J14 - Arrivée à San Francisco

Notre "suite" de la nuit nous a parfaitement convenu, et serions bien restés plus longtemps, mais le réveil nous rappelle à l'ordre à 8h20. Nous devons être ce soir à San Francisco, aimerions arriver dans l'après-midi, et comptons nous arrêter dans l'outlet à 90km sud de SF, sur la route, auparavant. Nous prenons notre petit déjeuner sous le soleil au bord de la petite piscine de l'hôtel. La journée commence bien, et il fait déjà chaud. 

 

Départ à 10h. Nous hésitons à revenir en arrière pour voir la portion de route d'hier soir de jour, mais préférons finalement avancer pour arriver plus tôt à San Francisco. Nous prenons au début l'autoroute, sans vraiment l'avoir cherchée. Sur la gauche, une voie rapide et peu fréquentée est souvent réservée à des abonnés (un peu comme avec les télépéages), ou aux voitures transportant au moins deux passagers, à des heures spéciales, indiquées sur un panneau. Nous n'osons pas la prendre. De toutes façons, la circulation est faible, et ça roule bien. A peine 10 minutes après être partis, du brouillard et des nuages envahissent les environs, et bouchent la vue. Sans bien comprendre d'où cela vient, tout devient gris, et il fait froid. Espérons que cela ne dure pas. Nous roulons, dans un paysage à moitié urbain, à moitié naturel. A un moment, nous traversons une ville, Gilroy, capitale de l'ail. Pourquoi pas. Et à 11h10, nous voilà arrivés à l'outlet que nous avions indiqué sur notre carte, près de Milpitas. Le soleil a refait surface. Ici, toutes les boutiques sont en intérieur, et les magasins se jouxtent dans une galerie marchande. C'est un peu moins sympa que les deux autres que nous avons visités, mais les réductions sont toujours incroyables. Nous y restons tout de même plus de trois heures, avec un déjeuner rapide pris au centre du mall, dans la food-court.

 

A 15h, le soleil nous chauffe la tête lors de nos derniers kilomètres vers Frisco. Trente minutes après, nous arrivons dans la banlieue, et à 16km de l'arrivée, nous sommes bloqués dans les bouchons. Plaisir des grandes villes. Nous passons près de l'aéroport, où il faudra revenir demain à 8h30 pour rendre la voiture, arrivons sur une route à 10 voies, et à 16h15, les buildings du centre ville apparaissent devant nous. Ayant encore la voiture quelques heures, nous décidons d'aller plus au nord pour passer sur le célèbre Golden Gate Bridge, à 10km de l'endroit où nous sommes, toujours sur l'autoroute. Nous verrons pour la guesthouse de ce soir un peu plus tard. Nous ne savons en effet pas encore où dormir tout-à-l'heure, mais tant pis, il vaut mieux profiter du soleil et de la voiture pour passer de suite sur le pont. A coup sûr, s'occuper de la guesthouse maintenant, c'est perdre deux heures. Et puis c'est trop tentant. Après un tournant, le voilà. La structure d'un de ses piliers apparaît au fond, puis se rapproche de plus en plus. Il est énorme. Nouvelle claque visuelle. Nous le traversons, en regardant en l'air, filmant, prenant des photos, et en faisant attention quand même à la route, même si l'allure générale du flow est faible. Au bout, après avoir ressentie une sensation spéciale en étant sur ce pont mythique, un point de vue est aménagé. C'est là que nous réalisons que nous sommes bien à San Francisco. La vue sur la ville est superbe. La tour la plus connue de San Francisco, la Transamerica Pyramid, se distingue aisément. Un hélicoptère passe sous le pont, pour le fun. La célèbre prison d'Alcatraz est aussi bien visible, au milieu de la baie. La construction du Golden Gate a commencé en 1933. Le pont fut ouvert au trafic en 1937, et mesure environ 2km. Les tours sont hautes de 227m, s'enfoncent sous l'eau de 33m, et l'édifice pèse 83000 tonnes (8 tours Eiffel). Les 6 voies de circulation occupent seulement 20m de large. Après les séances photos qui s'imposent, et malgré le fait que le pont ne présente pas son meilleur profil vu d'ici, nous repartons, et faisons demi-tour pour retourner vers la ville. Juste avant de remonter sur le pont, nous bifurquons au dernier moment pour suivre un panneau indiquant la présence de points de vue, apparemment en hauteur vu le dénivelé de la route à suivre. En fait, après un kilomètre sur une route sinueuse, nous tombons sur un lookout donnant de l'autre côté du pont, permettant de le voir un peu plus de profil. La vue est superbe, parfaite. Celle que l'on souhaite avoir quand on découvre le Golden Gate. Heureusement que nous avons vu ce panneau, car nous aurions vraiment louper quelque chose. La ville, dans la continuité du regard, est en arrière-plan. Après un autre arrêt sur le deuxième point de vue, un peu plus proche, nous retournons pour de bon de l'autre côté, et reprenons le pont, avec autant d'émotions. Dans ce sens, en allant vers San Francisco, un péage de 6$ est obligatoire, et à payer sur internet (un appareil photographie votre plaque, comme en Australie, évitant de devoir s'arrêter et de ralentir le traffic). Nous passons alors par la ville, pour la découvrir, rouler, regarder, "cruiser", et quand même regarder où nous pourrions dormir ce soir et ceux d'après. Les rues sont pentues, très pentues, exactement comme dans les films. C'est juste un peu plus penché que ce que nous pensions, et que toutes les routes que nous avons empruntées, mis à part peut-être l'endroit où nous étions resté coincé avec le 4x4 en Australie. S'avancer et sentir la voiture partir en avant, et votre ceinture vous retenir, est impressionant, tout comme lorsque nous sommes en sens inverse, le corps poussé vers l'arrière et collé sur le dossier du siège. Un peu comme dans les grands huits pour monter au sommet. Génial. Merci au passage la boîte automatique, qui facilite la vie et permet d'éviter les démarrages en côte les plus pénibles quil puissent exister. Les petites maisons ont aussi cette allure typique de la ville, colorées, en bois. Dire que nous sommes à San Francisco. Pour atteindre le centre, nous passons par Lombard Street, qui traverse la ville d'ouest en est, et arrivons après de nombreuses montées et descentes (avec un stop à chaque croisement), sur le fameux lacet à sens unique, pas très large, qui descend en faisant des tournant à presque 180 degrés, sur une pente à 16%, en passant à ras des maisons, zigzagant entre le terre-plein fleuri, avec au bout, fuyant au loin, une longue rue qui s'enfuit tout droit. Cette portion de Lombard Street est apparue dans de nombreux films, et se descend bien sûr au ralenti. Découvrir San Francisco, c'est aussi évidemment découvrir les "cable cars", ces fameux wagons sillonant la ville et servant de tranport public. Notre première sensation ici est bonne. La ville a l'air très sympa, agréable, très américaine, un peu européenne, et donc très différente de Los Angeles. Les rues sont un peu plus petites, toutes proportions gardées avec celles d'Europe, et nous fait penser un peu à New-York, en moins grand, alors que ce n'était pas du tous le cas de LA. Nous sommes contents de découvrir quelque chose de différent, et pourtant toujours très californien. Peu après, nous arrivons dans le quartier de Russian Hill, qui, comme son nom l'indique, est une vrai montagne russe. Ca monte et ça descend, parfois de 25% (30 degrés d'inclinaison environ, soit comme une piste rouge). Nous passons a côté de "Grace Cathedral", dont les deux tours ressemblent à Notre Dame de Paris. Nous tournons ensuite dans Financial District pour apercevoir et être aux pieds des tours, dont la fameuse Transamerica Pyramid, puis nous prenons la route qui longe la baie, à côté de palmiers, alors que le soleil commence à descendre.

 

Cette ballade nous donne un avant goût de ce que nous allons voir plus en détails les 5 prochains jours. Mais il est temps à ce moment de trouver un endroit pour dormir. Nous prenons Broadway, et arrivons devant une guesthouse dont nous avions entendu parler, en sachant qu'aucune chambre ni dortoir ne sont disponibles ce soir. Nous décidons quand même d'aller voir, puisque nous sommes devant. Fred se gare comme il peut juste devant, dans ce quartier, North Beach, rempli de bars, de restaurants italiens et de strip clubs. Audrey va voir pour poser quelques questions, et revient 15 minutes plus tard. Bonne nouvelle, les types à l'accueil sont d'accord pour libérer une chambre isolée, située sur le toit, généralement fermée, n'ayant même pas de numéro. C'est LA bonne nouvelle, car cela nous fait gagner un temps fou, et en plus, la guesthouse Green Tortoise est très bien classée et à l'air très sympa.  Audrey la visite, et après avoir décidé ensemble, nous la prenons, même si Fred ne l'a pas vue. Trop content d'éviter une galère, nous saisissons l'opportunité. La guesthouse est grande. Bizarre de revenir dans ces atmosphères, après avoir séjourné dans des appartements et auparavant dans une cabine de bateau. Profitons de cette ambiance, car nous ne l'aurons plus dans quelques temps. Une grande salle "de bal", au plafond sculpté, fait office de salon/restaurant, avec bien sûr une cuisine commune, dans le fond, de l'autre côté d'une petite scène avec quelques instruments posés dessus (piano, guitares, djidjeriboo...nous écrirons cet article dans quelques jours, au son d'un groupe de voyageurs jouant live). Cela promet de bonnes soirées, même si la guesthouse est très grande (deux étages avec une trentaine de chambres à chaque fois). Quelle aubaine de trouver de la place ici, car nous sommes près du centre, et le prix  - bien que plus élevé que d'habitude - n'a rien a voir avec ceux des autres hôtels vus sur internet, qui étaient au minimum à 200$ la nuit. Nous sortons nos affaires de la voiture (il y en a trop, comment va-t-on faire en plus de celles laissées chez Clémence ?), pour les laisser dans l'entrée, et partons à la recherche d'une place de parking gratuite pour la nuit. Le réceptionniste, très sympa, nous donne le nom des rues à proximité où chercher. Nous mettons un quart d'heure à trouver (cela a été assez rapide, en sillonant les rues pentues tout autour. Encore une fois, c'est impressionant d'être aussi penchés), et revenons. Fred, en montant les bagages, découvre donc la chambre. En fait, il faut passer deux portes dérobées, au deuxième, pour tomber sur le toit de l'immeuble. Ce sera en fait notre terrasse, car notre chambre est là, telle une petite maison, face au Financial district. La classe ! Surpuissant, et improbable.

 

Une petite douche, et nous partons à 21h pour dîner. Il y avait bien une soirée avec dîner mexicain gratuit dans la salle commune de la guesthouse ce soir, mais nous préférons sortir pour découvrir les alentours. C'est très vivant, animé, avec pas mal de club, de boîtes, et de cafés. Parfois, une odeur de marijuana flotte dans l'air. Nous sommes bien à San Francisco, la ville des hippies, libérale, libérée, artistique, intellectuelle, créatrice de tendances, innovatrice, connectée, geek. Nous comprenons, en voyant les restaurants, que nous sommes dans Little Italy. Nous nous installons dans un, specialisé dans l'ail, et passons une agréable soirée. Nous rentrons vers 23h, travaillons sur le blog (où nous avons beaucoup de retard) et nous endormons vers 2h du matin.

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    CHRISTIANE (mercredi, 25 septembre 2013 11:22)

    c est une maison bleue adossée a la colline
    on y vient a pied on ne frappe pas
    ceux qui vivent là ont perdu la clé...........
    chanson culte de mes années soixantes définitivement liée a st francisco!!
    cherchez la! il parait qu elle existe toujours!!!

  • #2

    Patrick (jeudi, 26 septembre 2013 14:29)

    La traversée du Golden Gate est comparable en plus grandiose à celle du viaduc de Millau.
    Une pensée pour les ouvriers qui entretiennent les piliers!!!!!