dim.

03

févr.

2013

Jour 3 - Last one

Petit déjeuner, en lisant le Bangkok Times mis à disposition tous les jours par l'hôtel (et son supplément consacré au Super Bowl), puis départ dans la foulée vers ce bar australien sur la rue principale, afin de travailler dans un cadre un peu plus agéable et différent que celui de notre chambre. Le temps passe plus vite que nous le pensons, et il est déjà 14h30 quand nous levons l'ancre. Un peu pressés du coup, nous abrégeons le déjeuner, en nous asseyant dans un boui-boui au bord de la rue. Soupes épicée ou au lait de coco, puis métro, pour, comme hier, aller au bout de la ligne et trouver un tuk-tuk. Nous voulons en effet aller visiter le Wat Arun, le temple de l'aube. Nous sortons du métro à 16h, et trouvons rapidement un accord avec un chauffeur. Ce dernier n'est pas pressé, même si les embouteillages compliquent la tâche. Pas très nerveux, le monsieur ! Nous avons aussi la mauvaise impresssion de nous éloigner de la rivière, alors que c'est là-bas que nous avons l'intention de prendre un bateau pour l'autre rive, et atteindre le temple. Mais, lui ayant montré notre destination sur la carte de la ville, nous ne jouons pas les arrogants et pensons qu'il connaît probablement son chemin. Nous aurions, pour une fois, pourtant dû car l'homme s'arrête bien plus au nord, à l'entrée du Golden Mount, ou Wat Saket, un autre site touristique bien plus mineur. Il est 17h, c'est rapé pour Wat Arun. Impensable de faire demi-tour, car le temple ferme dans 30 minutes. Un peu énervés, et lui tout penaud, nous lui tendons un billet de 50 baths au lieu des 80 prévus. Pour cette dernière visite à Bangkok, nous en sommes quitte pour aller voir ce qu'il en est ici.


Le Mont d'Or, au-delà d'être un fromage, c'est un temple construit en haut d'une colline artificielle, d'une centaine de marches (une blague par rapport à Moon Hill, la semaine dernière). Là haut, des gongs et des cloches de différentes tailles nous attendent, et sur le toit, son chedi doré (sorte de stupa). Celui-ci contenait des reliques du Bouddha Sakyamuni, avant d'être confiées à la France en 2009. Elles résident actuellement à la pagode de Vincennes. Nous faisons le tour de l'édifice, croisons plusieurs moines, et faisons sonner - timidement pour Audrey - un des gongs principaux. Nous redescendons et visitons le reste du complexe, aperçu depuis les hauteurs. Pas grand monde. Et la chance d'arriver au moment d'une prière, regroupant plusieurs moines, vêtus de leur tenue orange, dont quelques-uns assez vieux et semble t-il respectés. 


Pour rentrer, impossible de trouver un tuktuk à un prix raisonnable pour nous conduire jusqu'à la station de métro la plus proche, qui n'a pas l'air trop éloignée sur le plan. Nous nous y rendons donc à pieds, et arrivons après trois quart d'heure de marche dans des rues atmosphériquement polluées, et pas très intéressantes. La chaleur n'aide pas, et nous n'avons que deux choses en tête : un jus de fruit frais et une douche. Ca tombe bien, à l'entrée du métro aérien, un marchand ambulant nous propose un jus de fruit de la passion qui concrétise notre premier souhait. Une fois dans la chambre, et douche prise, nous passons en revue différents restaurants, dans l'espoir de terminer en beauté notre passage dans la capitale thaïlandaise. La réception de l'hôtel réserve à notre demande une table pour deux à 21h chez "Ruen Urai". Nous nous y rendons en métro, puis passons dans quelques unes des rues les plus chaudes (multiples bars à hôtesses dénudées au milieu de marchés de nuit pleins de contrefaçons) de la ville "Patong 1 et 2", pour trouver notre table derrière l'hôtel Méridien. Le cadre est très agréable et les plats délicieux. Le ventre prêt à exploser, d'excellente humeur, nous retournons vers le métro, passons devant le tournage d'un film en bas de l'hôtel adjacent, et passons facilement 1h, curieux, à nous promener, observer et même rentrer par curiosité dans plusieurs lieux très animés. Il y a pas mal d'occidentaux, des tables dehors, de la musique, et d'innombrables rabateurs nous proposant tous les dix mètres des attractions sexuellement et visuellement exotiques. La légende voulant que Bangkok soit un des haut lieux du tourisme sexuel n'est pas usurpée. Un peu touche à tout, nous allons faire un tour dans un des ces bars, dont une petite partie peut-être aperçue depuis la porte d'entrée, et trouvons, comme visiblement dans chacun d'entre eux, une scène sur laquelle quelques filles, loin des bombes que l'on espère voir, souvent très jeunes, se dandinent nonchalamment. Lumière tamisée, ambiance plutôt glauque, pas particulièrement festive, et ladies boys attablé(e)s, nous pensions, en sortant du restaurant, nous amuser un peu et satisfaire notre curiosité, mais l'ambiance générale pas très fun, bas de gamme et un peu forcée, nous donne plutôt envie de conserver nos derniers baths. Nous regagnons l'hôtel en tuktuk, trop tard pour le métro. 

 

 

0 commentaires

sam.

02

févr.

2013

Jour 2 - On continue

Journée un peu moins remplie que les autres. N'ayant pas pu suivre le programme prévu hier et visiter le bouddha doré, nous avons décidé de rester un jour de plus à Bangkok. La matinée débute classiquement, et s'achève par l'organisation du voyage à venir, pour rejoindre Singapour depuis la capitale cambodgienne (comparatif des prix des billets d'avion, de la possibilité d'y aller en bus depuis Kuala Lumpur, voire de décaler notre arrivée à Singap'). Un peu pénible mais nécessaire, nous ne trouvons pas de solution économique et devrons donc nous remettre au charbon ultérieurement.


Départ vers 14h, pour le temple de wat Pho, où repose un gigantesque boudha couché recouvert d'or. Part de pizza avalée rapidement, en face de la station de métro, chez un petit traiteur italien, où les fromages et la charcuterie nous font saliver. Arrêt à la dernière station de la ligne, afin de nous rapprocher le plus possible du temple, puis marche qui s'éternise dans le Chinatown de Bangkok, avant de trouver un tuk-tuk n'abusant pas sur le prix pour rejoindre notre destination. Cet endroit de la ville, pourtant touristique, n'est étonnament pas accessible en métro.

 

Il n'est pas loin de 17h, quand devant l'entrée du temple, nous nous laissons tenter par un jus de grenade, et un autre de goyave, pressés devant nous. Nous avons une heure trente avant la fermeture. Nous commençons directement dans le vif du sujet par la plus grande salle, celle où se trouve le fameux bouddha. La vidéo parle d'elle même. De l'autre côté, nous payons 20 Baths, pour, comme le veut la coutume, déposer dans les 180 urnes (liés aux 180 postures de Bouddha ?) une petite pièce, afin d'être protégé. Nous arpentons ensuite le reste du complexe, relativement vide en cette fin de journée, nous permettant de découvir tranquillement la beauté des lieux. Nous visitons d'autres temples à l'architecture si différente de ceux visités dans le sous-continent indien, et prenons autant de plaisir que lors de la visite d'hier. Il aurait été dommage d'être à Bangkok et de râter ça. Un peu comme celui de la veille, nous revoyons un bouddha, cette fois-ci mis en valeur par sa tenue d'or. Les peintures murales sont là aussi de toute beauté, dans cette grande salle quasi-déserte. La lumière tombe doucement, teintant au passage les monuments à côté desquels nous passons de belles couleurs crépusculaires. Nous sommes les derniers à sortir, à 18h40 exactement.

 

Nous faisons le chemin en sens inverse, mais allons ce soir au Siam Niramit, voir le plus grand spectacle de danse de la ville, comprenant une centaine de personnes sur scène, et 500 costumes. Nous arrivons pour 19h30, après avoir pris la navette du théâtre attendant à la sortie du métro, achetons nos billets, et avons le temps de nous promener dans le village thaï reconstitué à côté de la salle de spectacle (où nous voyons entre autres comment la soie d'un vers est obtenue - en pressant le vers et étirant ses deux extrémités comme du chewing gum). Nous prenons ensuite place sur nos sièges, à l'heure prévue. Un écran descend, et demande à l'assistance de se lever. Nous pensons que cela est pour saluer l'arrivée des artistes. Mais non, loin de là. Une musique retentie, et nous comprenons rapidement qu'il s'agit de l'hymne national, aux vues des images sur l'écran mettant le roi en valeur à travers de nombreux portraits. Le spectacle commence ensuite. Divisé en plusieurs actes, il retrace l'histoire de la Thaïlande. Des décors gigantesques, dignes des belles années du Châtelet (énormes bateaux traversant la scène - parfois quatre à la fois - personnages volants - dix en même temps avec changement de trajectoire - piscine, pluie sur scène, animaux - de la simple poule aux chèvres en passant par deux énormes élephants débarquant au milieu du public, et nous frôlant littéralement); on imagine la taille nécessaire des backstages, sans parler de la hauteur des cintres (apparemment dans la Guiness Book comme les plus hauts). Côté costumes, ils n'ont rien a envier aux décors, étant tout aussi riches et adéquats. Avec autant de monde sur les planches, la mise en scène est parfaitement réglée : ça rentre et ça sort de tous les côtés, sans fausse note. Les chorégraphies sont adaptées à tous les styles de danses présentées (thaï, khmère, chinoise...), bien interprêtées. Néanmois, trop de chorégraphies différentes sur scène un peu partout entrainent un trop plein visuel, et le spectateur s'y perd un peu. Quelques tableaux sont aussi un peu trop longs. Un beau spectacle surtout pour les prouesses techniques et la mise en scène.

 

Une fois terminée, nous reprenons la navette, le métro, pour retourner dîner à Sukumvit, notre quartier. Nous allons au "Cabbage and Condoms" dont nous avons entendu parler. Le jardin tout éclairé de ce restaurant thaïlandais est calme et agréable, la carte est fournie, les plats sont bons, mais un peu moins qu'attendu, surtout pour Audrey qui trouve cela trop épicé. Nous rentrons à l'hôtel situé, ça tombe bien, la rue en face.  

 

 

2 commentaires

ven.

01

févr.

2013

Assister à des combats de Muaythai au Lumpinee Stadium de Bangkok

Par Fred

 

Profitant d'être à Bangkok, j'ai voulu aller voir des combats de boxe thailandaise, plus localement appelée Muaythai, afin de voir et sentir une partie différente de la culture nationale, autrement que par des temples, des restaurants, ou depuis la rue. Le sport, c'est aussi et souvent un bon véhicule de la culture populaire, et voir un match de basket ou de baseball aux USA, un match de football au Brésil, ou de polo en Inde, c'est faire quelque chose de différent, de moins commun et en plus d'assez excitant. Ce soir, puisque je suis ici donc, ce sera encore plus original, et ce sera de la boxe, au Lumpinee Stadium, c'est à dire LE stade de la capitale. J'ai de la chance, car c'est vendredi, donc jour de combat. Des vrais combats, pas comme ceux dans certaines autres villes du pays faits pour les touristes, d'après deux témoignages différents dont on m'a fait part ce soir. Des combats où des sommes sont en jeu, pour les boxeurs, leur famille, mais surtout pour les managers, le producteur, et les spectateurs. Je dis "je" car Audrey a préféré rester à l'hôtel pour prendre un peu soin d'elle, n'étant pas sûre d'apprécier les 3h30 de combats qui s'annoncent.


C'est donc seul que je quitte la chambre pour prendre le métro, et descendre à la station qui va bien, après 10 minutes de marche. J'avais regardé le site du stade pour connaitre le prix des billets. 3 catégories sont disponibles : 500 baths (12,5 euros), 1000 (25 euros) et 2000 baths (50 euros). J'en ai également parlé hier à un type de l'hôtel, toujours prêt bien sûr à aider les clients et prendre sûrement une commission au passage. Et il vaut mieux se renseigner un poil, car aller tout seul voir des combats, bien qu'officiels, dans une ville comme Bangkok où je n'ai jamais mis les pieds, 2 jours après être arrivé, ça exige d'avoir une ou deux infos de la part de locaux, comme par exemple savoir si le quartier est dangereux, ou si d'autres touristes vont assister à l'évènement. Tout semble ok. Le quartier ne craint pas spécialement. Faire attention à ses affaires - pour moi la caméra (je laisse l'appareil photo, j'en ferai avec la caméra et l'Iphone, plutôt que d'être trop chargé et de devoir avoir les yeux partout) - et être vigilant, mais c'est tout. Comme d'habitude quoi. Moi, je m'imagine que je vais peut-être être le seul occidental, qu'il va y avoir beaucoup de monde, que ca va boire, et que la situation peut m'échapper. On ne sait jamais, les stades, c'est un peu comme les gares, non ? Bref, tout ça pour dire que je confirme ce matin mon intention d'aller assiter à des combats ce soir. Et, après avoir hésité, lui demande de booker une place à 2000 baths, afin d'être le mieux placé, et de maximiser l'expérience. C'est vrai quoi, même si ce n'est pas négligeable, surtout pour ici, c'est la seule occasion que j'aurai de vivre cela, et dans l'endroit le plus approprié au monde.


Au stade, la soirée commence à 18h30. Je pars de l'hotel vers 17h45, et récupère mon ticket à la réception, sans payer de commission. Cool. Dans le métro, je suis excité, réalise que voilà bien quelque chose d'unique pendant le voyage, ne sait pas trop à quoi m'attendre, repense aux quelques images que je connais du muaythai, notamment aux prières effectuées sur le ring avant le premier round, avec cet arceau autour de la tête, et cette musique lancinante en fond, dans une ambiance loin des combats de boxe ultra produits retransmis à la télévision, et me sens aussi un peu seul, appréhendant un peu de ne pas être détendu au cas où l'environnement soit malsain par exemple. En fait, je ne sais pas bien à quoi m'attendre, à part les détails dont je viens de faire part. Souvenirs de films d'action lointains, d'adolescents. Et puis Bangkok, je ne connais pas, ni personne. Mais c'est sympa d'être - clairement - en terrain inconnu.


Sortie numéro 3. Pas de stade en vue. Je demande. On m'indique la direction, sur la gauche. Je croise un couple d'occidentaux, et leur indique du coup cette direction, en les voyant à ma place une minute avant. La nuit tombe doucement, mais il fait encore jour. Je longe la grande rue, continue sur ce trottoir étroit, et marche pendant presque 10 minutes. Puis je tombe sur un espace, sur ma gauche, grand comme un parking de voiture, où des vendeurs de street food, des gens tout à fait normaux, des occidentaux, des personnes accréditées pour aiguiller les curieux comme moi vers les caisse, leur expliquer les différentes catégories avec un plan de la salle en main, se mêlent dans une atmosphère qui n'a rien d'inquiétante. Je sors ma caméra et filme un coup, ne sachant pas bien si c'est autorisé ici ou à l'intérieur. Il est environ 18h45. Je reste là dix minutes, à observer un peu tout ça, à m'imprégner de l'instant. Quelques boutiques de sport ont leurs portes d'ouvertes. Idée de cadeau que je ne ferai pas, ne connaissant personne pratiquant la boxe. Un short de boxe thai, ou un tee-shirt acheté ici, ça aurait été une bonne idée, non ? Je vois pas mal d'occidentaux, et me sens moins seul. Apparemment, plus nombreux que je croyais sont ceux qui viennent voir un combat, et ils ont tous un appareil photo. Sur la gauche des caisses, une entrée "ringside". Ayant les meilleures places, c'est là que je dois aller ensuite. Génial, je n'y avais pas bien pensé, mais je vais être à côté du ring. L'excitation grandit, simultanément et de manière inversement proportionnelle à l'appréhension de tout-à-l'heure, qui diminue. Allez, je rentre, en suivant un ou deux caucasiens.


Juste sous le panneau "ringside", deux personnes contrôlent mon ticket. Une autre me colle un autocollant sur le polo, me donne une feuille avec le programme des combats, une publicité, et un CD, sûrement promotionnel. Pas mal. Elle m'accompagne jusqu'à mon siège, réservé par un papier sur le dos de la chaise. En fait, l'endroit n'est pas très grand, moins que ce que j'imaginais. Le petit passage entre l'extérieur, où j'étais la minute d'avant, et la salle, ne doit mesurer que 10 mètres. Il y a du monde, mais ce n'est pas plein. Sur le ring, deux enfants se battent. Je suis frappé par leur âge, probablement 14 ans. Premières impressions. Ca y est, je suis dans l'arène. Musique de fond, un peu comme celle jouée pour charmer les serpents. Ma place est au troisième rang. Le top. Je me décale d'une place à droite, car la personne devant moi est trop grande. Je ne sais pas encore que la soirée va être longue, et que nous boirons plus tard ensemble des coups avec ce polonais, et avec d'autres, en ville. Plusieurs couples sont là, et donc pas seulement des hommes. Au dessus du ring, des dizaines de mouches dansent chaotiquement, entourant les jeunes "fighters". Après un tour d'horizon rapide, la ringside est en fait plutôt fréquentée d'occidentaux, les seuls pouvant/souhaitant mettre peut-être autant d'argent dans la soirée. Une fille, au tee-shirt à l'effigie du "stade", passe pour prendre commande d'une bière. Une autre pour proposer des choses à grignoter, un peu comme au cinéma. Je pense à Audrey, qui aurait surement bien aimé. Pour l'instant en tous cas, car pendant plusieurs heures, ça peut être long.


Je regarde le programme. En ce moment, c'est le premier combat, sur les 11 prévus. Sur la colonne de gauche, le nom des combattants, et la couleur de leur short respectif. A droite, leur poids. 64 Pounds. 48 kilos. Pas gros, hein. Je descends du regard la page, et les combats suivants vont jusqu'à 67 kilos. En fait, le muaythai, contrairement à la boxe anglaise par exemple, où le poids compte beaucoup, se joue surtout à la force des coups, l'impact, la résistance, et la dureté des tibias. Moins à la masse. Une ligne indique "main (en anglais)", pour le neuvième combat. Ce sera donc le combat principal. Sur scène, les rounds passent. Entre chacun, les deux combattants rejoignent leur coin, sont massés et rincés par deux personnes, et encouragés par leur coach. Au fur et à mesure que le cinquième et dernier round approche, l'engagement se fait plus présent. Moins d'observation, on cherche plus à marquer des points, par des "touches", comme avec un coup de genou lorsque les deux sont collés l'un contre l'autre, ou à mettre l'autre KO. Je commande une bière, comme certains autour de moi, depuis ma place. On me l'apporte 3 minutes plus tard. Je discute avec d'autres personnes, notamment du poids et de l'âge des stars du jour. Ca devient sympa. Les combats se poursuivent. A chaque début, les deux boxeurs arrivent avec une cape, et un arceau autour de la tête, qui doit avoir un sens probablement religieux. La musique, jouée par des musiciens sur ma gauche, s'arrête entre chaque combat, reprend pour la phase pré-fight, et s'arrête de nouveau entre chaque round. Les boxeurs tournent lentement sur eux-mêmes, genou levé, en effectuant une danse rituelle, et vont se recueillir à chaque coin du ring. J'imagine que cela est pour attirer la volonté des dieux, mettre la chance de leur côté, et se concentrer. A partir du quatrième combat, l'âge de ceux sur le ring tourne plutôt autour de 18 ans. Toujours jeunes donc. Ils sont plus costauds, mais très secs. Les coups portés ont plus d'impact, et leur bruit fait bien comprendre que l'énergie libérée ne doit pas être négligeable. Surtout quand on sait qu'ils s'entrainent à frapper sur des bambous, pour que les nerfs du tibia se déplacent latéralement, afin de diminuer la sensibilité, et donc de pouvoir frapper plus fort. En général, la moitié des coups viennent des jambes, en frappant dans la partie basse, et quelques fois, mais plus rarement, au niveau de la tête. Le reste est partagé entre coups de poings et coups de genou, seulement utilisés lorsque les deux boxeurs se tiennent l'un l'autre. Difficile de savoir si ces coups de genou, à la manière dont les deux se tiennent et dont ils sont parfois donnés, font mal ou si cela est juste pour marquer des points. J'imagine que cela doit dépendre des fois. 


Un couple d'allemand vient s'assoir sur les deux places vides à côté de moi, car leurs précédentes étaient près des musiciens, trop bruyants pour eux. Lui pèse 90 kilos, mesure 1m90, et est tattoué un peu partout. Nous venons à discuter, surtout quand j'apprends qu'ils ont quitté leur boulot et font un tour d'Asie pour 5 mois, depuis seulement deux semaines. Nous nous lions d'amitié, buvons une ou deux bières offertes mutuellement, et commentons tous ensemble le spectacle devant nous. A un moment, j'apprends qu'ils ont fait le Kilimandjaro comme premier trek l'année dernière, et quand je leur montre mes photos du sommet, ainsi que d'autres du Népal, lui se lève et porte un toast avec un "he's the man" qui nous rapproche encore plus. Il me montre ses photos avec les boxeurs précédents, prises dans les coulisses. Devant mon étonnement, il m'apprend qu'elles sont facilement accessibles, et juste derrière nous, en passant par ce couloir, là bas, à 20 mètres. Il décide de m'y emmener, pour avoir bien sûr des photos similaires. La soirée bat son plein, ou presque, car dès lors, nous allons former un groupe, avec ce couple de polonais, ainsi que celui de tout à l'heure, et plus tard Audrey que nous viendrons tous chercher à l'hôtel pour sortir sur la très agitée Kao San Road. Mais il reste encore 1h30 de spectacle. Nous allons aller et venir tous ensemble entre nos places et les backstages, à prendre des photos, observer les boxeurs se faire masser avant ou après les combats, les voir se concentrer, voir leurs préparateurs physiques poser ou enlever l'élastoplast mis sous les gants, ou encore aller voir dans une autre salle, pas très loin, un des deux boxeurs principaux, en train se mettre en conditions, pour l'encourager, et - les quelques bières et l'influence allemande aidant - lui dire que nous avons pariés un peu d'argent sur lui (bon, ce n'est pas vrai, mais on s'est dit que cela lui donnerait encore plus l'oeil du tigre). Accompagné par cette masse qu'est mon ami d'un soir, avec tous ces occidentaux, l'ambiance parfaitement sûre où pas une once de violence ne se fait sentir en dehors du ring, où les filles accompagnant leur copain sont à l'aise, et le privilège de pouvoir aller en coulisse comme si j'allais aux toilettes - d'ailleurs toutes proches - je me sens comme chez moi, et passe une excellente soirée, à rencontrer d'autres voyageurs sympatiques - en plus d'assister à un spectacle original - et tenant absolument à me témoigner leur amitié. En fait, même si cela paraît surprenant, les boxeurs aiment bien que les touristes viennent les voir, les observer, ou prendre une photo avec eux, car cela participe à une forme de starification, que l'on peut facilement comprendre. Du coup, tout cela est accessible, car les choses se passent bien, et le côté promotionnel apporte plus d'avantages que d'inconvénients. Je prends aussi une photo avec des enfants autour. Les boxeurs sont tout petits, ils m'arrivent au menton. Croissance stoppée par l'entrainement ?


Le huitième combat se termine avant le round final, et sur une chaise roulante pour l'un des deux boxeurs. De trop nombreux coups de pieds au niveau du tibia l'ont en effet fait tomber par terre et ont eu raison de lui. L'arbitre stoppe donc la rencontre et déclare le vainqueur. L'autre se relève, et sort du ring en boitant méchamment. Les deux minutes d'avant étaient pleines de ferveur, vous auriez vu la salle, à encourager celui qui frappait. Et sa famille aussi, juste derrière le coin du ring, dans l'espace qui lui est réservé. Oncles, tantes, parents, frères et soeurs, ils étaient tous là. Et là, je me dis que c'est spécial, que je ne souhaiterais pas voir mon fils à cette place, et qu'en même temps, c'est un sportif qui représente quelque chose pour ses proches, et sûrement une source de revenus. Quoiqu'il en soit, il vaut mieux de toutes façons qu'il soit accepté par son entourage, plutôt que d'être tout seul à pratiquer, peut-être par necessité, ce sport violent, à cet âge.


Avant le combat principal, j'assiste à une démonstration, que nous pensons tous être au début un véritable combat, même si les shorts différents (de simples bouts de tissus), et que les deux ne portent pas de gants, (mais simplement le bandage traditionnel) nous mettent la puce à l'oreille. Coups de pieds retournés, enchaînements techniques, simulations... c'est impressionant, mais planifié. Cela a le mérite de faire monter l'ambiance avant le combat que tout le monde attend (surtout d'ailleurs le producteur et les locaux ayant mis de l'argent en jeu). La salle est remplie, bruyante, comme depuis pas mal de temps, avec en fond sonore cette musique qui ne s'interrompt jamais très longtemps. Je vois l'adolescent de tout à l'heure monter sur le ring. A nous 7 (le couple d'allemand, le couple de polonais, l'autre polonais, et l'australien) nous formons deux équipes pour savoir qui va gagner, et donner tous autant de voix que nous pouvons depuis notre troisième rang. Vous imaginez qu'à cette heure, et après tout cela, ça donne quelque chose. D'autres occidentaux autour se prennent au jeu. Ambiance survoltée. "Ouuuuhhhhh", "ooooohhhh", "c'moonnnnnn", ou "get him" se renvoient la balle entre nous, entre de brefs mais bruyants applaudissements. Les perdants payent leur tournée. Ce ne sera pas mon cas, et le short bleu, celui des vestiaires, gagnera. Nous repartons en arrière-salle pour féliciter le vainqueur, et prendre encore quelques photos (que j'espère recevoir bientôt, car prises avec l'Iphone de Marcus et Felicia, les allemands).


Les deux derniers combats ont lieu, et j'en manque une partie, à être de l'autre côté. Une fois terminés, la salle se vide, mais nous restons tous car nous souhaitons prendre des photos sur le ring. "Ok pour monter dessus, mais vous restez à l'extérieur des filets", nous fait-on comprendre. Tournée de photos, chacun notre tour ou ensemble, à prendre la pose ou faire les pitres, façon JC Van Damme. On s'amuse. Et les lumières s'éteignent. Il est 22h.


Dehors, impossible de se quitter comme ça, après ces quelques heures fantastiques et uniques. Les polonais suggèrent que nous allions sur Kao San Road. J'essaie d'appeler Audrey, qui ne répond pas, pour la prévenir que je passe la chercher. Du coup, tuktuk pour tout le monde, que j'offre, direction l'hôtel pour prendre la miss avant de continuer comme suggéré par nos voisins européens. Mais ça, c'est encore une autre histoire, qui se terminera vers 3h du matin.

 

 

7 commentaires

ven.

01

févr.

2013

Jour 1 - Premiers contacts

Nuit confortable qui change du matelas de Hong-Kong, dans un lit plus grand que celui douillet de Yangshuo. La journée commence bien, par un petit-déjeuner, version buffet, avec croissants et tout ce qu'il faut.

 

Décollage vers 12h30, direction Wat Prakaeo, qui abrite le boudha d'émeraude et le palais royal, en taxi. 1h plus tard - nous ne sommes pourtant pas si loin - ce dernier nous dépose au pied de l'enceinte blanche protégeant les différents bâtiments et temples. L'endroit est considéré comme le temple boudhiste le plus sacré de Thaïlande, et situé dans le centre historique de la ville (Phra Nakhon District). Le temple principal, construit en 1782, contient une statue de Boudha en jade ("Emerald" en Thaï fait référence à la couleur et non à la pierre précieuse...) représenté en position de méditation typique de l'école Lanna de la Thaïlande du nord. En dehors du roi, personne n'est autorisé à la toucher. C'est du coup sa Majesté qui, 3 fois par an, change la cape ornementale de celle-ci. Ce rituel important a lieu l'été, l'hiver et à la saison des pluies, pour porter bonne chance au pays pendant chacune de ces saisons. Bien que la légende trouve une trace de cette statue en Inde, les archives historiques datent sa découverte au Cambodge, au 15ième siècle, puis son transfert au Laos, puis au Vietnam, où elle serait restée 215 ans, pour finalement arriver en Thaïlande au 18ième. Elle est depuis profondément vénérée, et considérée comme la protectrice du pays.


Beaucoup de touristes font la queue, comme nous, pour acheter leur ticket. Pas mal sont asiatiques, qu'ils soient japonais, sud-coréens, ou chinois. D'emblée, nous en prenons plein les yeux, avec sur notre gauche un énorme stupa doré, ainsi que plusieurs statues de géants, d'environ 7 mètres chacune. De même, de nombreuses galeries longent les murs d'enceinte, et un grand temple richement décoré se tient lui aussi tout près, au centre. Les détails, sur tous les murs, sont nombreux, et précis. Nous retrouvons bien là l'architecture bouddhiste, que nous avions eu le loisir d'observer en Inde à de multiples reprises. Nous tombons un peu plus loin sur des fresques, couvrant toute la longueur des murs, elles aussi précises, colorées, et restaurées, accentuant la beauté des lieux. Des feuilles d'or remplacent la peinture jaune à tous les endroits où cela s'avère necesssaire. Très joli, surtout avec le reflet et la lumière, en fonction de votre position ou de vos déplacements. Un peu plus loin, quelques palmiers apportent une touche verte venant parfaitement s'accorder au reste. Des statues dorées brillent avec les rayons du soleil. Le temple renfermant le Boudha est une chapelle royale présentant toutes les caractéristiques architecturales d'un monastère bien qu'aucun moine n'y réside. La statuette est posée au sommet d'un piedestral en bois couvert d'or, dont la forme évoque le traditionnel chariot céleste ("Busabok"), attribué aux dieux hindous. Nous visitons d'autres édifices secondaires, tout aussi imposants et resplendissants. Nous passons deux belles heures à visiter tout cela, y compris le grand palais et ses salles de couronnement. 

 

Fred s'étant renseigné pour assister à des combats de boxe thaïlandaise (localement appelée "muaythaï"), nous rejoignons l'hôtel, car il est maintenant 16h, et il a rendez-vous vers 17h à la réception de ce dernier. Nous mettons effectivement trois quart d'heure pour arriver. Le temps de commander rapidement un club-sandwhich, de prendre une douche (qu'est-ce-qu'il a fait chaud aujourd'hui !), et le voilà parti pour le stade. L'article qui suit raconte les détails de cet évènemment sportif. Pendant les 5 heures qui suivent, Audrey profite de la piscine, avance sur des questions administratives, et prend du temps pour elle.

 

Il revient la chercher vers 22h30, attendu en bas de l'hôtel par cinq autres européens rencontrés là-bas. Nous voilà donc partis tous les sept en ville, à deux tuk-tuks, pour aller manger un morceau et boire des verres sur Kao San Road. La rue est plus qu'agitée, chaque bar diffuse sa propre musique, et les vendeurs ambulants, comme cette petite fille qui joue avec nous, une fois posés, à pierre-papier-ciseau pour nous vendre une rose, sont légions. Nous perdons en route les trois polonais, et la chance veut que nous les retrouvions au bon moment pour pousuivre la soirée dans un bar tenu par un japonais, où nous mettons l'ambiance, avec une table voisine (de thaïlandais), puis les autres, à faire notamment des concours de bras de fer, avec Fred comme juge et animateur, poussé par son nouvel ami allemand d'un mètre quatre-vingt dix, pesant presque deux fois son poids, et un peu éméché après les combats de boxe thaï et ce qui a suivi. Fred réussira même à le battre en fin de soirée. Tout cela se termine joyeusement vers deux heures du matin, alors que la rue est toujours aussi bondée. Une des soirées les plus amusantes que Fred ait passée depuis le début du voyage. 

 

 

2 commentaires

jeu.

31

janv.

2013

Bangkok nous voilà !

Départ 7h30, et check-out. Bonne nouvelle, nous apprenons qu'un bus, dont la station est juste en bas, peut nous amener directement à l'aéroport, et en seulement 40 minutes. Par rapport aux 2 longs changements prévus initialement (et testés la semaine dernière pour partir à Guilin), et l'heure et demi necessaire en métro, le choix est vite fait. Nous traversons la rue, et le bus N°11A arrive rapidement. Nous posons nos sacs dans l'espace disponible, trouvons une place et laissons passer la grosse demi-heure en regardant le paysage, ou en jouant sur l'Iphone (surtout Fred). Audrey recoud un petit bout de son sur-sac, déchiré au hasard d'un vol. 

 

Nous quittons Hong-Kong, et arrivons près des téléphériques menant au Giant Buddha, que nous avions empruntés l'autre fois. Auparavant, nous passons sur un grand pont, et avons le loisir d'observer le port à l'ouest de la ville. Gros navires, et traffic maritime à la mesure. Descente du bus pour rejoindre le terminal 1, puis escalators et ascenseurs pour aller au deuxième, pour enregistrer. Nous sommes, pour une fois, bien en avance, et passons un peu de temps à prendre un café en face des pistes, à discuter avec un jeune français en escale pour l'Australie, pour apprendre l'anglais et découvrir de nouveaux horizons, venu spontanément vers nous quand il a entendu sa langue natale.


Décollage à 10h45. Assis sur nos sièges en cuir, nous regardons avec plaisir le menu disponible, mais réalisons que nous sommes sur une compagnie low-cost, et n'avons plus rien pour payer notre repas. Les derniers dollars ont été dépensés pour qu'il nous en reste le moins possible. L'aimable voisine d'Audrey comprend la situation, sans que nous cherchions à le lui faire remarquer, et nous donne l'équivalent de 10 euros. Merci ! Noodles au porc et jus d'orange. Nous descendons de l'avion trois heures et demi plus tard, plus à l'ouest et au sud, et les 32° nous tombent sur les épaules. Comme ça, d'un coup. Heureusement, nous rejoignons vite une zone climatisée. Passage de la douane, visa rapide à obtenir en donnant simplement notre passeport, nous voilà en Thaïlande. Baggages, tentative de retrait d'espèces (avec commission exceptionnelle qui fait que nous allons attendre, pour l'éviter), puis taxi. Le trajet est long, dû à l'encombrement des routes, confirmant ce que nous avions lu à ce sujet (de nombreuses rues intérieures ne communiquent pas entre elles, sont des impasses, concentrant la circulation sur quelques grandes artères, et excluant la possibilité d'itinéraires secondaires). En arrivant dans le quartier de Sukumvit, au Soi 13 (comprendre la rue N° 13), celui de notre hôtel, les distributeurs imposent là aussi les même frais. Une première depuis 3 mois. Du coup, sans même avoir eu le temps de réfléchir, une des personnes de l'hôtel paye le taxi et nous avance les fonds. Et avec le sourire en plus. Notre chambre, réservée grâce à une promotion, est spacieuse : grand lit king size, écran plat, chaussons confortables, peignoirs, portes coulissantes à mirroirs permettant de découvrir l'espace douche, afin qu'il donne directement dans la chambre (en gros, on peut prendre sa douche au milieu de la chambre, en regardant la télé par exemple), écran digital sur la table de nuit pour un contrôle sans effort de toutes les lumières de la pièce, piscine (mais pas terrible malheureusement) à l'étage du dessus... la rue ne semble pas super, mais l'hôtel est bien. Nous déballons nos affaires, puis nous posons un moment. Nous sommes là pour 3 nuits.

 

Nous partons ensuite vers la rue principale d'à côté, pour prendre le métro. Nous longeons les innombrables échoppes individuelles vendant tout et n'importe quoi, des copies de tee-shirts de marques aux sextoys, en passant par des lunettes de soleil ou des sets de tables, ou encore des poings américains ou des lunettes de visée, ou des copies de films plus ou moins récents, et plus ou moins pornographiques. Le passage est étroit, surtout que les gens vont et viennent dans les deux sens. Nous croisons des filles, enfin, nous croyons, un peu partout. Dans notre rue, nous sentons des odeurs venus d'Inde, et voyons plusieurs traits familiers. Nous prenons donc le métro, aérien, appelé BTS, datant de 1999, et allons faire quelques courses dans le grand centre commercial de la ville, à 10 minutes de là. Le Siam Center. Au sous-sol, un aquarium géant, des pistes de bowling, et un cinéma de plus de 1000 places. Aux étages, des magasins de marques ultra connues, sans véritable interêt. Et au rez-de-chaussé, un food market sympathique, bourré de petits points de vente de produits locaux ou internationnaux. Nous trouverons même le stand de fromages français (rien d'exceptionnel, on se croirait à Monoprix. Du camembert Président, de la vache qui rit, du comté, mais même pas de reblechon ni de pont l'évêque... une honte, mais ici, c'est le luxe). Le stand de viande a du wagyu japonais, mais à la couleur un peu foncée par rapport à ce que nous connaissons. Nous achetons notre déjeuner, bien qu'il soit 16h : rouleaux de printemps et mini-sandwhichs. De nombreux jus de fruits frais sont en vente, comme de la goyave, de la papaye, fruit de la passion, kiwi, et d'autres encore. Nous avons envie de tout goûter. Nous nous posons sur une table à disposition pour manger tout ça, à côté d'une dame très masculine que Fred ne voudra pas regarder, malgré l'insistance taquine d'Audrey.

 

Nous ressortons et nous promenons dans la rue en face, dans un marché de frippes au bord de la route, juste en dessous du métro aérien. Le contact avec Bangkok est particulier. Nous retrouvons des feelings ressentis en Inde, mais en même temps différents, et avons l'impression d'être dans une fourmilière, en tous cas là où nous sommes, à cause des petits trottoirs, des embouteillages monstres, et de la chaleur (33°C). Puis nous reprenons le métro, facile à utiliser (le prix, comme dans d'autres pays précédemment visités, varie en fonction de la distance à parcourir), pour aller prendre le bateau au sud de la ville, à Saphan Taksin, et remonter la Chao Phraya River. L'idée est de rejoindre Kao San Road, la rue la plus touristique et la plus animée de Bangkok. Celle aussi où il faut être le plus méfiant, tellement il y a de plans foireux pour les gens de passage. Nous montons dans un bateau, mélé de locaux et de touristes. Il fait nuit désormais. Sur la poupe, un homme siffle comme un oiseau pour donner des instructions codées au capitaine à l'approche de chaque arrêt, et une fois que tout le monde est monté. La navette fonctionne comme un métro, avec des stops réguliers et brefs. Nous passons devant différents temples, ou "wat", dont les principaux, que nous visiterons sûrement les prochains jours : Wat Arun Ratchawararam, Wat Pho, ou Wat prakaeo (le grand palais, ou temple du buddha d'émeraude). Ne faisant pas très attention, et les panneaux n'étant pas très clairs à chaque arrêt, nous manquons le notre, et allons trop loin. Nous descendons au suivant, sans véritablement savoir où nous sommes, et assez loin du précédent. Nous demandons notre chemin aux gardes présents sur le quai (un peu désert) et si un bateau est susceptible de nous ramener. Mais non, il n'y en a plus à cette heure (20h). Nous discutons avec les trois personnes assises nonchalemment à côté, dont le chef de la police maritime, et un québecquois affable. Ce dernier est assez volubile, parle un peu français, et nous raconte sa vie, apparemment mouvementée, entre ses 3 femmes, son métier de photographe de produits de grande consommation, et les différents pays où il a vécu. Ce n'est pas désagréable, et la situation est assez coquace. Le chef, thaïlandais, semble avoir un coup dans le nez en cette fin de service. Mais un seul, ce qui le rend sympathique, surtout quand il essaie de baragouiner quelques mots incompréhensibles en français. Ils nous conseillent de rejoindre la grande rue pour prendre un taxi, mais aussi de nous arrêter au Moon 5, un restaurant local, pour boire un verre ou manger un bout. Le service n'est semble-t-il pas terrible, contrairement à la nourriture. Après 20 minutes à discuter, nous prenons la direction qu'ils viennent de nous indiquer. Pas grand monde sur le chemin, peu de lumière, et végétation luxuriante, comme ces grands bananiers tout autour. Assoiffés - il fait toujours chaud - nous nous arrêtons boire un verre. Et voyons nos compères quadragénaires arriver. Ils décident de s'assoir à côté de nous, ravis de nous retrouver, et commandent à boire et à manger. Nous goûtons certains des mets, qui s'avèrent délicieux dans ce boui-boui un peu paumé. La soupe thailandaise poulet coco, par exemple, est surprenante de goût, de saveurs et de longueur. Nous ne nous éternisons pas cependant, fatigués par la journée d'une part, et un peu saoulés par nos amis d'un soir d'autre part. Le canadien nous conseille de nous méfier de Kao San Road, et nous met en garde contre les "lady boys", qui versent parfois dans les boissons un produit endormissant pour mieux dérober vos affaires ensuite. Nous saluons la compagnie, trouvons un taxi, et rentrons à l'hôtel, n'ayant pas plus envie que cela finalement d'aller encore se promener dans la ville. Dans notre chambre, toujours aussi originale et agréable, nous commandons à dîner et terminons la soirée en regardant tout bêtement les différentes chaines étrangères disponibles, en lisant, ou surfant sur Internet. Extinction des feux à 23h30. 

 

 

4 commentaires