J5 - A bicyclette

Moment fort de la journée : se faire prendre en voiture par des locaux sans rien demander pendant une longue montée à vélo


Dernier jour complet sur cette île un peu mythique et fascinante. Pas question de ne rien faire bien sûr. Après avoir réservé notre guesthouse à Santiago pour demain soir - un endroit dans le quartier central ouvert il y a deux ans par un surfeur californien - et passé un peu de temps pour mettre à jour le blog (on rattrape petit à petit notre retard, même si les vidéos et les photos de la Polynésie sont loonnngguuees à charger ici...), nous partons parcourir la rue principale pour louer un vélo. Nous essayons une première "boutique", essayons de négocier un prix pour 5 heures au lieu de 16 (les vélos sont à rendre le lendemain matin), sans succès (malgré la faible demande en cette période basse), et payons le prix fort dans un autre endroit, après être partis du premier un peu fiers et pas contents. Après tout, c'est notre seule et dernière chance de pouvoir de nouveau nous balader un peu partout, revoir Tongariki (l'endroit où 15 Moais sont alignés), et profiter de l'île. Cela vaut donc le coup de prendre les vélos, et finalement de profiter de la chance que nous avons d'être là. Et finalement, ce fut la bonne décision, car nous n'aurions jamais pu faire tout ce que nous avons fait à pieds. C'est simple, à 13h, sandwichs en poche, sans le savoir, nous partons pour 35km de vélo. Dernière promenade.

 

Nous mettons tout d'abord le cap vers le Nord, là où nous n'avons pas été avant-hier, en haut du volcan Puna Pau, que nous atteignons après 6km. Dejà, nous aurions mis deux heures à arriver là à pieds, et en plus, la marche n'aurait pas brillée par la variété du décor. Route, végétation, et quelques maisons tout au plus. Une petite montée qui nous oblige à descendre nos vitesses au minimum, et nous y sommes. Ca donne chaud. Ici, c'est l'endroit où les Pukaos (vous vous souvenez ?) étaient construits. La roche est rouge, quand elle n'est pas recouverte d'herbes. Quelques coiffes sont là, au milieu de rien, témoignant d'un arrêt soudain de leur construction ou de leur transport. De ce point un peu haut, nous apercevons l'autre côte de l'île, et pourrions aussi voir la troisième si le mont d'en face ne bouchait pas la vue. Regardez la vidéo et vous verrez. Ce qui nous étonne, c'est que l'endroit est assez éloigné des sites où les Moais sont disposés. Du coup, inlassablement, la question de savoir comment les habitants transportaient ces blocs de plusieurs tonnes revient. Peut-être les faisaient-ils glisser sur des rondins de bois, ou quelque chose du genre (d'après la légende, les Moais "marchaient", mais les Pukaos étaient terminés et fixés sur leur tête à destination, pas avant. D'ailleurs le site de construction des Moais est distant de l'endroit où nous sommes).


Une fois terminé, nous reprenons les vélos, faisons marche arrière, puis coupons à gauche pour emprunter une longue descente (le bonheur), à suivre la route menant à Tongariki, là où nous étions allés avec Alvaro le premier jour. Il fait assez beau, nous avons de la chance après la semaine de pluie d'il y a 6 jours. La route est longue, et nous croisons sur le chemin différents Moais, tous couchés face contre terre, par groupe ou en solo. L'estomac criant famine, nous nous arrêtons et nous asseyons sur la roche volcanique face à l'océan, à regarder les vagues en avalant nos sandwhichs jambon-beurre. Des familles sont installés parfois entre les rochers, à différents endroits, pour pique-niquer ou pêcher, un fil à la main. Il reste pas mal de chemin à parcourir pour arriver à Tongariki, et nous n'allons pas très vite à cause de montées un peu longues et fatigantes. Cela fait bien deux heures et demi que nous avons commencé à pédaler. Pas habitués, nos muscles ne nous font pas de cadeaux. Et au bout d'un moment, en réalisant qu'il nous reste encore 6km à faire, qu'il est 15h30, et que nous devrons refaire tout le trajet en sens inverse (soit 20km, dont cette montée qui était si agréable à descendre tout-à-l'heure), nous préférons faire marche arrière. Tant pis pour les 15 Moais, nous choisissons la tranquilité. Aller les voir aurait impliqué se dépêcher et accélérer le rythme, puis mettre le boost pour rentrer avant la nuit, ce qui n'était pas gagné. Nous préférons ne pas nous stresser, et avoir un peu de temps à la guesthouse. Un choix que nous ne regretterons pas, même s'il aurait été sympa de revoir l'un des sites principaux de Rapa Nui. En revenant, nous n'avançons quasi-plus après avoir parcouru un gros tiers de la côte, et descendons pour continuer à pieds. Nos jambes un peu crispées nous disent merci. Et à un moment, un pick-up que nous avions croisé 10 minutes plus tôt, avec qui nous avions échangé un salut de la main, passe à notre niveau et s'arrête dix mètres plus loin, en nous proposant de monter à bord, sur la plate-forme arrière. Clairement, nous acceptons, mettons en trois mouvements les vélos derrière, et grimpons nous installer à côté, cheveux au vent. Trop contents, nous apprécions cette pause et ce moment qui nous rappelle les aventures des candidats de Pekin Express. La montée est interminable, et nous nous rendons compte qu'il n'aurait pas été raisonnable de continuer notre chemin vers Tongariki, à moins d'avoir envisagé l'option qui vient juste de se présenter à nous (et qui nous avait quand même traversé l'esprit). La voiture nous dépose au moment où elle tourne pour prendre un chemin différent du notre.


A 2 km du village, nous décidons d'aller visiter un dernier site, puisque nous avons le temps et qu'il nous reste des forces après cette pause bienvenue pour le moral et pour les muscles. C'est "Vinapu", près de l'aéroport (le site que nous cherchions l'autre fois sans jamais trouver le chemin y memant depuis le volcan), une plate-forme où les Moais sont renversés, ou enterrés dans le sol face tournée vers le ciel. Le chemin pour y arriver est boueux, et l'aide d'une camionette nous prenant à bord nous aide grandement, en nous permettant de passer une partie marécageuse qu'il aurait été difficile de traverser à pied sinon.

 

Il est 17h30 quand nous revenons à la guesthouse, assoiffés, et, il est vrai, un peu fatigués. La douche fait du bien. La fin de journée est partagée entre travail sur le site, et les sacs à faire, car demain, nous partons pour la grande aventure qui nous attend sur le continent Sud-américain, le seul sur lequel nous n'avons jamais mis les pieds de notre vie.


En route pour l'inconnu, de nouvelles surprises, que l'on espère pas trop désagréables, et très certainement d'autres fabuleux souvenirs, complémentaires de tous les autres...  

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    La Plume de Rosa (mercredi, 26 juin 2013 14:12)

    podium,