J28 - Argentine - Ski session part 2

C'est reparti pour un tour aujourd'hui. Nous nous levons un peu plus tôt, afin de pouvoir prendre le bus collectif de 9h, dans la grande rue à presque dix minutes de chez nous, et pouvoir commencer à skier pas trop tard. Car aux sports d'hiver, les pistes ferment vers 17h, voire 16h30. Il fait froid, et le temps est plus couvert qu'hier. Dommage. Apparemment, ça devrait durer toute la journée en plus. Nous nous dirigeons donc vers l'arrêt de bus, faisons la queue au milieu de personnes ayant parfois déjà leurs skis ou leur planche de snow sous le bras, et montons dans les premiers, nous permettant d'avoir une place assise. 20 minutes plus tard, nous arrivons à la station, et retournons au même endroit qu'hier pour prendre le matériel, puis le pass pour les remontées mécaniques. A 10h30, nous sommes prêts.


Audrey hésite à reprendre un cours. Malheureusement, ceux-ci sont dispensés l'après-midi (il y en a bien le matin, mais ce sont des cours particuliers bien trop honéreux pour nous). Nous préférons donc passer la journée ensemble, sachant que l'expérience acquise si elle prenait ce cours ne pourrait être mise à profit dans la foulée. Sachant que ce n'est que la deuxième fois sur les pistes pour Audrey, Fred lui propose de passer au moins une heure sur la petite piste verte juste à côté, où les canons à neige tournent à plein, afin de pratiquer ensemble ce qui a été appris hier. Nous irons ensuite plus haut, afin qu'elle puisse au moins voir à quoi ressemble un domaine skiable, et voir une partie de la vue. D'autant que cette piste verte est toute petite, bondée, et qu'après une bonne heure, nous tournons un peu en rond. Nous avons en effet descendu tout doucement la faible pente ensemble, en essayant de faire de grands virages, et pris le tire-fesse une bonne dizaine de fois pour reprendre les exercices de chasse-neige. Après quelques hésitations, et après avoir senti un peu plus le comportement des skis sur la neige, en allant tout doucement, Audrey s'en sort plutôt bien. Il est 11h40, et nous décidons du coup de prendre un télésiège pour monter. Audrey propose à Fred de rester en bas pour ne pas l'handicaper, mais il préfère être avec elle, même si sa journée sera différente et qu'il skiera un peu moins. Ce qui est sympa, c'est quand même d'être ensemble, et de faire les choses tous les deux. Pas question qu'elle reste à ne rien faire pendant que Fred s'amuse sur les pistes. Audrey n'est pas rassurée sur le télésiège, mais apprécie en même temps de voir ce versant couvert de neige et de skieurs juste en dessous. Nous arrivons en haut, et descendons facilement, même si c'est une première pour elle. Elle s'en sort admirablement, et suit bien les instructions de Fred. Etre là haut l'impressionne un peu néanmoins, car il va falloir descendre un peu, ne serait-ce que pour arriver à une remontée mécanique un tout petit peu plus bas, et éventuellement redescendre si cela ne lui plait pas. La piste est une bleue, un peu plus pentue que la verte de tout-à-l'heure. Il n'y a en effet pas assez de neige sur le domaine pour que les autres pistes vertes soient ouvertes, toutes au niveau de la partie inférieure. Pas d'autres choix donc, puisque nous sommes là haut, que de devoir descendre par là, ce que nous savions. Sur le télésiège, Fred a montré à Audrey le parcours bien large, à base de grands tournants, que nous allions faire tous les deux, en prenant le temps qu'il faut. L'important est en effet de simplement réussir à descendre, même si cela prend une heure. Nous avançons donc sur la droite. Fred avance un peu, perpendiculairement à la pente pour ne pas aller vite, en s'arrêtant une dizaine de mètres plus loin. L'idée est de faire de grands S. Nous répêtons les consignes de sécurité. Audrey parvient à le rejoindre, et nous nous arrêtons au milieu de la piste, moyennement fréquentée, pour faire le point, et répêter le nombre de fois qu'il faut ce genre de segment. Nous descendons un peu. Audrey n'est évidemment pas à l'aise, puisqu'elle débute, mais réussit à tourner une fois, puis une deuxième. Cela aurait bien sûr été préférable sur une piste verte, mais c'était le seul choix possible si nous ne souhaitions pas passer la journée tout en bas, sur la piste d'entrainement de 10m, et qu'elle puisse voir à quoi ressemble les sports d'hiver, avec l'ambiance, les restaurants d'altitude, ou les choses qui vont avec. Bref, pouvoir voir ce qu'est une journée de ski, même si nous allons doucement et skions peu au final. Nous descendons encore un peu, et sommes à mi-chemin quand Audrey prend un peu de vitesse et double doucement Fred, qui lui demande alors de freiner. N'y arrivant pas, elle tente de tourner, et prend du coup un peu plus de vitesse, et s'éloigne pour terminer sa course en bas, en évitant une ou deux personnes qui - skis enlevés - attendent pour rentrer dans le chalet restaurant, mais en faisant un mini vol plané, pour atterrir sur la terrasse du restaurant. Heureusement, rien de cassé, chevilles et genoux intacts, et personne de blessé. Fred fonce du coup en l'observant partir terminer dans le décor pour voir si tout va bien. Comme toute personne pratiquant le ski le savent, les chutes font partie de l'apprentissage, et ce ne sera sûrement pas la dernière. Quoique presque pour aujourd'hui, car sa cage thoracique lui fait un peu mal. Et bien sûr, la surprise et l'absence de controle lors de son premier schuss la bloquent un peu. Il est donc temps de reprendre ses esprits. Nous nous installons dans le restaurant, après s'être bien sûr excusés auprès des personnes dérangées et qui auraient pu être entrainées, mais qui se soucient surtout de savoir si Audrey va bien. Nous commadons deux pizzas, dans cet établissement bondé, à l'atmosphère et au look très "sports d'hiver". Nous avons d'ailleurs trop à manger et emportons quasiment la deuxième pizza dans un doggy-bag. Nous souhaitions manger une fondue ce soir, ce sera pizza.

 

Nous repartons donc, tous les deux d'accord pour dire que la journée est terminée pour Audrey, qui n'a bien sûr plus confiance en elle, et a toujours un peu mal au thorax. Malheureusement, il faut redescendre une petite piste plutôt plate mais pas très large, reprendre un télésiège, et en redescendre une autre pour rejoindre la remontée mécanique qui nous emmènera tout en bas. Pas d'autre choix, sachant que c'était la solution la plus simple et la plus facile compte-tenu du domaine et des autres niveaux de pistes aujourd'hui. Audrey a peur, et ses jambes tremblent un peu. Fred la rassure, lui redit comment faire pour procéder et avancer sans prendre de vitesse sur ce genre de pistes faciles mais peu larges, mais cela ne sert pas beaucoup. Jamais simple d'affronter des difficultés qu'il n'est pas possible de contourner, et de ne pas avoir le choix. Il faut en effet descendre, quoiqu'il arrive. Nous retombons tous les deux, à une allure très faible, quand Fred attrape cette fois-ci Audrey, qui le dépasse de nouveau, pour la faire tomber volontairement et éviter qu'elle ne quitte la piste. Tout va bien, sauf que la miss n'arrive pas à remettre ses skis, à cause de la neige, de la peur qui la paralyse, et du coup qu'elle a pris tout-à-l'heure. Nous décidons du coup au bout d'un moment que le moyen le plus sûr est qu'elle descende à pieds, même si cela doit prendre plus de temps et est pénible. Nous mettons donc vingt minutes à arriver au télésiège, et remontons en haut pour une dernière descente avant de retrouver la remontée qui nous permettra de repartir à la station. Elle essaye de nouveau de descendre un peu en ski, toujours en suivant Fred qui l'encourage, perpendiculaire à la pente, mais il vaut mieux arrêter et effectuer de nouveau la descente à pieds. Une fois arrivée, elle se repose, et attend Fred qui part refaire une ou deux pistes, avant de rentrer avec elle. Elle prend néanmoins une autre télécabine, pour aller plus vite et éviter de devoir effectuer une dernière descente d'une dizaine de mètres, et se fait du coup accompagner par un moniteur, après avoir rencontré un italien sexagénaire qui souhaite l'aider à se faire comprendre en attendant Fred. Bref, la voilà prise en charge par un professionel qui y trouve sûrement son compte aussi. Fred descend donc de son côté, avec l'ensemble des autres skieurs, dans la remontée "Sextuple express" qui permet de rejoindre la station directement. Tout en bas, Fred ne trouve pas sa douce. Elle devrait être là, mais non. Il attend, bien qu'il ait presque fermé les pistes du haut et soit parmi la dernière cinquantaine de personnes à prendre la remontée, puis décide d'aller à l'agence de location de ski, sans succès. Il attend, retourne à l'arrivée du Sextuple, attend, revient...bref, après 25 minutes, pas de trace d'Audrey. Etrange. Elle le retrouve enfin, en lui expliquant que la personne des secours de montagne a été appelée (une question de procédure pour que les personnes ayant des skis puissent prendre la télécabine où elle a laissé Fred), a fait venir une ambulance pour l'emmener au centre hospitalier ("c'est la procédure" d'après lui, même si elle ne souhaitait pas y aller), et a vu un médecin pour voir si tout allait bien, qui lui confirme que rien n'est cassé, et qu'il faut éviter les efforts dans les prochains jours. Le choc a juste été violent. Plus de peur que de mal. Après toutes ces émotions, nous faisons la queue pour reprendre le bus collectif, comme hier, (nous attendons le prochain compte-tenu de la taille de cette dernière) et revenir en centre-ville, où nous tentons d'acheter nos billets pour prendre le car demain matin afin de retourner au Chili, dans la ville par laquelle notre séjour en Patagonie avait commencé, et située sur la même longitude que Bariloche, Puerto Montt. Manque de pot, étant moins de 12h avant le départ, nous devrons les prendre demain matin directement à la gare routière, vers 7h. Il fait toujours froid, et nous faisons attention pour éviter quelques plaques d'eau gelée sur les trottoirs.

 

Il est 20h quand nous retrouvons Cyril, le gérant de notre guesthouse, qui s'apprête à partir. Nous allons le tenir pendant un gros quart d'heure supplémentaire, le temps qu'il mette notre linge à laver (nous lui avions demandé la veille, mais a complètement zappé, et nous offre du coup la machine qu'il met en route), et nous réserve un taxi pour rejoindre la gare routière demain matin à 6h45, sachant que les bus collectifs n'acceptent que les passagers munis d'une carte spéciale, que nous n'avons pas. Heureusement qu'il nous met au courant, car nous nous serions fait avoir, et aurions dû trouver une solution dans les rues désertes de l'aube naissante. Nous réchauffons la pizza de ce midi, parlons un peu avec la fille, très sympa, qui prend le relai de Cyril pour garder la guesthouse pendant la nuit, et montons nous coucher. Audrey a toujours mal, mais nous nous endormons rapidement, même si Fred prend un peu de temps pour lire sur la liseuse.

 

 

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Commentaires: 5
  • #1

    alain maryse (lundi, 29 juillet 2013 08:05)

    voilà donc 8 jours qu'Audrey a fait son ......... spectacle. Nous espérons que les courbatures ont disparu et que tout est maintenant rentré dans l'ordre. Les prochaines nouvelles seront les bienvenues.

  • #2

    Sof (lundi, 29 juillet 2013 08:41)

    Eh doucement Remy Julienne!! Ça va mieux?

  • #3

    CHRISTIANE (lundi, 29 juillet 2013 09:50)

    c est mieux que les bronzés font du ski!
    je ne suis pas charitable mais j ai eu un fou rire toute seule en imaginant audrey atterrissant
    sur la terrasse sorry
    je ne sais pas audrey si tu vas revenir indemme de ce voyage!

  • #4

    Lolo (lundi, 29 juillet 2013 13:41)

    Je suis de tout coeur avec toi Audrey.
    Fred n'avait pas l'air si sûr de lui lorsque la piste est verglacée au quatrième virage...
    Fred, on veut retrouver Audrey saine et sauve, il me semble que tu lui en fais voir depuis quelques jours...à la neige
    Bonne continuation à vous deux

  • #5

    François P. (vendredi, 02 août 2013 11:31)

    Le ski sans chute ou sans accident c'est pas vraiment le ski...
    ;-)