J21 - Cruisin' around

Cette nuit, pour cette première dans le dortoir, nous n'avons pas très bien dormi. A cause de nos colocataires de chambrée. En plus de leur arrivée tardive et pas très discrète, nous nous réveillons un peu plus tard à cause d'un sommeil léger, et comprenons qu'il y a de l'action au dessus, bien que silencieuse. Heureusement, cela ne dure pas très longtemps.

 

Nous partons vers 11h, avec plus d'une heure de retard, afin de récupérer notre voiture sur O' Farell Street. Et ce ne fut pas facile. Il n'y a plus la voiture que nous voulions, à savoir un modèle 4x4, pour pouvoir faire un peu de hors piste dans les parcs nationaux, et retrouver les sensations que nous avions bien aimées en Australie. Un modèle équivalent est disponible (un mid size SUV), mais il n'est pas à quatre roues motrices. Nous nous rendons compte de cela dans le parking de l'agence. Nous revenons donc au desk, pour en discuter avec la personne avec qui nous avons finalisé l'affaire cinq minutes avant. Nous envisageons alors plusieurs possibilités, comme prendre un modèle plus petit, moins cher, et utiliser la différence pour payer partiellement la voiture que nous prendrons entre San Diego et LA, mais cela ne s'avère pas possible, ou très compliqué. Cela ne nous sert en effet à rien d'avoir un SUV (les "tout-terrains" urbain, fait pour la ville) s'il n'est pas 4x4. Autant avoir une petite voiture, moins chère. Sans grand résultat, ni alternative, après avoir pourtant passé 20 minutes à essayer, nous prenons la voiture proposée : une Nissan Rogue grise. En positivant, du coup, nous aurons assez de place pour dormir à l'intérieur quelques soirs, et éviter ainsi quelques nuits d'hôtels. Voilà qui nous rappellera l'Australie, non ? Nous partons donc un peu après midi de l'agence, et comme nous avons faim, décidons de retourner déjeuner vers Fillmore Street, que nous avions bien aimée hier. En fait nous nous arrêtons un peu avant, dans une rue qui paraît agréable. Notre part de pizza (fraîche, délicieuse) avalée, avec la salade qui va avec, nous reprenons la voiture pour aller visiter, entre autres, les parcs de la ville. 

 

A 13h45, nous nous garons dans le quartier The Haight, à côté du Alamo Square Park, très fréquenté pendant la période hippie, et qui offre une belle vue sur la ville en contre bas. Juste à face, se trouvent aussi les Painted Ladies, des maisons victoriennes colorées, souvent photographiées comme symbole de la ville. Elles correspondent en effet à l'image que l'on se fait des maisons de San Francisco. Nous reprenons rapidement la voiture, et allons presque à l'extrémité ouest de la ville, pour rentrer dans le Golden Gate Park (mais situé, contrairement à ce que son nom laisse penser, assez loin du Golden Gate), dont l'extrémité débouche sur l'océan. La parc fait partie de la Golden Gate National Recreation Area, qui regroupe plusieurs parc de la ville (comme le Presidio, Fort Point, Fort Mason, le Lincoln Park ou encore l'île d'Alcatraz). Fondé en 1870, le Golden Gate Park compte 450 hectares, et fait 5km de long sur 1km de large. C'est en quelque sorte le Central Park de SF. Nous nous garons, et en parcourons une partie à pied. Nous passons ainsi à côté de terrains d'entraînement de baseball, du California Academy of Sciences (l'un des dix plus grands musées d'histoire naturelle au monde - comportant un aquarium et un planétarium - que nous n'avons malheureusement pas le temps de visiter), arrivons sur la place principale, face au De Young Museum (renfermant des collections d'art américain mais aussi africain, ou du Pacifique), et rentrons dans le jardin japonais qui le jouxte. C'est soigné, beau, effectivement très fidèle au Japon, avec de petits arbustes, un cours d'eau, des pierres servant de pont, un pont en forme de gros U inversé, un bouddha, une pagode, et un petit jardin de sable. Ce n'est cependant pas aussi propre qu'au pays du soleil levant. Un exemple ? Dans le cours d'eau et le petit étang, des feuilles mortes flottent. Des épines de pins mortes jonchent aussi l'herbe par endroit. Au Japon, tout était absolument nickel. Profitant du fait que notre billet est ré-utilisable toute la journée, nous le reventons à moitié-prix à un couple de français contents de faire une affaire. Nous continuons notre balade en montant un peu sur la droite, pour arriver au Stow Lake, et sa petite île au centre. Nous pourrions faire un tour de barque, mais préférons continuer. Nous remarquons quelques tortues dans l'eau, toutes petites ! Retour à la voiture, en longeant le jardin botanique. Nous passons par l'avenue John Kennedy, qui traverse le parc d'est en ouest. Petit arrêt photo devant le Conservatory of Flowers, la plus vieille serre en bois et en verre des États-Unis, qui abrite une collection de plantes tropicales. De l'extérieur, le bâtiment est assez joli, tout blanc au milieu de fleurs. Ayant vu pas mal de plantes tropicales au cours du voyage, et souvent dans la nature, nous continuons. L'arrêt suivant, sur le chemin, nous permet d'approcher des bisons. Oui. La première fois que nous en voyons. Inattendu à San Francisco, hein ! 7 ou 8 bisons sont en effet installés à quelques mètres de la route, dans une réserve, protégés par une grille. Ils sont assez impressionnants. Nous restons quelques minutes, la voiture garée juste à côté. Nous passons ensuite à côté d'un grand moulin à vent, marquant la fin du parc, face à une grande plage et à l'océan. Nous nous garons de nouveau, et allons faire quelques pas. Le vent nous dissuade cependant de descendre sur la plage. C'est par contre l'endroit et le jour rêvé pour les kitesurfeurs, comme ceux que nous regardons. Au loin, un gros porte-container se déplace doucement, sûrement en direction de la baie. Nous en verrons plusieurs un peu plus tard suivre son chemin et passer sous le Golden Gate, les marins probablement tous regroupés dans la salle de commandement, après leur probable traversée du Pacifique.

 

Il est 15h50, et nous suivons maintenant la côte sur la "Scenic Drive", indiquée sur notre carte. Nous sommes au nord ouest de la ville, et arrivons aux abords du Lincoln Park. Après avoir roulé le long du golf, nous voilà à 16h devant le California Palace of the Legion of Honor. Inspiré du musée de la Légion d'Honneur de Paris, il est dédié aux 3 600 soldats californiens morts pour la France pendant la 1ère guerre mondiale. Allez, on descend de la voiture et rentrons à l'intérieur. L'endroit rappelle assez certains bâtiments parisiens. Souhaitant visiter le musée et l'exposition consacrée aux peintres impressionistes, le vendeur derrière le comptoir est sympa, et nous fait comprendre discrètement qu'en revenant dans trente minutes, l'entrée sera gratuite. Thanks bro. Nous ressortons donc dans la cour, au soleil, où une statue d'un penseur, signée Rodin, est exposée. Bizarre. Nous pensions qu'il était dans le musée Rodin de Paris. Après vérification, il s'agit pourtant bien d'un des moulages officiels. L'originel est simplement d'une taille légèrement inférieure, mais celui-ci est bien signé Rodin. La demi-heure passée, nous pouvons rentrer sans payer, et profiter des lieux pendant 45 minutes, le musée fermant à 17h15. Nous décidons de nous consacrer au rez-de-chaussée, où sont présentées 80 œuvres de Rodin, et des tableaux de Van Gogh, Picasso, Dali, Matisse, Monet (avec les célèbres "Grand canal de Venise" et les "Nymphéas"), Rubens, El Greco, David, Rembrandt, Courbet, Degas, Renoir, Manet, Pissarro, Cézanne, Gauguin. Bref une belle surprise que ce musée. Nous partons à la dernière minute possible, après s'être extasiés devant les lumières de certaines peintures, et avoir tout de même le temps de survoler une salle consacrée à des mobiliers français (nous voyons par exemple un canapé ayant appartenu à Marie-Antoinette) et le sous-sol où sont exposées quelques pièces égyptiennes ou en porcelaine. Nous remettons le contact, en suivant El Camino Del Mar, une route qui traverse un quartier aux belles propriétés, avec de magnifiques vues sur le Golden Gate (bien que souvent partiellement cachées par des arbres), qui apparaît face à nous en arrivant au parc Presidio. Nous faisons une halte à un point de vue, puis à Fort Point (un ancien fort militaire) pour nous retrouver après 15 minutes de marche au pied du célèbre pont rouge. La vue est terrible, surtout en s'approchant de plus en plus, au bord de l'eau, jusqu'à avoir une belle vue d'en dessous, à regarder un paquebot ou des pétroliers passer dessous. C'est la fin de journée. 

 

A 19h10, toujours dans le même parc, mais un peu plus loin en voiture, nous passons devant un cimetière militaire américain, façon mini Verdun, puis allons voir le Palace of Fine Arts, un superbe bâtiment (surtout avec les rayons presque horizontaux du soleil le transperçant et l'illuminant) directement inspiré des ruines romaines, et construit à l'occasion de l'exposition internationale de 1915. Devant se trouve un lac, où quelques cygnes ont élu domicile. C'est aussi ici que les mariés de la ville viennent généralement se faire photographier. Une scène du film Rock a été tournée à une trentaine de mètres du parking. Un édifice vraiment joli. Nous marchons dans les allées, passons sous les voutes, au milieu des piliers sculptés (mais pas très vieux), et en faisons le tour complet en marchant doucement. Nous rentrons alors à la guesthouse, en passant devant un autre fort, le Fort Mason, puis en arrivant devant le Pier 39. En tournant deux fois à droite, nous y sommes. Nous nous garons dans Sansome street, gratuitement, comme les autres fois. La journée fut remplie, et la balade agréable. Ca change quand même les choses d'avoir une voiture. 

 

Tout cela nous a donné faim. A peine rentrés, nous nous connectons sur internet pour chercher l'adresse d'un restaurant japonais dont une "foodie" de San Francisco rencontrée il y a deux mois au Chili nous avait parlé, et nous voilà repartis dans le sud de la ville, chez "Eiji". Là encore, merci la voiture. Il faudra cependant attendre 20 minutes qu'une table se libère. C'est petit, perdu, bon et frais. Il est 21h40 quand nous repartons. Nous nous installons dans la salle commune pour choisir des vidéos. En discutant, la radio allumée, nous réalisons que cela fait 21 jours, soit trois semaines, que nous sommes aux États-Unis. Un bail en fait. Nous n'en avons pas du tout, mais vraiment pas, l'impression. C'est fou ce que ça passe vite. Ca doit être bon signe.

 
 

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Commentaires: 1
  • #1

    La Plume de Rosa (mercredi, 02 octobre 2013 08:44)

    sur