J2 - Santa Cruz, Galapagos

Km 90 768

Moment fort de la journée : voir des iguanes et une otarie posés sur un ponton à côté duquel nous passons en marchant

 

Allez, c'est le grand départ aujourd'hui. Nous quittons le continent pour rejoindre les îles Galapagos, mythiques, réputées, préservées, exceptionnelles. Nous verrons bien. Pour l'instant, nous prenons notre petit-déjeuner, et quittons la guesthouse en taxi pour l'aéroport, pas très loin. Le temps est couvert, mais il fait chaud. A 9h30, avant d'enregistrer, nos bagages sont contrôlés hygiéniquement. L'étape est obligatoire pour tout les passagers allant là-bas. Un peu comme lors de notre arrivée en Nouvelle-Zélande. Sauf que là, c'est au départ. Vous ne pouvez par exemple pas partir avec une pomme dans votre sac, au cas où un pépin tomberait sur une des îles et modifierait l'écosystème. On imagine l'enfer pour ceux qui souhaitent se rendre là-bas avec leur chien (et il y en a !). Le contrôle, non choisi, coûte 10 dollars par personne. Apparemment, le début d'une longue série de choses à payer. La destination est l'une des plus chères au monde, et clairement de notre voyage. Mais bon, c'est unique. Le prix de l'exclusivité. Nous enregistrons les bagages, puis montons dans l'avion, et trouvons nos places, en business. Non, nous n'avons pas fait le coup de la lune de miel (on a oublié). Il n'y avait juste plus de places disponibles autre part, à cause du sur-remplissage de l'avion. C'est donc bien installés que nous allons passer l'heure et demi à venir.

 

Les Galapagos, pourquoi est-ce si unique au fait ? Non pas parce que le site est classé à l'Unesco, ni parce que les îles sont situées sur l'équateur à 950km des côtes du pays du même nom, mais surtout parce qu'en 1835, Charles Darwin y est allé pour étudier la diversité des espèces présentes, et que peu de choses ont changé depuis cette époque. Le tourisme, et les habitations, ne s'y sont développés que depuis les années 60. Avant, quasiment personne n'habitait ici, et personne ne venait, ni n'accostait sur ces rivages difficiles d'accès. Le terrain est volcanique, et de nombreux volcans sont encore en activité, notamment près du point chaud, à l'intersection de trois plaques tectoniques. Le climat est tropical, et la saison actuelle est plutôt fraîche, avec des températures tournant autour des 20°C. Et les courants marins et sous-marins sont par endroit assez violents. Mais ce qui en fait un lieu si particulier, c'est la faune présente sur les îles. Chacune d'entre elles abritent des espèces spécifiques. Parmi la soixantaine d'espèces d'oiseaux par exemple, la moitié est endémique. Les iguanes, marins ou terrestres, sont légions (et certains endémiques également), tout comme les tortues géantes (marines ou terrestres). La vie sous- marine compte 300 espèces de poissons, dont le fameux requin des Galapagos. Un grand nombre de plantes sont uniques au monde. C'est donc pour voir tout cela que nous avons décidé de nous rendre dans ce lieu différent, unique, et qui un jour sera peut-être bouleversé par le changement climatique, ou l'introduction d'espèces qui nuisent au développement de la faune locale, comme les rats, les vaches, les cochons, la volaille, bien d'autres animaux, ou même l'avocat ou la goyave, qui par leur comportement ou leur écologie, nuisent considérablement à l'écosystème fragile qui règne ici, obligeant par exemple à mettre en place un programme d'éradication des oies (dont le nombre est passé de 2 à 30 000 en 30 ans) pour préserver ce qui fait encore la richesse du lieu, et permet d'observer de magnifiques espèces endémiques lors d'une simple balade à pied ou en snorkeling. Rarement sur la planète l'écosystème est aussi fragile qu'ici, et aussi proche de son état originel, puisque l'archipel n'est quasiment pas habité.

 

Nous atterrissons à 11h20, et gagnons une heure par rapport à notre point de départ. Dès la sortie de l'avion, sous un beau soleil et par 27°C, après avoir payé les 100 dollars par personne de droit d'entrée dans le parc national, nous sommes étonnés par la forme des cactus, qui bordent l'allée où nous attendons le bus menant au ponton pour prendre une petite navette-bateau, afin de regagner l'île de Santa Cruz, où nous logeons pour les deux prochaines nuits. Ceux-ci ont un peu la forme d'arbres, avec un tronc non piquant, comme si l'on avait posé un cactus sur un tronc, dur. La première fois que nous voyons cela, et pour cause, puisque nous apprendrons que l'espèce n'existe qu'ici. Le bus se remplit. Nous mettons à peine 10 minutes à rejoindre le chenal, où nous montons dans un bateau pour rejoindre l'autre rive. Assis en regardant le paysage, nous nous demandons ce que nous aurons vu lorsque nous repartirons dans une semaine. Pour le moment, la terre est noire, volcanique, sans végétation (à part ces fameux cactus). L'eau est bleu/verte, presque turquoise (mais pas autant qu'en Polynésie), belle. C'est agréable de retrouver les îles tropicales, le bord de mer, et ces couleurs qui excitent nos rétines. Des cormorans pêchent, et des oiseaux noirs à la forme bizarre, préhistorique (des ailes fines et en V de chaque côté, et une queue qui se dédouble) volent dans le ciel. Nous reprenons ensuite un bus, qui met 45 minutes à traverser l'île du nord au sud, et arriver à Puerto Ayora. Le temps a complètement changé, puisqu'en passant un point haut, le ciel s'est couvert de nuages. La végétation est apparue, très verte, tropicale, avec beaucoup de bananiers. Nous arrivons à la guesthouse à 13h30, après avoir trouvé un taxi et payé 1 dollar. Les rues ne sont pas très grandes, la ville non plus. Kevin, un américain d'une cinquantaine d'années, est installé là depuis 2 ans. Avec d'autres backpackers de notre style (deux néo-zélandais, une suisse et un canadien), il nous emmène pour faire un tour de la ville à pieds, et nous donner de bons conseils. Ici par exemple, tous les taxis prennent 1 dollar pour vous emmener où vous voulez (cela dit, les distances en ville sont vite faites). Tout se paie en cash (activités, plongées, croisières, bouffe...), et la banque du coin est parfois à sec le dimanche. Il nous conseille quelques restaurants, ainsi qu'une agence, parmi les dizaines autour de la rue principale, près du petit port, où nous irons un peu plus tard. En marchant, nous croisons nos premiers iguanes sauvages. Il doit y en avoir une dizaine. Ils sont petits, immobiles sur le ciment du ponton près de l'eau, noirs, et accompagnés d'une otarie, paisible, à côté d'un zodiac et de quelques bateaux. Nous nous approchons d'eux à un mètre. C'est assez impressionnant, et surtout surprenant. Imaginez tomber nez à nez avec ça dans un petit port du sud de la France. Bienvenu aux Galapagos. Nous continuons, passons à côté d'un bac posé sur la table d'un petit restaurant sans prétention dans lequel sont exposés des homards vivants, apprenons que les pélicans affluent chaque matin lorsque le marché au poisson (un seul étalage apparemment) se termine vers 11h, et allons tous ensemble déjeuner sur le pouce à côté du petit port, rejoint en trois minutes (en commandant un jus de maracuya, délicieux, un peu comme un fruit de la passion) pour faire plus ample connaissance, autour d'un "ceviche". Puis nous nous dirigeons tous vers l'agence pour que chacun organise sa semaine, ou ses 10 jours. Nous nous renseignons sur les visites uniques d'une journée complète, pour aller voir d'autres îles (il y a en beaucoup, mais 6 ou 7 sont majoritairement visitées), mais aussi sur les croisières de 3 à 5 jours. Il y a en effet plusieurs promotions de dernières minutes. Cela reste cher (entre 400 et 1000 euros), mais cela a l'air de permettre de véritablement découvrir les Galapagos. Certains endroits (nombreux) ne sont accessibles et visitables qu'en bateaux. Et lorsque nous avions préparé tout cela, tout le monde avait l'air de dire que la croisière, c'est LA manière de découvrir les Galapagos (Kevin nous le confirme avec insistance). Du coup, et devant le nombre de choix possibles, nous sommes un peu perdus, et considérons cette option. En outre, Fred veut plonger, si possible deux fois (il y a tellement de sites de plongées plus fous les uns que les autres), ce qui complique nos choix car nous n'avons qu'une semaine (et pour plonger, c'est à chaque fois deux plongées par jour, sur le même site - car c'est loin, à une ou deux heures de bateau - de 7h à 14h). Au bout d'une heure et demi, après avoir compris que l'île d'Isabela, à l'ouest, est plus volcanique, plus grande, et que certaines autres sont plus vertes, plus petites, et que les animaux y vivant sont différents, nous ne savons pas quoi choisir, ni ce que nous souhaitons faire (croisière ou ensemble de visites journalières). Nous avions pourtant réfléchi auparavant, et avions un plan en tête. La question du prix joue bien sûr, même si nous sommes enclins à penser que nous ne sommes là qu'une fois, et que les Galapagos, ce n'est pas une destination où l'on revient souvent. Nous envisageons du coup de prolonger de quelques jours notre séjour, de manière à pouvoir avoir deux jours pour plonger (à des endroits précis, dont un, Gordon Rocks, un peu plus dur à cause des courants et de la mer agitée entre ces deux énormes rochers qui sortent de l'eau à une dizaine de kilomètre de la côte), et 5 ou 6 pour une croisière par exemple. Nous passons du coup ensuite voir un dive center, qui demande aux plongeurs d'avoir au minimum 30 plongées pour aller à Gordon Rocks (ce qui n'est pas notre cas), puis allons à un autre, conseillé par Kevin, dans la mesure où il faut en trouver une qui aille là bas après-demain ou le jour suivant. Nous avons en effet en tête de visiter l'île de Santa Cruz demain matin (comme le Centre de Recherche Charles Darwin, protégeant les tortues et les iguanes jaunes des Galapagos), et il n'est pas possible de plonger l'après-midi. Nous sommes perdus devant ce mic-mac de possibilités, de paramètres à prendre en compte (on passe certains détails), tout en étant conscients de notre chance d'être là, et de devoir faire ce genre de choix. Il se met à pleuvoir légèrement, et la nuit tombe. Nous rentrons à la guesthouse, prenons une douche, essayons en vain d'utiliser Internet, puis ressortons pour nous promener en ville, après avoir retrouvé les autres backpackers et avoir parlé un peu ensemble.

 

En ville, nous retrouvons les cactus de ce midi, mais surtout un nombre incalculable d'opérateurs pour des excursions ou des croisières, de dive centers, et de magasins de souvenirs. La vie à l'air tranquille, et les gens sont souriants et polis. Les restaurants sont animés, et variés. Il y a même une rue où des tables sont installées, avec des comptoirs où l'on choisit ce que l'on veut, comme du homard. On se sent bien. Du coup, après ces heures à écouter, à regarder, et à réfléchir, si vous venez ici un jour, clairement, ne prenez que votre vol, et attendez d'être sur place pour choisir une croisière. Pour nous, cela prend un peu de temps, car nous avions éliminé l'idée d'une croisière à priori (question de budget, mais aussi parce qu'Audrey a le mal de mer), mais si c'est ce que vous souhaitez faire (comme 80% des gens ici), vous obtiendrez de bien meilleur prix sur place à la dernière minute, que ce soit pour la croisière en Tourist Boat, Tourist Superior, First Class, ou Luxury (on connait tout maintenant !). Celle qui nous fait hésiter est une de 4j et 3 nuits en Tourist Boat, pour faire le tour de San Cristobal, Espanola, et Floreana, des îles de l'archipel au sud-est d'ici, pour 380 euros. Nous allons prendre un verre, pour profitez de l'happy hour, et réfléchir à tout cela, notamment à comment caler des plongées spécifiques, et calculer le prix par jour si nous partons en excursions individuelles, en incluant les repas, le logement, et le prix des excursions, pour comparer avec une croisière. Nous allons ensuite manger dans un restaurant pas très loin, où nous sympathisons avec le barman, puis avec un equatorien et son fils, vivant au Canada, très sympa. L'occasion de poser des questions sur toutes les choses que nous avons en tête, sur les meilleurs sites de plonger (outre Darwin et Wolff, deux sites extrêmement difficiles, presque réservés aux professionnels, mais qui figurent parmi les meilleurs endroits au monde pour la qualité et la diversité du monde sous-marin... nous rencontrerons plus tard un plongeur revenant d'une croisière là-bas, qui nous montrera des photos hallucinantes). Nous rentrons vers minuit, sans savoir comment organiser notre semaine. Il paraît que la nuit porte conseil...

 

Vidéos à venir, quand Internet fonctionnera !

 

 

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Commentaires: 3
  • #1

    maryse (dimanche, 01 septembre 2013 18:27)

    photos déjà impréssionnantes bon début

  • #2

    La Plume de Rosa (lundi, 02 septembre 2013 08:07)

    être

  • #3

    Fred (lundi, 02 septembre 2013 18:20)

    Ca m a l air d etre un tres bon debut effectivement ... bon sinon, les iles ont pour l instant survecu a l introduction du Fredericus Magnificus ?!

    PS: je vais encore corriger mais ... Maracuya et Fruit de la Passion c est la meme chose L)
    Dommage que votre tour ne s arrete pas dans les Antilles vous auriez pu en faire le plein (enfin c est peut etre la meme chose aux Galapagos ?!!)

    Bisous !!