J5 - Le Millenium

Moment fort de la journée : découvrir le bateau sur lequel nous allons passer 5 jours


Comme hier, il fait gris ce matin au lever, à 9h. La nuit nous a tous les deux fait du bien, et le dortoir a été silencieux. Nous sommes les premiers levés, et tentons de ne pas faire de bruit en rangeant nos affaires et en préparant nos sacs. Le check-out est en effet à 10h. En prenant notre petit-déjeuner, nous rencontrons un canadien, revenant d'une croisière "spéciale plongée" dans deux îles du nord de l'archipel, Darwin et Wolff, très réputées pour la qualité de leur vie sous-marine. Réputées aussi pour la difficulté des plongées là-bas, à cause de courants très forts en surface, mais surtout en profondeur. Des courants qui peuvent vous entrainer vers le fond en tourbillonant, ou vous faire remonter brutalement (la pire chose en plongée). Curieux, nous discutons avec lui, pour confirmer les choses dont nous avions entendues parler par d'autres plongeurs rencontrés en Polynésie, ou à l'île de Pâques (les "schtroumphs" se reconnaitront). Lui n'a pourtant qu'une trentaine de plongées à son actif, et le niveau Open Water (le même que nous), mais rêvait d'aller découvrir les fonds de cette partie des Galapagos, exclusivement visitées pour la plongée, lors de croisières à 2500 dollars la semaine. Et il n'a pas été déçu. Même si les courants sont extrêmement forts (certaines plongées consistent à remonter des courants en s'agrippant constamment aux rochers, par -20m, pour progresser et avancer, avec difficulté, pour éviter de se faire emporter en quelques secondes... on imagine la maîtrise de soi qu'il faut, et l'effort, qui augmente significativement la consommation d'oxygène), le spectacle a été apparemment hallucinant. Oui, il a nagé au milieu de dizaines et de dizaines de requins-marteaux, défilants au dessus de sa tête. Oui, il a croisé un requin-baleine, et s'en est approché. Pour rappel, ce requin, inoffensif, est l'un des plus gros animal existant sur Terre. Et oui, entre autres, il a vu des iguanes nager, ou posés immobiles sur un rocher, par - 18m, au milieu d'une vie aquatique en effervescence, et pleine de couleurs. L'ambiance était géniale, entre plongeurs passionnés, sortant avec les bouteilles 3, parfois 4 fois par jour, parfois de nuit, comblés par ce spot qui fait partie des 5 meilleurs endroits au monde. A notre demande, il nous montre d'ailleurs quelques photos (nous en mettons une ou deux ci-dessous), confirme tout ce que nous pensions, et nous fait baver. C'est clair, il faudra aller là-bas un jour.


Cette discussion immanquable nous met un peu en retard, sans que cela ait de grandes conséquences. Nous terminons de boucler nos sacs, puis partons en taxi au dive center d'hier, pour terminer de régler la croisière, et finalement récupérer 20 dollars pour Audrey, suite au fait qu'elle n'ait pas plongé hier. Les sacs sont lourds, surtout lorsque qu'il faut les charger dans le pick-up blanc qui nous conduit dans le centre, et les décharger. Il est 11h, et nous mettons une trentaine de minutes à boucler tous ces détails, et encore quelques dizaines de minutes pour récupérer les photos prises hier sous l'eau par l'instructeur, et à discuter avec la fille qui s'occupe de nous, seule à ce moment dans le dive center. Il est du coup rapidement midi, et nous avons deux heures avant que la navette, un bateau, ne parte de Santa Cruz pour rejoindre l'île de San Cristobal, à 1h30 au sud. C'est en effet là-bas que nous découvrirons le Millenium (pas le faucon, hein !), le bateau de notre croisière. En attendant, nous partons sur la droite pour manger quelques parts de pizzas, assis sur une table en extérieur dans la petite rue principale, et sous un ciel qui s'éclaircit progressivement. Nous passons auparavant à la banque, et n'arrivons pas à retirer d'argent, malgré plusieurs essais, et avec pourtant ce qu'il faut sur nos comptes. Il ne nous reste du coup que 20 dollars en liquide. Pendant qu'Audrey persévère, Fred observe les crabes rouges sur les pierres volcaniques, juste à côté, et les petits iguanes se chauffer au soleil. Difficile en effet de s'habituer à leur présence, et à leur placidité. Nous nous dirigeons du coup vers une autre banque (il n'y en a pas beaucoup ici), et nous arrêtons dans quelques boutiques de souvenirs, qui se ressemblent toutes et présentent peu d'intêret, pour parvenir finalement à retirer quelques centaines de dollars, qui nous servent immédiatement, pour louer deux combinaisons longues et épaisses (7mm) pour 4 jours, et laisser une somme en dépôt de garantie. A 13h30, après avoir croisé dans la rue Ryan, James, Michael et Lany (les trois autres backpackers de la guesthouse, rencontrés avant-hier, et partant aussi sur la croisière, plus un autre venant d'Israel et voyageant un an en Amérique du Sud), nous repassons au dive center pour régler le "water-taxi", puis nous dirigeons en taxi (les sacs - à dos, plastiques... - laissés là depuis midi, sont très lourds, même s'il n'y a que 100m à faire... et puis pour 1 dollar) vers le quai en bois pour rejoindre la navette pour San Cristobal. Nous sommes assez excités, nous demandons ce que nous allons voir dans les prochains jours, et pensons au fait que nous partons en croisière pour quelques jours sur un bateau apparemment de qualité. D'autres touristes sont là, et nous sommes une vingtaine, assis à l'arrière d'un bateau de 10m. Nos amis voyageurs sont dans un autre bateau, similaire. Nous nous retrouverons à San Cristobal. Nous arrivons quasiment en même temps, deux heures plus tard. Le bateau a beaucoup sauté pendant la traversée. Certains ont dormi, ou essayé, et personne n'a parlé, à cause du bruit du moteur.


Nous débarquons ainsi sur cette nouvelle île à 16h20. Le changement est à peine perceptible : un petit port, des rochers noirs, de petites boutiques, des dive centers, et des otaries sur les trottoirs. Nous essayons de nouveau de retirer de l'argent, mais sans succès. Il semble pourtant qu'il soit possible de retirer des fonds à la banque grâce à notre passeport, mais celle-ci vient de fermer. Nous n'avons du coup que 5$ en poche pour les 5 prochains jours. Heureusement, Ryan propose de nous en prêter, au cas où nous en aurions besoin sur le bateau (alcool, équipement de snorkeling, imprévus sur une île... cela servira peu, les autres îles étant inhabitées). Sachant que notre bateau, le vrai, celui que tout le monde attend et veut voir, arrive vers 18h, nous nous installons tous pas très loin du ponton, sur une table face au port. Nous récupérons une connexion internet, et pouvons charger les photos du jour de notre arrivée aux Galapagos. Au moins, ce sera toujours ça à voir pour nos lecteurs, puisque nous allons être coupés d'Internet jusqu'à notre retour, mercredi. Fred écrit un article pendant qu'Audrey tente de trouver une autre banque, et se balade un peu. Sachant que Michael, l'israelien sympathique, adore aussi la plongée et souhaiterait descendre demain ou après-demain à Kiker's Rock, un spot connu au large de San Cristobal, nous partons nous renseigner dans un dive center local pour voir comment faire pour qu'ils nous récupèrent sur le bateau un matin, même si nous ne connaissons pas encore le programme exact des prochains jours (nous savons juste que nous serons à côté de cet endroit demain ou le jour d'après, car un snorkeling est prévu là-bas). En marchant dans la rue principale, nous croisons des otaries, dont une allongée sur un banc, ou d'autres par terre. C'est drôle, et frais. Nous passons du coup un peu de temps à les regarder, prendre des photos, avant qu'il ne soit l'heure de rejoindre le ponton, pour attendre qu'un zodiac vienne nous chercher pour rejoindre le Millenium. Il est 18h10, et la nuit tombe doucement.


Après dix minutes, et avoir demandé à un local (nous n'avons pas de recap du programme, et peu d'indications, n'étant pas passés par une agence de voyage, en ayant organisé tout ça depuis Santa Cruz), nous apercevons le bateau. C'est un catamaran (mais il ressemble à un bateau classique, en dehors des deux coques), et il paraît assez grand. Nous montons sur le zodiac, en croisant quatre personnes terminant leur croisère, qui nous confirment que le service à bord est excellent. Nous rasons l'eau pendant quelques minutes, à passer entre d'autres bateaux, et arrivons par l'arrière du Millenium. Chacun regarde le bateau, pour l'instant de l'extérieur. Il y a trois ponts, et deux plate-formes d'embarcations arrière. Une personne nous aide à descendre, et nous rencontrons Enrique, le guide naturaliste qui s'occupera de nous et des visites pendant les jours à venir. Il se présente et nous accueille depuis la zone arrière, en nous donnant rendez-vous dans 10 minutes dans la salle centrale pour un cocktail de bienvenu, avant de nous indiquer nos chambres. D'autres clients sont là, comme un homme suisse et son fils indien (probablement adopté), et trois filles trentenaires suisses et néo-zélandaise. Le bateau contient deux suites, occupées par ces deux groupes de touristes. Nous serons donc 11 passagers. Nous passons la porte, tombons sur un couloir d'une dizaine de mètres menant à la salle principale, et découvrons sur le côté droit notre chambre, d'environ 25m². C'est sympa, mais les lits sont séparés. Nous disposons d'un petit balcon, d'une salle de bain de bonne facture, et d'un endroit où se trouve une baignoire, avec deux grandes fenêtres qu'il est possible d'ouvrir pour avoir l'eau à un mètre. Nous sommes plutôt contents, et allons être bien ici. Le bruit du moteur, situé pas très loin, se fait entendre, mais n'est pas très fort. Nous entendons assez rapidement une cloche sonner, indiquant que nous devons rejoindre la salle où se trouvent un bar, un espace de vie, et un coin repas composé de quatre tables. L'équipage, composé en tout de 7 ou 8 personnes, est introduit lors d'un discours prononcé par Enrique, qui nous présente en même temps le programme des jours à venir, les règles générales à suivre, et nous fait ensuite visiter le bateau, comme par exemple le poste de pilotage, ou le pont extérieur, au deuxième niveau. Sont prévus demain et les jours suivants des visites de différentes parties des îles de San Cristobal, Espagnola et Floreana, des marches plus ou moins longues pour rejoindre des endroits où vivent et se reproduisent des tortues terrestres, tout un tas d'oiseaux (fous à pattes bleues, rouges, albatros...), et des snorkeling (balades aquatiques à la nage avec masques et tubas) pour observer des requins ou tortues marines. Nous naviguerons généralement entre les îles de nuit. Cela a l'air sympa. Fred espère qu'il pourra plonger à Kikers' rock après-demain, puisque c'est ce jour là que nous serons à côté. Il en parlera demain au capitaine. Après ce verre et ce speech, nous passons à table, et nous servons au buffet. C'est bon, copieux, avec deux plats au choix, après une soupe. Fabian, le serveur, est sympa, et à l'air assez drôle et enthousiaste, contrairement au reste de l'équipage, et notamment au guide, pour le peu que nous ayons vu pour le moment. Nous faisons connaissance avec les autres passagers, et dînons avec James et Ryan. Peu après, le serveur vient nous voir pour nous proposer de l'accompagner sur l'île, pour boire un verre, avec quelques autres passagers. Sympa. Audrey préfère rester sur le bateau, un peu fatiguée par le médicament qu'elle a pris pour lutter préventivement contre le mal de mer. Fred monte avec les autres sur le zodiac, pour rejoindre la quai. Nous nous baladons dans les rues, pas très animées, et en profitons avec Michael pour chercher le centre de plongée visité pendant que nous attendions le bateau tout-à-l'heure, afin de caler une sortie, puisque nous avons maintenant les détails du programme à venir. Pas de chance, il est fermé. Nous en essayons un autre, mais il est trop cher, car nous serions les seuls à plonger après-demain là bas. Mince. Nous verrons demain, et essaierons s'il est possible d'appeler le dive center pour arranger quelque chose. Nous allons juste après dans un bar un peu animé, commandons tous à boire, et discutons. Fabian est très sympa, et aime bien rigoler. Nous jouons au billard, dansons sur la piste, et déconnons, par exemple lorsque Fred interpelle - alors que certains fument une cigarette dehors près de l'entrée - des gens entrant dans le bar en leur disant que malheureusement pour eux, ce soir, c'est une soirée privée, avant de leur dire qu'il plaisante au moment où ils s'apprêtent à faire demi-tour. Ils sont sympa ici, et se laissent berner. Nous rigolons plusieurs fois de cette manière, et cela marche à chaque fois. Trop drôle. Nous passons comme cela deux heures, puis rentrons, vers 23h. Nous discutons avec certains, notamment Ryan, James, Michael et Lany, sur le pont arrière du dessus, avant d'aller nous coucher vers minuit. Le bateau est bien, le groupe OK, nous sommes pressés de découvrir ces îles, la vie à bord, et curieux de savoir si nous allons bien dormir cette nuit. A suivre...

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    CHRISTIANE (jeudi, 05 septembre 2013 11:40)

    arrète de plonger fred! tu as le mal des profondeurs !nous ne sommes pas encore fin sept!
    remet les jours dans l ordre si et si tu es dépressurisé et si tu emerge! hi! hi!