J12 - Changement de décor

Le car vient nous chercher à 8h15. Les bagages sont prêts, et nous avons même pu prendre un petit-déjeuner. Nous attendons quelques instants devant la porte d'en bas, et le voilà pour nous prendre, direction Copacabana. Les suspensions doivent être mortes, car ça n'arrête pas de sauter, à en devenir vraiment désagréable. A côté de nous, que des touristes. A 9h, toujours dans La Paz, nous nous arrêtons sur le bord de la route, et devons attendre une dizaine de minutes, car apparemment, deux passagers ont été oubliés. Nous repartons ensuite sur une route défoncée, et toujours aussi tape-cul. D'ailleurs, dans un tournant, quelque chose s'est cassé à l'arrière du bus, et un bruit bizarre se fait entendre. Pendant l'arrêt prévu un peu plus tard, le chauffeur se met à réparer le tuyau d'échappement, tombé tout-à-l'heure, avec une ficelle.


A 11h, nous arrivons au bord du lac. Nous devons descendre, et prendre un petit bateau pour passer de l'autre côté du rivage. Le bus fait de même, sur un bac, et nous le retrouvons un quart d'heure plus tard, en face, à San Pedro de Tiquina. Ici, le décor à changé. Des montagnes aux sommets arrondis sont couvertes d'herbes jaunes, tranchant avec le bleu du ciel et de l'eau. C'est très coloré, et assez vif. Nous sommes clairement autre part. Nous remontons dans le bus, qui nous attend sur une petite place où plusieurs "mamas" très andines vaquent à leurs occupations, ou demandent quelques pièces après avoir vu que certains les prenaient en photo. Il est 11h35. Nous avons encore une heure de trajet, à slalommer entre les versants, à prendre de la hauteur, à surplomber le lac, qui donne des deux côtés de la presqu'île où nous sommes, à rouler sur cette route valonnée, sans aucun arbre autour, dans un sorte de steppe jaune, à côté d'ânes qui broutent. Avec les nuages apparaissant, les couleurs changent en fonction de leur ombre, progetée à terre. Nous sommes à presque 4000m d'altitude. 3841 pour être précis, quand nous arrivons à 12h20 à Copacabana, le terminus. Tout le monde descend. Nous sommes assaillis par des rabatteurs nous proposant une guesthouse pour ce soir. La rue principale est petite, quoiqu'assez large, et pas mal animée. Au bout, se trouve un petit port, où nous allons prendre un bateau pour rejoindre Isla del Sol, la plus grande île du lac (15km²), ayant donné son nom au lac (elle s'appelait avant Isla Titikaka). Son nom actuel provient du fait qu'elle abritait un temple Inca lié au soleil, et que c'est ici que serait né l'étoile qui nous éclaire. On va essayer d'y croire. Une autre île, pas très loin, porte le nom d'Isla de la Luna. Nous avons néanmoins le temps de boire un verre sur une terrasse, en compagnie de bien d'autres backpackers, car le départ est à 13h40. Nous sommes pas mal chargés. Le trajet dure presque une heure et demi. Le lac est gigantesque. Une vraie mer, au milieu de laquelle se trouveraient plusieurs îles, qui semblent se ressembler, en tous cas par leur forme, leur altitude, leurs couleurs. A 15h, nous arrivons dans la partie sud de l'île : Yumani. Quelques restaurants se trouvent là, autour de l'embarcadère, mais il n'y a pas grand chose. Il va falloir monter, car devant nous, un grand et long escalier est le seul chemin disponible pour monter au village en haut. C'est l'allée de l'Inca. D'ailleurs, deux statues d'incas ouvrent les marches. Etant préférable qu'Audrey ne monte pas son sac sur la petite centaine de mètre de dénivelé à cause de sa côte, Fred fait deux voyages. Heureusement, la guesthouse que nous avons en tête, recommandée par deux tour-du-mondistes croisés à l'Ile de Pâques, est à mi-chemin. C'est sommaire, basique, mais pas cher (6 euros à deux par nuit). La vue est en tous cas surperbe, avec une chaîne de montagnes aux sommets enneigés au fond, en arrière-plan. Le lac est toujours aussi grand. C'est d'ailleurs le plus grand d'Amérique du Sud (en longueur, avec un millier de kilomètres de rives), et le plus haut de la planète navigable en altitude (bien que ce soit discutable). Il sépare en tous cas la Bolivie et le Pérou, et fait 8500 km². Isla del sol, c'est le véritable centre de la mythologie Inca. Pourtant, les vestiges ne sont pas très nombreux, et le lieu est bien moins touristique que Macchu Picchu. Fort à parier qu'il le deviendra bien plus dans les années qui viennent, à voir les habitants, majoritairement quechua, construire ou agrandir les auberges qu'ils tiennent. Nous décidons de monter en haut, pour voir de l'autre côté, mais aussi pour manger quelque chose. Nous nous posons donc dans un restaurant, tenu comme tous les autres par les habitants de l'île. La plupart d'entre eux ont conservé un style de vie simple, et vivent de la terre. De nombreux ânes passent dans les quelques sentiers en terre qui permettent de joindre les différents points de l'île, accompagnés de leur propriétaires. Nous retrouvons d'ailleurs les chemins bosselés du Népal, faits de pierres irrégulières et de terre.


Installés au soleil, face nord, nous profitons de la fin de journée. Tout est très calme. Nous passons un peu de temps sur l'ordinateur, que nous avons pris avec nous, et regardons le soleil se coucher. Attirés par l'odeur de la pizza de la table à côté, ayant pourtant mangé il y a quelques heures, nous restons dîner. Il est 19h20. Tout autour, le village est dans le noir. Vers 21h, il fait beaucoup plus frais, même froid. N'ayant pas nos frontales, nous rentrons à la lumière de l'Iphone, sur ce chemin cabossé, que nous descendons en esquivant les crottes d'ânes. La lune empêche les étoiles de briller, mais nous aide un peu. Nous travaillons un peu dans la chambre, puis éteignons la lumière vers 23h. Nous voilà encore dans un nouvel environnement.

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Lolo (mardi, 20 août 2013 19:11)

    "à rouler sur cette route valonnée, sans aucun arbre autour, dans un sorte de steppe jaune, à côté d'ânes" .... sympa pour vos voisins de bus, je me demande bien ce qu'ils ont du faire?!

  • #2

    La Plume de Rosa (jeudi, 22 août 2013 08:07)

    de