J10 - Venice Beach et Santa Monica

Le nouveau canapé a été très confortable et nous avons bien dormi. Bon signe pour les prochaines nuits. C'est donc avec la patate que nous partons vers 9h, après avoir acheté au coin de la rue un jus frais mangue-coco, et un brownie, en guise de petit-déjeuner, que nous mangeons dans la voiture, en roulant. Ce matin, nous partons 80 kilomètres au nord-est, pour se rendre chez "Westcoast customs", un paradis pour les passionnés de voiture et de tuning. Pour ceux qui connaissent l'emission de télévision "Pimp my ride", ce sont tout simplement eux qui s'occupent des voitures qui leur sont remises. Et avant cette médiatisation planétaire, leur réputation venait du travail effectué sur les voitures de rappeurs, customisées sur demande pour le besoin de clips américains par exemple. Un crénau particulier, qui peut sembler extravagant, que l'on peut prendre de haut, mais en fait un énorme travail effectué sur les voitures, souvent complètement repeintes, intérieurs refaits et cousus à la main, et ajouts de gadgets en tout genre, le plus souvent improbables, comme en installant un mini-jacuzzi à l'arrière d'un 4x4 par exemple. A tel point que MTV s'est intéressé à eux pour en faire une émission, qui a cartonnée dès la première saison. Ces types ont des mains en or, au delà de leur style et de leurs clients, et font du sur-mesure. De la préparation de luxe en quelque sorte. C'est aussi un exemple de croisement d'influences diverses, urbaines, au carrefour de différentes tendances. En France, personne ne croirait à une emission de ce style, et à utiliser ce sujet pour en faire quelque chose qu'aujourd'hui tous les jeunes connaissent. Ici, ils l'ont fait. Une belle illustration de l'ouverture d'esprit des américains, qui ne regardent généralement pas les choses avec des oeillères, sans arrogance, et se demandent comment ils peuvent utiliser cela plutôt que de le négliger et de partir perdant. Et en plus ils savent faire, c'est "entertaining" (divertissant) comme ils disent. Bref, c'est unique, c'est en Californie, et cela faisait partie de la liste "choses aypiques" à faire de Fred. Impossible en effet d'être si proche et de ne pas aller voir de plus près.

 

Après une grosse heure de route, en suivant les instructions du GPS, et en changeant deux fois d'autoroute, nous arrivons vers 11h, après avoir un peu tourné dans la ville de Corona, à cause d'une exposition de voitures anciennes dans la rue principale. Nous bifurquons sur la gauche pour rentrer dans une zone de bureaux, et tombons après quelques virages sur un parking remplies de voitures. Un panneau au dessus d'un bâtiment semblable aux autres, clair, indique 'Westcoast Customs" et confirme que nous sommes au bon endroit. La boutique n'étant pas encore ouverte, nous faisons un tour du parking pour observer les voitures. Elles sont repeintes, retapissées, et quelques modifications ont été apportées, mais ce n'est pas aussi hallucinant que dans l'émission. Certaines ont les vitres ouvertes, permettant de regarder à l'intérieur. Il doit y avoir 8 ou 9 voitures, aux couleurs vives, et dont une ou deux assez particulières. Au fond du parking extérieur, une vieille cadillac en très, mais vraiment très mauvais état, attend d'être prise en charge par ces messieurs. Elle brillera et sera unique lorsqu'elle ressortira des ateliers, à n'en pas douter. Puis nous rentrons dans le bâtiment aux couleurs bleutées, dont l'emission télé à repris le thème. Les logos de partenaires étrangers sont affichés, reprenant le même concept dans d'autres pays, comme au Japon (où nous sommes certains, les connaissant un peu mieux maintenant, qu'ils doivent adorer). La porte est complètement graffée, et une fois franchie, donne l'impression d'entrer dans un garage. Sur la droite se trouve une boutique de souvenirs, et dans le fond, un couloir décoré d'affiches reprenant des articles de presse, bourré de photos promotionnelles. Dans ce couloir, le mur opposé est vitré, et permet d'avoir une vue directe sur l'intérieur du garage, avec les mécaniciens à l'oeuvre. Une voiture n'a d'ailleurs plus que sa carcasse, est repeinte avec des flammes vertes (en dégradé) sur fond noir à l'avant et sur le côté, et complètement vide à l'intérieur, laissant la place pour l'inspiration plus ou moins farfelue du client concerné ou des sept ou huit mécaniciens hautement spécialisés, chacun dans leur domaine. Une porte dans le couloir donne sur une salle de réunion, celle que l'on voit souvent dans l'émission. Dans un aquarium, quelques petits requins tournent en cercle. Nous restons une bonne heure, puis refaisons la route en sens inverse, pour aller cette fois complètement de l'autre côté, sur la côte, à Venice Beach, 88km à l'ouest d'ici. Nous roulons pendant une grosse heure, toujours en changeant d'autoroute, en empruntant les échangeurs à 5 voies, en croisant régulièrement de grosses Harley Davidson rutilantes, dont certaines ont un guidon bien long, très haut, les mains du motard posées au dessus de sa tête. Cela a du style. Aucun doute, nous sommes biens aux States. 

 

Le soleil n'a pas arrêté de taper depuis ce matin, jusqu'au moment où nous nous garons sur un parking de Venice Beach, après avoir tourné un peu, et être passés devant un bâtiment souvent photographié, à cause de la sculpture (une ballerine à la tête de clown) qui orne la devanture, dont le livre sur l'histoire de la ville emprunté à Clémence parle. Nous qui pensions peut-être nous baigner, voire louer une planche et surfer un peu. C'est rapé. Le ciel est maintenant tout couvert, sans bien comprendre pourquoi. Pas de chance, pour la fois où nous sommes là, sur l'une des plages les plus connues de la ville. Ce n'est pas si grave, car nous pourrons toujours revenir plus tard, même si nous aurions préféré avoir un grand soleil pour nos premiers bas en bord de mer. Le nom de Venice Beach vient du fait que quelques canaux traversent la ville, avec auparavant des gondoliers allant et venant. Une référence directe à Venise donc. Nous marchons sur le front de mer, très animé, et très fréquenté, que ce soit par des touristes, par des artistes (prétendus ou réels), ou par des sportifs. Des magasins de souvenirs sont disposés tout du long, tout comme des stands d'artistes locaux, plus ou moins originaux, ou encore des "Green doctors", vendant de la marijuana sur prescription médicale, qu'ils sont autorisés à fournir pour une simple migraine, qu'elle soit réelle ou imaginaire. La Californie est en effet un Etat où la marijuana est autorisée pour un usage médical. Des personnages loufoques côtoient des joueurs de basket s'entraînant sur les terrains en bitume entourés de palmiers et à quelques pas de la plage. Dans les années 60, Venice Beach était le lieu de rassemblement des hippies, et l'endroit a conservé son atmosphère et sa réputation. Jim Morisson et les Doors vécurent ici par exemple. Nous sommes donc plongés au milieu d'un ensemble multiculturel étrange, vivant, où tout se mêle, et où chacun y trouve son compte. L'ensemble fait très californien, avec comme décor la plage, la grande étendue de sable, des maisons au style tordu, ou encore des machines de musculation en plein air à disposition. C'est d'ailleurs ici, et non à Malibu (beaucoup plus petit) que la série avec Pamela Anderson a été tournée, tout comme la série plus récente Californication. Nous marchons les yeux grands ouverts sur Venice Boardwalk, cette promenade longeant la plage, et mourrons de faim. Nous passons à côté de plusieurs foodtrucks, mais continuons pour trouver un endroit plus sympa, et nous arrêtons à une terrasse. Il est 14h30. Une fois le ventre rempli, nous continuons notre promenade, allons presque jusqu'au bout, passons à côté de maisons toutes différentes, puis revenons sur nos pas, en marchant cette fois dans le sable, en passant à côté des postes de surveillance "lifeguard". Apparemment, il semble que les sauveteurs ne soient pas si différents de ceux des séries, à un croire ce que nous voyons. On en connait quelques-unes qui, dans ces conditions, simulerait bien un début de noyade. Les nuages sont partis, et le soleil brille de nouveau. Le  quartier prend plus de couleurs, et offre son vrai visage. Nous avons devant nous l'image type de la plage californienne, et de la vie qui va autour. Nous retrouvons les terrains de basket de tout-à-l'heure, ou des locaux s'affrontent, et nous arrêtons devant un skate park, à regarder des adolescents doués rouler sur leur planche et prendre les courbes du parc conçu pour eux, ou effectuer de jolis sauts, à l'ombre d'un palmier. Des hélicoptères passent régulièrement, et tracent vers le nord ou le sud, assez bas. Nous passons aussi à côté de "muscle beach", une salle de gym légendaire, en plein air, où depuis les années 50, les bodybuilders viennent ici montrer leurs muscles. L'ambiance est particulière, et agréable, difficile à décrire. Nous marchons encore un peu, puis quittons le bord de mer, à pied, pour nous rendre à une demi-douzaine de blocks, chez Gold's Gym. C'est en effet dans cette salle de musculation fondée en 1965 qu'Arnold Schwartzenegger s'entraînait à l'époque, juste avant de devenir Mister Univers. A l'intérieur, d'anciennes photos de lui sont accrochées au mur. Après avoir fait un tour, et avoir été impressionné par l'histoire du lieu autant que par quelques types sortant de l'entrainement, nous allons chercher la voiture, et décidons de faire un détour avant de rejoindre Santa Monica, pas très loin, pour aller voir ce que vaut le rassemblement de Harley Davidson dont des affiches dans les rues parlent. Nous arrivons un peu tard, mais voyons quand même de beaux engins rouler ou s'arrêter aux feux rouges des rues adjacentes, et passons par le parking extérieur pour en voir d'autres de plus près.

 

Santa Monica est à côté, et nous arrivons une dizaine de minutes plus tard. Depuis la voiture, c'est très sympa, et le cabriolet permet d'en profiter pleinement. C'est quand même autre chose sans toit. Une grande rue borde la mer, en la surplombant. C'est Ocean Drive. Comme souvent, de grands palmiers sont plantés tout du long. Sur le trottoir en face, des restaurants qui font envie se succèdent, et les rues derrière sont animées, propres, à taille humaine, et lumineuses. En cherchant un endroit pour se garer gratuitement, nous passons à côté de Santa Monica Place, où nous irons tout-à-l'heure, et où une scène de Terminator 2 a été tournée. En contrebas d'Ocean Drive se trouve une voie rapide remontant la côte jusqu'à Malibu, et, sur la gauche en regardant la mer, un petit parc d'atractions est situé à côté d'un grand ponton apparemment fréquenté. Nous laissons la voiture, puis marchons jusque là, sur le trottoir d'Ocean Drive, long de 3,2km. L'espace vert et le chemin dédié aux piétons, qui rappelle un peu la croisette à Cannes, s'appelle "Palisade Park". La lumière est belle, commence à diminuer, et nous observons le soleil se coucher lorsque nous arrivons au bout de la rue, et tournons pour rejoindre l'eau et être sur le large ponton. Tiens, un panneau indique que la route 66, qui relie Chicago à Los Angeles, se termine ici. Le parc d'attraction est maintenant juste à côté. Nous passons au milieu. La comédie musicale Funny girl, Forrest Gumps, les séries Drôles de Dames ou Le Prince de Bel Air ont été tournées par ici, à Santa Monica, et le "pier" sur lequel nous nous promenons y apparaît à chaque fois. La nuit est tombée, et nous avons juste le temps de revenir à la voiture, pourtant à 20 minutes d'ici, pour prendre un pull ou nous changer, avant de retrouver Sissi et Alex, qui sont venus nous retrouver. Nous aimons beaucoup cet endroit de Los Angeles, très agréable, et qui rappelle un peu l'Australie. C'est vraiment très sympa, vivant, joli, et un peu classe, "upscale" comme on dit en anglais. Nos deux amis nous amènent dans une rue piétonne très fréquentée, où beaucoup de monde se promène, au milieu de petits groupes de musique, d'artistes de rues, ou des magasins encore tous ouverts. Les restaurants sont nombreux, et après avoir regardé un végétarien (Sissi préfère), nous allons finalement nous poser sur une terrasse d'un italien aperçu un peu plus tôt, afin de profiter de l'animation de la rue. Le moment est très sympa, le service top, le vin correct, et nous passons une soirée très agréable tous les quatre, d'autant qu'Alex se fait plaisir en prenant comme Fred une bonne viande et du vin, pendant qu'il nous raconte certains détails liés à son métier, sa formation, ou que nous discutons de bonne chaire et de notre passion commune pour les bonnes choses. Nous partons vers minuit, au moment où le restaurant ferme. Alex rentre avec Fred en voiture, entre hommes, afin de profiter un peu de la voiture sur la freeway, et ils retrouvent les filles à l'appartement peu de temps après. Nous discutons, faisons quelques recherches de documentaires culinaires sur Internet (Alex ne connaissait pas Mondovino), leur montrons des vidéos de notre voyage, passons un peu de temps sur le blog, puis nous couchons...vers 3h30 du matin.

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    CHRISTIANE (samedi, 21 septembre 2013 11:46)

    je connais un petit garçon qui aimerait bien être avec son tonton et sa tata pour voir les autos
    les motos et les pistes de rolling!!!!!!!

  • #2

    Jm - couz (mardi, 24 septembre 2013 11:13)

    c'est pas juste ! trop envie de refaire ça avec toi ! achète une maison la bas non ?