J16 - De Chinatown à City Hall

9h

Comme d'habitude, petit-déjeuner (jus d'orange, bagel, confiture, café, thé, et même oeufs à se faire soi-même si nous souhaitons)

 

12h

Départ de la guesthouse, après avoir passé un peu de temps sur l'ordinateur, dans la salle principale, ou dans notre chambre sur le toit, la porte ouverte pour laisser rentrer le soleil. Direction Chinatown, à cinq ou six blocks d'ici, un tout petit peu plus au Sud et à l'Ouest. Le temps est un peu couvert lorsque nous sortons, du coup, il fait un peu plus frais. Les rues du quartier chinois sont un peu pentues, à une voie en sens unique, et se croisent perpendiculairement sur quatre ou cinq patés de maison environ. Les insignes sont presque toutes écrites en chinois. Et le nom des rues est lui aussi indiqué en chinois, juste en dessous de l'inscription en anglais. Une femme nous arrangue pour que nous allions déjeuner dans le restaurant d'à côté. Un poil plus loin, une autre fait de même. Nous ne nous en souvenions plus, mais oui, c'est vrai que ce genre de choses arrivait souvent en Chine. Des parfums d'Orient s'échappent de quelques boutiques. On trouve de tout. Comestibles, vestimentaires, décoratifs, clinquants...tous les types de produits que l'on trouve en Chine sont ici. Les visages ? Tous de l'Empire du Milieu, sauf les touristes comme nous, qui sortons de l'ordinaire dans le coin. L'architecture change moins en revanche, même si une pagode se trouve là, entre deux facades colorés à deux étages. Le drapeau US peint sur un mur, est néanmoins bien d'ici. Comme dans bien d'autres rues de San Francisco, des fils électriques passent d'immeubles en immeubles, traversent la rue, et gachent clairement le décor, ici ou ailleurs. Etrange. Pas simple par contre de dire lequel entre celui de New-York et d'ici est le plus authentique des quartiers chinois. Après y être allés, celui qui ressemble le plus à la Chine, en tous cas à Pekin, est peut-être celui de SF, qui donne aussi l'impression d'être un peu plus grand, et animé. Maintenant, nous n'avons pas revu celui de NY, et notre regard a sûrement changé. Nous tournons, faisons quelques photos.

 

13h

Nous nous arrêtons déjeuner dans un restaurant bas de gamme, comme beaucoup ici, et là-bas, qui fait le job pour pas très cher. Une sorte de cantine chinoise, avec une grande salle. Lorsque nous ressortons, nous terminons de visiter une ou deux rues, puis en finissons une autre pour sortir du quartier, en passant sous une grande porte d'entrée que la rue traverse, et allons autour d'une place, Union Square, à quelques rues de là. Le quartier est sympa, les rues un peu plus grandes, les boutiques plus classes. Nous passons au magasin Nike, et découvrons les tenues de football américain, aux couleurs de l'équipe de San Francisco. Les casques sont superbes. Nous nous promenons, prenons notre temps, regardons, observons, nous arrêtons dans un grand magasin de disques, croisons des cable-cars. Il y a du monde, c'est vivant, et joli. Nous tombons sur Market Street, afin d'aller voir la Mairie, au bout d'une rue presque piétonne, et après être passés pendant deux blocks dans un coin de la rue un peu moins bien fréquenté, bien que pas dangereux du tout. La mairie rappelle un peu le Congrès américain à Washington, avec cette dimension et cette prestance qui donnent de l'apparence. A l'intérieur, le hall principal s'ouvre sur une haute voute. L'architecture est propre, juste, tirée au cordeau. On aime. Trois mariages ont lieu. Tiens, ici, on est marié sous une coupole à la taille un peu plus humaine, collée à un passage marbré situé en haut de l'escalier. Nous passons à quelques mètres. Pas très intime, et à moitié-privé. Nous faisons le tour de l'étage, redescendons les marches, puis ressortons, pour aller voir le War Memorial Opera House. Dommage que le toit ne soit pas en très bon état, ni très joli. A sa droite, le Symphony Hall est une sorte d'arène circulaire. Clairement, la musique est dans l'air du quartier. C'est dans ces deux endroits que les grands ou presque grands artistes viennent se produire. Nous rentrons donc dans le second pour nous renseigner sur les concerts et représentations du moment. Et là, un regret. Ne pas avoir été là lundi, car John Williams, homme rendu célèbre pour avoir composé les musiques d'Indiana Jones, Star Wars ou E.T., entre autres, était pour la soirée le chef d'orchestre du Philharmonique de San Francisco pour que soient joués en live les thèmes dont il est l'auteur. Quelque chose qui ne s'est produit nulle part depuis 10 ans. Définition du regret, et du grandiose. Mauvaise combinaison pour nous. De telles émotions volant toujours en escadrille, nous apprenons également que le groupe cubain Buena Vista Social Club - mythique pour ceux qui connaissent le documentaire du même nom - jouera dimanche soir dans les lieux. Bien sûr - comment aurait-il pu en être autrement - c'est complet. Rhaa. On regardera du coup pour les autres villes, comme San Diego par exemple. 

 

16h30

En cherchant un magasin de guitare, un peu plus loin (le métro, appelé Bart, pour Bay Area Rapid Transit, n'est pas très développé, nous faisons tout les trajets à pieds... rien de tel pour ressentir une ville), nous tombons sur un autre magasin de musique, faisant le bonheur d'Audrey par la quantité et la richesse des partitions de comédies musicales qu'ils ont. Quelques clarinettes sont en vente, comme des saxophones ou des violons. Nous y restons une bonne demi-heure. Nous marchons ensuite 20 minutes, pour rejoindre un petit vendeur de guitares et d'amplis d'occasion. Très sympa, nous discutons un peu. Les prix de quelques grattes, notamment d'une Fender de 89, comme ceux d'un ou deux petits amplis Marshall, sont vraiment intéressants. Heureusement que les amplis pèsent trop lourd pour être rapportés. Ici, il y a beaucoup plus de guitares d'occasion sur le marché, et les anciens modèles produits entièrement aux USA sont plus communs qu'en Europe. Nous restons du coup un peu de temps, puis partons pour en voir un autre. La plupart des magasins de musique de la ville sont en effet par ici. Et vu l'éloignement par rapport aux autres endroits où nous irons, mieux vaut tout faire pendant que nous y sommes. Malheureusement, l'autre boutique est fermée. Elle n'est ouverte que le samedi, donc demain.

 

18h

Il commence à se faire tard, surtout que nous avons rendez-vous ce soir avec Lorin, l'américaine professeur de neurosciences à Standford rencontrée aux Galapagos. Nous devons la voir vers 19h. Il est donc temps de rentrer. Nous retrouvons Market Street, remontons le trottoir jusqu'à Kearny Street, en passant par différentes ambiances pendant les 12 ou 13 blocks que cela représente, puis tournons à gauche pour retrouver Broadway, juste après avoir traversé l'oblique Columbus Street, au bout de laquelle, pas loin, se trouve le Transamerica Pyramid Building.

 

18h50

Retour au bercail

 

19h10

Lorin est bloquée dans les embouteillages, et nous prévient par mail. Tant mieux, cela nous permet d'avoir un peu plus de temps.

 

19h30

La voilà, klaxonnant un coup alors que nous sommes en bas à l'attendre, en train de discuter avec un français en voyage, lui aussi client de la guesthouse. C'est drôle de la voir dans un environnement différent. Nous discutons tout de suite sans nous arrêter. La nuit vient de tomber. Elle nous amène, si cela nous convient, dans un restaurant végétalien. Mais pas n'importe lequel. Celui qui fait référence dans la ville, mais aussi dans tout le pays, car considéré comme le meilleur végétalien des Etats-Unis. Le Millennium. Sachant que cela doit être recherché (pas question de manger un banal sandwhich ou une salade dont le nom sonne bien), et que Lorin a plutôt l'air d'être une fille de goût et aimant les choses un peu raffinées, nous sommes bien sûr d'accord, et enthousiastes. En voilà une bonne initiative, et une manière appropriée de découvrir la bouffe végétalienne. Elle gare donc sa voiture, dans le quartier animé et vivant de "Tenderloin" (le mot désigne une partie tendre du boeuf, et le quartier s'appelle comme cela à cause des prostituées qui trainent parfois par ici. Nous n'en voyons aucune), et allons attendre à l'entrée du restaurant qu'une table se libère. L'endroit fait un peu penser aux brasseries de luxe, avec le même genre de lumière, et les mêmes conversations animées, à l'emporte-pièce, autour d'une bouteille de vin et de plats assez travaillés d'apparence. La personne à l'accueil n'est étonnament pas très aimable, et est incapable de nous dire quand une table se libèrera, malgré notre insistance afin d'avoir simplement un ordre d'idée. Lorin, qui est une habituée des lieux, s'énerve d'ailleurs un peu, et tout rentre dans l'ordre lorsque la manager s'occupe de nous et nous place. Nous commandons trois cocktails, bien alcoolisés, généreux, et choisissons différentes entrées et plats que nous partagerons ensemble. Les plats fusent, sont bons, subtils, innovants. Une première pour nous, qui découvrons la cuisine végétalienne. On aime, mais ne sommes pas amoureux, et restons des carnivores amateurs de poissons, de chaire tendre et de fromages. Le moment est très sympa, et nous parlons avec Lorin de cuisine, de randonnées, de plongée, ou revenons encore sur les différences entre les californiens du Sud (de LA par exemple), et ceux du Nord (d'ici). Ce que nous avait dit Michael est confirmé, à savoir qu'il y a bien des différences que tout le monde a en tête. Un exemple ? A Los Angeles, c'est le "je" qui est très utilisé. A San Francisco, c'est le "nous". On dira ainsi ici "We are cool", alors que le "I am cool" primera à Los Angeles. Le sud est surtout à propos de plages, de sorties dans des clubs, de fringues, de musique, ou de films. Par ici, c'est surtout de randonnées, de nature et de programmes informatiques, de geek-attitude dont il s'agit. On s'intéresse dans le coin au fait de savoir ce que tu es capable de coder, de programmer (Silicon Valley oblige), ou à ce que tu as fait dans ta vie, alors qu'à 500 km de là, on est plus interessé par qui tu connais, ton réseau, et ton apparence. Très intéressant. L'ambiance étant bonne, Lorin appelle un couple d'amis, qui débarque une demi-heure plus tard. Malgré son look excentrique et un peu "punk", la fille qui arrive a travaillé quelques temps chez Goldman Sachs, et travaille aujourd'hui dans une société informatique, et est très vive d'esprit, sympa, à l'aise. C'est agréable pour ça les Etats-Unis. On vous juge sur ce que vous faites, vos capacités, et on ne regarde pas les gens avec des oeillères, en les mettant dans une case éternellement. Cela libère pas mal de monde, et rend les relations plus détendues, permettant du coup de croiser des personnalités et des profils inattendus et enrichissant. Une vraie ouverture d'esprit et des relations sociales moins tendues, plus spontanées, beaucoup moins méfiantes qu'en France. Ici, on ne vous regarde pas bizarrement si vous parlez à un inconnu. La norme, c'est que les gens se parlent, sans avoir besoin de se connaître, ni d'appartenir à une même classe. Franchement, ça fait du bien. Nous avions ressenti cela en Australie également, même si c'est plus pregnant ici. 

 

22h30

Nous partons tous les cinq du restaurant, pour rejoindre un bar spécialisé dans les cocktails, pas très loin du parking où la voiture est garée. Il n'y a pas beaucoup de monde, mais ce n'est pas grave, car les deux amis de Lorin sont vraiment très sympa. Au bar, à l'étage, mieux vaut ne pas choisir de cocktails, et simplement dire aux barmens ce que vous aimez ou n'aimez pas, afin de les laisser libre de faire ce qu'ils veulent. Le résultat est loin d'être décevant, et les doses d'alcool assez généreuses. La musique sonne, et nous sommes contents de ne pas conduire. Nous partons plus d'une heure après. 

 

Minuit

Lorin nous raccompagne en voiture à la porte de la guesthouse. Dehors, le quartier de North Beach (où aucune plage ne se trouve !) est animé, vendredi soir oblige. Audrey monte dans la chambre pour se mettre au lit, et avancer sur un article, alors que Fred préfère rester dans la salle commune pour discuter avec deux autres français, trois étrangers, et jouer au billard en buvant un dernier verre. Ambiance de guesthouse irremplaçable...

 

2h45

Fred monte se coucher, et la journée se termine.

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Marie (lundi, 30 septembre 2013 21:19)

    Sur la photo n°6, vous pouvez prendre l'ascenseur du bâtiment que l'on voit et monter au dernier étage et en faisant cela le soir vous aurez une superbe vue de SF by night.