesthouse chercher nos sacs, pour aller à la nouvelle, Toco, trois stations de métro et un
changement plus loin. Nous sommes très chargés. Si vous nous voyiez, sacs de 17 kilos sur le dos, sac à dos devant, et sacs plastique dans les mains. La nouvelle guesthouse est moins sympa que
l'autre. Plus petite. Mais elle a du charme, avec ce long couloir bordé de portes coulissantes type maisons traditionnelles, et ce petit jardin japonais. La chambre est petite, et mal chauffée.
Tout cela a pris du temps, et il est bien 21h quand nous sommes prêts pour sortir. Un peu déprimés par cette heure tardive, fatigués d'avoir dû bouger nos affaires et perdu ce temps à une grosse
journée du départ, et sachant que nous sommes très en retard sur le site et que cela va prendre du temps si nous voulons faire toujours aussi bien (cet article sera rédigé quatre jours plus tard,
à Hong-Kong, le temps de rattraper tout ça), nous n'avons pas la grosse patate pour partir à l'aventure. Nous allons donc à une station de métro, sur Ueno, pour trouver en marchant un endroit où
manger un bout. Là-bas, rien ne nous inspire vraiment, peut-être dû au fait que nous soyons moins motivés (et que tout soit en japonais). Notre choix se porte sur un tout petit endroit, une sorte
de bar où nous prenons des brochettes. La soirée va bien tourner. Deux couples de trentenaires japonais sont assis à côté, et s'étonnent déjà de nous voir entrer là. Ils sont curieux, et nous
aident spontanément pour choisir ce que nous commandons (rien en anglais ici non plus). La suite est géniale. Deux d'entre eux parlent la langue internationale. Nous n'arrêtons pas de discuter,
de rigoler, de payer ou de nous faire offrir une tournée, puis une autre, d'apprendre des mots/expressions plus ou moins sérieux, de notre côté comme du leur. Ils adorent quand Fred leur chante
"voulez-vous couchez avec moi" et s'empressent de mettre en marche le dictaphone de leur téléphone pour l'enregistrer, s'entraîner ultérieurement et s'en servir peut-être. Car ils adorent le
français, et nous apprenent que la sonorité de notre langue est plutôt jolie. L'un d'enre eux est fan de comédies musicales, et vient de voir le film "Les Misérables". Audrey et lui entament donc
une discussion sans fin, même si chacun n'arrive pas à exprimer correctement les subtilités de leurs pensées. Nous commandons à manger à plusieurs reprises, et nous étonnons encore une fois de la
fraicheur et de la qualité du thon qui nous est servi en sashimi, dans ce petit coin de Tokyo. Photos souvenirs. Regards qui parlent d'eux-mêmes, et ne trahissent pas. L'heure du dernier métro
est passée. Nos amis nous aident à trouver un taxi, l'un d'entre eux allant jusqu'à sortir dans la rue avec nous pour expliquer au chauffeur notre destination. Ce dernier est en costume. La porte
s'ouvre toute seule lorsque nous sommes dehors et allons pour poser la main sur la poignée. GPS à l'intérieur près du tableau de bord, dirigé par le chauffeur grâce à une télécommande. On est
loin des taxis chinois !
Nous arrivons vers 1h30. Tout est calme et silencieux.
mer.
09
janv.
2013
Today, pas de programme spécifique. Un musée à faire, celui des sabres et katanas, mais rien de prévu sinon. Nous allons donc nous balader, retourner dans les quartiers que nous aimons bien, et en découvrir un ou deux autres, que nous n'avons pas encore faits. Car, dans 3 jours, nous partons. C'est donc la dernière ligne droite pour faire ce dont nous avons envie.
Lever 9h, comme souvent. Nous retournons dans le temple où nous étions allés le 31 au soir, afin de le voir de jour, et sous un angle différent de celui d'un réveillon de fin d'année. En plus,
chose pratique, il est à côté de chez nous, dans le quartier d'Asakusa. Nous y allons donc à pieds. Sur le chemin, nous tombons sur le siège de la société Bandaï, célèbre pour la production de
tout un tas de dessins animés, jeux vidéos et autres figurines de jeu que nous utilisions lorsque nous avions 13 ans (Astro ou Les chevaliers du zodiac, ça vous parle ?). Impossible de ne pas
s'arrêter, d'autant que devant le bâtiment sont exposées différentes statues à l'éffigie des personnages les plus célèbres. Nous ne traînons cependant pas. Nous arrivons dans le coin du temple,
et reprenons cette longue rue qui y mène. Nous apercevons sur notre droite la Sky Tree. Aujourd'hui, beaucoup de monde. Comme quoi ce n'était pas qu'une histoire de jour de l'An. C'est blindé.
Les magasins de chaque côté sont tous ouverts, et les prix des kimonos, sabres de mauvaise qualité, casquettes, éventails et autres babioles sont assez élevés. En revanche, les stands de
nourriture - si nombreux il y a presque deux semaines - ne sont plus là. Nous suivons le flow, et arrivons au temple. Tiens, nous n'avions pas remarqué ce toit si joli. Cette fois-ci, nous
pouvons monter les marches, et être parmi tous ces japonais qui jettent une pièce dans une fontaine, en faisant sûrement une prière ou un voeu. Vu la quantité de pièces jetées, nous nous
demandons la somme que cela représente. Ca n'arrête pas. Nous tournons autour du lieu de culte, et remplissons nos yeux et notre mémoire de ces visions typiques du pays du soleil levant, avec
cette architecture particulière. La haute pagode, dont la soeur est à Kyoto, se tient toujours là, pas très loin. Puis nous remontons la rue, cette fois-ci via une autre parallèle, et tournons à
droite, pour nous diriger vers le quartier adjacent de Ueno. Idéalement, nous souhaiterions prendre le métro là bas, afin d'éviter un changement, et de pouvoir par ailleurs rester dans la rue au
contact des japonais et de la vie locale. Aussi pour ne pas avoir à payer un billet et rejoindre cette station où nous pouvons monter gratuitement, grâce à notre JRPass (qui nous avait aussi
servi à faire tous nos trajets en train gratuitement). Pour info, le ticket de métro le moins cher (valable pour aller seulement une ou deux stations plus loin) vaut 1,6 euro. En général, les
tickets nous coûtent 2,9 euros, par personne et pour un trajet d'une demi-douzaine de stations. Ca va donc vite, très vite, quand vous prenez le métro plusieurs fois dans la journée. Eviter les
changements et profiter de notre pass, valable sur certaines lignes, n'est pas négligeable. Bref, nous entrons dans cette rue, plutôt commerçante, et couverte. Audrey s'arrête regarder les
éventails. Fred regarde un blouson, en solde, car le sien (coupe-vent sportif technique léger et pratique) commence, comme Audrey pour le sien d'ailleurs, à lui sortir par les yeux, après deux
mois à le porter tous les jours, que ce soit pour un trek au Népal ou aller dans un restaurant chic. Mais bon, dans une semaine, nous serons à Hong-Kong, où il fait 17°, puis ensuite dans
d'autres pays, où il fait assez chaud. On va donc éviter les frais inutiles. N'étant pas sûrs de notre chemin, nous le demandons. 20 min pour rejoindre la station. Ah oui, quand même ! Bon,
allez, on prend le métro, car il n'y a finalement pas grand chose de ce côté de la rue, et nous préférons économiser du temps, à défaut d'argent, dans la mesure où il ne nous reste que deux jours
et demi. Il est en effet 11h30.
Direction Ginza, un peu plus au sud, au sud-est exactement du centre de la ville. Pourquoi ? Parce que nous avions bien aimé ce quartier dans lequel nous n'étions pas restés très longtemps, et
ensuite parce que se trouve là-bas un Sony Store dans lequel nous pouvons acheter un nouvel appareil photo sans payer les taxes, grâce à notre passeport. Allez, hop, 20 minutes plus tard, nous y
sommes. Nous demandons quand même s'il est possible de réparer notre appareil, on ne sait jamais, même si nous n'y croyons pas beaucoup. Bien sûr, c'est non, il est d'une part trop vieux pour
faire jouer une garantie (il doit avoir 4 ans, l'un d'entre vous le connait bien), et cela prendrait du temps, et tout ça est impensable sachant que nous partons du Japon sous peu. Alors nous
pourrions continuer à utiliser la fonction "photo" de la caméra" (dont les photos en 16:9 sont superbes), mais ce n'est pas pratique du tout. Nous prenons donc note des modèles disponibles, pour
regarder ce soir les avis sur internet, et apprenons également, après avoir posé la question, que l'un des appareils en vente accepte le même type de batterie que nous avons en notre possession
(celles de la caméra), afin de ne pas avoir à en acheter une autre (car dans un tour du monde, avoir 2 batteries valent mieux qu'une!), ainsi que le même type de carte mémoire que notre appareil
photo abîmé. Bonne nouvelle, cet appareil bénéficie en plus une réduction de 30% (car c'est l'ancien modéle, le nouveau vient de sortir). Nous partons avec ces éléments en poche, et prenons le
temps de la décision.
Comme notre estomac crie famine, nous nous mettons en quête d'un restaurant. Ca ne manque pas dans le quartier et la plupart doivent être, au vue du sentiment que nous avions eu l'autre fois, pas
mal du tout. D'ailleurs, nous en avions recherché deux, dans lequel nous n'avions malheureusement pas pu aller, l'un étant fermé, et n'ayant pas l'adresse de l'autre. Pas question que cela nous
arrive une seconde fois. Fred a entendu parler d'un deux étoiles abordable pour déjeuner, Ginza Toyoda. Cependant l'adresse nous est toujours inconnue. Mais, étant au Sony Store, nous en
profitons pour leur demander d'effectuer la recherche pour nous. Deux minutes après, c'est fait. Nous parcourons plusieurs blocs, avons du mal à trouver, cherchons, puis arrivons dans la bonne
rue, au bon endroit, grâce à l'aide d'un passant. Ce dernier nous dit cependant qu'il ne voit pas le restaurant. Il demande au concierge de l'immeuble d'à côté, qui nous indique une enseigne
parmis les 7 ou 8 installées verticalement en hauteur sur le bâtiment voisin. Bien sûr, tout est écrit en japonnais. Merci le passant et le concierge, car c'était juste impossible de le trouver
par nous même. Nous passons une heure et demie à déjeuner, assis au comptoir de ce petit restaurant d'une dizaine de places. Ce fut excellent, mais pas extraordinaire. Images là où vous savez.
Allez, il est 15h, et donc temps de suivre la suite de notre programme. L'idée, c'est d'aller dans le quartier de Shinjuku, à l'ouest de la ville, pour aller au Japanese Sword Museum of Tokyo, et
voir la lumière du crépuscule diminuer sur les gratte-ciels de cette partie de la ville, dans laquelle nous ne sommes d'ailleurs que très brièvement allés une seule fois au début de notre séjour.
Pensant gagner du temps, nous sortons à l'arrêt précédant celui indiqué sur le Lonely Planet. Nous n'aurions peut-être pas dû, car nous mettons un petit moment à rejoindre ce musée, perdu au
milieu de rues peu fréquentées. Enfin, nous le trouvons. Des hommes et femmes en blouse blanche, gants sur les mains, s'affairent au rez-de-chaussé. Le musée est au premier. Ca a l'air d'être du
sérieux, car ces personnes - nous l'apprendrons en sortant - s'occupent des pièces du musée, dont la collection change régulièrement et vient de tout l'archipel. Il est 16h, et nous ne disposons
que d'une demie-heure avant la fermeture. Le musée n'est pas très grand mais les objets, datant du 11ème au 18ème siècle, sont superbes, chargés de travail et d'histoire. Fred s'interroge sur la
vie de leurs différents propriétaires. La librairie du musée est fournie, mais la plupart des livres, pratiques, techniques ou illustratifs, sont en japonnais. Certains sont néanmoins en anglais,
dont un expliquant le long et rigoureux processus de fabrication d'une lame traditionnelle, atténuant un peu la frustration de Fred, qui note scrupuleusement les références de certains, trop
chers ou trop lourds pour être acquis maintenant, afin de les trouver ultérieurement chez Amazon. La lumière a déjà bien baissée lorsque nous repartons. Nous rejoignons à pieds le quartier
adjacent de Shinjuku, juste avant qu'il ne soit trop tard pour profiter de ce moment particulier de la fin d'après-midi. Cette partie de la ville accueille de nombreux buildings, entre lesquels
nous slalomons, dont l'un est arrondi à ces deux extrémités, et prend la forme d'un cocoon géant. Comme dans les autres quartiers, nous regardons, observons, nous perdons un peu. C'est un
quartier d'affaires, en partie. Mais plus loin se trouve le plus grand magasin d'électronique au monde. Une dizaine d'étages d'appareils, d'accessoires, de consoles, de télévision (énormes, ou en
3 dimensions) etc... nous en profitons pour comparer le prix de l'appareil photo que nous avons repéré au Sony Store. Verdict: il est moins cher là-bas. En sortant, nous continuons de tourner
dans les rues, et finalement, partons autre part, car à cette heure, 18h, rien de particulier ne s'y passe. Peut-être les choses sont-elles différentes quand les bureaux sont remplis, pour
déjeuner, car nous croisons de nombreux hommes en costume rentrant chez eux, ou allant probablement jouer dans une salle d'arcade. Tiens, cela nous donne une idée. Hier, nous étions à Ikebukuro,
et avions vu des machines de jeu - des pièces qu'il faut faire tomber sur un tapis roulant - que nous n'avions pas pu essayer. Et puis il y avait tous ces schoolboys et schoolgirls, alimentant
l'ambiance très "Japan" du lieu. Enfin, Ikebukuro n'est qu'à trois stations de métro, au nord de Shinjuku. Nous nous y rendons donc. Et retrouvons tout ce que nous avions laissé hier. Nous jouons
un peu, puis allons prendre un verre et manger un morceau dans un bar pas très loin, où nous rencontrons un serveur franco-libanais très sympa, avec qui nous discutons quelques instants. Nous
sommes bien. Nous sentons que nous partons bientôt pour autre part, et regrettons déjà de devoir nous en aller. Nous passons vite à autre chose, pour ne pas sombrer dans la mélancolie. D'autant
qu'il nous reste deux jours, et que nous avons fait beaucoup de choses ici, presque tout ce que nous souhaitions faire. Il en manque une ou deux, mais nous avons prévu demain de combler ça, en
partie.
Nous ne souhaitons pas rentrer trop tard ce soir. Nous reprenons donc le métro pour repartir vers la guesthouse, bien que notre pas soit lent. Sur le chemin, nous avons encore envie de jouer, et
peut-être inconsciemment de rester dans les rues, autre part dans Tokyo. Nous décidons au dernier moment, en pleine rame, de nous arrêter à la station d'Akihabara, animée, celle où l'énorme Sega
Center, ou la grande Taïto Station, se trouvent, pour jouer une nouvelle fois à ce jeu qu'Audrey adore, où il faut taper en ryhtme avec une musique de votre choix sur de gros boutons diposés tout
autour de l'écran rond. Nous passons dans ces allées bordées de bornes d'arcade, et restons là à observer ces jeunes ET moins jeunes jouer comme des fous, comme l'autre fois. Nous glissons deux
ou trois pièces de 100 yens dans l'une d'entre elle, et Fred retrouve les sensations de son enfance en voyant quelques anciens jeux de l'époque. Après ce bon moment, nous partons pour de bon.
De retour dans notre quartier, nous nous arrêtons rapidement manger une brochette dans ce petit restaurant de coin sur le chemin, en sortant du métro. A la guesthouse, lessive, ordinateur,
coucher à 3h du matin, en partie parce que nous devons faire nos sacs, puisque demain, nous changeons de guesthouse, comme prévu depuis longtemps (plus de place ici quand nous avions réservé en
octobre). Demain, une belle journée se prépare.
mar.
08
janv.
2013
Attention, crise de rire en vue, même si on aurait préféré la faire en Chine, parce qu'on aime bien les japonais et leur culture... !
A faire tourner à TOUTES vos connaissances, car c'est trop drôle (enfin, on pense), façon Remy Gaillard !
le lien You Tube:
http://www.youtube.com/watch?v=9wu_sTGlsTY
mar.
08
janv.
2013
EDIT: problème de son résolu. Video prise à partir de l'appareil photo, d'où une qualité générale un peu moindre.
mar.
08
janv.
2013
Aujourd'hui, ça commence tôt. Vraiment tôt. Réveil 6h30. Nous partons pour le Tsukiji Fish market, autrement dit, le célèbre marché aux poissons de Tokyo. Un marché professionnel. Il est le point central de toute la chaine de restauration du pays. Ici s'échangent chaque jour 2,5 millions de tonnes de poisson. Pour rappel, Rungis, c'est... 255 tonnes. Oui, ça fait drôle. Avec les fêtes et l'affluence du début d'année, étant en outre la partie la plus agitée du calendrier, la vente aux enchères du thon, débutant à 5h45 du matin, ne peut être visitée. Dommage, vraiment, car ici partent des thons à plusieurs dizaines de milliers d'euros pièce, voire plus d'un million comme la semaine dernière. Seules les 400 premières personnes arrivées peuvent entrer, quand c'est ouvert. Nous arrivons donc un peu après, vers 8h15. L'ouverture de la partie "poisson" est à 9h. Et dire que les 3/4 du marché ne sont pas accessibles au public. Mais ce n'est pas grave, nous sommes là, et ne pouvons mieux faire que d'être à l'heure et de voir ce que nous pouvons. En attendant que l'horloge tourne, nous visitons la partie "légumes", allons chez le plus célèbre marchand de couteau japonais (et passons à la caisse, eh eh eh), et tournons pour sentir l'effervescence et observer tout ce qui se passe. A 9h, c'est parti. Nous nous engoufrons dans les allées, et observons tous ces poissons, dans leur bac ou leur aquarium. Nous vous laissons regarder la longue vidéo pour voir tout cela de l'intérieur (partie "bouffe"). Malheureusement, le coeur du marché bat véritablement aux alentours de 6h30, et certains stands commencent déjà à fermer, car pour eux, la journée se termine. Moment assez fort quand même, quand on sait que ce marché est ultra connu, incontournable, et le plus grand de la planète dans sa catégorie. Nous terminons notre visite vers 10h30, puis allons manger un peu de poisson frais, en sushi, toujours dans le marché, et venu bien sûr directement des stands.
Nous repartons, marchons un peu, et tombons par hasard, une centaine de mètres plus loin, sur un temple bouddhiste, Tsukiji-Hongwanji, dont l'intérieur est magnifique. En fait, nous avons visité à Kyoto le temple auquel celui-ci est rattaché. Puis nous prenons notre métro, pour aller plus au nord de la ville, à Ueno. Sur le chemin, nous mangeons un peu plus copieusement que tout à l'heure, dans une food court. La suite du programme ? La visite du musée de Tokyo. Le temps est superbe. Pour y arriver, nous passons par le grand parc de la ville. Notre pas est lent, nous profitons, et nous arrêtons un peu écouter un ou deux musiciens de rue, jouant notamment de la flûte de pan. Drôle ! Le musée, situé sur une des extrémités du parc, est le plus grand et le plus ancien du Japon, ouvert depuis 1872. Nous visitons une partie des 110 000 articles, en nous concentrant essentiellement sur la gallerie japonaise, la gallerie des objets classés "Trésors Nationaux", les armures de samouraïs, et les épées d'époque Edo. Au passage, quelques poteries, caligraphies, costumes de théâtre japonais, et statuettes. L'intérieur est superbe. Lumières tamisées, directionnelles, murs noirs... ambiance classe et feutrée. Le top. En sortant, 2h plus tard, le soleil, bien que plus bas que tout-à-l'heure, nous éblouit. Nous nous promenons de nouveau dans le parc, où nous nous perdons un peu. Nous retrouvons un autre temple, orné de shrines rouges vermillons typiquement japonaises.
Bientôt, le soleil va disparaître. Et ça veut dire quoi ? Que la lumière va être parfaite pour observer les immeubles s'illuminer un à un, dans un ciel tirant sur l'orange puis s'obscurcissant progressivement. Et le quartier qui va bien, bien que nous ne le connaissions pas, c'est Ikebukuro, au nord-est de la ville. Bien sûr, c'est là que nous allons. Nous arrivons un tout petit peu plus tard que ce que nous souhaitions - satanés correspondances - mais il ne fait toujours pas nuit. Le quartier est très animé. En cette fin d'après-midi, nous croisons beaucoup d'écoliers, en costume, et d'écolières, toutes en jupes, terminant au dessus du genou, et en chaussettes montantes. Marrant. Beaucoup de panneaux lumineux, des restaurants de rues, du traffic, des salles d'arcade, et quelques personnes habillées style mangas, que nous n'avons pas le temps de photographier (avec la caméra, car notre appareil photo nous pose toujours le même problème de lentille... ça sent le changement d'appareil ça). Ce qu'il y a de bien dans ce quartier, c'est qu'il y a quelque chose que nous souhaitions faire avant de partir du Japon. Une expérience assez unique dont certains d'entre vous n'ont peut-être jamais entendu parler. Et c'est quoi ? Un bar, ici un salon, à chat. Ok, mais c'est quoi ? Et bien regardez la vidéo et vous saurez. Ils sont fous ces japonais. On a oublier de dire dans la vidéo que c'est aussi parce que les appartements sont tout petits ici. Nous y restons une vingtaine de minutes. Puis nous retournons nous balader dans les rues, humer l'atmosphère, passer par les petites rues, pour rejoindre les grandes artères. Nous cédons à la tentation de rentrer dans une salle d'arcade. Dans celle-ci, peu de jeux vidéos, mais plein de machines à pièces, qu'il faut faire glisser sur un tapis roulant pour en faire tomber d'autres, si vous avez le bon timing. Malheureusement, pas de cash en poche, mais nous hallucinons sur ces machines, beaucoup plus modernes et amusantes que les notres, grâce aux nombreuses options de jeu possibles, et manières de faire tomber les pièces sur la fameux tapis roulants (par exemple, en les mettant dans une roue à manivelle qu'il faut faire tourner pour que les pièces soient lancées en l'air avant d'atteindre le tapis). Nous tournons, et en voyons encore d'autres. C'est vraiment fou ces salles. Quelle ambiance. Pour ne pas être trop frustrés, nous partons quand même. Et puis nous avons faim. Nous trouvons un restaurant coréen, quelque chose que nous n'avons pas encore essayé. Le principe ? Vous commandez des morceaux de viande que vous mettez sur une plaque devant vous, placée au milieu de la table. A vrai dire, nous avons eu un mal fou à comprendre les choix possibles, car rien n'était en anglais. Merci les quelques photos sur le menu, et les efforts de la serveuse, qui valent systématiquement de larges sourires des deux côtés en voyant que personne n'arrive à comprendre l'autre. De retour dans ces rues colorées, nous prenons une crêpe, banane chocolat chantilly. Nous la mangeons à côté du point de vente, car au Japon, personne ne mange dans la rue (sauf le 31). Les fois où nous l'avons fait, tout le monde nous regardait. On s'abstient donc cette fois, d'autant que l'on s'en met un peu partout. Surtout elle (d'après Fred). Non, lui (d'après Audrey). Allez, on rentre, mais il faudra tester ces machines.
A la guesthouse, on vous dirait bien qu'on se couche, mais vous commencez à le comprendre, quand on dit ça, ça veut dire que l'on passe un peu de temps sur le site, genre 1h, voire plus, même s'il y a du retard, et que vous avez l'impression que l'on ne s'en occupe pas. Maintenant, vous savez tout.
lun.
07
janv.
2013
Allez, on dort un peu aujourd'hui. On n'a pas arrêté hier dans le train du retour de taper des articles, de combler un peu notre retard conséquent, de regarder ce que nous souhaitons chacun faire pour notre dernière semaine au Japon, de transporter nos sacs, de re-déballer nos affaires dans la nouvelle chambre que nous avons eue... Bref, on récupère un peu. Bon, pas trop non plus, car dans une semaine, nous serons à plusieurs milliers de kilomètres d'ici, et le retour au Japon, on ne sait pas quand ce sera.
Départ à 10h30, pour le quartier de Roppongi, vous savez, celui où nous étions allés pour la deuxième partie de soirée du 31. Le temps est magnifique. Le quartier est beaucoup moins agité que l'autre fois, et c'est bien normal. Nous déambulons, sans nous presser. Nous descendons l'avenue principale, longeons le métro aérien, et arrivons sur Roppongi Hills. Roppongi Hills, c'est un ensemble de buildings appartenant tous à la même compagnie immobilière, comprenant commerces, services et bureaux. Peu de monde dans la rue de ce côté là. C'est évidemment ultra propre, la route est pavée, de petits arbustes un peu partout. L'endroit rappelle un peu Monaco, d'une certaine manière. Des boutiques de luxe, ou concessionnaires automobiles de marque, le quartier des affaires. Pas un énorme intêret à vrai dire, mais le complexe est grand, et nous n'en voyons qu'une partie. Nous continuons notre chemin. Nous nous arrêtons dans une librairie nippone, en bas, près d'un grand carrefour. Il commence à faire faim, et Fred a deux adresses dans ses notes. Nous en cherchons une, Fuzukushi, située apparemment derrière le Hard Rock café. Nous demandons notre chemin, une première fois, puis une deuxième. L'endroit a l'air assez connu. Nous marchons un peu, puis trouvons effectivement le Hard Rock café. Le restaurant est derrière. Il faut passer par un petit chemin. Rien ne vous indique que c'est là, sauf si vous le savez préalablement. Nous mangerons de délicieux sushis, toujours aussi variés, assis au comptoir.
Une fois rassasiés, nous marchons pour rejoindre la Tokyo Tower, c'est-à-dire la copie de notre Tour Eiffel. Nous l'avions aperçue tout-à-l'heure, sur le chemin. Déception. Non pas que nous
n'ayons pas trouvé l'endroit, mais juste qu'elle n'a pas d'allure. Petite au milieu des building (alors qu'elle est plus haute que la notre), trop effilée, confinée au milieu du décor, nous
pouvons tous dormir tranquille. Les japonais continueront de venir chez nous apprécier l'originale. Pour la suite de la journée, nous souhaitons aller voir un endroit moins touristique, le
Sengaku-ji Temple. Ce temple contient 47 tombes de "ronins" (des guerriers dont le maître samouraï est décédé), célèbres pour l'avoir vengé avant de se donner la mort en son honneur, et par
respect de la tradition à laquelle ils adhéraient. Situé dans un autre endroit de Tokyo, nous prenons le métro pour y arriver. Le temple, coincé entre plusieurs rues (mais c'est souvent le cas
ici, c'est assez commun, car il y a des temples ou shrines partout, un peu comme certaines superbes églises cachées, pas forcément mises en valeur... s'il fallait les mettre toutes...), plait
beaucoup à Fred, qui aime ces petits détails architecturaux, ces toits dont la hauteur n'est pas la même et qui forment une superposition de plans quand on les regarde de 3/4. Nous arrivons juste
à temps avant la fermeture. A l'intérieur de l'enceinte, se trouve le musée des samouraïs, qu'il est difficile de ne pas visiter. C'est finalement assez petit, et plutôt décevant, mis à part
l'histoire des ronins présentée à travers une vidéo d'une dizaine de minutes, et une collection de statues des 47 ronins en terre cuite.
Direction, pour continuer, la Sky Tree. Culminant à 634m, c'est la deuxième plus haute tour au monde. Fred voudrait y aller à ce moment de la journée, pour observer le coucher du soleil, et
capter cette lumière, ces quelques instants de la journée, où les couleurs changent rapidement, et où toutes les lumières de la ville commencent simultanément à briller. Nous nous rapprochons
ainsi de notre guesthouse, pas très loin de là. Nous sommes un poil en retard pour réaliser notre souhait. Sur place, une queue évidemment gigantesque, un ticket à prendre pour pouvoir accéder
aux caisses, et une heure précise où nous pourrons monter dans l'ascenseur. Ce sera donc pour une autre fois, ou un autre endroit dans le monde, bien qu'il n'y ait pas beaucoup de tours de cette
hauteur ailleurs. Cela dit, c'est important de le préciser, l'observatoire est à 350m, et un autre à 450, comme à Shanghai. La nuit tombe. Dehors, les guirlandes au pied de la tour s'illuminent,
de violet et de bleu. A 18h, nous sommes autorisés à faire la queue. Pour patienter, des écrans diffusent des images de la construction, achevée au printemps 2012. Par contre, pas de film
comparant la tour aux autres dans le monde, alors que c'est l'une des plus grande. Le "Wow effect" est donc faible. La file d'attente met 25 minutes à s'écouler. A l'heure dite, nous observons
dans l'ascenseur le décompte des étages, et la hauteur à laquelle nous sommes, mise à jour en temps réel. La porte s'ouvre. Tout est vitré. L'agglomération, mais aussi la ville, est gigantesque,
elle s'étend sur des dizaines de kilomètres. De nuit, les lumières brillent de partout, surtout que de nombreux buildings de la ville ont de petites lumières scintillant en rouge à chaque coin du
toit. Nous faisons le tour. Il y a pas mal de monde, mais personne ne se bouscule. Un autre ascenseur permet de rejoindre le second obsevatoire, à 450m de haut. C'est 9 euros par personne. Nous
hésitons, et nous disons que nous n'avons quand même pas beaucoup l'occasion de voir une ville comme Tokyo de nuit, à cette hauteur exceptionnelle, et que 100 mètres de plus, ça fait une grosse
différence. Imaginez-vous 100 mètres plus haut que là où vous êtes actuellement (bon, c'est vrai, le contraste serait plus grand pour vous, car vous partez sûrement du sol. Pour nous, cela fait
10 kilomètres de différence). Allez, hop, on y va. En haut, la différence est clairement perceptible. Nous sommes vraiment très haut. Un couloir vitré tourne autour de la tour, vous permettant
d'en faire le tour, en partant de 440 m pour atteindre doucement les 450. A cette hauteur, nous voyons à 75 km. Nous ne regrettons pas d'être venus. Nous restons un moment, à chercher tous les
détails de la ville depuis la plate-forme. Sur le chemin du retour, nous hésitons à dîner dans le restaurant situé à 350m. Autrement dit, plus haut que la Tour Eiffel. Mais le prix, plus de 130
euros par personne, décide pour nous. Dommage, nous aurions pu tester pour vous ! Next time. Puis nous faisons un tour dans la galerie tout en bas, à flaner, et s'attarder sur une ou deux
boutiques, ou un espace jeu dont un ferait plaisir à tous les moins 15 ans, dans lequel il faut sauter pour activer des bonus sur un écran de 12 mètres de large, et 5 de haut, avec une
personne déguisée qui commente votre performance au micro. Nous pensons à certains d'entre vous, qui se reconnaitront. Vers 20h, nous repartons dans nos quartiers, à la guesthouse, en ayant
acheté un plat tout prêt au supermarché, pour le mettre au micro onde là haut, et travailler sur l'ordinateur jusqu'à 2 heures du matin. Avec une petite bière à côté, quand même !
dim.
06
janv.
2013
Aujourd'hui, nous changeons de nouveau de ville. Départ du ryokan alors que tout le monde dort encore. Réveil à 6h30. Nous plions bagages, prenons un bus, sans avoir d'argent, sachant que nous n'avons toujours pas pu en retirer. Nous le faisons comprendre au chauffeur, en répétant "no money, no money !", et en se croyant un peu dans Pékin Express. Ca marche, et le chauffeur, devant notre désarroi, accepte. Nous voilà partis pour la gare de Kyoto. Là-bas, le seul distributeur international est fermé, car il est trop tôt. Pas de petit déjeuner donc, et nous croisons les doigts pour pouvoir utiliser la carte de Fred à notre arrivée, 2h plus tard, à Hiroshima. Le train dans lequel nous montons est toujours aussi impressionnant à l'extérieur. Dedans, les fauteuils s'allongent presque totalement, et nous disposons d'une prise électrique. Il fait beau, et le ciel est bleu lorsque nous arrivons au terminus, dans cette ville tristement célèbre. Nous posons nos bagages dans un coffre, juste après avoir - enfin ! - trouvé un ATM. Joie. Ensuite, tramway, direction le A-Bomb Dome, c'est-à-dire l'un des seuls bâtiments ayant résisté à la déflagration du 6 août 1945, resté en l'état. Assis sur le radiateur du tram, nous découvrons cette petite ville, plutôt calme, et engageons la discussion avec une habitante septuagénaire, curieuse de nous voir là. Nous sortons juste devant le bâtiment. Instant un peu solennel. Seuls certains murs sont encore debouts. Autour, la ville a bien sûr été reconstruite. Des immeubles modernes avoisinnent le site, et un grand jardin, le "Peace Memorial Park", prolonge l'allée que nous empruntons. Nous restons là, à tourner autour, en essayant de nous imaginer ce qu'il y avait avant. C'est d'ailleurs un peu étrange d'être là à réfléchir et se projeter à l'époque, et voir ces constructions modernes tout autour. Une guide volontaire est là pour expliquer plus en détail ces quelques heures historiquement tragiques. Nous l'écoutons une petite demi-heure. A une centaine de mètres de là, dans une rue parallèle qui n'a rien d'extraordinaire, nous trouvons l'épicentre de l'explosion. En fait, le point à la verticale où la bombe explosa, 600 mètres au dessus de nos têtes. Une plaque commémorative marque le lieu. Des japonais et des américains, certes peu nombreux, se tiennent à côté de nous. Il fait meilleur 60 ans après ! Travail de mémoire et de pardon inhérents à toute guerre et évènements dramatiques.
Nous continuons de marcher, cette fois-ci pour rentrer dans le parc. Peu de monde. Nous marchons, voyons la cloche de la Paix, qu'il faut faire résonner pour que la paix se diffuse. Ca n'a pas l'air de fonctionner plus que ça. En revanche, sur une note plus sérieuse, la municipalité la fait résonner tous les ans pour l'anniversaire de l'explosion, à 8h15 précise. A côté, les restes de 7000 victimes non identifiées sont regroupés sous un monticule de terre d'un mètre de haut, pour 5 de diamètre. Enfin, l'heure tournant (nous souhaitons aller autre part dans Hiroshisma tout-à-l'heure, un autre endroit classé), nous nous dirigeons vers le musée. Moderne, clair, précis, efficace, voilà ce qui résume le mieux le lieu. Textes, films, objets, chronologie des évènement, maquettes, tout y est. Saviez-vous que des "black rains" avaient eu lieu dans les jours qui ont suivi l'explosion? Ce sont des pluies radioactives noires, dont certaines ont laissé des traces sur les murs, ou sur la peau de certains. Quelle tristesse que d'apprendre tout cela. Nous avons l'impression, toutes proportions gardées, de "vivre" l'évènement. Nous poursuivons la visite à l'étage. Il est 14h30 quand nous sortons. Dehors, des groupes de personnes âgées chantent pour la paix, et d'autres visitent le site. Certains militent également contre le nucléaire. Tout cela dans une atmosphère calme, posée, de recueillement.
Il fait toujours aussi beau. C'est agréable d'être là, autre part au Japon, et de se dire que nous sommes beaucoup plus à l'Ouest que ces derniers jours, et carrément autre part. Retour vers le A-Bomb Dome pour prendre un tramway, un métro express, puis un ferry, pour aller voir un des sites les plus beaux du pays, et dont nous n'avons entendu parler que depuis 2 jours, par l'intermédiaire de quelqu'un à la guesthouse de Kyoto. C'est Miajima Island. En gros, devant la montagne, sur le lac, les pieds dans l'eau, se tient une porte rouge, comme celles que nous avons vues il y a deux jours, seule au milieu de rien, et derrière, un peu en hauteur, un temple nippon, magnifique. Malheureusement, nous ne pourrons voir tout cela que depuis le bateau, car notre timing est serré, et nous interdit de faire escale. Nos billets de retour pour rentrer à Tokyo ce soir sont déjà pris, nous font arriver à 23h30 à la guesthouse, soit le plus tard possible. Il aurait du coup fallu passer une nuit ici pour pouvoir apprécier tout cela de plus près. Tant pis, nous l'aurons au moins vu, et avons délibérément choisi de rentrer à Tokyo aujourd'hui, afin de pouvoir profiter des 5 derniers jours dans la capitale. Balade sur l'eau d'une vingtaine de minutes, avant de reprendre le chemin inverse, revenir à la gare, reprendre nos affaires dans notre casier, admirer de nouveau la ligne pure du Shinkansen, le TGV japonais, et prendre place dans notre wagon.
Journée chargée, mais inoubliable.
sam.
05
janv.
2013
Réveil matinal, car c'est le dernier jour pour profiter de la ville. 6h30 donc, Audrey se rendort, et nous nous levons finalement à 8h30. Petit-déjeuner, bagages pliés pour être prêts ce soir - nous dormons dans un ryokan - et posés dans la locker's room, nous franchissons le seuil de la porte pour aller pas très loin, au Kiomizu Temple, construit en 798, puis re-construit en 1633 après avoir brûlé. Pagode en bois sur notre droite, toits typiques, ferveur locale, et petit temple à côté dans lequel nous entrons pour marcher dans le noir total, juste après avoir fait un voeu, en allant tout droit, puis en tournant à gauche, avant d'arriver devant une pierre éclairée qu'il faut réussir à atteindre pour qu'il s'exauce. D'après ce que l'on nous dit, nous entrons symboliquement dans l'utérus de Bodhisattva (la femme Buddha) pour faire un voeu. Ce parcours ne prend que 5 petites minutes. Il y a beaucoup de monde. Nous marchons dans les allées autour du temple principal, et voyons tout un tas de japonais affairés, en ligne. Ils font la queue pour accéder à une source d'eau pure sacrée, la fontaine précieuse du temple, qui apporte santé et longévité. La procédure à suivre consiste à attraper une louche en bois, se laver la main gauche, puis la droite, et enfin se rincer la bouche avec l'eau, puis la remettre dans la même position qu'au départ. Nous rentrons ensuite dans le temple principal, situé à flanc de la colline, et passons près des fondations, de centaines de piliers toujours en bois, dont le diamètre fait bien 1,5m. Tout cela a perduré depuis le 17ième siècle. Le complexe contient de nombreux autres temples, dont le plus connu est dédié au Dieu de l'Amour et des bonnes rencontres. Nous y accédons en empruntant un chemin sur notre gauche. Le chemin se raccourcit, ça se bouscule autour de nous, et sommes pris dans cette efferfescence. de chaque côté, dans de petits espaces sacrés, colorés, de différentes formes. Chacun a son rituel. Par exemple, marcher d'une pierre à l'autre, 18m plus loin, les yeux fermés, afin de trouver l'amour. Soi-disant, si quelqu'un vous aide, vous trouverez l'amour grâce à un intermédiaire (qui vous aidera à trouver l'amour). Si vous y arrivez tout seul... vous avez compris. Autre part, c'est un papier qu'il faut jeter dans l'eau, en inscrivant dessus un problème que vous avez. Quand il sera dissout, votre problème sera résolu. Chaque Dieu résout des problèmes spécifiques, et a sa spécialité. Bien sûr, offrande bienvenue.
Il est 11h45. Encore une fois, nous avons un programme à suivre. La prochaine étape se situe au centre de Kyoto, et nous devons reprendre le bus pour nous y rendre. C'est le Nishiki Food Market. Un marché couvert, parcourant une longue rue, où le poisson est roi. Balade détendue, à regarder, découvrir, goûter et s'émerveiller des différents produits que nous voyons. Reportage spécial dans une des rubriques du site. Inutile d'en dire plus ici, la vidéo sera bien mieux. Nous y restons jusqu'à 14h15. Ensuite, nous nous rendons au Kinkakuji Temple, bien plus connu chez nous sous le nom de "Pavillon d'Or". Construit en 1397, c'est, comme à chaque fois, une villa, ici destinée à la retraite du shogun local (Ashikaga Yoshinitsu), et convertie en temple par son fils. A peine entrés, nous sommes stupéfaits : l'endroit est magnifique. Un des plus beaux que nous ayons vus depuis le début de notre voyage. Le ciel est clair. Le temple, entièrement recouvert d'or, fait face à un petit lac dont l'eau bouge à peine, créant ainsi des reflets plus que bienvenus, sublimant encore plus l'endroit. Il faut dire que lorsqu'on entend parler du Japon, on entend souvent parler de ce temple. Aussi parce que certaines reliques de Buddha y reposent. L'affluence est grande sur le promontoir juste en face, où le point de vue pour une photo est parfait. Nous restons plusieurs longues minutes à enregistrer ces images. Traditionnel grand écart pour Audrey. Puis nous faisons le tour, en longeant le chemin précu à cet effet. En route, juste à côté, nous nous écartons brièvement pour apprécier les jardins japonais tout autour. Nous nous sentons bien. La lumière à cette heure, 16h (nous pensons qu'il est 17h, le soleil se couche tôt), donne de jolis reflets. Nous poursuivons jusqu'à la sortie, en passant derrière, de plus près, observant les détails, avec parfois quelques branches d'arbres au premier plan, pour mieux régaler nos yeux.
Direction ensuite, vous avez devinez, un autre temple classé à l'Unesco. Celui là pour son jardin zen. Devant l'entrée, nous découvrons qu'il est impossible d'utiliser une carte bleue. Cash
only. Et pas de bol, nous n'en avons pas assez. L'entrée coûte 5 euros. Audrey est déçue. Nous décidons donc, plutôt que d'abandonner, de la jouer façon Pékin Express. Nous allons
tenter de nous faire inviter. Nous essayons de trouver des occidentaux, mais il n'y a pas grand monde autour. Seuls quelques japonais. Nous demandons à l'un d'entre eux, sûrement la
trentaine, s'il sait où se trouve un distributeur de billets. Nous savons qu'il n'y en a pas aux alentours. Devant notre déception, et en lui glissant que nous repartons demain du Japon
pour la France, il sort de sa poche un billet et nous le tend, content de pouvoir nous aider. Thanks l'ami. Cela s'est fait bien plus facilement que nous le pensions. Du coup, c'est
parti pour une belle visite. Nous passons à côté d'un petit lac, puis rentrons dans le temple, à l'intérieur duquel se trouve le fameux jardin - devant lequel plusieurs personnes sont
assises à méditer ou contempler le lieu. Point particulier, il n'y a ici aucun arbre. Seulement 15 rochers basaltiques entourés de mousse, au milieu d'une mer de sable parfaitement
ratissée. En fait, le sable symbolise l'océan, et les rochers les montagnes. Ces derniers sont disposés de telle sorte qu'il est impossible de voir les quinze à la fois. Soucis du
détail, dont le sens nous échappe. Face à ce jardin, les chambres sont ouvertes, composées de murs coulissants peints. Nous sommes vraiment au Japon, l'ambiance est unique. Nous marchons sur
une petite promenade au dessus d'un autre jardin, pour rejoindre une autre partie. Puis nous partons. En bus, pour changer (le métro n'a que deux lignes ici).
Nous devons effectuer un changement pour rejoindre une boutique où Fred tient à aller. Bonne nouvelle, un nouveau temple classé, le Ninnaji Temple, se trouve à cet endroit précis. Nous ne
verrons cependant que les deux énormes statues de chaque côté de la porte principale, car il est désormais trop tard pour entrer. Ici, tous les sites ferment entre 16h30 et 17h30. Nous
attendons le bus relativement longtemps. Il nous emmène de l'autre côté du Palais Impérial, côté Est, chez Tozando, une boutique de sabres et épées japonaises. Fred, qui adore
l'époque médiévale japonaise et ce qui entoure les samouraïs, ne pouvait passer à côté. Le magasin est assez grand. Au rez-de-chaussée, des sabres de première ou deuxième catégories,
d'autres en bois, des livres spécialisés, et des kimonos. Nous discutons longuement avec l'une des deux personnes présentes, un italien vivant depuis 3 ans au Japon, venu spécialement
pour pratiquer le Kendo, l'art martial utilisant le katana. Fred écoute attentivement ses explications, sur les différentes lames, leurs qualités intrinsèques, les différences de prix, les
longueurs de lames etc... à l'étage, quatre superbes armures, et des lames fabriquées à la main, selon une méthode tradionnelle (qui prend plusieurs longs mois de travail, respectant un
cahier des charges précis, une composition minérale particulière, utilisée depuis le 12ième siècle). Le Japon a longtemps abrité les meilleurs forgerons de la planète, et l'acier en
provenance des mines du pays est de particulièrement bonne qualité, grâce à la composition géographique et minérale du territoire nipon. En outre, c'est tout l'esprit japonais qui se
concentre dans la fabrication d'une lame. Presque une oeuvre d'art. Superbe fruit du travail humain, de persévérance, d'humilité, et de rigueur. Fred repart avec, entre autres, un livre
ou deux sur tout cela, car ici, la carte bleue est acceptée.
Il se fait tard, et nous commençons à être en retard pour notre ryokan, d'autant que nous devons repasser prendre notre sac laissé ce matin dans la locker's room à K's House. Nous avions dit que nous arriverions vers 18h, il est déjà 19. Nous marchons dans cette grande rue vide et sombre pour rejoindre le métro. Comme au temple, pas un sou en poche, nous prenons donc les tickets "enfants" au distributeur automatique, en espèrant ne pas nous faire prendre par quelqu'un, sachant qu'il y a systématiquement un ou deux agents près des tourniquets (on ne sait pas, on se dit que la sonnerie retentissant quand on passera notre ticket ne sera pas la même par exemple). Pas de problème, personne ne nous appelle, nous traçons sans vraiment savoir où est notre ligne comme si de rien était, sans demander quoi que ce soit. Depuis tout-à-l'heure, aucun distributeur de billets acceptant les cartes Visa ou Mastercard. C'est fou. Nous arrivons à la guesthouse, et prenons nos sacs fissa. Sens inverse, retour au métro, nouveau ticket enfants. Rebelote. Nous retournons sur Gion, dans le centre de la ville, là où était la salle de spectacle d'hier soir. Nous avons l'adresse du ryokan, mais pas de plan. Quelqu'un nous a expliqué comment s'y rendre, mais comme souvent, certaines choses en route vous font doutez, et perdre votre chemin. Nous demandons. Ca semble assez loin. Mince. Nous partons dans la direction indiquée, qui nous semble étrange. Nous re-demandons. Nous sommes sur le bon chemin, mais il y a pas mal de marche pour y arriver. Sac de 15 kilos sur le dos, nous marchons, doublons des japonais plus petits de 15 cm dont l'allure est au ralenti, et sommes un peu stressés. Nous sommes maintenant dans les petites rues du quartier. C'est très joli. Nous aimerions bien savoir ce qui se cache derrière toutes ces façades en bois, lanterne rouge, et petit arbre. Sûrement de très bons restaurants, ou d'autres ryokans luxueux. Finalement, nous trouvons. Il est 20h15. Nous enlevons nos chaussures, et mettons les petits chaussons qui nous attendent depuis pas mal de temps déjà. Tout le monde, y compris les clients, est en kimono ici. Nous détonnons, avec le sac et nos affaires. Tout est calme. Couleurs claires de bois, banzaï, vases simples à motifs bleus ou verts disposés ça et là. La demeure date de la fin du 19ième, et a été rénovée il y a quelques années. Nous montons l'escalier. Le couloir est étroit, et bordé de portes coulissantes claires. La personne nous présente notre chambre. Un grand espace séparé en deux. A gauche, une petite table devant laquelle nous nous asseyons, agenouillés, pour boire un thé. A droite, la pièce est vide, hormi une coiffeuse, et deux petits fauteuils avec une table sur le côté. La personne nous laisse quelques instants. Nous découvrons deux kimonos par personne, un petit trousseau contenant une serviette individuelle, un rasoir, une brosse à dent, et un chauffe-main. Tout est parfaitement disposé. Nous posons notre manteau sur un chevalet. Quand la personne revient, elle nous apprend que notre réservation ne comprend pas le dîner, et que la cuisine est fermée. Euh... comment dire ? L'offre que nous avons prise par Internet ne comprend en effet pas le dîner. Nous sommes un peu dégoutés, car nous nous faisions une joie d'être là et de dîner dans ce lieu, servis dans notre chambre après avoir pris un bain chaud, et revêtus d'un simple kimono. Petite baisse de moral. Nous sommes très étonnés, mais effectivement, c'est bien le cas. Et il aurait été étonnant que la personne nous mente, vu le pays, la mentalité, et le lieu où nous sommes. Elle nous suggère un restaurant à côté, et nous y emmène. Celui-ci est fermé, car il est presque 21h. Après un échange de mots que nous ne comprenons pas entre la personne du ryokan et celle à l'accueil du restaurant, nous sommes invités à entrer. Nous comprenons, ou plutôt ressentons dans cette conversation, qu'il était question d'honneur et de respect des invités. La personne du ryokan repart, et nous laisse. Malheureusement, il n'y a absolument personne dans le restaurant. Nous décidons donc de partir, pour aller un peu plus dans le centre ville, toujours à Gion, à pieds, et en trouver un autre. Nous tournons un peu, et ne souhaitons pas nous éterniser, car avant de quitter le ryokan, nous avons réservé la salle de bain, pour 23h, afin de profiter du spa et du bain chaud, dans ce décor de cinéma. Nous suivons notre nez et nous arrêtons dans un restaurant de viande, un teppanyaki, comme l'autre fois, celui-ci étant plus simple et populaire. Nous nous asseyons au comptoir, à côté de japonais en costume et ayant plusieurs verres de saké d'avance. Nous sommes bien tombés, car la déco et ce qu'il y a dans nos assiettes nous plaisent bien (du waygu notamment). Verre de vin en plus, pour rattraper la déception de la mauvaise réservation du ryokan, qui casse un peu l'expérience que nous souhaitions avoir ce soir. Nous repartons en passant par ce temple que nous n'avons pas eu le temps de visiter cet après-midi, tout éclairé maintenant qu'il fait nuit, et dont le jardin est ouvert. Nous pensions d'ailleurs prendre un raccourci en passant à travers, mais sommes obligés de revenir sur nos pas.
Nous arrivons, sans nous perdre cette fois-ci, au ryokan, à l'heure pile, et montons dans notre chambre enfiler notre kimono. Nos matelas ont été installés par terre, et
quatre couvertures qui ont l'air incroyablement confortables. Bien plus que les tatamis tout durs sur lesquels nous pensions dormir. Nous prenons notre temps, et regardons les détails
du lieu, inspectons notre lit, puis partons pour la salle de bain. Nous restons dans ce bain chaud une petite demi-heure. Ensuite, crème après rasage Sheshiedo pour Fred, à disposition
des clients, avant de se glisser dans notre tatami plus que confortable, avec toutes ces épaisseurs et cette couverture épaisse et ultra moelleuse.
Il s'agit quand même de dormir, car demain, direction Hiroshima, via le train de 8h33.
ven.
04
janv.
2013
Programme chargé today. Bon, c'est souvent le cas, mais un peu plus ici, à Kyoto. Avec tous ces sites de l'Unesco, Audrey est comme une folle. C'est donc parti pour le grand huit culturel version mademoiselle S.
D'abord, Fushimi Inari-Taisha shrine. Sous ce nom imprononçable se cache une merveille, qui n'est pas classé au patrimoine mondial de l'humanité, chose étrange, mais que nous aurions bien nommé
comme site à l'Unesco si c'était nous. Comme quoi. Du coup, c'est quoi ce site, placé au sud de la ville, et accessible en 25 minutes de train (toujours gratuit pour nous, vive le JR Pass !). Et
bien d'abord une grande allée, bordée de stands de nourriture (ils n'arrêtent pas avec ces stands, il y en a tout le temps, vous ne trouvez pas ? Bon, ce sont les vacances nationales, cela doit
donc expliquer, mais bon), qui donne sur un temple, mais surtout, sur des rangées de portes rouges, plus ou moins alignées entre elles, au milieu d'un parc et d'une forêt de bambou. Fabuleux.
Nous avons adoré. Le Japon, c'est ici, on y est, à n'en pas douter. Les pagodes, il y en a en Chine, les bambous aussi, mais ces "toriis" rouges-vermillon typiques, c'est Japan Only. Le lieu est
dédié au dieu du riz et du saké, abrite des douzaines de statues de renards (animal considéré comme le messager divin, assez mystique au pays du soleil levant, capable par exemple de "posséder"
les humains, et détenant la clé du grenier à riz). Ces toriis sont toutes marquées d'un ou plusieurs idéogrammes japonais, serrées les unes contre les autres, et forment plusieurs chemins,
menants au final en haut de la colline où se trouve le temple principal. Encore une fois, ce mélange de vert et de rouge nous a émerveillés. Mais bon, pas le temps de trop trainer non plus. Nous
suivons donc le flot de japonais et redescendons calmement, pour reprendre un bus, puis en changer à la gare. Nous sommes déjà en retard sur notre programme. A Kyoto Station, direction l'un des
seuls distributeur international de billet de la ville. Et là, impossible de retirer ce que nous voulons. Plafond de retrait atteint pour Fred. Audrey utise sa deuxième carte, malgré les frais
associés, la deuxième de Fred coûtant plus cher à utiliser. Nous attrapons quelque chose à nous mettre sous la dent, puis prenons le bus N°100, direction le nord-est de la ville. Queue
interminable pour monter, mais ca va, ça passe, nous sommes dedans.
Vers 13h30, nous arrivons au temple d'Argent, Ginkakiyi Temple. A l'intérieur, un jardin japonais, le premier que nous voyons réellement. Il est relativement grand, un circuit permettant d'en
faire le tour à pied, en suivant une allée de pierres, de bambous et de camélias, tracée au milieu d'arbustes parfaitement taillés. C'est en 1482 qu'un shogun a fait construire cette villa, et a
demandé à ce qu'elle soit couverte d'argent, dans le but de concurrencer le pavillon d'or, construit par son propre grand-père (un autre joyau de Kyoto, que nous visiterons demain). Démagogie,
quand tu nous tiens ! Malheureusement, il décède avant. Le jardin est magnifique, élégant, soigné, propre, travaillé. Quelque chose s'en dégage, malgré le nombre de personnes se promenant à nos
côtés. Contraste entre l'agitation humaine, mouvements chaotiques des visiteurs, et permanence, ordre, du jardin. Autour des arbres, une surface de sable, ordonnée, lissée, afin de créer une
atmosphère, comme si tout cela souhaitait tendre vers la perfection. Et dire que nous sommes au Japon pour observer cela. Impression bizarre de savoir que nous sommes très loin des endroits où
nous avions pu voir des reproductions de tels jardins. Là, nous sommes dans le vrai, l'authentique. La "zen culture", au milieu de graviers blancs sur lesquels sont dessinés des motifs au rateau.
A l'intérieur du temple, des peintures typiques, minimalistes, mais qui dégagent énormément.
Ensuite, nous marchons en direction d'un autre temple, le Honen-in Temple, construit en 1680. Malheureusement, le hall principal est fermé. Nous pouvons cependant profiter des jardins, toujours
aussi zens, déployés autour. Bassin de carpes qui se déplacent au ralenti (elles aussi semblent zen), calme absolu, allée parfaitement tracée au milieu des formes dessinées dans les espaces en
graviers blancs, nous resterions bien ici avec un livre. Le temps est superbe, mais il fait un peu froid, peut-être 5°. Le bus que nous prenons pour rejoindre un peu plus tard l'ancienne villa de
l'empereur, "Nanzenji", devenue depuis 1291 un temple Zen, nous réchauffe les mimines, le bout du nez, et les oreilles. Le timing est serré, car il nous reste beaucoup à faire aujourd'hui et
demain. D'ailleurs, nous arrivons à 16h15, et la fermeture est à 16h30. Le temps quand même de faire le tour d'un autre jardin zen, nommé "Toransho-watashi" (signifiant "young tigers crossing the
water", en référence aux tigres peints dans le hall du temple, érigé "Trésor National" par le pays), splendide de simplicité, de raffinement, et de dignité. Le parc abritant tout cela est grand,
et d'autres bâtisses jouxtent le jardin, dont les toits sont si caractéristique du Japon. Le soleil commence à piquer du nez, le lieu se vide, et l'heure tourne. A 18h, nous devons être à Gion
Corner, un théatre de Kyoto, situé dans le quartier de Gion. Nous prenons de nouveau un bus pour nous y rendre. La rue principale est animée, bordée de petits restaurants et de boutiques de luxe.
Dans les rues parallèles, tout est calme. Les demeures sont basses, jamais plus d'un étage, et les devantures se ressemblent toutes, avec ces planches de bois marrons, parfois foncées, parfois
claires, verticales, ces portes coulissantes qui ne laissent à aucun moment deviner que se cachent là des restaurants deux ou trois étoiles, des ryokans de luxe, et ces lanternes rouges. Pour la
petite bistoire, c'est ici que le film "Mémoires d'une geisha" fut tourné. Les talons de ces dernières résonnent d'ailleurs plusieurs fois. Nous en croisons quelques unes. Après-demain, nous
l'apprendrons un peu plus tard, se tient une cérémonie annuelle en leur honneur. Dommage, nous ne serons plus là. Dans ce dédale, nous demandons notre chemin plusieurs fois, et trouvons enfin
l'endroit. Idéalement, nous souhaiterions nous offrir un restaurant gastronomique après le spectacle, et aimerions donc pouvoir assister à la première représentation, celle de 18h, pour avoir le
temps d'en trouver un ou deux ensuite, et maximiser nos chances de nous mettre à table (impossible de réserver depuis plusieurs jours à cause des vacances et de leur fermeture annuelle). Nous
sommes chanceux, la queue n'est pas très longue, et les billets ne pouvaient pas être réservés. Nous intégrons donc la file d'attente. Sur notre côté gauche, une vitrine dans laquelle se trouvent
des objets de geishas, comme des boucles pour les cheveux, des bijoux, ou bien des chaussures. A ce titre, ces ornements ont un sens, et en fonction de leur "grade", certaines geishas ne peuvent
pas porter certaines choses, réservées à d'autres. Un nouvel exemple de l'importance de la hiérarchie ici. C'est notre tour, et nous pouvons rentrer. Nous attendons patiemment que le spectacle
commence, placés au 5ième rang, légèrement décalés côté cour. Au passage, l'appareil photo tombe d'une de nos poches. La lentille est abimée, et n'arrête pas de vibrer. Impossible de focaliser,
et donc de prendre des photos convenables. A priori, nous sommes bons pour racheter un appareil. Nous irons au Sony Store de Ginza, à Tokyo, dans quelques jours pour demander un diagnostic.
Enfin, les lumières s'éteignent, mais le rideau ne se lève pas. Commence en effet la cérémonie du thé, excentrée sur le côté droit des spectateurs. Sur la base du volontariat, deux personnes,
parmi des dizaines - dont Audrey - sont choisies pour se prêter au jeu. Une geisha arrive, doucement, dans un moment de silence. La cérémonie commence. Les gestes sont précis, calculés, lents,
parfaits. La tradition du thé a pris naissance au 8ième siècle. Le rideau se lève après quelques minutes, pendant que la cérémonie continue. Apparaissent derrière le rideau deux femmes, assises
sur les genoux, jouant de la harpe japonaise, ou Koto. C'est un instrument à 13 cordes venu de Chine, utilisé à la Cour Impériale, lors de certaines cérémonies. La solennité digne et sonore de
cet instrument semble appréciée par le public. Sur la gauche, deux autres préparent une décoration florale, l'Ikebana, plutôt dépouillée, simple, pure, et suffisante. Nous ressentons le soin du
détail, comme dans la pièce dans laquelle nous étions dans ce restaurant de tempura hier soir. Là, avec la musique, et ces femmes maîtrisant tout ce qu'elles font, l'ambiance est différente. Un
peu comme si nous regardions un film sans parole, mais bien réel. Cela dure 15 minutes. A la base, l'arrangement des fleurs a pris naissance sur les autels où les fleurs étaient disposées devant
l'image des ancêtres pour apaiser les esprits. Ensuite, la scène se vide, et un groupe d'hommes arrive calmement. L'un est habillé avec un masque, et sa tenue est impressionnante. Il exécute une
sorte de kata, une démonstration de mouvements s'enchainant parfaitement. En même temps, un groupe de quelques personnes jouent une musique ancienne, le Gagaku, signifiant "musique élégante",
provenant aussi de Chine. Cette musique accompagnait les banquets de la cour et les rites sacrés dans les temples. C'est encore aujourd'hui une forme authentique de l'art classique japonais. La
troisième représentation est une courte pièce de théatre, ou Kyogen (comédie ancienne). Sorte de sketch comique. Les samouraïs apprécaient particulièrement cette forme d'art. Enfin, deux geishas
prennent place, pour éxécuter le Kyomaï, ou danse de Kyoto, expression forte et raffinée des sentiments humains. Nous avons été impressionnés par le minimalisme de chaque art, apportant une forme
de beauté à laquelle nous ne sommes pas habitués, et contrastant avec nos répères, où il faut souvent faire le plus de choses possibles.
Une fois le spectacle terminé, une queue se forme pour prendre une photo avec les geishas, qui sont à notre sens, mais nous sommes loin d'en être sûr, des apprentis geishas, ou maikos, vu par
exemple leur âge. Nous sommes pressés, mais nous disons que nous n'aurons pas l'occasion d'avoir une photo aussi originale de si tôt. Nous attendons donc sagement notre tour. A peine sortis, nous
retournons dans la rue principale de Gion, à une centaine de mètres, pour tenter notre chance dans un restaurant que Fred a trouvé, Isshin. Sa particularité est d'être un Keisaki un peu
spécial.
Mais un keisaki au fait, c'est quoi ? C'est un type de restaurant, servant une multitude de petites portions individuelles, souvent entre 8 et 12, en fonction du menu choisi, qui changent chaque
jour. Elles dépendent en général de la saison et des produits disponibles, et sont préparées par des chefs respectueux de la tradition, et soucieux de l'esthétique du plat. Les conditions de
préparation et de service doivent être exactes, et les températures parfaites bien sûr. Tout doit être élégant. C'est le style traditionnel de cuisine à Kyoto, son expression ultime, même si l'on
en trouve dans tous les grands restaurants autre part. Un kaiseki est donc une expérience, autant qu'un repas. Cela vient à l'origine de la cérémonie du thé, dont l'origine au Japon se trouve
ici, à Kyoto, où ce dernier, trop puissant pour un estomac vide (lié à la haute teneur en cafféine) obligeait les moines à manger plusieurs petits snacks en même temps. Simple au début, comme un
bol de soupe miso et deux ou trois petits plats, ce type de service devint ensuite plus sophistiqué, avec l'ajout d'autres plats. Aujourd'hui, la structure diffère grandement de celle de
l'époque, et les japonais distinguent les menus spécifiques pour le thé (les cha-kaiseki), et ceux pour se restaurer. Il existe également un autre sytle, propre à Kyoto (le kyo-kaiseki), basé sur
la cuisine traditionnelle locale, et incluant des plats végétariens servis à initialement dans les temples. Les kaisekis sont en général de la haute cuisine japonaise. Nous en avons d'ailleurs
beaucoup appris à propos de la cuisine de Kyoto, en nous renseignant pour trouver un restaurant haut de gamme (il y a 5 trois étoiles dans la ville, et 24 deux étoiles !), mais le temps nous
manque pour tout vous raconter ici. Nous, ce soir, nous voulions faire un kaiseki, mais chez Isshin, car là-bas, à la place du poisson, c'est du boeuf wagyu. C'est un deux étoiles Michelin,
préparant des sashimis de viande aux algues, des makis, des préparations chaudes et froides accompagnées d'une cuillère de purée de gingembre, différentes préparations de riz, de la gelée de
yuzu, une crème brulée au thé vert. Quand nous arrivons devant l'entrée, difficile à trouver (comme tous les grands restaurants ici à Kyoto), perdue dans une rue où ne figurent que des portes
coulissantes minimalistes de bois foncé, un petit arbre devant l'entrée, dans cette ruelle de belles maisons à côté du canal du quartier Nord de Gion, nous sommes déçus : c'est fermé, toujours à
cause des vacances du nouvel an. Le restaurant ouvre demain. Malheureusement, demain, nous allons au ryokan, et ne serons donc pas libres. Déçus, et ayant faim, nous décidons de ne pas nous
laisser abattre. Les autres grands restaurants doivent aussi être fermés (d'ailleurs, peu semblent ouverts dans cette rue, où il y en a pourtant apparemment beaucoup), et nous n'avons réservé
nulle part. Nous retournons vers là où nous étions hier. Nous avions repéré un restaurant de viande qui nous avait bien fait envie, de l'autre côté de la galerie. Arrivés sur place, la personne à
l'accueil ne parle pas anglais. Nous comprenons qu'ils ne servent là aussi que du wagyu, mais les prix nous font hésiter. Autant nous sommes daccord pour un deux étoiles, autant nous ne voulons
pas nous ruiner ce soir sans véritablement savoir ce qu'il en est (mais à notre avis, ca devait être bien). En face, nous apercevons ce crabe géant au dessus de la porte de l'autre restaurant. Il
avait attiré notre regard hier d'ailleurs. Pas commun une telle entrée. Nous faisons 5 mètres et allons voir la vitrine (les restaurants ont très souvent des vitrines pour exposer leurs plats).
Nous n'y avions pas pensé, mais la spécialité ici, c'est le crabe. Nous aimons tous les deux ce produit de la mer, que nous avions pêché il n'y a pas si longtemps en Bretagne pendant les grandes
marées, et avons envie d'avoir dans notre assiette ce que nous avons vu. Nous ne serons pas décus, et vous laissons lire la rétrospective dans la partie appropriée du site.
Nous marchons jusqu'à la station de métro pour rentrer, et arrivons vers 23h30. Nous travaillons sur le blog et trions des photos avec un verre au bar de la guesthouse, et nous couchons une bonne
heure plus tard.
jeu.
03
janv.
2013
Ca fait là où nous allons aujourd'hui !
Réveil matinal vers 7h, afin de ne pas traîner et de pouvoir prendre le train de 8h33, sans avoir encore acheté nos billets. Sac sur le dos - un seul, l'autre étant resté dans la locker's room de
Nui Hostel - nous prenons le métro, coordonnés avec les hommes d'affaires japonais, et arrivons à Tokyo Station. Nous trouvons le JR Ticket Office immédiatement. Aucune queue, nous demandons deux
billets pour Kyoto ce matin, deux autres pour aller de Kyoto à Hiroshima dimanche matin, puis deux autres pour rentrer sur Tokyo le même jour en soirée (ces lignes seront d'ailleurs écrites
sur le trajet, dans le train, lors du retour). La fille pianote sur son clavier, nous donne les horaires, attend notre réponse, puis imprime nos tickets après avoir présenté nos JR Pass.
Tout ça en 5 minutes à peine, et gratuitement. Pas mal, non? Question optimisation, c'était dur de faire mieux. Du coup, nous trouvons notre quai et pouvons prendre le train que nous souhaitions,
afin d'arriver à Kyoto vers 11h15, soit 2h45 de trajet. Le train est classique à l'intérieur, malgré quelques détails sur lesquels nous reviendrons, mais hyper moderne et futuriste à l'extérieur.
Regardez donc la rubrique "transports du monde" pour vous faire une idée. Un vrai avion de chasse.
Kyoto est plus calme que Tokyo. Nous le ressentons immédiatement. La ville est aussi bien plus basse. En fait, il y a tellement de sites classés à l'Unesco (17 en tout) ici, que les règles
d'urbanisme sont pleines de contraintes. Mais ce que nous voyons n'a rien d'une ville ancienne, comme nous l'avions ressenti à Pingyao, en Chine par exemple. Avant Tokyo, Kyoto fut la capitale du
Japon, de 794 AD jusqu'en 1868, même si le pouvoir politique s'exerçait parfois depuis Kamakura, entre autres. Kyo-To signifie d'ailleurs "ville capitale". C'est une ville faite de temples
anciens, de shrines shintoïstes (de petits édifices religieux), de magnifiques jardins japonais, comme ceux que l'on s'imagine, ou encore de geishas. C'est clairement une ville qui,
culturellement parlant, rivalise avec Paris, Rome ou Londres, à notre sens. Mais nous ne le savons pas encore.
Une fois arrivés, nous allons déjeuner. Nous essayons quelque chose de nouveau : du porc pané, servi avec du riz et une soupe miso. Ce n'est pas de la grande gastronomie, mais c'est correct et ça
change. Nous faisons vite. Nous prenons ensuite le bus pour rejoindre K's Hostel, notre guesthouse. Sur le chemin, nous cherchons un distributeur de billet, que nous trouvons difficilement. Kyoto
est une ville qui fonctionne sur le cash, pas sur les cartes de paiements. Nous l'apprendrons aussi ultérieurement, à nos dépends. Une fois la chambre récupérée, nos affaires posées, et avoir
fait notre lit (au Japon, des draps nous sont donnés pour faire notre lit), et étudié un peu la ville et le fonctionnement des métros et des bus, nous repartons, pas très loin, à pieds, pour
aller voir - avant qu'il ne ferme, à 17h - le temple Nishi Hongan-Ji, construit en 1591, abritant à l'époque une école de bouddhisme. L'édifice, tout en bois, et impressionnant par sa taille, est
classé à l'Unesco depuis 1994. La porte d'entrée, bien que classée "trésor national" ne nous fait pas autant d'effet. Nous repartons au moment où le temple ferme ses portes. Nous nous dirigeons
ensuite vers l'Ouest, toujours à pieds, et marchons une bonne demi-heure, pour rejoindre un parc contenant un jardin japonais, que nous ne voyons que rapidement, car la nuit tombe, il fait froid,
nous ne trouvons pas la partie du jardin en question, et Fred souhaite aller voir un magasin d'épées et de katana japonais, fermant à 19h. Et, en plus d'aujourd'hui, nous n'avons que deux jours
ici. Or la ville est grande. Nous nous en rendons compte en nous rendant dans ce magasin. Une fois là-bas, ce dernier est fermé. Vacances nationales. Quand on vous dit que beaucoup de choses sont
fermées autour du jour de l'An ! Dommage, la vitrine était prometteuse, avec trois armures de samouraïs à l'étage, et quelques sabres exposés à côté de la porte.
Nous partons alors pour le quartier de Sanjo, du nom de la station de métro, et découvrons un lieu très animé, contrairement aux rues que nous avons parcourues jusqu'alors, et qui nous donnaient
l'impression que Kyoto était une ville très calme. Ici, il y a de nombreux bars, des jeunes dans les rues, des restaurants, une boulangerie française, et une galerie commerçante, composée de
petites boutiques d'objets japonais, qui lui donnent une atmosphère différente des autres. Fred tombe sur un magasin de guitares, et y passe quelques instants, pour de nouveau s'extasier sur la
taille, le nombre, les modèles et les coloris des guitares exposés sur 3 étages. Nous tournons ensuite un peu pour trouver un endroit où nous poser. Depuis Tokyo, nous avions essayer de réserver
quelques restaurants en les appelant, mais ils étaient tous fermés. Isshin notamment, un spécialiste étoilé de la viande, déclinant de petites portions de viande en une dizaine de préparation,
comme des makis de wagyu ou d'autres accompagnés d'une purée de gingembre, ou d'une crème de yuzu. Pas grave, nous nous rabattons sur, d'après ce qu'on dit, le meilleur restaurant tempura de la
ville (Yoshikawa), perdu dans une petite rue, et à la devanture plus que banale (autrement dit, jamais vous ne rentrerez si vous ne savez pas que c'est là). Il est 20h, c'est juste, car, dans ce
restaurant de 14 places, le dernier service a déjà commencé. N'ayant pas réservé, la personne s'occupant du service, une femme habillée d'une tenue traditionnelle japonaise, probablement une
geisha après réflexion, nous fait patienter, puis nous installe sur les deux seules places libres. Apparemment, les deux personnes ayant réservées ne viendront pas. Peu importe. Nous sommes tous
assis face au chef, qui ne parle pas un mot d'anglais, dans cette petite pièce, chaude comme l'huile bouillante (dont il contrôle régulièrement la température) dans laquelle il trempe crevettes,
aubergines, pinces de crabe, anguilles et autres choses, après les avoir enduits de la pâte qui va bien, préparée devant nous également. A côté, deux français de Paris, et une autre mariée à un
américain et vivant aux Etats-Unis. Ce dernier couple partira peu de temps après notre arrivée, et nous passerons la soirée à discuter avec l'autre, elle étant photographe, et lui travaillant
pour Canal Plus. Nous leur raconterons nos aventures, leurs yeux plein d'enthousiasme et de curiosité sur les préparatifs, les choix que nous avons faits etc...à tel point qu'en sortant du
restaurant, après avoir fait une centaine de mètres ensemble puis pris notre métro, nous ne saurons plus bien (mais pas au même moment) dans quel pays nous sommes, pendant quelques instants.
Impression furtive, bizarre. L'occasion de réaliser que, depuis notre départ, nous n'avons pas passé une soirée à parler français, et uniquement français, à penser français, et à être avec des
français.
Pendant le repas, la personne s'occupant de nous (nous tous dans la pièce), vient nous voir régulièrement pour nous expliquer quelle sauce va avec quel tempura, dans quel ordre les déguster,
comment boire la soupe au miso rouge... . Quand, une fois le repas terminé, elle nous fait signe de passer dans la pièce à côté pour boire un thé et prendre le dessert, nous nous apercevons que
nous sommes dans un ryokan. Nous enlevons nos chaussures, puis enfilons de petits chaussons, et nous asseyons, toujours avec le couple de français, autour d'une table au milieu de laquelle trône
une énorme théière, posée sur des braises incandescentes. Le décor est feutré, rafiné, japonais. Nous nous asseyons par terre, mais le sol est creusé, pour pouvoir mettre ses jambes et être assis
normalement. Génial comme impression. Un peu après, la "geisha", accompagnée d'une autre, nous propose de visiter le jardin japonais juste à côté. Quelques pas sur le sol en teck, afin de longer
sur quelques mètres les arbustes et le reste de ce décor que nous aimons beaucoup. Nous terminons tranquillement notre thé, aurions bien pris un peu de saké avec Delphine et Arnaud, mais ne
pouvons pas, n'étant pas clients du ryokan. Nous payons, puis partons après de nombreuses inclinaisons réciproques du buste, et une photo souvenir.
Nous ne faisons pas long feu, d'autant que les matelas sont confortables, et que nous nous levons demain, pour visiter au maximum.
mer.
02
janv.
2013
Allez, on ne va pas s'éterniser, c'était une journée à oublier.
Pourquoi ?
Parce qu'après la journée d'hier à rester à la guesthouse, nous souhaitions sortir un peu
Parce que ça n'a pas du tout été le cas
Parce que nous n'avons pas beaucoup de temps, et le Japon est une destination majeure de notre voyage
Parce que nous pensions aller vite, et nous y avons passé toute la journée
Parce que cela a mal commencé quand nous avons voulu réserver un ryokan pour dimanche soir, et que tous étaient pleins
Parce que les seuls de libre étaient à plus de 300 euros la nuit, et que cela dépassait notre budget
Parce que nous avons persisté longuement pour y arriver, en vain
Parce que nous n'avons pas pu visiter l'Imperial Palace de Tokyo, ouvert que deux jours, dont aujourd'hui, dans l'année
Parce qu'en terminant à 18h30, nous n'avons même pas vu la lumière du jour
Parce que nous n'avons même pas pris le temps de déjeuner
Parce que nous n'avons toujours pas réussi à réserver une restaurant étoilé, car tous sont fermés pendant cette période de vacances
Parce que ce n'était pas du tout la journée qui était prévue
Parce que nous n'avons pensé à changer notre programme des prochains jours qu'après plusieurs heures de recherches, après avoir tout essayé
Parce que nous avons débattu sur combien de temps fallait-il passer à Tokyo avant notre départ pour Hong-Kong
Parce que nous avons raccourci d'une nuit la durée de notre séjour à Kyoto, en décidant de passer deux nuits, et non trois, à la guesthouse, et une (l'une des seules disponibles, en remplacement d'une de celles à la guesthouse) dans un ryokan "abordable"
Parce que ça aurait été compliqué et fatiguant de faire autrement
Parce qu'avec le journée d'hier, ça fait une autre à ne pas profiter du pays
Par contre, la soirée a rattrapé un peu de tout ça. Nous avions rendez-vous avec nos amis dans un quartier au Sud de Tokyo à 20h. A l'origine, nous pensions être en ville et y aller
directement. Finalement, comme nous ne sommes partis qu'à 18h, nous sommes directement allés au capsule hôtel, pas très loin, pour aller y poser nos sacs (qui ont passé toute la journée
à côté de nous, dans la salle au rez-de-chaussée). C'est ensuite que nous sommes allés au point de rendez-vous, un peu loin en plus, à cause des lignes particulières que nous devons
emprunter si nous voulons voyager gratuitement grâce à notre JR Pass (le fameux pass prépayé qui permet d'emprunter toutes les lignes adhérantes au Japon, trains et métros compris).
Cela dit, c'était sympa de s'y rendre, car nous avons pris un métro aérien superbe, parcourant une partie de la ville que nous ne connaissions pas, pleine de gratte-ciels, et passant
sur un pont illuminé (une copie du Golden Gate), juste après avoir fait un virage sur la droite à 270° impressionant pour le rejoindre, et à côté d'une Statue de la Liberté et d'une Tour
Eiffel un peu plus effilée que celle que nous avons et qui, figurez-vous, est plus haute que la notre (d'une dizaine de mètres seulement, et avec l'observatoire un peu plus bas). Quel
culot. Même si le spectacle de lumière change tous les jours et est joli. Bon, elle paraît cependant petite à côté des immeubles, et est du coup beaucoup moins impressionnante. Fred a
eu du mal à croire qu'elle soit si haute. Une fois arrivés, nous sommes allés manger un bout tous ensemble, dans l'une de ces grandes food-courts (un étage réservé aux restaurants, où l'on
prend un plateau, commande, et allons s'asseoir à une des tables disponibles au milieu de tout ça) que l'on voit souvent ici, ou bien aux Etats-Unis. Sur le passage, nous croisons une
énorme statue de Gundam, le personnage principal d'un dessin animé (pour faire simple, quelque chose qui ressemble aux Transformers que nous avons connus plus jeune) ultra populaire au
Japon, et un peu moins en Europe (mais quand même connu). Nous sommes bien au pays du soleil levant ! Jamais nous n'aurions l'envie ni la passion pour quelque chose de ce style, et d'en
faire une statue répertoriée dans les guides de la ville. Nous montons ensuite à l'étage, pour jouer à différents jeux (mini foot à 4, ping pong, rodéo, fléchettes, rollers, billiard,
bowling...), car pour un prix fixe, vous pouvez rester 3 heures et faire tout ce que vous voulez. Malheureusement, il est dejà 21h30 et avons peur de louper le dernier métro si nous
restons. Nous essayons de négocier une heure, en disant que c'est notre dernière soirée, et que nous sommes venus spécialement, mais non, malgré les excuses et le sourire de la personne à
l'accueil, ce sera deux heures au prix quasi fort ou rien. Rien donc ! Nous allons en face jouer aux fléchettes, puis faire un bowling, dans une ambiance très sympa. L'hôtesse à
l'accueil vient nous voir plusieurs fois pour savoir si tout va bien, et semble ravie de nous aider, même si les mots sont dans des langues différentes. Audrey, pour une première, s'en
sort très bien, bien que les boules soient un peu lourdes au début (sachant qu'elle a parfois du mal à tenir une bouteille d'eau d'une main...). Elle a mené jusqu'au dernier jet, avant
qu'un de nous lui passe devant. Enfin, nous rentrons, en essayant en vain de trouver un ATM, autrement dit un distributeur de billets, car nous n'avons plus rien en poche. Nos amis
suisses nous avancent le métro, et nous en trouvons un à Asakusa, près de la guesthouse. Sachant que nous n'avons qu'une carte bleue à débit gratuit, et l'avons pas mal utilisée
depuis qu'Audrey a perdu la sienne, notre capacité de débit atteint presque ses limites. Espérons que cela ne nous pose pas de problèmes dans les prochains jours. Au pire, nous
utiliserons une autre carte bleue, en payant les frais qui vont avec.
Une fois rentrés, nous prenons un verre, et discutons tous ensemble avec un américain rencontré brièvement hier, ancien joueur de football américain à Boston. Super sympa, la conversation
n'en finit pas lorsqu'il raconte qu'il est allé passer une dizaine de jours sur un bateau en Antartique, et souhaite faire le Kilimandjaro. Fred lui montre ses photos du pic tanzanien,
et lui fait de même avec les siennes. Il nous donne également une série de guesthouses dans différents pays, dont une qui semble terrible en Chine, à Yangshuo, où nous irons depuis Hong-Kong
dans quelques semaines. Au bar, en allant chercher une tournée, Fred s'éternise en discutant avec Shô de voyages, de la langue nippone, de photographie... lui même ayant parcouru pas mal de
pays avant d'ouvrir Nui Hostel, l'endroit où nous sommes. Tout cela continue sur les mêmes vibrations, avant que nous partions pour notre capsule vers 2h du matin.
Le reste à suivre dans une vidéo spéciale....
mar.
01
janv.
2013
Pour ce premier jour de l'année, nous n'avons pas fait grand chose. Enfin, on a bien avancé sur nos trucs perso, mais pas de visites. Journée cool. Rythme différent. Nous ne sommes quasiment pas sortis, sauf ce soir pour dîner. Nous en avions un peu marre de chercher un hôtel à Kyoto pour demain, un train, de ne pas trouver, de refaire nos plans et d'ajuster notre programme, de ne pas arriver à tout faire rentrer dans l'ordre... et puis, nous étions un peu fatigués après la soirée d'hier d'une part, et tout est fermé d'autre part. Les jours encadrant le passage à la nouvelle année sont en effet ceux où les japonais prennent leurs vacances, et où pas mal d'endroits sont clos, souvent jusqu'au 3 ou 4 janvier. Du coup, nous nous sommes installés au 6ième et dernier étage de la guesthouse, dans la grande cuisine, et avons branché le PC. Nous avions prévu de sauvegarder nos photos et vérifier que nos deux disques durs externes étaient similaires en terme de contenu (au cas où nous en perdions un), de même pour toutes les vidéos, de mettre sur Internet (une autre forme de sauvegarde) notre Best Of China, de regarder les endroits où dormir à Kyoto, ville dans laquelle nous souhaiterions aller demain, de chercher un restaurant étoilé à Tokyo, de chercher et réserver un ryokan où dormir (les ryokans sont des demeures traditionnelles japonaises, typiques, avec portes coulissantes, décor raffiné mais dépouillé, bain chaud ("onsen"), futons ou tatamis aménagés pour dormir, service discret mais au top, kimono (pas ceux du karaté néanmoins) comme vêtement pour tous les occupants), et d'avancer sur notre "To Do list". C'était sans compter les aléas de la vie, comme l'ordinateur qui plante à un moment et nous oblige à refaire certaines choses, les autres occupants de la guesthouse passant et discutant avec nous, comme ce jeune de Hong Kong partant étudier en Nouvelle-Zélande, qui nous posait plein de questions sur l'Inde, notre ressenti, la comparaison avec la Chine en termes économiques, et bien d'autres choses, ou encore le personnel faisant du ménage (nous obligeant à sortir pour 1/2 heure) ! On oublie donc au moins la moitié du programme prévu. Nous réussissons quand même à traîter toute la partie photos/vidéos, et avancer un peu sur Kyoto, mais beaucoup reste à faire. Et puis à un moment, il commençait à faire faim. Surtout que nous avions nos deux petits steacks dans le frigo. Miam. Et vu la qualité du produit, nous n'allions pas les préparer à la va-vite. Voilà donc que Fred sort le couteau de cuisine disponible, la poêle, la fleur de sel, fait chauffer les plaques à induction, et ouvre l'emballage. Superbes morceaux de viande, qui auraient très bien pu se déguster en carpaccio. Aller-retour rapide dans la poêle chaude, assaisonnement, et voilà. Nous nous sommes régalés. Quelques japonais curieux nous ont posé plusieurs questions, et étaient étonnés de voir comment nous avons traité cette viande noble. Cuisiner un peu était agréable aussi. Impression furtive de se poser, de retrouver quelques habitudes. Nous faisons la vaisselle, afin de tout laisser comme nous l'avons trouvé, et replanchons sur nos affaires.
La nuit tombe, il doit être 17h. Nous ne partirons qu'après-demain à Kyoto, car aucun endroit n'est disponible demain soir là-bas. Nous resterons donc dans la capitale une nuit supplémentaire,
même si nous ne savons pas encore où dormir. Nous demandons à Shö, le propriétaire d'ici, s'il reste une chambre disponible pour nous. Réponse négative, seule une place dans le dortoir des filles
est libre. Il appelle une autre guesthouse avec laquelle il travaille, celle dans laquelle nous allons deux nuits avant de quitter le Japon. Là-bas non plus, pas de place. Nous décidons aussi de
rentrer sur Tokyo en début de semaine prochaine, un peu plus tôt, une fois notre voyage à Kyoto et Hiroshima terminé, et d'annuler Nara, afin d'avoir un peu plus de temps avant notre départ, et
de ne pas nous éparpiller à vouloir faire trop de choses. On ne vous cache pas que de changer d'endroit fréquemment, de faire, défaire et refaire son sac tous les trois jours, et du coup avoir un
emploi du temps parfois serré ou chargé pour voir tout ce que l'on veut, est fatiguant, ou un peu usant après deux mois. Bref, nous devons donc réserver une guesthouse pour ces jours là, car nous
n'avons pris que les nuits du 10 et du 11 janvier depuis la France, sachant qu'il n'y avait déjà plus de place ici à ce moment. Tout cela complique un peu nos plans initiaux, nous oblige à nous
adapter, et surtout, prends du temps, d'autant que nous souhaiterions dormir dans un ryokan à un moment. Nous décidons de rester 3 ou 4 nuits à Kyoto, et de faire un aller-retour à Hiroshima,
puis de rentrer. Nous n'irons pas non plus à Kamakura, la ville héritage des samouraïs, place importante du Japon féodal. 2 semaines au Japon, c'est trop court ! Cela cependant ne nous dit pas où
nous dormirons demain. Et là, l'idée lumineuse surgît. Comme quoi un problème potentiel peut se transformer en opportunité : sachant qu'aucune de nos guesthouses n'est disponible demain
soir, nous allons faire ce que nous avions prévu de faire depuis la France : dormir dans un capsule hôtel. Cela nous libère parallèlement une nuit la semaine prochaine. Petit tour sur Internet,
avec l'aide de Shô, et voilà notre nuit réservée. Ca va être sympa, et ça nous apporte une solution. Nous vous laissons regarder la vidéo pour découvrir cette expérience inhabituelle et
originale.
Autour de nous, la pièce commence à s'agiter un peu. C'est le début de soirée. Certains viennent faire une machine, d'autres poser des affaires dans la réfrigirateur, ou dans le grand congélateur
à tiroirs (qui s'ouvrent de l'extérieur, pas une fois la porte ouverte. Il n'y a pas de porte, ils sont accessibles immédiatement), ou certains manger un morceau. Un peu déconcentrés, et la tête
un peu pleine, nous rangeons nos affaires, en discutant avec tout ce monde. Nous avons bien avancé sur certaines choses, qu'il fallait faire, mais en avons encore d'autres à organiser. Nous
ferons ça demain, car nous partons le lendemain matin si tout va bien.
Nous prenons une douche, et profitons de la salle de bain et des cabines de douches spacieuses et ultra aménagées dans lesquelles gel, shampoings et sèche cheveux sont à disposition
individuellement, sous forme de flacon géants. Nous partons ensuite vers Shibuya, le premier quartier que nous avions découvert lors de notre arrivée. toujours autant de lumières et d'animation.
Il y a pas mal de monde. En revanche, pas mal de restaurants sont fermés. Nous nous promenons, et cherchons un endroit où dîner, sans stress. Respirer l'atmosphère de la ville, observer ces
petits détails qui habillent ce coin de la ville nous change les idées. Nous allons et venons. Près de l'Apple Store, une longue queue se forme : nous apprenons que demain, à 8h du matin, Apple
offrira aux premiers arrivés un "lucky bag", dans lequel se trouve une surprise, qui peut aller de l'Iphone au Macbook en passant par le nouvel Ipad. Whaou. La queue est trop longue, et cela fait
douze heures à attendre dans le froid, nous ne sommes pas assez couverts, mais nous songeons quelques instants à rester. Certains ont apporté leur sac de couchage ou des chaises pour patienter.
Contraste avec ce que nous venons d'apprendre : l'Apple store de Paris vient d'être dévalisé ! C'est le jour et la nuit.
Ayant des avis divergents sur où aller, nous décidons de retourner dans la chaine de sushi qui nous avait tant plû le permier jour. Il faut dire qu'ici, beaucoup d'affiches de restaurants sont
uniquement en japonais. Impossible du coup de savoir dans quoi vous tombez. Ca peut avoir son charme, mais pour un 1er janvier, après cette journée enfermés, nous préfèrerons faire quelque chose
de plus simple. Bien que nous n'ayons qu'une grosse demi-heure pour dîner (la personne à l'accueil nous prévenant que la fermeture arrive), nous voilà donc parti pour jouer sur l'écran tactile et
avaler une bonne quantité de sushis, de toutes sortes, pour un prix dérisoire, à peine 10 euros. Nous n'en revenons toujours pas quand nous payons, et observons tout ce que nous avons commandé
(il faut dire que nous avions très faim). Nous sommes les derniers à partir, et le restaurant ferme sa grille derrière nous. Le quartier est moins agité, mais toujours aussi éclairé. Quelques
personnes attendent devant des magasins, car demain, c'est le premier jour de la semaine de solde qui d'annonce.
De retour à la guesthouse, nous prévenons nos deux amis suisses, en train de boire un verre dans la salle commune du rez-de-chaussée avec d'autres, que nous montons dans une petite dizaine de
minutes pour tenter de réserver un hôtel à Kyoto pour le surlendemain. Ce n'est qu'une grosse demi-heure après que nous resdescendons. Grâce aux suggestions de Shô de cet après-midi, et puisque
nous avons décalé d'une journée notre départ, nous avons pu réserver trois nuits à la K's House, une bonne guesthouse de la ville. Youpi. Nous n'avons toujours pas nos billets de train, mais
sommes décontractés, car Shö nous a dit de ne pas nous en faire, car il y a environ 3 trains par heure reliant Tokyo à Kyoto. Nous les prendrons au dernier moment, à la gare, après-demain matin.
Tout cela fait, nous descendons prendre un verre, et discuter avec David et Volkan, nos deux voisins d'Europe. Nous ne faisons pas long feu et remontons, d'autant qu'ils se lèvent demain pour
aller au marché au poisson de Tokyo, où nous irons nous aussi la semaine prochaine.
mar.
01
janv.
2013
SHINNE NÈNNE OMÉDÉTO GOZAÏMASS
Très bonne année à tous!
Nous espérons que votre réveillon s'est bien passé, et que l'année a bien débuté pour vous tous. Santé et bonheur à tous vos proches.
Ici, nous sommes rentrés en 2013 8h avant vous, et sommes allés, comme tous les japonnais, dans un temple (le plus grand de la ville). Enormément de monde, ambiance de fête foraine, dîner "gastronomique" dans les allées autour, puis fin de soirée dans un autre quartier. Retour vers 5h du matin.
Ce que l'on souhaite pour 2013 ? Beaucoup de nouveaux commentaires sur le site !
On vous embrasse
lun.
31
déc.
2012
Pour ce dernier jour de l'année, nous sommes allés découvrir un nouveau quartier : Ginza. Le quartier des marques de luxe, celui où les prix de l'immobilier sont parmi les plus chers de la planète, celui de la finance, et celui qui participe, entre autres, au prestige des grandes capitales mondiales.
Mais avant, direction l'Est de la ville pour Shinjuku, afin de retirer un sésame que nous avons commandé depuis la France, nommé JR Pass. C'est quoi? Un pass qui permet de prendre certaines
lignes de métro, mais surtout le train, gratuitement, lorsque vous n'êtes pas résident japonais. Pour l'obtenir, vous devez le commander depuis l'étranger, et le retirer dans un des endroits
habilités. Après avoir passé un peu de temps ce matin à discuter de la semaine à venir, et voir quand nous partirons pour Kyoto, nous prenons le métro et allons rejoindre ce "JR Ticket Office".
La queue est un peu longue. Le JR Pass est en effet très prisé des touristes, vu les prix pratiqués au Japon, quelque soit ce que vous faîtes. L'endroit se trouve dans une très grande gare de
métro, où se trouvent également des boutiques et autres échoppes pour manger sur le pouce. Nous ne trouvons pas, revenons sur nos pas, demandons notre chemin, puis l'atteignons. Au bout d'une
bonne dizaine de minutes, nous voilà en possession de ce précieux bout de papier, à présenter dans les stations de métro concernées ou lorsque vous réservez un billet de train, sur certaines
lignes uniquement.
L'heure tourne, et les petits pains avalés pour le petit déjeuner, accompagnés d'un simple jus d'orange, sont déjà bien digérés. Fred n'a pas d'adresse en particulier à tester ici, dans ce
quartier. Pour déjeuner, il sait qu'il existe un restaurant 1 étoile au Michelin très abordable le midi, dans le quartier de Ginza. C'est à plusieurs stations de métro, mais notre JR Pass nous
permet de nous y rendre gratuitement. Nous décidons donc de partir vers le Sud-Ouest de la ville. Bonne nouvelle, notre métro est un express, et nous fait gagner pas mal de temps, un peu comme le
RER par rapport au métro. Après un changement, nous débarquons donc là bas, et cherchons Aoki Sushi, le nom de cet endroit. N'ayant pas l'adresse, nous nous arrêtons dans le Sony store en face de
nous pour demander de l'aide. Quelqu'un devrait pouvoir chercher sur Internet où il se trouve. Cela est fait rapidement, avec en plus le plan pour nous y rendre devant nos yeux. Nous tournons à
gauche, puis à droite quelques blocs plus loin, mais aucun restaurant. Comme souvent au Japon, il est situé dans un étage. L'info, nous l'avons eu en demandant à un passant de nous traduire les
inscriptions sur l'immeuble, toutes en japonais. C'est bien là, au deuxième étage. Nous prenons l'ascenseur. Pas de bol, c'est fermé. Tout ça pour ça. Bon, en même temps, nous avons tenté un peu
les mains dans les poches. Ce n'est pas grave, les surprises ont jusqu'ici été bonnes au pays du soleil levant. Nous rejoignons l'artère principale, et en profitons pour nous balader, et vaquer
dans les environs. Il y a du monde, mais pas trop. Nous n'avons pas l'impression d'être un 31 décembre, simplement d'être des touristes, à découvrir une ville immense, loin des occupations
habituelles du dernier jour de l'année. On ne réalise pas bien que c'est la Saint Sylvestre. Fred, à l'époque, voyait tous ces touristes sur les Champs Elysées lorsqu'il travaillait le 31.
Audrey, elle, était sur scène pour les divertir. Aujourd'hui, ce sont nous les touristes, à des milliers de kilomètres de notre pays natal. Nous croisons pas mal d'occidentaux, l'endroit est
cosmopolite. Toutes les grandes marques de luxe sont là. Des marques plus abordables aussi, comme Uniqlo, dont le magasin de Ginza - navire amiral de la marque - fait 12 étages. Nous y retournons
après le déjeuner pour acheter un pull. Nous commençons en effet à ne plus supporter nos affaires, toujours les mêmes, pas sexy pour un sou, que nous portons et re-portons depuis maintenant
quasiment deux mois. Envie de changer de style, et de retrouver un peu de plaisir à s'habiller. Malheureusement, nous ne pouvons pas faire tout ce que nous voulons, car un pull en laine comme
celui que Fred a acheté, ou un haut pour Audrey, c'est plus de poids dans le sac. En continuant, nous tombons sur un magasin de sucreries bizarres : des boules d'on ne sait quoi (comme la pâte
des boules de coco de nos restaurants chinois, vous savez, cette pâte blanche un peu élastique) avec un morceau de fruit à l'intérieur, comme une fraise ou un abricot. Nous avons envie d'essayer.
Nous verrons tout-à-l'heure. Des drapeaux du pays sont accrochés à tous les lampadaires. Des décorations de Noël ornent les allées. Elle s'allumeront le soir pour trancher avec tous les néons
verticaux habillant les immeubles. Plus loin, Matsuzakaya, une sorte de galerie Lafayette japonais, existant depuis 1611. Au sous-sol, une énorme épicerie fine, regroupant des stands de
brochettes, de pâtisseries fines de marque, un stand Paul Bocuse, un autre de baguette française, des produits alimentaires de qualité, un rayon poisson en libre service - avec du thon à la
couleur magnifique, probablement fraîchement découpé il y a peu, vu le débit, et mis en barquette - et une boucherie vendant une viande que nous ne trouvons pas en France, malgré la qualité
et le raffinement de nos produits : du Wagyu (de deux sortes différentes), mais aussi du Regular Black Japanese Beef, c'est-à-dire l'équivalent de notre Salers ou de notre viande du Limousin à
longue maturation. Une viande locale de haute qualité, mais avec un marbrage que Fred n'a jamais vu en France, malgré plusieurs visites chez Hugo Desnoyer ou Yves-Marie Le Bourdonnec (le seul en
France à vendre du Wagyu), les deux grands bouchers de la capitale. Les photos parlent d'elles-mêmes. Le mélange de graisse et de chair est impressionnant, en sachant que cette graisse fond dans
la poêle et donne à la viande un goût particulier. Sans atteindre le niveau du Wagyu, dont la graisse ne contient pas d'acides saturés (comme dans le poisson), nous sommes devant quelque chose
d'incroyable. Les prix le sont aussi. Après avoir déjeuné, et réfléchi un peu, nous reviendrons en acheter, afin de cuisiner cela à la guesthouse (équipée de plaques à induction, et d'un couteau
japonais... géniale cette guesthouse, on vous dit) ce soir ou demain, et ne pas passer à côté de cette chance que nous avons d'avoir ce produit à portée de main.
Notre ventre crie famine, et nous tournons un peu. Il s'en est passé du temps depuis que nous sommes sortis du métro ! Sur le trottoir d'en face, une devanture qui nous inspire. Allez, on y va.
Enorme surprise. On vous laisse aller dans la partie du site qui va bien pour comprendre. Nous ressortons, discutons avec une française travaillant chez Uniqlo depuis 2 ans, et nous renseignons
sur le quartier où il faut être ce soir, pour la nouvelle année. Roppongi, un quartier animé, fait de bars et de boites. Elle nous dit qu'aller dans un temple, comme le font tous les japonais,
n'est pas une expérience très interessante pour des français. Nous hésitons alors à suivre notre envie de voir comment cela se passe ici ce soir, pour le 31. Bien nous prendra de suivre notre
instinct, car elle se trompera lourdement. Etant dans un quartier de consommation, nous cherchons un magasin que nous aimons bien, et où nous avons trouvé quelques produits nous servant bien
pendant notre voyage : Muji. Cette chaîne japonaise, ayant des points de vente partout dans le monde, connue de bien d'entre vous, signifie "la marque sans nom". Comme Uniqlo, le magasin
principal, comprenez celui le plus grand au monde, se trouve dans le coin. Nous le trouvons, même s'il se fait tard. Sur le chemin, nous sommes en effet retournés acheter deux boules faîtes de
cette pâte bizarre, et qui nous serviront de dessert lorsque nous cuisinerons ces deux petits steacks achetés chez Matsuzakaya, et avons pris notre temps dans les rues, regardé les illuminations,
avons juste senti l'atmosphère du quartier, tout un tas de japonais s'affairant pour préparer leur réveillon. Ah oui, c'est vrai, nous avons aussi attendu plusieurs longues minutes pour
traverser, alors qu'aucune, mais vraiment aucune voiture ne passait, dans aucun sens ! Drôle, si différent. Au Muji Store, nous passons dans les allées, et voyons plusieurs produits n'existant
pas en France, comme cette couverture moletonnée chauffante à mettre sur la cuvette des toilettes, ou bien du poulpe séché à manger comme des fruits secs. Ici, on est dans le design et la pureté.
En sortant, bien qu'il soit 18h, nous ne pouvons nous empêcher de rentrer faire un tour dans cet autre magasin, adjacent, qui nous intrigue. Loft. C'est son nom. Rien à voir avec la marque de
fringues que nous connaissons. Nous découvrons un magasin fait de gadgets en tous genres. Des choses improbables, ou hallucinantes. Certaines d'ailleurs que nous ne comprenons pas, car tout est
écrit en japonais, sauf que ça à l'air génial et inutile - ou pas ! - à la fois. Par exemple une petite lampe à accrocher sur ses bâtons de marche (utile pour nous en l'espèce !), ou bien des
chauffe-chaussures pour l'hiver, afin qu'elles soient chaudes juste avant de les mettre. Nous n'en disons pas trop volontairement, afin de mieux vous surprendre à notre retour. Faites nous
confiance. Le magasin ferme, nous n'avons pas eu le temps de parcourir tous les rayons, malgré l'heure que nous avons passée ici. Audrey était comme une folle, à passer et repasser dans les
allées pour essayer de comprendre à quoi servait cela, comment fonctionnait ceci, ponctué de "oh regarde, ça, c'est pour faire ça", ou bien "viens voir, j'ai trouvé un truc qui permet de faire
ci", sans mentionner les "tu crois que ça s'utilise comment ça?"...
Nous repartons donc vers la station de métro, celle sur laquelle nous pouvons utliser nos JR Pass, avec un sac sous le bras. Arrivés à la guesthouse, nous croisons nos deux amis Suisses (l'un
d'entre eux est d'origine turque). Ils nous proposent de les suivre voir le temple du quartier tout proche d'Asakusa, le Senso-Ji. Il se trouve que c'est le plus grand temple de Tokyo. La
décision est prise, c'est oui. Nous montons poser nos affaires dans notre chambre, prenons une petite douche, nous préparons, mettre (enfin !) un peu de maquillage pour Audrey, et redescendons.
Nous marchons jusqu'au temple, environ un bon quart d'heure. Sur la route, de plus en plus de monde. Nous entrons dans une zone piétonne, introduite par deux statues diaboliques. En face, une
grande allée, menant à la Porte du Tonnerre, elle-même bordée de deux statues imposantes, le dieu du vent et celui du tonnerre. En passant entre elles, nous découvrons sur notre gauche une pagode
à 5 étages, haute d'une cinquantaine de mètres, rouge tranchant sur le ciel noir, éclairée, nous suppliant de la prendre en photo. Nous nous sentons au Japon. Dans l'allée, des centaines de
personnes en ligne, attendant que leur tour vienne pour aller faire une prière juste après avoir monté les marches menant à l'entrée du temple. En fait deux prières, une en remerciement de
l'année passée et l'autre pour celle à venir. Les portes sont encore fermées, mais cela ne les empêche pas de défiler, et de rester quelques brefs instants devant elles. A minuit, elles
s'ouvriront et le flow d'individus n'aura pas cessé entre temps. Vous imaginez la longueur de la queue. Nous prenons des photos, et déambulons dans les contre-allées autour, toutes pleines de
petits stands où certains préparent des brochettes, de poisson ou de viande, du poisson grillée (comme du homard, ou des escargots de mer), des bananes au chocolat, des sandwhichs plus ou moins
appétissants, pendant qu'à côté, d'autres vendent des objets qui seront peut-être apportés au temple pour le Nouvel An, ou conservés comme souvenirs. Pas très loin nous apercevons des tables et
de nombreux tiroirs, au milieu de tout ça, chacun marqué d'un sigle japonais. A côté, une boite, qu'il faut apparemment secouer, dans un rituel tout à fait ordonné. Très intrigués, nous regardons
toutes ces personnes procéder, et s'amuser de lire le bout de papier, sur lequel est inscrit un message, qu'elles obtiennent à la fin. Il semblerait que ce soit un message présageant de ce qu'il
leur arrivera dans les 12 prochains mois. Nous demandons à une jeune japonaise de nous expliquer, afin que nous puissions aussi participer. Avec un grand sourire, et apparemment toute contente de
partager quelque chose avec des étrangers - comme plusieurs autres fois avec les japonais en particulier - elle nous raconte ce qu'il faut faire : mettre une offrande, ou plutôt 100 yens dans la
fente prévue à cet effet, prendre une grosse boîte pleine d'on ne sait quoi, et la secouer, dans un joyeux vacarme. La retourner, afin qu'une baguette (c'était donc ça qui faisait tout ce bruit)
tombe par le petit trou que nous n'avions pas vu. Lire le caractère japonais inscrit sur la baguette, et chercher le même caractère sur un des nombreux tiroirs devant nous. Tout ca assez vite,
car elle le fait à notre place, et n'avons malheureusement pas le temps de chercher ce signe, au milieu de dizaines d'autres. Dans le tiroir se trouve un papier, vous souhaitant une bonne année,
et sur lequel figure un petit texte prévoyant de bonnes ou moins bonnes choses pour 2013, à la manière d'un horoscope.
Nous continuons de nous promener, nous arrêtons regarder les différents stands, de bouffe ou autres, avançons vers un temple voisin du Senso-ji, un peu plus petit, mais toujours avec une queue de
personnes longue comme ça. A un moment, trois jeunes japonais, la bonne vingtaine, nous offrent une patate chaude à manger avec des baguettes et du beurre à faire fondre dessus, en voyant que
nous nous demandons ce qu'une personne est en train de faire cuire. Nous discutons un peu, ou plutôt nous essayons. L'un d'entre eux, avec son style très urbain, conduit des voitures comme celles
que vous avez pu voir sur nos photos des derniers jours. Puis nous nous déplaçons un peu, hésitons chez un autre à prendre un homard grillé, mais à 80 euros pièce, ce sera une autre fois. Fred
décide de tester la tentacule de poulpe, grillée au barbecue, après avoir hésité sur les escargots de mer, gros comme un poing. Pas mauvais. nous prenons autre part un sandwhich qui semblait
pourtant appétissant, mais que nous n'avons pas fini, tellement la sauce qui l'accompagnait était forte et mauvaise. Nous nous rattrapons sur les brochettes, de poulet ou de boeuf. Notre dîner de
réveillon, à défaut d'être copieux, est orginal. Il y a du monde, ça mange, discute, va et vient. Pourtant, par terre, c'est propre. Le temple, dont nous faisons le tour, est magnifique. Puis
nous nous mettons contre une barrière, proche de cette queue qui a encore grossit, afin d'être au coeur de la chose pour fêter le passage à la nouvelle année, dans quelques instants. La chaine
NHK, l'équivalent de notre TF1 ou France 2, est là. A minuit, comme plus tard dans toutes les capitales du monde, tout le monde crie et souhaite une bonne année à ses voisins. Le temple a ouvert
ses portes. Nous restons à profiter de cette atmosphère pendant l'heure qui suit, puis reprenons la direction de la guesthouse, afin de prendre quelques affaires supplémentaires (il fait froid)
avant de repartir en direction d'un autre quartier, Roppongi, au sud-ouest de la ville. Comme si de Bastille, nous allions à Montparnasse.
Nous arrivons là bas assez tard, vers 2h45 du matin. Il y a du monde, beaucoup de monde. Ca boit, fait du bruit. Les rues sont très très animées. Des boîtes de nuit un peu partout, des bars, du
monde sur le palier des portes, des voitures avec de la musique... pas vraiment décidés à aller danser, nous regardons ce spectacle, Audrey n'étant pas rassurée par ce monde et cette agitation.
Les trottoirs sont étroits. La rue est bien plus sale que les autres que nous avons vues jusqu'ici. La date y est sûrement pour beaucoup. Nous avons faim. Ca tombe bien, les restaurants sont
ouverts. C'est même la queue devant. Nous rentrons dans l'un d'eux pour manger des sushis. Nous attendons un peu qu'une place se libère, puis nous asseyons face aux 3 cuisiniers. Ici, comme dans
bien d'autres restaurants au Japon, les gens fument dans les restaurants. Pourtant, dehors, dans la rue, c'est interdit, sauf dans les "smoking areas" prévues à cet effet, disposées de temps en
temps. Paradoxal. Nous discutons avec une japonaise à l'anglais parfait, et ayant pas mal voyagé, assise à côté de nous. Elle nous aidera bien lorsque nous souhaiterons passer une deuxième
commande, la première ne nous ayant pas suffit. Elle nous apprend par exemple, détail amusant, qu'il est interdit de se mettre torse nu dans la rue, et que ceux qui se font prendre écopent de
quelques heures de garde à vue au poste. Beaucoup de bruit autour de nous, mais nous nous régalons. Tout est bon. Ca s'active devant nous, ça joue du couteau, ça taille le poisson, ça presse le
riz, ça enchaine les sushis, california ou sashimis. Fred commande du shoshu, un alcool japonais qui se mélange à l'eau, un peu comme notre pastis, en moins fort, et pas seulement pour
l'apéritif. Nous sommes assez fatigués lorsque nous quittons le lieu. Dans la rue, toujours autant d'agitation. Nous repartons vers la station, passons devant plusieurs boites de nuit, et devant
un restaurant découpant le fugu (le poisson mortel). En général, ces restaurant sont faciles à reconnaître : il y a devant un aquarium avec ce poisson. Nous en avions déjà vu plusieurs, mais nous
aimons l'observer nager, avec sa forme particulière. Nous mettrons peu de temps à rentrer, et, sur le quai en arrivant à Asakusa, notre quartier, nous tomberons nez à nez avec nos amis suisses,
qui rentrent eux aussi de leur virée. Coïncidence sympathique. Il est 5h passée, nous éteignons la lumière.
dim.
30
déc.
2012
Jour 2, nouveau quartier. Akihabara, le quartier de l'électronique. On va faire rapide (mais on n'y arrive jamais) car peu de temps.
Aujourdh'ui, nous suivons la suggestion de deux suisses rencontrés hier, qui nous proposent de les accompagner dans ce quartier, Akihabara, que nous souhaitions découvrir, pas trop loin de notre
guesthouse. Nous y allons en métro, qui est un peu compliqué, puisque plusieurs compagnies opèrent ici, vous obligeant lorsque vous effectuez certains changements à sortir pour rejoindre un autre
quai, et à payer un autre ticket, le prix dépendant de la station où vous allez avec une même compagnie. Pas toujours évident de savoir pour combien vous vous en tirez ! Et il y a beaucoup de
stations. Bon, autour de la rue principale, il n'y a que des magasins de jeux vidéos (avec toutes les consoles possibles et imaginables, de la plus vieille à la plus récente), des
salles d'arcade comme il n'en existe pas en Europe, comme le Sega Center, sur 8 niveaux, ou le Taito Center, sur 7 niveaux. Ces salles sont immenses, bruyantes, tout le monde joue, et
regroupent tous les jeux d'un même éditeur. Les étages sont classés par style de jeu (de tir, de combat, de voiture, de musique...), et nous voyons des choses jamais vues, comme des jeux
vidéos en 3d, un jeu dans une capsule avec 3 écrans autour de vous à 180° de haut en bas et de gauche à droite, un jeu sorti du futur (quand on voit les couleurs et la borne en elle-même) où
vous êtes un DJ et mixez pour des soirées virtuelles, une cabine qui n'avait l'air de rien, et qui s'avère être un jeu de karaoké individuel, où vous vous enfermez pour chanter, tout seul.
Un type en costume débarque, fait sa chanson, puis repart. Marrantes ses ondulations du bassin lorsqu'on l'apercevait à travers la petite vitre teintée ! Des bornes d'arcade par dizaines,
des jeux de danse où des japonais s'excitent comme des fous, dans des mouvements de bras ou de mains alambiqués sur l'écran pour suivre le rythme (ils vont à la vitesse de la lumière !)...
absolument hallucinant. Ca fume en jouant. Dans les toilettes, un écran est disposé devant vous et compte combien de millilitres vous évacuez, afin d'obtenir un classement et un score
quand vous avez fini, le tout animé par une présentatrice manga. Plus loin des boutiques d'accessoires pour poupées (style Barbie manga), allant du corps nu de la poupée, pour que vous
achetiez les mains, la tête, les cheveux, et choisir les gestes qui vous plaisent, le regard, la coiffure, sans parler des boucles d'oreilles, des vêtements, du bouton de chemise, du
bracelet... un niveau de détail et de recherche inimaginable avant de l'avoir vu, dans tous ces rayons qui n'en finissent pas. Et dire que ce sont des adultes qui trainent dans
les allées, pour eux, et non pour leurs enfants ! Le sexe a également une grande place, aussi déjanté que le reste (figurines, cartes à collectionner style panini, manga, films...), au
milieu du reste sans poser de problème à personne, comme si cela faisait partie d'un tout, librement accepté, et parfois trash. Plus loin, un immeuble, parmi tant d'autres dans la rue, regroupant
toutes les figurines justement, de toutes les tailles, que vous souhaitez exposer chez vous. Cela va de tous les personnages des films américains des années 80, 90 ou 2000 (Rocky, Prédator,
Robocop, IronMan, MIB, Alien, Batman, Pirates des Caraïbes...), aux dessins animés européens et surtout japonais (Gundam est ici culte, il a d'ailleurs son propre musée). Autant dire 9
étages de figurines, tous immenses. De même pour les magasins de mangas. Aussi grand que la Fnac des Halles à Paris au rayon livres, mais pour les mangas. Ca s'agite de partout.
Autre part, des magasins de gadgets, comme ces décorations à mettre dans la prise casque de votre téléphone portable. Bien d'autres que nous gardons secret afin de préserver le "Whaou
effect" à notre retour. Dans la rue passent des voitures puissantes, peintes comme nulle autre part. Ceux qui ont vu le film "Fast and Furious" savent ce qu'il peut en être. C'est la même en
pleine rue (il paraît que les courses en ville sont gérées par la mafia japonaise). Et, au volant, des jeunes, à peine la trentaine (même s'il est toujours délicat de donner un âge aux
asiatiques, pour notre part). Nous sentons une culture particulière, qui s'exprime ouvertement et complètement ici. Encore une fois, tout ça est poussé à un degré extrème.
Ce soir, nous cherchions un restaurant, et, après avoir tourné un peu, sommes allés dans un Teppanyaki. C'est un type de restaurant parmi les 30 disponibles à Tokyo, qui flambe la viande
devant vous. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent aller sur le site suivant : http://www.japan-talk.com/jt/new/the-30-types-of-Japanese-restaurant. Le restaurant est au 10ième étage d'un
immeuble. Ici, il y a un restaurant par étage. Le lieu est classe, respectueux, silencieux. Le chef est autour de notre table, avec la plaque de cuisson devant nous. Le menu est
exclusivement composé de boeuf Wagyu, le caviar de la viande. Ces boeufs, massés et élevés d'une manière très particulière, n'existent qu'au Japon, même si certains en ont importé en
Espagne. C'est une viande rare, chère, le nec plus ultra. Un produit aussi rare que la truffe, par exemple. L'expérience fut fabuleuse. Fred, qui connaissait et en avait déjà mangé en France,
grâce à la seule boucherie en disposant, l'a trouvée ici moins forte en goût, mais plus fondante. Détails et film à venir dans la rubrique "bouffe", comme d'habitude. A oui, en partant, le chef
et l'hôtesse se sont courbés devant nous pour nous saluer, et sont restés courbés, très inclinés (grand signe de respect, plus inclinés que nous car nous sommes les clients, tradition oblige)
jusqu'à ce que l'ascenseur se ferme. Ca fait bizarre. Nous nous sommes d'ailleurs parfois sentis un peu mal à l'aise pendant le repas (mais pas trop non plus, heureusement), car il y a tellement
de codes ici que nous avons eu peur de mal faire, même si nous ne les connaissons pas (par exemple, ne jamais boire sa soupe avec une seule main, toujours avec les deux autout du bol, mais un
japonais ne vous dira pas que cela le gêne beaucoup, et qu'il se sent offensé). Il faut dire que nous avons eu du mal à nous faire comprendre, et à comprendre ce qu'ils nous disaient. Nous avons
dû échanger 15 mots en tout pendant tout le repas, car personne ne parlait anglais, ou à peine 5 mots. Pour le dessert, nous nous sommes faits conduire dans une autre pièce, et avons eu peur de
mal faire, de déshonorer la serveuse, en prenant nos affaires, car c'est elle qui doit les prendre et les apporter sans que vous ayez à vous en soucier. C'est elle d'ailleurs qui a attaché la
serviette autour de notre cou, au début. Tout ça fut néanmoins excellent.
Nous avons mis du temps pour rentrer, non pas parce nous sommes allés faire une partie de jeu vidéo au Sega Center juste à côté, mais parce que nous avons galéré à prendre nos tickets et trouver
l'endroit où faire notre changement. Arrivés à la guesthouse, lavage de linge à la machine à laver du 6ième étage, puis un verre pour rédiger cet article et mettre en ligne une partie des vidéos
de la Chine. Bisous.
sam.
29
déc.
2012
Comment une ville peut-elle être aussi propre ?
On a beau chercher, on ne trouve pas. Il n'y a pas un papier par terre. Le métro est ultra clean, les rames comme les quais, ou bien la voie. Les rues, trottoirs et voirie, sont nickels. Comment
font-ils?
Comme quoi, bien des choses sont possibles... Et l'agglomération de Tokyo, ce n'est pas Paris, c'est 34 millions d'habitants. Rien n'est impossible.
sam.
29
déc.
2012
Ca y est, premier jour dans Tokyo. Génial. Ultra prometteur, dans tous les domaines. Culturel, culinaire, relationnel...
Bon, la journée a mal commencé. Audrey s'est rendue compte qu'elle avait perdu sa banane, dans laquelle figurait sa carte bleue principale. On passe une heure à la chercher, mais impossible de mettre la main dessus. La réception de notre guesthouse, Tokyo Nui, nous aide et appelle pour nous le bureau de China Eastern Airlines à l'aéroport de Tokyo Narita. Mais rien de leur côté. On fait donc opposition, en appelant le numéro qui va bien. Moment de stress. Mais après tout, on relativise, car une autre carte est déjà en commande, et nous sera envoyée à Singapour, au Marina Bay sands, où nous avons déjà réservé deux nuits. Entre temps, elle utilisera son autre carte, ou fera des virements sur le comtpe de Fred. Tout rentre donc dans l'ordre, et cela aurait pu être plus embêtant si son passeport avait été perdu, ce qui aurait impliqué des allers-retours à l'ambassade et tout le toutim.
Nous partons découvrir le quartier de Shibuya, très fréquenté le samedi, et très moderne. Il fait 14°C, bien plus chaud qu'en Chine. Nous tombons immédiatement une fois sortis du métro sur le célèbre carrefour, où tout le monde attend sagement que le petit bonhomme passe au vert, puis traverse dans toutes les directions. Effectivement, tout le monde attend, sagement, avant que cela ne devienne un flux chaotique d'humains allants et venants. Un peu plus tard, dans la soirée, nous nous apercevrons que les japonais attendent toujours que ce soit leur tour pour traverser, même s'il n'y a absolument aucune voiture, et qu'il faille 3 bonnes minutes avant que ce soit à eux (en rentrant, près de notre hostel, la rue est une 4 voies, s'étend sur 500 mètres, et personne ne traversera bien que tout soit désert... incroyable pour des français). Ici, pas de crachats, de raclements de gorge ou autres choses désagréables. Tout est propre, ultra propre. Aucun papier par terre, dans le métro, ni même sur les rails du métro. Ca change drôlement. Nous nous arrêtons déjeuner dans une chaine de sushi. Première expérience culinaire. On adore, et on en prend plein la vue. Ultra moderne, vous commandez sur un écran tactile individuel, et les sushis arrivent sur un petit plateau automatiquement devant vous. Vous appuyez sur un bouton, et le plateau repart automatiquement dans le sens opposé. Vous mangez, puis repassez commande sur l'écran, et cela arrive dans la minute, fraichement préparé, le riz encore chaud. Le gingembre est on ne peut plus frais. Le choix est énorme. Sushi Shop à Paris sont des débutants à côté. Un petit robinet individuel d'eau chaude est à disposition pour vous faire votre thé, les tasses et les asiettes, comme des tuperwares pour emporter ce que vous ne finissez pas, le sont juste au dessus.
Nous nous baladons toute l'après-midi, et tombons sur des boutiques de jeux vidéos improbables, voyons des Love hotels (on vous en dira plus ultérieurement), un capsule hotel, un aquarium avec le fameux "Fugu" (le poisson qui, s'il est mal découpé, entraine la mort de celui qui le déguste dans la minute - le chef a par exemple quelques secondes pour découper une certaine partie de la bête, sinon, c'est rapé), des affiches de mangas, beaucoup de restaurants dont nous ne comprenons pas le menu, mais qui nous donnent envie, des néons.... une sorte de Times Square japonais sans les buildings, en quelque sorte.
C'est surtout l'atmosphère qui est particulière. Lorsque nous demandons notre chemin, les gens allument immédiatement Google Map (en France, cela prend un temps fou, ici, c'est immédiat), puis nous accompagnent. Les filles sont toutes apprêtées, et ont toutes du style. A la caisse d'un supermarché, dans lequel nous trouvons tout un tas de choses jamais vues en France (des trucs à tête de Mickey pour les bottes afin de conserver leur forme quand elles sont rangées, des chaussettes montantes ultra douces - vous pourrez toucher ! - des tentacules de poulpes en barquettes à emporter...), nous croisons Luigi, sorti tout droit du jeu vidéo Super Mario Bros. Dans la soirée, en nous appuyant contre un mur en attendant le feu, ce dernier s'ouvre et laisse place à une salle de jeu, hallucinante, où jouent frénétiquement petits ou grands, du gamin à la grand-mère. Nous tombons aussi sur un magasin "Hello Kitty" très bling bling. Fred aperçoit des magasins de guitares, bien plus grands qu'à Paris, et en essaie une ou deux, dans des endroits différents. Ce soir, en cherchant un restaurant pour dîner, malgré le choix à tous les coins de rues, nous passons par hasard dans un magasin vendant des chiots, tous dans de petites capsules. Un Belge est là, et nous discutons. Il nous en conseille un de grillades japonaises. Etant venu quatre ou cinq fois, et sachant que le restaurant est au 17ième étage d'une tour, nous le suivons. Sur le trajet, nous discutons. Il nous parle de la langue japonaise. Nous apprenons qu'il existe dans l'archipel nippon 7 niveaux de politesse, à employer en fonction de l'interlocuteur. Le septième niveau est réservé à ceux qui s'adresse à l'empereur, et ceux qui ne le maitrisent pas ne peuvent donc lui parler. Il nous dit par exemple qu'une animatrice radio a dû apprendre une nouvelle manière de parler, comme une nouvelle langue, lorsqu'elle a été promue et a changé de poste et est devenue présentatrice télé. Parlant japonais, il nous dit également qu'il est plus difficile pour un japonais d'apprendre le français, que l'inverse, à cause du "r" que les japonais n'arrivent pas à prononcer.
A la guesthouse, nous discutons avec des suisses, qui sont là depuis plusieurs jours. Ils nous en disent plus sur la ville. Apparemment, elle réserve encore de nombreux trésors, dans le même style dépaysant. Pour ceux qui connaissent, un "gundam" géant et son musée se trouvent pas très loin. Un Sega Center également, dans lequel des consoles de jeux sont à disposition dans les toilettes. Le Sky Tree, ayant ouvert il y a 6 mois, culmine à 600m de haut.
Le restaurant, ce soir, est bluffant. Allez donc faire un tour dans la rubrique "bouffe".
Et bonne nouvelle, les serveurs, comme bien plus de gens que nous le pensions, parlent anglais. Après la Chine, ça fait du bien.
Demain, un autre quartier. Il paraît qu'en ce dimanche, tout un tas de japonaises défilent dans les rues, habillées comme dans les mangas. L'appareil photo va chauffer.... encore une fois, ce n'est que le premier jour, et c'est déjà plus que prometteur...
Vidéos à suivre, dans peu de temps. Promis.
ven.
28
déc.
2012
Dernier virage, désarmement des toboggans, vérification de la porte opposée....
Ca y est, nous sommes au pays du soleil levant. Premières impressions à chaud. Nous sommes sur le territoire depuis à peine 3 heures. Et déjà beaucoup de choses à dire...
Déjà, 1h30 pour rejoindre notre guesthouse, en métro, depuis l'aéroport. Quand nous avons appris qu'un taxi nous couterait près de 200 euros, le choix a été vite fait. On sait que le Japon est une des destinations les plus chères de notre voyage, mais quand même, on ne s'attendait pas à ça. Heureusement, nous n'avons eu qu'un changement à faire.
Bonne nouvelle, il semblerait que les japonais parlent plus et mieux anglais que les Chinois, qui ne comprennaient rien du tout quand nous leur parlions, et ne savaient même pas lire notre alphabet. Ici, pour le peut que nous ayons vu (à l'aéroport, dans le métro, ou en demandant notre chemin dans la rue tout à l'heure pour trouver notre guesthouse), ça a l'air d'aller mieux. Pourtant, on nous avait dit que, malgré toutes les inscriptions en anglais, les japonais ne parlaient pas la langue de Shakespeare. Nous verrons bien, mais c'est plutôt une bonne surprise. Ca veut aussi dire que nous allons pouvoir échanger avec eux, et comprendre un peu mieux leur culture, chose qui nous a un peu frustrée en Chine.
La guesthouse : super ! Près du métro, décor très sympa avec un bar central, forgé dans un grand tronc d'arbre, Wifi partout y compris dans la chambre, et ultra rapide en plus (nous avons uploadé, et rajouté sur le site une longue vidéo de notre départ d'Inde en à peine 4 minutes), couverture chauffante dans notre chambre de 9m² (qui ne contient que notre lit et la place pour nos 2 sacs), salle de bain et toilettes communes ultra propres, avec siège chauffant dans les toilettes (oui oui !), cuisine commune terrible, avec frigo américain et congélateur avec tiroirs externes séparés, ambiance déjà géniale pendant l'heure que nous avons passée à boire un verre en bas, japonais ultra curieux et sympa... ça s'annonce très très bien. Fred est hyper excité.
Allez, on vous en dit plus bientôt.
En attendant, on va essayer de rajouter au plus vite les vidéos des 15 derniers jours, car il y en a des pas mal, qui devraient vous plaire. On vous laisse vérifier dans les quelques jours qui viennent...