J18 - Argentine - El Calafate

RAS aujourd'hui. Arrivée au terminus des cars "Pachenko" sacs à dos sur le dos, après avoir marché seuls dans les rues désertes de la ville. Emballés dans leur grand sur-sac de protection, nous les mettons dans la soute arrière. Départ de nuit, à 8h. 25km plus loin, nous descendons comme tout le monde pour présenter notre passeport à la frontière Argentine, à un poste avancé perdu au milieu des montagnes de Patagonie, barrant la route à deux voies servant de seule voie de communication à cet endroit de la carte. Tampon sur notre pièce d'identité, prouvant notre sortie du Chili. Un kilomètre plus loin, au poste argentin, nous recevons un papier à conserver. Nous sommes dans la province de Santa Cruz. Nous avançons notre montre d'une heure (et n'avons plus que 5h de décalage horaire avec la France, sniff...).


Nous arrivons à 9h40 à El Turbio, une ville sans charme, elle aussi un peu perdue au milieu de nulle part. Nous achetons un ticket pour le car partant pour El Calafate, en apprenant qu'il faudra descendre à Esperanza, attendre trois heures, et prendre un autre car pour arriver à bon port. Il est 11h30 quand nous repartons, sous un beau ciel bleu, les rayons balayant la steppe désertique sur des kilomètres. 2h30 plus tard, nous voilà arrivés à Esperanza. Nous nous installons dans l'unique restaurant de ce trou perdu, faisant surtout pour nous office de salle d'attente, en nous rappelant les roadhouses d'Australie. Une chilienne de presque trente ans nous accompagne, et va aussi à El Calafate. Nous commandons un peu de poulet et de riz, et mangeons sommairement ce plat pas très appétissant. Audrey prend un dessert, sans véritablement savoir ce qu'elle a commandé. L'accent argentin est en effet particulier. Ici, on prononce "che" ce qui se prononce d'habitude "yeu". Ainsi, "pollo" ("poyo", soit du poulet) est prononcé "pocho". Pour demander le prénom de quelqu'un, on dirait donc como se "chama", et non como se "yama". Une femme lui apporte dans une assiette un gros bout de pâte de coing, et accompagné d'un autre de fromage, resssemblant à de la vache qui rit. Grosse surprise en voyant l'assiette arriver. Pâte de coing terminée, fromage mangé à moitié, et cash emprunté à la chilienne qui est avec nous (ils ne prennent pas la carte bleue, et nous n'avons pas de pesos argentins), nous partons vers 16h.


Nous arrivons à El Calafate à 18h15, après avoir roulé dans le désert andin, dans cette ville située sur les bords d'un grand lac, mais qui semble là encore coupée du monde. Nous marchons une vingtaine de minutes dans les rues de la ville, ressemblant un peu à une station de ski, et trouvons notre guesthouse après avoir retiré un peu d'argent. Nous nous installons, nous renseignons sur les manières d'aller voir le Perito Moreno, ce fabuleux glacier se jetant dans le lac Argentino (l'un des plus gros au monde, qu'il est possible d'approcher comme aucun autre de surcroît, et d'admirer depuis une promenade construite face à sa face terminale), décidons de prendre un bus classique demain matin pour nous y rendre (l'option la moins onéreuse), et partons faire quelques courses pour préparer nos sandwhichs pour demain midi. Il fait nuit depuis notre arrivée, mais nous trouvons notre chemin sans problème au milieu de rues éclairées, ville touristique oblige (alors qu'il n'y avait qu'une grande rue et rien d'autre il n'y a que six ou sept ans). Un chien, parmi tant d'autres, se met à nous suivre tout du long, ou nous attend, comme si nous étions son maître. Nous arrivons au supermarché, et découvrons que, contrairement à ce que l'on nous avait dit, ce n'est pas moins cher du tout en Argentine (en tous cas ici). Probablement là encore à cause du côté touristique de l'endroit. Sans le glacier à quelques kilomètres, il n'y aurait rien ici. Le touriste doit donc passer à la caisse dès que cela est possible, et payer le prix fort. Il faudra par exemple payer l'entrée dans le parc, valable pour un jour, et repayer le lendemain si nous souhaitons y retourner pour faire une autre excursion (comme par exemple un tour de 7h en bateau permettant de s'approcher de trois glacier différents, tous se jetant dans les lacs de la région, interconnectés entre eux). C'est excessif, et cela nous gêne de nous sentir pris pour des pigeons. Entente sur les prix, absence de compétition entre opérateurs, toutes les combines sont bonnes. A la caisse du supermarché, les personnes mettant vos courses dans des sacs ont disparu. Il n'y a même plus de sacs pour ranger ses provisions (pas grave, nous allons en prendre au rayon légumes, eh eh eh). 


Nous revenons vers 21h à la guesthouse, en nous pressant à cause du froid sec, paradoxallement bien plus présent ici qu'auparavant. Nous préparons nos pâtes dans la cuisine commune, et nous asseyons dans le petit refectoire à côté d'un anglais et d'un américain, qui nous invitent à leur table. Ici, comme dans toutes les guesthouses, tout le monde est en voyage un peu long. Ce sont 3 et 4 mois que ces deux là passent chacun de leur côté en Amérique du Sud. Le contact s'effectue par conséquent rapidement, un peu comme si tout le monde appartenait à la même famille, celle des voyageurs du bout du monde. Et chacun à toujours quelque chose à raconter sur son expérience, son voyage, ou des bons plans à échanger. Nous rejoignons la chambre vers 23h.

 
 
 

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