J23 - Road trip, c'est reparti

Çomme prévu, c'est aujourd"hui que nous partons de San Francisco. Il y a cependant encore deux trois choses à faire avant de quitter la ville, principalement des endroits à voir que nous n'avons pas eu le temps de visiter les jours précédents. Check out à 10h, rapide, et nous voilà libres de rejoindre en voiture Lombard Street et sa célèbre portion en lacet, descendue avec la Mustang le jour où nous étions arrivés en ville. Alors que les rues de SF sont généralement droites, comme souvent aux USA, un petit bout de Lombard ressemble à une route des Alpes, en version miniature, faîte de lacets s'enchainant sans aucune ligne droite. C'est mignon, très pentu, et bordé de fleurs. L'endroit est célèbre, et a été vu par exemple dans certains génériques de séries télé, ou pratiquement dans tous les films ayant lieu à San Francisco. Nous souhaitons immortaliser cela en photo, que ce soit en haut ou en bas de ce qui ressemble surtout à une allée. Pas mal de touristes sont là, et font comme nous. Les cable-cars passent juste en haut, et Alcatraz est bien visible depuis le carrefour, sur la gauche. Nous garons donc la voiture, continuons à pieds, et descendons cette partie de la rue. Nous pouvons rester garé 3 heures, et souhaitons faire un tour du quartier, avant de prendre un cable-car pour revenir ici. Il fait très beau, bon, et la journée est superbe. Nous descendons les lacets en marchant, en regardant les voitures passer au ralenti en négociant les tournants, restons un peu en bas pour voir la rue sous un autre angle, puis continuons, tournons à droite, et rejoignons les quais, Fisherman's wharf, à l'ouest du Pier 39, pas très loin, où nous étions d'ailleurs hier soir, sans en avoir vraiment profité. De jour, en tous cas maintenant, c'est bien plus animé et vivant. Nous nous retrouvons au milieu d'un port de pêche de taille raisonnable, avec de petits bateaux multicolores, des restaurants (dont l'un nous attire, mais nous n'avons pas faim. Voir la rubrique "bouffe"). Nous croisons à un feu une superbe Cadillac Impala rouge, modifiée dans le plus pur style californien, abaissée, "tunée" façon "lowrider". Le niveau de finition et de détails est superbe. Ca claque. Nous marchons un peu, nous approchons de la zone de pêche et des navires, et tournons ensuite à droite, sur Hyde Street Pier, en voyant des bateaux historiques à quai, comme un superbe trois mats de la fin du 19ième. C'est le "Balclutha", reliant à partir de 1886 la côte ouest à l'Europe, en passant par le Cap Horn. A côté se trouve un autre beau navire, le "Eurêka" (1890). Nous pourrions monter à bord pour quelques dollars, mais nous n'avons pas trop le temps. Dans l'eau, quelques personnes agées nagent et font quelques brasses. En face, nous apercevons Fort Mason, que nous avions contourné avant-hier, et sur notre gauche, une petite plage. Tout ça sent les vacances. Nous restons sur le ponton un gros quart d'heure, rentrons dans un petit hangar pour observer un vieux bateau en rénovation, puis retrouvons la rue de tout-à-l'heure. La Cadillac rouge est d'ailleurs là, garée en évidence. Nous en profitons pour discuter un peu avec le propriétaire, qui n'avait pas grand chose à faire aujourd'hui, et s'est dit qu'il allait faire un tour avec sa voiture. C'est un passioné, qui participe à des concours de voitures. Il ouvre le capot pour nous montrer d'une part les chromes installés sur le moteur, et d'autre part la décoration intérieure, toute rouge bien sûr, faite de dessins de femmes en sous vêtements. Les détails qui font la différence, comme les petits dés remplaçant les loquets de fermeture des portes. Les gens qui passent s'arrêtent tous pour prendre quelques photos. C'est clair qu'on ne trouve qu'ici, et particulièrement en Californie, ce genre d'engins. Nous remontons ensuite un peu la rue, et partons prendre les fameux cable-cars. Il est 12h30. Nous sommes loin d'être les seuls dans la file d'attente, arrivés au terminus d'où partent les wagons. Nous prenons notre ticket à 6$ (tarif unique), même si nous ne sommes qu'à deux stations, faisons la queue, attendons un peu, puis pouvons, enfin, monter à bord. Nous choisissons de rester debout sur la petite plateforme latérale, pour profiter et regarder dehors, plutôt que de nous asseoir à l'intérieur. Moins de 10 minutes de trajet, sympathiques (il vaut mieux bien tenir la rampe, car ça grimpe sec), et nous voilà de retour en haut de Lombard Street, en haut des lacets, afin de récupérer notre voiture garée pas très loin dans une rue tout aussi pentue.

 

Nous les empruntons une dernière fois, en voiture, et décidons d'aller déjeuner dans Fillmore Street. Il est 13h15. Nous nous installons à une terrasse. L'atmosphère du quartier est agréable, avec toutes ces petites boutiques et restaurants. Une fois notre salade et un burger engloutis, nous cherchons un Starbucks pour nous connecter à Internet, et savoir où se trouve le "best buy" le plus proche (une chaine très connue dans le pays de grandes surfaces style Darty où les prix sont normalement plus abordables qu'autre part) afin d'acheter un GPS. Cela revient en effet bien moins cher d'en prendre un par nous-même, plutôt que d'en louer un avec une voiture. A Los Angeles, le GPS nous a bien aidé, et ce sera de nouveau le cas à coup sûr. Et comme nous avons encore plus d'un mois, et allons louer une autre voiture à San Diego, la reflexion est vite faîte. Une fois trouvé et arrivé sur place, à dix minutes de là, nous prenons le premier prix, qui suffira amplement pour ce que nous voulons faire. Tant pis si nous n'avons pas les cartes d'Europe, que nous pourrons acheter ultérieurement en cas de besoin. Nous repassons devant le Fillmore Auditorium, puis partons dans le quartier de Castro, le dernier avant de véritablement quitter la ville. Là-bas, des drapeaux arc-en-ciel flottent un peu partout, accrochés aux poteaux ou étendus sur des balcons. Nous sommes dans le quartier gay de SF. Pourquoi avoir fait ce détour ? Pour répondre à certains de nos lecteurs en fait. Pas très loin, se trouve la fameuse "maison bleue", évoquée par Maxime Leforestier dans une chanson des années 70. Il fallait donc la trouver. Par contre, on ne vient pas à pieds, ça fait trop loin. Nous passons par la place Harvey Milk, du nom du politicien homosexuel qui amena pour la 1ère fois l'homosexualité au devant de la scène, assasssiné en 1978. Encore une fois, San Francisco a été et reste une ville à l'origine de bien des mouvements. Tiens, en passant, et en cherchant la 18ième rue, une rue sur le côté est barrée, et remplie de policiers, avec la ligne jaune interdisant de passer, comme dans les films. Ca s'agite sec. Impossible de ne pas remarquer qu'il se passe quelque chose. Quoi ? Nous ne savons pas, car nous ne faisons que passer en voiture, mais un camion de police "Bomb Squad" est stationné. Du sérieux apparemment. Il est 15h35 quand nous nous arrêtons enfin au 3841 de la 18eme rue. Une rue banale en fait. Et la maison, toujours bleue, ressemble à toutes les autres. Pour la petite histoire, pendant l'époque hippie, les habitants de cette maison, plus ou moins des squatteurs ayant déserté le Vietnam, avaient envoyé des dessins à Maxime Le Forestier (qui avait séjourné dans cette maison auparavant). Ne parlant pas un mot d'anglais, il écrivit alors cette chanson aujourd'hui célèbre, et la leur envoya pour les remercier. Au tout début, elle n'était pas destinée à être enregistrée, encore moins à devenir un succès. Nous prenons quelques photos, notamment de la petite plaque commémorative posée près de la porte du garage, en souvenir. Comme nous, un autre couple de français est venu la photographier. Nous restons quelques instants, puis partons mettre de l'essence, et décollons pour de bon vers la Napa Valley, à une grosse cinquantaine de kilomètres de SF.

 

Allant vers le nord, nous repassons par conséquent le Golden Bridge, que nous retrouvons avec plaisir, une toute dernière fois. Emotion en roulant dessus, le moins vite possible, même si cela prolonge les larmes d'Audrey. Dernières vues sur Alcatraz, à droite, et sur downtown. Dommage de ne pas être en cabriolet, pour pouvoir lever la tête et admirer le passage sous les grands piliers rouges.

 

20 minutes après, nous sommes bloqués dans des fucking embouteillages. Il n'est pas si tard pourtant. Pas grave, nous voilà repartis en road trip, pour 3 semaines. Une fois la Napa visitée, ce sera direction les parcs nationaux (nous n'allons pas être déçus trois jours plus tard à cause du shutdown... mais ça, aujourd'hui, personne ne s'y attend ni n'en parle). Trop bien, et différent. La highway 101 défile. Nous suivons les instructions du GPS, et changeons d'autoroute, direction Sacramento. Tant mieux, cela permet de laisser les bouchons derrière nous. Après une petite heure, à rouler sur une 5 voies, puis sur une route double-sens, nous apercevons les premières vignes. Nous entrons en fait dans la Sonoma Valley, une région viticole mois connue que la Napa, où nous pensons être au début, avant de nous arrêter dans une "winery" pour prendre quelques infos, et savoir où nous pouvons dormir ce soir. Pas là où nous sommes garés en tous cas. Du coup, et devant le fait qu'il y a peu de monde et que le Visitor Center est fermé, nous repartons. Nous arrivons peu après dans la Napa, à 18h10, passons devant la célèbre propriété Mondavi, et 5 minutes après, en suivant la route qui traverse apparemment la plupart des vignobles, rentrons dans Corison Wineries, que nous avons prévu de visiter, sur les conseils de Lorin, avec qui nous avions dîné vendredi soir. Malheureusement, vu l'heure, les visites sont terminées. Nous rencontrons néanmoins le propriétaire, William, très sympa, assis sur son tracteur (c'est la saison des vendanges) qui nous conseille de revenir demain matin à l'ouverture, vers 10h, pour pouvoir nous trouver un horaire. Nous n'avons en effet pas pu fixer un rendez-vous par mail, pour des raisons principalement techniques. Nous repartons alors, après avoir regardé de plus près les vignes, à la recherche d'un endroit pour dormir ce soir. Ce ne sera pas facile. A 19h40, après nous être arrêtés en ville et avoir constaté que la plupart des motels sont complets et/ou à 150$ par nuit, nous suivons les conseils du Lonely Planet et faisons une trentaine de kilomètres en plus pour trouver une auberge apparemment très agréable, et surtout abordable. L'occasion de découvrir "l'arrière pays", et de passer sur de petites routes sinueuses à travers des vignes, au milieu de rien. Sur le chemin, une biche, puis un peu plus tard un cerf, sont sur le côté, à quelques mètres, en liberté, restant immobiles quelques dizaines de secondes avant de s'enfuir, dans la pénombre du crépuscule. Malheureusement, l'endroit, que nous trouvons perdu dans une forêt, est privatisé pour 3 jours. Et malgré quelques coups de téléphone que les propritétaires passent pour nous aider, impossible de trouver un toit à moins de 200$ la nuit (sachant que les prix tournent plutôt autour de 300$). Nous décidons alors de nous rabattre sur le camping, à 35$, l'unique autre choix possible, même si nous n'avons pas de tente. Nous dormirons dans la voiture. Cette dernière à beau ne pas être 4x4, nous, nous le sommes. Après avoir découvert notre espace, nous repartons directement dans la ville de St Helena, en plein centre de la Napa Valley, pour aller dîner dans un restaurant qu'un commerçant nous a recommandé, le "French Blue". L'endroit est très agréable, feutré, chaud, classe. Nous nous installons au bar, faute de place en salle (c'est fou le monde qu'il y a en ce moment dans la Napa), où nous rencontrerons un peu plus tard 2 américains très sympa, avec qui nous passerons une agréable soirée. Question bouffe, c'est au top. 23h10. Après quelques verres de blancs, offerts par nos amis, nous regagnons le camping, apercevons un putois sur le bas côté de la route, et aménageons - éclairés par la lumière intérieure de la Nissan - comme nous pouvons le coffre, en rabattant les sièges arrière, pour une nuit improvisée. C'est l'aventure, c'est plein de contrastes et de surprise, et même si c'est roots, nous aimons.

 

 

 

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Commentaires: 5
  • #1

    alain maryse (samedi, 05 octobre 2013 08:19)

    Fred, tu as raison de laisser Audrey aménager ce lit douillet dans la voiture, car elle a de l'expérience pour organiser des nuits dans un bus. Nous sommes sûrs que ce fut une "fine night".

  • #2

    François P. (samedi, 05 octobre 2013 09:17)

    Avec vos posts on est poussés à s'instruire en plus ! Je suis allé lire la page Wikipédia sur Harvey Milk. Incroyable histoire bien américaine que celle du procès de son assassin et de la "Twinkie Defense"...

  • #3

    CHRISTIANE (samedi, 05 octobre 2013 09:59)

    ça alors!!! je n imaginais pas que la maison bleue était immortalisée a ce point!!
    it was a joke quant j en parlait! merci de vous y être interessés!

  • #4

    François P. (dimanche, 06 octobre 2013 09:12)

    @ Christiane : moi aussi je suis allé lire l'histoire de la maison bleue, je suis même allé écouter la chanson et de fil en aiguille la chanson antimilitariste "parachutiste" que je ne connaissais pas. On va mourir moins bête avec ce tour du monde...

  • #5

    Sophie (dimanche, 30 août 2020 12:23)

    Fred, sache que les femmes ont TOUJOURS raison :-)