ven.

15

nov.

2013

Le retour

Après deux semaines passées à vitesse grand V, quelques mots à destination des grands voyageurs de retour au bercail, histoire de livrer les premières impressions après avoir tout quitté pendant un an...

 

- Cela fait bizarre d'être toujours entourés, d'être avec des amis, de la famille, constamment, tout le temps. Situation inhérente au fait d'avoir laissé un appartement avant de partir, et de dormir chez les uns ou les autres. Mais néanmoins, le contraste est grand entre les 12 derniers mois, et aujourd'hui. Vous n'y aviez pas pensé, mais ne plus du tout être seuls, être toujours avec quelqu'un, se réveiller dans des lieux toujours habités, ne pas avoir quelques heures d'intimité, finalement, passer d'un extrème à l'autre, est un peu perturbant, et procure une sensation étrange, dont votre entourage n'a probablement pas conscience. Même en considérant le retour à la vie "normale", c'est probablement le plus gros choc, et celui qui vous frappe le plus. Vous n'êtes plus tout seuls.

 

- Le bon moyen d'être content de rentrer? Manger du saucisson, des rillettes, une salade, une bonne vinaigrette, du vrai fromage, et ouvrir une bouteille de vin!

 

- Le regard sur les choses, la société, vos relations, est totalement nouveau, neuf. C'est principalement la chose la plus étonnante, et perturbante.

 

- Une phrase, qui résume assez bien les choses, nous est venue en tête lors d'une conversation entre amis, il y a peu : "la vie est plus longue quand on la vit". Clairement, l'année qui s'est écoulée en a paru 10, tellement nous avons fait de choses. En face, le ryhtme quotidien métro-boulot-dodo-WE, et les souvenirs de notre vie "d'avant", donnent l'impression que les années pourraient passer sans que rien ne se passe. Vivre sa vie, être aux commandes de son existence, créer des souvenirs impérissables et inaliénables, donne du sens, et une identité. Etre partis et revenus nous fait désormais réfléchir differemment, comme jamais nous n'aurions pu le faire auparavant, sur ce que nous souhaitons faire de notre temps, et de notre vie. Sur ce qu'est la liberté également, et comment elle s'acquiert. 

 

- Après un an de silence total, le téléphone portable sonne de nouveau. Parfois dans le vide, tellement nous avons appris à nous en passer.

 

- Une sorte de choc culturel prend forme en revenant. Voir des visages différents, entendre parler une autre langue constamment (et une que vous comprenez instantanément, partout, tout le temps), voir que les dimensions et les distances sont différentes. C'est un peu étrange de ressentir une forme de choc culturel vis-à-vis d'une culture qui est pourtant la votre. Cela crée un peu de confusion, qui semble s'estomper avec les semaines.

 

- Après s'être baladés une journée dans lesrues de la capitale, Paris est une superbe ville.

 

- Il y a un "avant" et un "après". Souvent, nous pensons en ces termes, involontairement.

 

- Les gens semblent esclaves de leur téléphone. C'est sûrement vrai dans bien des pays où nous sommes allés. Mais la chose est frappante après le style de vie que nous avons eu l'année passée. C'est drôle de voir que tout le monde a toujours son téléphone à portée de main, est sur Facebook, et consacre une partie de son attention et de son énergie à ça. Nous avons l'impression que cela rend les choses plus instantanées, peut-ête moins profondes, comme si la prochaine news était attendue dès que la précédente est découverte, avec une forme d'addiction qui nous est étrangère. Une sorte de CNN individuel et collectif, l'important étant de poster, de diffuser. Et en même temps, c'est cette accessibilité qui a permis à bien des personnes de suivre nos aventures, de découvrir, de commenter, et d'avoir un contact avec nous. C'est un gros changement pour le voyageur au long cours, dans sa relation aux autres, car depuis un an, personne n'utilisait son portable. Les rapports humains semblent moins denses. Notre notion d'échange et de partage a pris un nouveau sens. Après un tour du monde, cela fait se sentir différent, et s'interroger. Certains centres d'interêt n'ont pas changé, d'autres sont différents. 

 

- C'est drôle de voir toutes les cartes postales envoyées venant de tous les pays. L'émotion est grande en repensant à ces endroits et ces moments.

 

- Revenir chez soi après un tel voyage donne envie d'entreprendre quelque chose de nouveau, de repartir sur un nouveau projet, maintenant que le précédent a été mené et réalisé. Avoir fait le tour du monde donne foi, renforce sa capacité à croire en soi. Cela donne aussi de nouvelles perspectives.

 

- La question qui occupe constamment l'esprit, inconsciemment ou pas, est : "ai-j envie de retrouver une vie "comme avant? ". Dans l'environnement d'avant, ou de faire autre chose, autre part? Ai-je envie d'être un français en France, ou un étranger de l'autre partie du monde quelque part?

 

- Nous avons parfois la sensation d'être des touristes, de regarder les choses avec des yeux de touristes. Dans son propre pays, c'est étrange.

 

- Par rapport aux autres pays visités, le nombre de gens qui fraudent et ne payent pas le métro est choquant. Paris est le seul endroit au monde où nous avons vu ça. Qu'en conclure?

  

- Avoir fait le tour du monde à deux permet, au retour, de ne plus se regarder comme avant. De se sentir plus proche de l'autre. Vous ne le découvrez qu'en rentrant. Les regards sont plus complices. Sentir que vous avez vécu une "world-class adventure", quelque chose d'exceptionnel, de rare, et d'incomparable avec l'autre rapproche énormément. Après des tensions inhérentes au voyage pendant l'aventure, vient le sentiment d'accomplissement, et d'être très proches ensuite. Cela aide à ne pas se sentir seul dans le décalage avec les autres.

 

- Dans le métro, nous avons eu une sensation de vieux, avec des dimensions petites, des quais et des couloirs étroits, inappropriés. Nous avons trouvé les wagons encombrés, avec beaucoup de places assises, et bruyants. Les fuites et infiltrations d'eau dans des couloirs nouvellement repeints sont étonnantes, et trahissent l'âge de notre système de transit. On comprend que les étrangers viennent voir le métro parisien. Il est typique, et a du charme pour eux. L'infrastructure n'est en fait pas du tout adaptée.

 

- Songer à repartir permet de mieux vivre le retour en France. Cela permet de voir les semaines à venir comme une parenthèse qui permet de ne pas se laisser atteindre par les cotés négatifs d'ici.

 

- Nous sommes surpris par l'apparition et l'étendue de la cigarette électronique. Ce n'est pas étonnant, car la France, par rapport à bien des pays, est un gros pays de fumeurs. Le contraste est saisissant dans les rues, par rapport aux autres endroits du monde

 

- Nous réalisions plus à l'étranger, sur la route, qu'ici que nous faisions/avons fait un tour du monde.

 

 

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mer.

31

oct.

2012

On y est presque

Bientôt plus que 24 heures avant le départ.


 Le compte à rebours va bientôt commencer. On voulait avoir à peu près tout fini pour être tranquille et profiter un peu de nos proches, de Paris, et nous concentrer sur le départ, faire une petite balade avec nos chaussures et notre sac pour faire un tes, bref, souffler un peu. Eh bien non, il en sera autrement. Trop de détails encore à régler, trop de coups de fils à passer, trop de problèmes informatiques bien consommateurs de temps, trop d'envies de rester à discuter avec telle ou telle personne pour expliquer ce qu'on va faire, ce que l'on ressent..... c'est donc jusqu'au bout qu'on restera concentré pour être sûr de ne rien avoir oublié, de ne rien regretter.

 

Pas mal de stress, le départ va permettre de décompresser un peu (beaucoup) et de regarder devant, de profiter et de se transformer en éponge pour absorber ce qui va nous arriver.

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mer.

31

oct.

2012

Enfin !

Ca y est, on a enfin réussi à finaliser ce site et l'organiser. Différents problèmes liés à notre ancien hébergeur ont considérablement retardé le développement de ce qui va être votre passeport virtuel, car on espère vous emmener avec nous. Et à partir d'aujourd'hui, l'interface existe !

 

Willkommen, Bienvenu, Welcome...

 

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mer.

31

oct.

2012

Le chiffre du jour

Mesdames et messieurs, tenez vous bien !

On a essayé aujourd'hui de faire notre sac pour la première fois. Certes, on avait sorti nos affaires depuis quelques jours, mais pas mal de choses restaient entassées dans leur sac en plastique. On a donc testé ce que ça allait donner, si tout rentrait.

 

Ca a été du genre:

"ça, tu prendrais ou tu prendrais pas ?"

"euh, t'en as combien de comme ça ?"

"3"

"manches courtes ou manches longues ?"

"manches courtes"

"ok, prends pas..."

 

On a regardé ensuite quelques vidéos expliquant comment bien répartir le poids dans le sac, et ajuster correctement les sangles (le vendeur du Vieux Campeur nous avait bien briefés en plus). Et tout est rentré, il reste même encore de la place. Mais la vraie question, c'était de savoir si on était en surcharge ou pas. En général, le plus léger le mieux (ça semble évident, mais c'est une des 3 grandes problématiques d'un tour du monde de cette durée, d'où la difficulté pour fixer le curseur). 1/4 de son poids semble être la zone à ne pas dépasser. Alors on a fébrilement pesé notre sac, chacun notre tour.

 

Et le chiffre miraculeux est apparu: 10.4 kg pour Audrey, et 11.1kg pour Fred !

 

Incroyable, on ne sait pas comment on a fait. Bon, il reste encore deux ou trucs à mettre, et on aura aussi notre sac 15L avec le pc, des disques durs (petits mais assez lourds), quelques cables, mais du coup, on va être pas mal. Et pourtant, on a fait gaffe mais pas tant que ça (bon, c'est relatif, un truc d'homme et de femme peut-être, faudrait avoir l'avis d'Audrey). Du coup, ca donne le moral.

 

EDIT: finalement, le jour du départ, nos sacs feront 16kg chacun

 

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mar.

30

oct.

2012

L'étape du jour

Rédigé le 29/10/2012

 

Et une étape de plus vers le début de notre aventure, une ! Laquelle ? Le déménagement. Bon, l’appart, c’est pas un 100 m ², juste un deux pièces. Mais bon, on en entasse des choses au fil des ans. Et on se demande comment on avait fait à l’époque pour faire passer ce fxxxxx canapé par l’ascenseur. On a dû le descendre par les escaliers (larges, heureusement), soit 12 étages de sueur et de prises de tête (rien que pour le sortir su salon et de l’appart par exemple). Et on a remis ça pour le réfrigérateur, ainsi que pour la table. Le reste, c’était 35 cartons (parfois bien lourds) et autres choses pour le fun… Heureusement, pas d’aller-retour en camionnette, mais des dédales de couloirs plus ou moins larges et « labyrinthiques ».

 

Du coup, impossible de ne pas remercier encore une fois Alex, Emily, JM, Manu, et Marine, qui nous ont sauvé la vie. Audrey a assuré en termes d’organisation des cartons (avec fichier excel à l’appui s’il vous plait) et d’optimisation de l’espace (le local est juste ce qu’il fallait, le top). C’est vrai qu’elle a toujours été fan de Tétris. Mais ça y est, c’est fait. Les pièces sont quasi-vides. Du coup, la sensation du départ nous envahit. Plus que quelques nuits avant le début du film dont nous serons bientôt les héros. Derniers souvenirs dans ce lieu qui, comme toute maison, en contient beaucoup…

 

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mar.

30

oct.

2012

Premier Post

Rédigé courant octobre 2012

 

Ca y est. C’est le bout (des préparatifs) et bientôt le commencement. Bref, on est dans la dernière ligne droite. Les visas pour l’Inde et la Chine (les deux seuls pays où il est nécessaire de les obtenir préalablement) sont faits, encore quelques cartons à faire, déménagement dans 3 jours, régler encore pas mal de détails (organiser le blog, gérer des détails administratifs et financiers, configurer l’ultrabook et s’assurer qu’on n’a rien oublié, résilier Free et tant d’autres dizaines de petits détails auxquels il faut s’attacher)… et faire notre sac pour le peser et aller marcher 30 min avec dans le parc. Je sens que l’organisation du sac et la répartition du poids ne va pas être facile. Et puis il y a aussi le symbole du moment, l’émotion qui va avec, comme d’ailleurs pas mal de fois, dans bien des circonstances, ces derniers temps…. On a décidé de faire quelque chose d’un peu fou, que beaucoup aimeraient faire (bien plus que l’on pensait !), et dans une semaine, on laisse nos repères, notre chez-soi, notre famille et amis, cet appartement que l’on ne reverra plus, nos habitudes, ces choses qui rassurent, pour l’année qui vient mais pas seulement. Les destinations sont connues, mais ça s’arrête à peu près là !

 

Une belle page de vie s’ouvre à nous, avec une forme de vide ou de profondeur que l’on contemple et qui donne le vertige.

 

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