J29 & 30 - Argentine - Back in Chile

Bonne surprise dans la guesthouse complètement endormie à 6h15, les tables du petit déjeuner sont prêtes, et nous pouvons avaler quelque chose. La fille est même réveilée pour nous préparer un café ou un thé. Le taxi est à l'heure pour nous emmener à la gare routière. Il est même un peu en avance. Coût : 4,5 euros. Fred monte à l'avant, comme la plupart des gens ici. Il y a dejà un peu de monde au terminal des bus, où nous achetons rapidement notre billet pour Puerto Montt, distant de 390km. Nous sommes assis en bas, contrairement aux autres fois. C'est moins bien en fait. Nous faisons attention à nos affaires, comme toujours en Amérique Latine, mais, après vérification, il n'est pas possible que quelqu'un nous prenne nos sacs à dos posés par terre depuis la place arrière. Le car, comme d'habitude, est extrêmement ponctuel, et part à 7h30. Nous nous rendormons un peu, allongés dans le siège semi-cama, et nous réveillons une fois le jour levé lorsque nous arrivons à la frontière avec le Chili, à 9h30. Nous sommes sur un col de la cordillère, tout entouré de neige brillante sous les rayons du soleil. Nous descendons du car, faisons tamponner notre passeport dans ce poste qui barre la route. Nous remontons après avoir fait la queue comme le reste des passagers, et mangeons le petit-déjeuner qui nous est servi (un gateau au dulce de leche et un paquet de chips à la pizza), accompagné d'un thé ou café (à volonté en libre service, comme sur tous les trajets un peu longs). A 10h15, nous arrivons à la frontière chilienne, après avoir continué sur cette unique route passant dans la montagne. Les sacs sont sortis de la soute pour être inspectés par les chiens, qui reniflent également nos petits sacs à dos, et passent à l'intérieur du bus. Des affiches préviennent qu'il est interdit de faire rentrer au Chili de nombreux aliments, comme le bout de saucisson qu'il nous reste d'avant-hier. Nous nous demandons si les chiens vont le sentir, mais non, nous pourrons le terminer tranquillement quand nous en aurons envie. 20 minutes plus tard, après avoir une nouvelle fois fait la queue, nous repartons, toujours sous le soleil et un grand ciel bleu. Mais encore 20 minutes plus tard, nous sommes sous un gros ciel gris, alors que nous traversons sûrement la région des lacs chiliens, et sommes désormais du côté ouest de la cordillère. Après encore 2h30 de route, nous voilà arrivés. Nous reculons notre montre d'une heure, lorsque nous retrouvons la gare routière de la ville, qui nous rappelle parmi nos premiers souvenirs du Chili. C'est drôle de revenir ici et de se remémorer les choses que nous avons faîtes entre-temps. Comme 300 jours par an ici, le temps est pluvieux.

 

Nous posons nos sacs au depose-bagages, afin de nous libérer de ces poids que nous souhaitons éviter de porter en attendant de savoir comment rejoindre Santiago, et passons voir quelques guichets dans le grand hall pour consulter certaines compagnies de bus et nous renseigner sur les prix et les horaires y allant. Il y en a un ce soir qui nous interesse plus particulièrement, à cause de la promotion du jour. Il part à 19h45. Légers comme l'air, nous retrouvons ces rues que nous connaissons, et allons manger un bout au Mac Donald, pour profiter également de la connexion wifi. Ayant du temps à revendre d'ici ce soir, nous travaillons un peu, même si Audrey doit repasser à la gare routière pour récupérer son écharpe, oubliée dans le bus. Il est 15h35 quand nous sortons, pour aller à l'office du tourisme, puis à l'agence de Sky Airlines, une des deux compagnies aériennes chiliennes, afin de voir s'il n'y a pas un avion abordable pour rejoindre Santiago, ou mieux, Calama, une des villes du nord du pays, incontournable pour aller à San Pedro, et visiter le désert d'Atacama. Pas de vols interessants pour ces destinations, mais un billet partant demain de la capitale pour y aller, pour une centaine d'euros. Cela dépasse notre budget, mais nous ferait gagner de nombreuses heures, sachant qu'il y a 1300km entre les deux villes, et éviterait d'enchainer encore 20 heures de bus demain. Nous nous décidons donc et réservons le vol, qui partira à 14H30, soit quelques heures après notre arrivée à Santiago. Cela se goupille donc bien. Nous avions envoyé un message à la Maria José (comme ils disent ici, en mettant "le" ou "la" devant un prénom), l'amie d'Arnaud chez qui nous avions passé une soirée quelques jours après avoir atterri au Chili, qui nous a proposé de nous héberger si nous devions passer une nuit dans la capitale. Tout contents que tout soit bouclé, nous allons prendre un chocolat chaud (où le lait est quasiment remplacé par de l'eau) dans un centre commercial pour nous connecter de nouveau à Internet. A 18h15, toujours dans ce centre commercial, nous achetons un hot-dog (nappé de guacamole) à emporter et, après avoir discuté avec les employés de ce fast-food, obtenons sans rien demander deux boissons gratuites et la taille supérieure du sandwhich. Ils ne devaient jamais avoir eu de français comme clients et nous aiment bien. Ils sont sympas ces chiliens. Nous partons pour la gare routière, en terminant de manger sur le chemin.

 

Nous récupérons nos sacs, et montons dans le bus. Bye bye Puerto Montt, cette fois-ci, c'était la dernière. Bye Bye la Patagonie également. Nous nous dirigeons vers la deuxième partie de notre aventure chilienne, et allons bientôt complètement changer de décor, pour nous retrouver dans le désert, à 3000km de là, et avec 20 degrés de plus au thermomètre. Nos places dans le bus sont celles que nous enviions à nos voisins il y a trois jours : à l'étage, tout devant, face au grand pare-brise. Une prise électrique est disponible, et il y a même du wifi (mais qui ne marche pas). Nous commençons à être habitués aux longs trajets en car, et aimons bien cela. Le bus part à 19h45. Nous arriverons demain matin à 8h. Deux films sont diffusés, mais nous ne regarderons que le premier avant de nous endormir, et après un arrêt impromptu au milieu de l'autoroute pour récupérer des gens ainsi que deux ou trois choses dans une voiture garée sur la bande d'arrêt d'urgence. Et non, après avoir demandé en rigolant à l'un des chauffeurs, ce n'est pas de la drogue, même douce.

 

 

Le lendemain...

 

La nuit s'est bien passée, même si nous nous sommes réveillés quelques fois, arrêts obligatoires oblige. Franchement, les trajets en car passent vraiment bien ici. Nous aurions presque voulu que celui ci continue pour regarder un petit film, encore un peu endormis en mangeant le petit plateau faisant office de petit-déjeuner que l'on nous sert à 7h, au moment où les lumières s'allument pour réveiller tout le monde.

 

De retour à Santiago, nous faisons un petit bilan de ce que nous avons vu dans le sud du pays. Nous sommes contents d'avoir pu faire tout ce que nous voulions, même si nous sommes passés à côté de pleins de choses, comme les fjords de la côte patagonique, Ushuaïa, la culture téhuelche, la région des lacs (juste traversée en bus la nuit précédente), ou encore l'île de Chiloé et ses églises classées à l'Unesco.

 

Pas le temps de profiter de la ville, nous avons toutes nos affaires avec nous, et devons rejoindre l'aéroport. Audrey ayant encore mal depuis sa chute d'avant-hier, nous prenons un taxi, même si cela augmente les frais, que nous attendons sagement en faisant la queue. Il fait beau, nous sommes d'excellente humeur. Cela nous fait bizarre de nous dire que nous allons être dans le nord du pays, si loin des endroits où nous étions ces dernières semaines, pour voir quelque chose de très différent, dont nous parlions lors de la planification du voyage. L'impression d'être télétransportés à des milliers de kilomètres de distance, sans s'en rendre compte. Nous étions en effet quasiment avant-hier à El Chalten. Et avons en quelques jours parcourus autant de bornes en car que depuis que nous sommes partis de notre terre natale, tout comme le temps passé assis sur un siège de bus, soit environ 2500km et autant d'heures nécessaires pour les effectuer en roulant à 80 km/h. Vers 9h30, nous arrivons au terminal. Nous enregistrons les bagages rapidement, recherchons une zone wifi (pas évident), et nous promenons dans une ou deux boutiques, dans lesquelles nous regardons quelques livres, comme celui du Dakar 2013, ayant eu lieu dans la région en janvier (nous l'avions oublié). Nous allons prendre un chocolat chaud quelque part, et tentons de trouver un endroit où dormir ce soir, mais réalisons que la plupart des auberges sont complètes, après avoir obtenu une réponse négative de celle trouvée hier. Nous nous posons un peu dans un bar sympa dans lequel nous mangeons un morceau, et savourons ce temps mort qui nous est offert en attendant l'avion. Nous nous disons que nous avons de la chance d'être là, à attendre un vol qui s'apprête à nous emmener dans une nouvelle région du monde et du continent, et que bien que nous soyons dans la dernière partie de notre voyage, il nous reste encore un sacré temps à l'échelle normale. Nous pensons également au retour, et au casse-tête pour raconter, montrer les photos et vidéos, et réussir à voir tout le monde sans attendre trop de temps. Nous ne savons d'ailleurs toujours pas comment faire, tellement nous avons envie de vous voir et du temps qu'il va falloir pour se retrouver, et savourer sans être pressé la chaleur des retrouvailles. Qu'est-ce que ça va être bien. Tellement de choses à dire, de questions à répondre et à vous poser. Nous sommes curieux de vous écouter, et avons hâte de partager. Manger quelques bons bouts de fromage, de saucisson, et quelques bonnes bouteilles aussi. Ah là là, on imagine le jour où nous rentrerons, les premiers coups de fils, les premiers moments avec vous, et ceux d'après. Pffuiii, c'est fou. Bref, il est vite 13h35, l'heure d'embarquer.

 

14h10, nous montons dans l'avion pour Calama. Comme nous le disions, une nouvelle partie de notre voyage en Amérique du Sud commence. L'avion décolle, survole Santiago, puis longe la chaine andine, nous permettant d'apercevoir l'Aconcagua, le plus haut sommet du continent, d'où Fred espère un jour pouvoir prendre quelques photos du sommet après de longues et nombreuses journées de marche. Et pourquoi pas avec certains d'entre vous ? Puis, au bout d'une heure, nous survolons un désert, des plateaux et des collines, nervurées par d'anciennes rivières, aux couleurs beiges, ou roses. Nous sommes autre part. Cela nous rappelle l'arrivée en Australie, au milieu du désert. Nous apercevons une grande mine à ciel ouvert en bas. Le Chili est en effet un des principaux producteurs de cuivre au monde.

 

A peine sortis de l'avion, la température n'a rien à voir avec les dernières semaines. Il fait 25°C. Nous attendons longtemps le bagage d'Audrey, et pour cause, puisqu'il est arrivé avec l'avion précédent. Ouf, en ne le voyant pas sur le tapis roulant, nous avions peur qu'il soit resté à Santiago. Cela nous fait perdre un peu de temps, mais nous finissons par prendre un taxi pour le centre ville, d'où nous prendrons un car pour rejoindre San Pedro, point de départ de toutes les excursions dans le désert. Cela revient moitié moins cher que de prendre le mini-bus de l'aéroport qui nous déposerait directement là-bas, à la guesthouse que nous avons finalement trouvée depuis l'aéroport tout-à-l'heure. Dans le taxi, nous apprenons qu'il fait ici plus chaud en hiver qu'en été, car il y a alors plus de nuages, et donc moins de chaleur. Dans Calama, une ville dans laquelle nous ne faisons que passer, nous apprenons que nous ne sommes pas au bon endroit pour prendre le car que nous avons en tête. La personne derrière le guichet de la compagnie est sympa, et nous arrange le coup pour pouvoir attraper le bus menant à San Pedro lorsqu'il passera par là, après que Fred soit allé voir autre part à 500m de là - et se soit proméné du coup dans d'autres rues autour - une autre compagnie, dont le bus partait dans trop peu de temps pour pouvoir déplacer nos affaires et être à l'heure. Pas grave, nous attendons, puis faisons signe au car "Turbus" de s'arrêter, et achetons notre ticket directement, les autres passagers étant montés au terminal principal. Nous arrivons à 19h20, de nuit, après un joli coucher de soleil sans aucun nuage dans le ciel. Dans cette cour où le sable est soulevé par les cars et voitures du coin, nous nous sentons perdus au milieu du désert. Les rues ne sont pas goudronnées, et les murs autour sont en terre séchée ou en sable. A part l'arrêt où tout le monde descend, dont pas mal d'occidentaux à sacs à dos, il n'y a quasiment rien. Audrey a mal au dos, et ne peut porter son sac. N'ayant ni bus ni taxi aux alentours, et de nuit sans beaucoup d'éclairage, nous décidons de rejoindre la guesthouse à pieds (Fred avec trois sacs et Audrey l'un des 15l), puis de rentrer dans une agence de tourisme proposant les excursions classiques du coin, encore ouverte (la seule maison du coin où il y a de la lumière et une porte ouverte), pour demander de l'aide, afin que la personne appelle notre guesthouse pour que l'on vienne nous chercher. Nous avons en effet peur de casser l'une des poignées des sur-sacs, à force de les porter de cette manière, et cela est épuisant, et nous oblige à nous arrêter tous les 50m. Nous attendons un peu, puis, au bout de 20 minutes, une voiture arrive pour nous prendre. Le jeune au volant est le fils du propriétaire, que nous remerçions chaleureusement quand nous arrivons à bon port, à 20h. Nous sommes à 2500m d'altitude.

 

Nous nous installons, découvrons les lieux, si différents dans leur architecture et agencement (grande cour, mur en terre cuite, rue étroite en sable, aucun étage...), et nous installons dans notre chambre, dans laquelle il n'y a que deux lits individuels. Pas terrible (rien pour poser ses affaires, pas de poubelle...), mais tout est propre, de la chambre aux salles de bains communes. Par contre, il fait froid, probablement 3 ou 4 degrés. Quelle différence avec cet après-midi. Nous sortons pour découvrir la rue principale de la ville, où pas mal d'autres voyageurs se baladent. Nous sommes clairement dans un endroit touristique, bien que faiblement aménagé, où tout le monde est là pour voir les mêmes choses. Des dizaines d'agences proposent les mêmes excursions, souvent à des prix similaires. Nous rencontrons Anthony, un français de Toulouse ayant une agence, et discutons avec lui. Nous découvrons également une agence permettant de monter au sommet des volcans du coin, culminant dans l'ensemble vers 6000m. Fred est bien sûr interessé, car cela lui permettrait de franchir cette barre symbolique qu'il a tutoyé. Mais ce qui est proposé n'est pas sérieux. Loin d'être des treks et de véritables ascensions, ce sont des tours d'une journée, où le client monte en voiture à 5400m, et termine à pied pour atteindre le sommet. Pas sérieux du tout quand on connait l'importance de l'acclimatation à l'altitude (surtout une fois les 5000 franchis), et quand on souhaite réaliser une véritable performance. Hors de question en effet de tricher et de monter là haut en voiture pour finir à pieds. On se souvient de "l'ascension" du Mont Blanc de Zidane, héliporté quasiment au sommet pour ne monter que quelques centaines de mètres de dénivelé. Bref, une belle blague. Dommage, car cela aurait bien tenté Fred. San Pedro est notre dernière ville au Chili, avant de nous diriger vers la Bolivie. Nous sommes pressés de découvrir la beauté des paysages du désert d'Atacama. Nous allons dîner dans un restaurant ouvert assis au coin d'un grand feu central, en ayant malgré tout un peu froid à cause de l'absence de toit (mais l'assortiment de viande grillée est excellent), rentrons, prenons une douche rapide et un peu trop fraîche pour nous, et nous couchons vers 23h.

 
 

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Commentaires: 3
  • #1

    Sof (jeudi, 01 août 2013 09:04)

    Nous on a déjà posé des options sur des nuits entières pour le debrief donc meme pas peur! ;-p

  • #2

    Francois P. (vendredi, 02 août 2013 11:22)

    Aconcagua... 25 jours pour l'ascension quand même. Ca me tente toujours mais ça bouffe les vacances complètes d'une année. Dur dur...

  • #3

    Marie (vendredi, 23 août 2013 14:21)

    Nous aussi on est impatient de voir revoir et de passer du temps avec vous.
    Biz