J37 - Valley of Fire

Réveil : 8h30. Sacs prêts : 9h20. Checkout : 9h40. Achat de sandwiches pour midi, à la station essence à laquelle nous passons, pas très loin : 9h55.

 

Aujourd'hui, le soleil est de retour. Bonne nouvelle, car nous allons visiter le Valley of Fire State Park, le seul parc que nous verrons de notre séjour, puisqu'il n'est pas national, mais lié à l'Etat du Nevada. Son nom vient, comme nous l'avions deviné, de la couleur rouge de ses formations de pierre de sable, qui, éclairées par les rayons du soleil, donnent l'impression de brûler ou d'être en feu. On espère ne pas se brûler. Le parc est relativement petit avec ses 114 115 hectares, soit quatre fois la superficie de la forêt de Fontainebleau. Il se visite en voiture. 

 

Avant de partir, nous passons annuler le restaurant que nous avions réservé hier soir, au 1er étage de la Tour Eiffel (nous avons peur de ne pas être à l'heure et, en y réfléchissant, après le steackhouse d'hier, c'est aussi un peu cher). A 10h, nous partons 80km à l'est.

 

Pendant l'heure de route qui suit, nous retrouvons les pierres rouges d'Australie. Cela nous fait du bien de revenir dans la nature. Le ciel est parfaitement bleu. A l'entrée du parc, nous payons le  droit d'entrée de 10$ par voiture, et commençons notre visite par une boucle, en tournant sur la gauche pour prendre une sorte de piste en gravier. C'est sympa, le désert a l'air grand, mais nous n'avons cependant pas l'impression d'être perdus, sûrement à cause du fait que nous sommes simplement à 1h de Vegas. La sensation viendra un peu plus tard, sans être très pregnante néanmoins.

 

Le premier point de vue, annoncé sur notre carte, est appelé "Arch Rock". Avec un nom comme ça, nous nous attendons à passer devant une arche formée par les roches. Nous passons en fait devant, sans la voir tellement elle est petite. Nous faisons donc marche arrière pour la voir et la prendre en photo. Nous sommes loin des fameuses Arches du parc du même nom (Arches National Park) que nous avons vues plusieurs fois en photo. Cela ne fait pas très longtemps que nous sommes dans le parc, mais nous aimons déjà. Les touffes d'herbes s'étendent à perte de vue, il n'y a pas beaucoup de monde ni de circulation sur la petite route, et nous pouvons nous arrêter quand nous voulons pour descendre, monter sur un bout de rocher, et prendre des photos ou faire un petit film. Nous nous arrêtons ensuite à Atlati Rock, où nous montons quelques marches pour voir des pétroglyphes sur la roche rouge. De -300BC à 1150AD, les lieux ont été occupés par des Indiens (des Anasazis principalement), qui ont gravé dans la roche ces fameux pétroglyphes. Il est cependant probable que ces tribus ne vivaient pas là (par manque d'eau dans les environs), mais y venaient pour des raisons peut-être religieuses. Au fait, c'est quoi un pétroglyphe ? Un dessin rendu possible grâce à un phénomène étrange, qui se produit sur certaines pierres de la vallée. Une couche de "desert varnish" (littéralement, du "vernis du désert", qui est noir) se dépose sur les roches, dû à l'humidité; les Indiens ont ensuite gratté ces pierres pour y faire apparaître des dessins. Certains représentent, comme le nom du lieu l'indique, une arme appelée "atlatl" (une sorte de propulseur portable), sorte d'ancêtre de l'arc. Son fonctionnement est extrêmement simple : on range une flèche dans un cylindre fermé à l'une des extrémités et, en faisant un mouvement brusque vers l'avant, la flèche sort du cylindre à une vitesse suffisamment élevée pour chasser. Sur les pierres, nous reconnaissons quelques élans, cette fameuse arme, et des dessins de pieds. Cela nous rappelle les dessins des aborigènes vus en Australie, bien qu'ils ne se ressemblent pas du tout. Nous continuons ensuite en tournant à gauche, pour finir notre boucle, et allons au visitor center, bien fait et agréable, comme Audrey les aime. Quelques cactus bordent les trottoirs. Puis nous suivons une longue route, d'une dizaine de kilomètres, mais sans issue, pour voir différents sites. Le permier se nomme "Mouse's Tank". C'est un ancien repère secret indien, et un des seuls points d'eau de la vallée. De là, nous suivons un chemin de sable, extrêmement fin, de 400m, pour voir d'autres pétroglyphes. Il y a un peu plus de monde, et la marche est un peu courte. Pas de longues marches de plusieurs heures, voire de quelques jours ici. Tout est fait pour satisfaire le touriste moyen, qui veut voir des choses intéressantes sans être fatigué. L'arrêt d'après est Rainbow Vista, où nous avons une belle vue panoramique, après avoir roulé en haut d'une côte bordée par de gros rochers rouges, contrastant avec le bleu du ciel de milieu de journée. La vue est très dégagée, et permet de voir la route silloner et s'échapper au loin, perdue au milieu de ce désert de pierres. Nous décidons de déjeuner là, face au paysage, assis sur une des roches, en nous éloignant un peu du parking en gravier prévu pour s'arrêter faire quelques photos. A un moment, à quelques centaines de mètres, nous apercevons 3 boucs, qui restent là quelques instants, puis partent peu de temps après.

 

Une fois nos sandwiches avalés, nous décidons d'aller au bout de la route, sans nous arrêter aux différents points de vue, afin d'arriver au tout dernier, White Dômes, pour faire une marche de 2,5 km autour de roches toutes blanches, bien différentes des autres vues jusqu'à présent. Il y a pas mal de monde sur le chemin, et nous accélérons au départ pour passer devant avec élégance, et nous retrouver à ouvrir la marche afin de mieux profiter du décor, notamment du petit canyon, haut d'une trentaine de mètres, un peu étroit, dans lequel nous passons. Il ne fait pas trop chaud, mais un petit coup de vent de temps en temps serait le bienvenu. Une demi-heure plus tard, à 14h30, nous sommes de retour à la voiture, et reprenons la même route, en sens inverse, en s'arrêtant cette fois aux points de vue devant lesquels nous étions simplement passés tout-à-l'heure. Le premier que nous rencontrons permet d'aller voir la vague de feu, 2 km plus loin, accessible seulement à pieds, en suivant les poteaux jaunes entre les rochers plats, en passant de l'un à l'autre. Il fait chaud et soif, mais le résultat valait le détour, car nous découvrons sur les roches différents niveaux de rouge, intercalés avec des couleurs plus claires, ondulant horizontalement, et formant une sorte de vague se prolongeant le long de la paroi. Les rochers sont grands, créant un joli effet. Géologiquement, le parc est un régal, même si nous n'y connaissons rien. Une simple intuition en voyant tout cela. Nous sommes de retour au parking à 15h20, continuons à parcourir le parc en voiture, ne nous arrêtons pas au point de vue suivant, et prenons simplement une photo rapide de celui qui suit. Nous voilà alors revenus là où nous avons déjeuné, au niveau d'une des rares intersections, où nous tournons cette fois-ci à gauche, pour voir le Fire Canyon et le Silica Dome. Des appelations qui sonnent, mais qui ne sont pas si terribles. Nous ne voyons le canyon que de loin, et il ne semble pas très impressionnant. Par contre, au Silica Dome, la différence de couleur entre le rouge et le dôme blanc, couvert de silice, est bien visible, et vaut le coup d'oeil. La visite continue, avec les Seven sisters, 7 roches rouges dressées au bord de la route. Là, c'est un peu décevant. Rien de particulier à part des rochers verticaux côte à côte, au milieu de pas grand chose. 5 minutes après, nous sommes à "Cabins", d'anciennes maisons de pierres construites dans les années 30 pour les premiers voyageurs. Nous faisons un tour rapide, mais à part constater le travail pour construire ces habitations faites de pierres empilées, ainsi que quelques pétroglyhes, il n'y a pas grand chose, l'essentiel est plutôt le paysage global, se dévoilant lorsque nous roulons. Arrêt photo peu après à "Elephant rock", une formation rocheuse qui, avec un peu d'imagination, et peut-être un peu de marijuana, ressemble à un éléphant. Depuis le début de notre voyage, nous rigolons presque toujours quand on nous demande de voir une figure particulière dans la roche. On n'utilise pas assez ce truc touristique en France. On devrait, car ça plaît apparemment. Enfin, retour sur la route principale, direction l'entrée Ouest par laquelle nous sommes passés ce matin. Avant de sortir du parc, nous faisons un dernier arrêt, pour voir un tronc d'arbre pétrifié, datant de l'époque des dinosaures, pris dans la roche et aujourd'hui devenu minéral, comme l'ancienne forêt que nous avions vue au bord de l'eau en Nouvelle-Zélande. A 16h40, nous commençons notre retour vers Vegas, où nous arrivons trois quarts d'heure après. Cette petite sortie dans la nature était très sympa, nous a vraiment beaucoup plus, en plus du fait de nous avoir donné un aperçu de ce que nous aurions pû voir dans les différents parcs nationaux.

 

La première chose que nous faisons en arrivant en ville est de nous installer dans notre nouvel hôtel, un motel à côté du Circus Circus. Bon, c'est pas le luxe, mais c'était le moins cher, et il est sur le Strip. Et là, alors que nous attendons depuis plus d'une semaine ici à Vegas que les parcs ouvrent, nous apprenons qu'apparemment ceux de l'Utah ouvrent dans 2 jours, grâce à un accord temporaire (valide pour une semaine) entre l'Etat de l'Utah et le gouvernement fédéral. Du coup, si  nous voulons être comme prévu à San Diego le 17, cela nous laisse 3 ou 4 jours pour en profiter. Nouveau changement de programme sur lequel nous allons donc nous pencher. En fait, nous ne savons pas bien quoi faire, car la durée est bien trop courte pour reprendre notre programme initial. Il va donc falloir choisir entre Bryce, Arches, Antelope, le Grand Canyon, Zion, et les autres, et regarder à quelles distances ils se situent d'ici, mais aussi de San Diego. Car il faudra bien un jour pour y aller, et/ou rejoindre notre prochaine destination. Ca compte quand on n'a que quelques jours. Mais c'est quand même une bonne nouvelle, puisque cela va peut être nous permettre d'en voir au moins un, et pourquoi pas le Grand Canyon, classé à l'Unesco. Nous demanderons l'avis de notre ami François, grand connaisseur des parcs US devant l'éternel.

 

A 19h, alors que le soleil est à peine couché, nous partons pour le Stratosphère Hotel, tout près, que nous n'avons pas encore visité, et surtout pour monter au sommet de cette grande tour de 350m, pour voir certains manèges à sensations qui y sont installés, et où la vue est sûrement impressionnante. Finalement, nous nous laissons tenter par le restaurant "Top of the world", tout en haut, où nous dînons sur une plateforme tournante offrant une vue à 360 degrés de la ville, assis à une table face aux baies vitrées. Parfois, des sauteurs passent devant les vitres, de manière inattendue et surprenante, ou des hélicoptères rasent la tour et passent à une vingtaine de mètres. Génial. C'est notre premier restaurant "d'altitude" (hormis les lodges du Népal) du voyage, après avoir hésité sur celui de la Skytree de Tokyo. Pendant le dîner, nous discutons du changement de programme en cours. Paradoxallement, cela nous embête presque un peu que les parcs ouvrent. Nous n'avons en effet plus vraiment le temps de les faire comme nous le voulions, et cela enlève maintenant du temps à passer sur la côte. Comme si cette ré-ouverture arrivait un poil trop tard pour en profiter. Nous réalisons aussi que les US  représentent, dans notre long voyage, une étape de transition, comme nous l'avions cependant initialement voulu. Nous avons moins, voire plus, l'impression d'être en tour du monde. Il s'est arrêté aux Galápagos. Nous revoyons des gens qui nous ressemblent, des occidentaux, nous ne rencontrons plus de backpackers et de routards, avons moins envie de visiter, et pensons plus à préparer le retour. Nous trouvons ça un peu dommage. 

 

Une fois le repas terminé, nous montons 3 étages plus haut, au 107ième, (sans avoir besoin de débourser les 18$/personne normalement demandés pour y accéder), à 300m de haut, pour avoir une vue dégagée sur la ville illuminée, et sur les attractions qui font frémir Audrey, comme celle où un wagon s'élance au dessus du vide, ou encore celle où des personnes sont les pieds dans le vide en tournant au tour d'un axe. Vu de haut, avec tous ces points lumineux, Vegas est très étendue.

 

A 22h30, nous partons du Stratosphère pour aller faire un tour au casino du Encore. Juste avant, en sortant du parking, nous tombons sur des voitures exposées pour le show de dimanche, le 2013 Las Vegas Lowrider Super Show, un énorme évènement, le plus gros des Etats-Unis, regroupant les propriétaires de voitures toutes plus folles les unes que les autres. C'est demain que cela se passe, et nous avions hésité ce matin à prévoir ça pour demain, car cela doit être assez hallucinant, quand on sait que tout est démesuré aux USA. Un truc clairement unique, qui ne doit avoir son pareil qu'au Japon. Du coup, nous nous arrêtons pour les voir et prendre quelques photos. A 23h20, nous entrons dans le Encore. De suite c'est beaucoup plus classe. Nous faisons le tour du casino, mais n'avons pas vraiment envie de jouer ou de sortir en boîte. Du coup, nous allons prendre de l'essence, de nouveau, et rentrons à 0h10. Un peu d'ordinateur, et extinction des lumières. 

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    CHRISTIANE (samedi, 19 octobre 2013 10:02)

    enfin un grand écart!!!!!! merçi et bravo audrey !tu n a rien perdu de ta souplesse !

  • #2

    Lolo (samedi, 19 octobre 2013 13:03)

    J'allais le dire... euh non l'écrire, un grand écart, ça nous manquait

    par contre je suis déçu je n'ai pas vu "Arch Rock" sur vos photos