J3 - La vallée sacrée

Journée de visite aujourd'hui. Sans nos amis (l'un d'entre eux est toujours malade, et ils ont plus de temps que nous ici à Cusco), nous partons visiter la Vallée Sacrée, un ensemble de ruines incas dans la vallée autour du fleuve Urubamba. Nous partons nous renseigner à l'office du tourisme afin de savoir quel est le moyen le plus économique pour visiter les différents sites (il y en a beaucoup, et nous souhaitons en voir quatre, ce qui prend normalement deux jours), et apprenons que plutôt que de prendre un taxi pour la journée, des bus "collectifs" existent. Nous partons donc, en taxi pour gagner du temps, vers le terminal, où nous arrivons à 9h45, pour prendre un minivan de 9 places. Cela tombe bien, nous sommes les deux derniers passagers, et partons dans la foulée, puisque le "collectivo" est plein. Une heure de route et 5 soles (1,5 euro) plus tard, après avoir surplombé la ville, être passé de l'autre côté de la montagne, avoir découvert une grande vallée en face, avoir suivi une route qui sillone au milieu des sommets - dans un décor jaune, vert et bleu - et avoir un peu plus loin, un peu plus tard, des sommets cette fois recouverts de neige, nous arrivons dans la ville de Pisac, à 2715 m d'altitude. C'est un village colonial au pied d'une spectaculaire citadelle inca. Il est 10h30. Nous devons alors prendre un taxi, que nous partageons avec deux jeunes français venus également découvrir les ruines, pour les atteindre.

 

Pendant 1h30, nous marchons à travers ces vestiges incas, et découvrons des cultures en terrasse, impressionnantes sur les faces sud et les flancs des montagnes, avec la vallée face à nous. Les gardes d'alors pouvaient surveiller des maisons en ruines dans lesquelles nous passons, la vallée, mais aussi le passage vers la jungle, un peu plus au nord-est. Nous passons par des lieux de cérémonie, un observatoire astronomique, ou un temple. Un long chemin permet de longer le flanc de la montagne, et de rejoindre ces différents lieux, organisés en trois ou quatre groupes. Il fait chaud, il faut pas mal marcher, et il y a un peu de dénivelé à franchir sur la partie finale. Nous ne regrettons pas d'être venus, car c'est très interessant, un peu spectaculaire, et les ruines sont suffisamment nombreuses et en bon état pour faire travailler son imaginaire et se sentir chez les incas. Par contre, toujours aucune indication nulle part, aucun panneau explicatif, ou même audio-guide disponible à l'entrée. Un l'investissement qui serait remboursé en deux jours d'entrées, mais qui ferait de l'ombre aux guides, auxquels on est obligé de recourir pour comprendre les sites du billet. On pensait pourtant être dans une région du monde anti-capitaliste. Etonnant, vu le prix pour voir ces endroits, et l'importance du tourisme pour le pays.

 

Vers 12h40, nous retrouvons notre chauffeur de taxi, qui nous ramène à Pisac. "Acuché ("allons-y" en quechua). En bas, après avoir refusé ses services pour la journée (nous allons continuer en prenant des collectivos), nous passons par le marché de souvenir (où le dimanche, les différentes communautés viennent vendre leurs produits), mangeons quelques empenadas (moyenne) debout à côté d'un énorme four situé dans une cour intérieure, et montons dans un nouveau mini-van vers 13h30, remplis de locaux, pour rejoindre la ville de Urubamba, à 46km, puis Ollantaytambo (700 habitants, 2800m), à 10km, après avoir changé de mini-bus. Vers 15h, nous arrivons à destination. Nous sommes ici pour visiter les ruines (eh oui), et notamment les spectaculaires terrasses, qui montent sur une grosse cinquantaine de mètres, et sont bourrées de monde. La cité, qui était auparavant disposée autour, est la seule ayant réussi à battre les conquistadors espagnols (qui sont revenus plus tard un peu plus nombreux). Les pierres que nous voyons ont été transportées depuis l'autre côté de la montagne, à 6km, obligeant à dévier la rivière Urubamba pour les apporter ici. Selon la légende, c'est ici que serait né la premier inca. Face à nous, sur un sommet juste à côté, une construction improbable est accrochée au milieu du versant. Il y a beaucoup de monde, beaucoup de groupes, mais nous nous faufilons, et visitons la majeure partie des lieux, en nous éloignant à un moment en suivant une allée qui mène à une partie moins visitée, puis en regagnant la base de l'ancienne cité, à observer par exemple les systèmes d'irrigation de l'époque. L'heure a tourné, et il est 16h10. Nous reprenons un collectivo, sans avoir à attendre, puisque nous sommes comme ce matin les derniers à monter. Nous retournons vers Urubamba, où nous arrivons une demi-heure plus tard.

 

Là-bas, nous décidons de poursuivre en taxi pour voir les deux derniers "grands" sites du programme, Moray, et Las Salinas. Il est un peu tard, et cela va nous faire gagner du temps. Sachant de toutes manières qu'il aurait fallu en prendre un pour rejoindre Moray (le collectivo n'y va pas), nous ne nous posons pas trop de questions (sauf celle de savoir combien cela va coûter). Nous sommes à 17h20 à Moray, un impressionnant amphithéatre de terrasses, où sur les différents niveaux concentriques, apparemment au micro-climat différent (cela nous étonne un peu, car le lieu n'est pas si grand), les incas cherchaient les conditions optimales pour leurs différentes cultures, comme une sorte de laboratoire. Nous faisons le tour complet en 10 minutes, sans personne autour, et partons ensuite vers Las salinas. Sur le chemin, nous passons d'une vallée à une autre, croisons des paysans en train d'accompagner leurs ânes sur la route, et regardons les sommets enneigés trancher avec les champs jaunes du premier plan. La route est sinueuse, pas très large, souvent en terre, et sans barrière de protection, alors que nous passons au bord de falaises un peu hautes, surtout dans la denière partie. Nous arrivons une heure plus tard, alors que la nuit est en train de tomber. Notre chauffeur s'arrête pour que nous puissions contempler ces terrasses blanches, recouvertes de sel, depuis la route, surplombant tout cela. Sympa. Une fois là-bas, nous nous dépêchons, car la lumière disparaît, et marchons au milieu de ces bassins de quelques mètres carrés, formés par l'écoulement du ruisseau, l'assèchement, et l'évaporation naturelle. On dirait des centaines de cuves blanches, remplies d'eau et dont les bords sont blanchis par le sel. Ce dernier est d'ailleurs extrait depuis l'époque des incas. Malheureusement, nous ne savons pas bien pourquoi le ruisseau et cet endroit sont salés. Nous irons chercher sur Internet. Dommage d'être là si tard (mais quelle chance quand même), car le spectacle doit être joli sous le ciel bleu, avec les couleurs de la montagne et ces bacs blancs. Nous passons par la boutique, puis reprenons notre taxi, qui nous conduit moyennant un petit supplément à Chinchero, nous avançant un peu sur la route de Cusco. A 18h55, nous y sommes, et nous voilà dans ce village à attendre sur le bord de la route qu'un collectivo passe, comme le font d'autres péruviens. Une église coloniale, construite dans des ruines incas, peut être visitée ici, mais nous n'avons pas le temps. 10 minutes passent, et nous voilà partis pour Cusco, à 28km.

 

De retour en ville, ne sachant pas bien où nous sommes lorsque nous arrivons au terminus, nous prenons un taxi, qui nous amène à la banque située à côté de la guesthouse, puisqu'il faut payer la deuxième moitié de l'excursion pour Machu Picchu, où nous allons demain. Nous arrivons à 20h, et une fois avoir visité l'agence pour régler, proposons à nos amis d'aller manger japonais, et de leur faire découvrir cette adresse qui nous a bien plu. Nous prenons une petite douche, et passons le repas à leur raconter notre journée, à commenter les sushis qui arrivent, et à discuter du voyage. Qu'est-ce que c'était bon.

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Annie (dimanche, 25 août 2013 16:17)

    Que de vielles pierres .je me serai régalée...les gamelles de couleur vives sont y où de la teinture ou des épices.....je penses plutôt la première solution toujours aussi intéressant de vous lire à très vite