J9 - Magic turtles

Moment fort de la journée : rester 30 minutes dans 1,5 mètre d'eau à observer des tortues mener leur vie

 

Lever toujours aussi matinal aujourd'hui, et petit déjeuner à 7h du matin, le bateau légèrement ballotant au gré du mouvement de l'eau, tout proche de la plage nord de l'île de Floreana, celle juste au sud de Santa Cruz. Sur le pont arrière, une fois le jus de fruit, les toasts et le café avalés, l'équipage s'affaire, descend les deux zodiacs, s'occupe du bateau, se coordonne... ambiance de vie quotidienne sur un navire, avec tous ces petits détails qui colorent l'atmosphère, et changent la vie, pour créer une ambiance spécifique, dont l'odeur est celle des vacances de bord de mer, et d'îles éloignées. C'est bon, et cela fait se sentir bien. A 8h05, nous sommes en route, à faible allure, au raz des flots, pour ladite plage. Et dire que dans deux jours, nous serons à Los Angeles. Clairement, nous n'avons pas du tout l'impression que nous allons bientôt être dans un endroit différent. Nous vivons l'instant présent, et la Californie nous semble très loin.

 

Après avoir rapidement mis ses pieds dans l'eau en descendant de l'embarcation, nous nous retrouvons sur une plage de sable foncé, déserte. Nous ne restons pas, et suivons un chemin s'éloignant du bord, pour arriver dans les cinq minutes sur un espace dégagé, donnant sur un lac, bien plus rempli à la saison des pluies, aux bords craquelés mais pas durs (un peu comme la terre de la Vallée de la Lune, à San Pedro, au Chili, faite de glaise), où quelques flamencos, très roses, sont là, à bonne distance. Nous les regardons quelques instants, écoutons les explications d'Enrique, observons la terre et la végétation, puis revenons sur nos pas, et bifurquons à droite pour rejoindre un point de vue en hauteur donnant sur la lagune. Tiens, sur le chemin, nous croisons Bernard. Il a grossi, clairement. Il ne nous reconnait pas - l'ingrat - et s'éloigne avant d'avoir pu faire une photo ensemble. Floreana est pratiquement déserte : seules 110 personnes vivent ici, et les tortues terrestres sont extinctes. C'est en 1832 que les premiers équatoriens ont colonisé l'endroit, soit trois ans avant l'arrivée de Darwin, qui a été autorisé à rester 3 semaines, et a donc été le premier touriste du coin. En continuant, nous arrivons sur une nouvelle plage, dont le sable est bien plus clair et fin. On dirait presque de la farine. Sur un des côtés, face à l'eau, des creux sont formés dans le sable : ce sont des emplacements de tortues marines. Il est d'ailleurs interdit de s'en approcher. Une longue trace transversale indique un peu plus loin le parcours d'une d'entre elles, qui a souhaité rejoindre la mer (elles attendent en effet la marée haute pour rejoindre le sable, et économiser leurs efforts). Nous marchons les pieds dans l'eau jusqu'au bout, c'est-à-dire pas très loin, au milieu de quelques raies, et de crabes toujours aussi rouges. Dans l'eau, la masse sombre se déplaçant tranquillement est celle d'une tortue. Au loin, en face, deux îles émergent, dont l'une est peuplée d'otaries (l'autre à une forme de chapeau chinois, en triangle). Nous profitons de notre dernière véritable journée, du paysage, du fait d'être là, et retournons sur la première plage. Il est 9h25, et nous attendons le zodiac. Nous discutons un peu avec Enrique, qui nous informe qu'il n'y a pas d'universités dans l'archipel, et que les jeunes, s'ils souhaitent y aller, doivent partir sur le territoire, à Guayaquil ou à Quito.


Après une brève pause au bateau, nous repartons, cette fois-ci pour rejoindre une petite pointe volcanique à tribord, afin d'en faire le tour en nageant, masque et tuba sur la tête. Il paraît que l'endoit est sympa pour le snorkeling. Le rocher fait 40m de diamètre, avec un bassin central. Sous l'eau, le fond est à 4m, voire 5. La visibilité est correcte, sans plus, et il n'y a pas grand chose à voir. Manque de pot. Après avoir parcouru la moitié de la circonférence, certains remontent sur le zodiac. Michael et Fred, en passionés, continuent, rentrent dans le bassin central, puis terminent le cercle. Il y a un peu de courant, mais malgré cela, nous arrivons à "spotter" trois requins, au fond, proches d'une cavité. Il n'est pas simple de rester sur place, car le courant nous éloigne de l'endroit. Les coups de palmes sont du coup plus appuyés que d'habitude. Nous cherchons encore d'autres choses, mais rien, nada, que dalle. Ah si, un poisson perroquet, et quelques étoiles de mer. Maigre. Cela fait 1h que nous sommes dans l'eau, et nous décidons de rentrer, vers 11h15. A bord, le capitaine met les moteurs en marche, pour aller doucement vers une autre partie de l'île. Nous déjeunons à 11h30, prenons quelques photos de nos assiettes pour le blog, nous reposons, puis débarquons vers 13h au "post office". Une poste à cet endroit ? Oui, mais une poste spéciale. Ici, pas de bureau, de guichet, ou de fonctionnaires en grève. Quelque chose de beaucoup plus simple, et de bien plus social, mis en place en 1793, par les marins. Un tonneau servant de boîte aux lettres, où chaque visiteur dépose sa carte postale, en espèrant qu'une âme charitable habitant à côté de l'adresse indiquée veuille bien la prendre et l'apporter à bon port. Oui, cela peut prendre des lustres. Oui votre carte pourrait bien ne jamais arriver. Mais quel plaisir de prendre le paquet se trouvant dans le tonneau, et de se le répartir, chacun regardant s'il est concerné par l'une d'entre elle. Tiens, en voilà une pour Courbevoie, déposée il y a 3 jours. Le destinataire pourrait bien avoir une surprise dans quelques mois, car nous l'embarquons. Nous prenons un bout de papier et en écrivons du coup une pour nous, afin de voir s'il arrivera un jour. Ce serait drôle. Après ce moment surprenant et rigolo, nous revenons sur la plage, pour buller, ou remettre les masques et tubas, afin d'aller observer les fonds côté droit, car l'endroit est approprié. C'est sans vraiment y croire que nous y allons, avec Ryan et Michael. Mais la chance nous sourit, car après quelques minutes, nous croisons une grosse tortue, dans une eau assez claire et peu profonde. Nous restons à l'observer, tranquillement. Cela marque le début d'un véritable festival, et d'un grand moment du voyage. Car au delà de la placidité de l'animal, du fait de pouvoir la regarder manger, aller et venir, ce sont deux, puis trois autres tortues qui trainent dans les environs, à faire de même, un peu plus loin, en continuant. Nous sommes tous les trois excités, et nageons à côté, en suivons une, nous immobilisons lorsqu'elle s'arrête pour brouter les algues du fond, ou tentons même, en vain, au bout d'un moment, de la nourrir. La tortue en question est très grande. Sa carapace fait facilement la taille de vos bras joints. Moment tout simplement magique que de pouvoir rester là, à côté d'une ou deux autres, aussi longtemps que nous le souhaitons, avec Audrey et Lany qui nous ont rejoints après leur avoir fait signe de venir. Chance d'être témoin d'un spectacle naturel rare, dont rêve bien des plongeurs. A portée de main, nous pouvons regarder ces êtres centenaires dans les yeux, ou nager en les surplombant légèrement pour presque "voler" avec eux à faible vitesse. Fantastique privilège. Deux pingouins font leur apparition, sous l'eau, avant de partir presque aussi vite. Un grand moment. Nous parlions hier du plaisir de pouvoir intéragir avec la nature, avec l'otarie curieuse : nous retrouvons 24 heures après un moment tout aussi rare et sublime. Encore merci la caméra waterproof, qui permet d'enregistrer parmi les plus belles images du voyage. Nous ne sommes pas sûrs à ce moment d'avoir véritablement les deux pieds sur terre (petit clin d'oeil à Bertrand...). Sur la plage, en sortant de l'eau, 3 ou 4 fous à pattes bleues plongent les uns après les autres autour d'Audrey, pour attraper en piqué des poissons, dans un bref ballet un peu impressionnant, et surprenant. Les autres rigolent en disant qu'elle se fait attaquer. Au même moment, elle a juste à côté d'elle un pingouin, et trois autres juste avant qu'ils n'aillent sous l'eau et se mettent à nager, à la manière d'un oiseau qui vole. Nous repensons aux premiers que nous avions vus en Australie, avec Trévor.

 

L'après-midi est en partie entammé, puisqu'il est 15h, quand nous prenons notre douche pour nous rincer, après un chocolat chaud disponible sur la table à notre arrivée. Audrey s'occupe alors de préparer les sacs, et Fred d'un article. Nous partons en direction de Santa Cruz, pour revenir à notre point de départ, afin d'y être en début de soirée. Nous passons l'après-midi sur le bateau, choisissons des photos, partageons celles prises tout-à-l'heure avec d'autres passagers, et discutons avec les autres de la question du pourboire à laisser. Un cocktail de départ prend place à 18h45, et nous dînons dans la foulée. Nous retrouvons au bout d'une heure l'île principale des Galapagos. Audrey va faire un tour à terre et en ville avec les autres filles et quelques membres de l'équipage vers 21h, et revient un peu plus d'une heure après. Cela fait bizarre de revenir ici, dans cette ville où le séjour a commencé. Nous ne tardons pas, car demain, le petit-déjeuner est à 6h, et nous devrons laisser le bateau vers 7h30. Ce seront les derniers moments sur cet archipel mythique.

 

 

Commentaires: 2 (Discussion fermée)
  • #1

    CHRISTIANE (dimanche, 08 septembre 2013 10:00)

    fantastique!le choc va être rude en rentrant!!! j éspère que tu as salué bernard pour nous tous!!!

  • #2

    Cathy (dimanche, 08 septembre 2013 14:26)

    Wahou quel pays de dingue! Que d'aventures et de rencontres animales incroyables! Et sinon ça à été le mal de mer sur le bateau? QuEn je pense que vous allez vous retrouver dans une ville comme L.A ensuite! Sûr que ça va pas être la même!.. Bisous de nous trois.