J14 - Bora Bora - Sous le soleil des tropiques

Température de l'air : 33°C

Température de l'eau : 27°C

Moment fort de la journée : Jouer à la pétanque à 16 000km de chez soi face aux bungalows sur pilotis

 

Programme du jour : prendre des vélos et faire le tour de l'île. Assis sur la selle un peu dure à notre goût, nous partons dans le sens inverse à celui que nous avions en tête, après avoir croisé rapidement Michel, du restaurant Faré Manuia, qui nous conseille d'aller vers l'est, afin d'avoir de plus belles couleurs, et malgré une montée un peu dure à mi-parcours. Effectivement, son conseil est judicieux car nous avons rapidement de jolis bleus, comme nous les aimons. Le soleil est présent, mais ce n'est pas le grand ciel bleu. L'île est plutôt désertique, sans beaucoup d'habitations, et remplie par la végétation, cocotiers en tête. C'est d'ailleurs ici à Bora que nous en trouvons le plus. Nous sommes désormais habitués, mais les images de cartes postales fleurissent à chaque tournant, que ce soit les cocotiers géants bordant l'eau, ou les petits motus à quelques centaines de mètres du rivage, et qui encerclent l'île. A un moment, nous nous arrêtons sur ce que nous croyons être un cimetière, en voyant des pancartes avec des dates inscrites dessus, sans vraiment savoir si nous sommes dans le vrai. Avec des inscriptions en tahitiens et des références politiques, on dirait presque un lieu un peu vaudou. Bizarre, et intriguant. Nous reprenons la route, et terminons les 32km à parcourir. Les couleurs changent en fonction de l'orientation, et une zone turquoise peut vite devenir terne en fonction des rayons ou des nuages. En arrivant au niveau de Vaitape, presque à la fin du parcours, nous nous arrêtons au Yatch Club, où nous souhaitions aller un soir pour observer le soleil se coucher. L'endroit est désert, hormis les 3 français d'une petite trentaine d'années gérant le lieu. Nous en profitons pour nous désaltérer, et discuter avec eux au bar, devant la terrasse fleurie, de la vie locale, du coût des choses ici, des polynésiens etc... très intéressant. L'occasion de poser bien des questions, du rapport entre les touristes et les locaux, de notre impression sur Bora, que nous trouvons extrèmement calme, ou bien des dégats causés par le cyclone de 2009. L'un d'entre eux, Jul, nous dit que si c'était à refaire (racheter le lieu, reconstruire et l'animer), il ne le ferait pas. Grand regret, il nous parle d'une soirée qu'ils organisent vendredi soir, avec body painting, défilé de bikinis, et DJ. Pour une fois qu'il se passe quelque chose ici, tout le monde va venir, même les dernières miss Tahiti. Vraiment dommage, car bien des propriétaires de yatch seront là, et l'ambiance sera sûrement bonne. Une occasion rater de faire la fête. Nous serions bien rester un peu plus longtemps, et pourquoi pas déjeuner, mais nous devons rendre les vélos dans la demi-heure. C'est donc en pédalant un peu plus fort, malgré les rayons qui nous tombent directement dessus, que nous rentrons. Nous faisons un stop rapide dans un restaurant autrefois célèbre pour les stars qu'il accueillait (mais pas de trace de stars récentes sur le grand panneau listant les clients prestigieux ayant fait un tour par ici), puis un autre, pour faire quelques photos du lagon, parfaitement éclairé de ce côté-ci, typiques des îles tropicales. Fred trouve d'ailleurs l'endroit où nous revenons pour déjeuner, à pieds, juste à côté, en extérieur sur une petite terrasse, presque les pieds dans l'eau, jouxtant un cocotier isolé. Superbe, et calme. Nous n'aurions pu trouver mieux. Un des plus beaux décors devant lequel il puisse être donné de déjeuner. Nous rentrons d'ailleurs à pieds en marchant sur le sable. Audrey ne résiste pas à l'appel du bleu, et va se rafraichir. Le ciel est parfaitement dégagé.

 

Notre idée initiale d'aller passer l'après-midi dans un hôtel est tombée à l'eau en allant déjeuner dans ce petit restaurant. Il est en effet 13h, et le temps d'appeler un hôtel, d'attendre la navette, et d'arriver, cela ne laissera pas beaucoup de temps pour profiter de la piscine. Et vu le prix, facilement 70 euros (alors qu'au Cambodge, c'était 15 euros), nous préférons faire autre chose. Nous pensons du coup aller voir le coucher de soleil au Yatch Club, mais la vie va en décider autrement.

 

Il est 15h lorsque nous arrivons à la guesthouse, et croisons Robert, le mari de Tina (qui tient la guesthouse), et son frère, discutant à côté de notre chambre en regardant la mer. Apparemment, le genre de discussion typique des anciens du village. Nous ne pouvons bien sûr pas faire autrement que de bavarder quelques instants avec eux, d'autant qu'il n'y a que nous dans les environs. En fait, nous n'arrivons pas vraiment à arrêter la conversation, et acceptons du coup leur proposition d'aller jouer à la pétanque avec eux un peu plus loin, à côté des bungalows sur pilotis d'un hôtel. La situation est assez drôle, car nous nous retrouvons là en un rien de temps, à faire trois parties, en mixant les équipes pour ne pas nous faire laminer (Robert est un sacré tireur), au soleil, en saluant les enfants du coin qui passent de temps en temps, et à faire partie du décor le temps d'une grosse heure. Il devient du coup difficile de tout arrêter et de les laisser pour partir au Yatch Club, car ils semblent bien nous aimer, et insistent pour une dernière partie. Sentant l'instant rare, nous restons, et changeons nos plans en annulant notre coucher de soleil - tant pis - pour privilégier la rencontre et l'authenticité du moment. Finalement, des couchers de soleil, nous pourrons en retrouver. Rester à passer un moment à terminer l'après-midi avec des sexagénaires de Bora et les écouter est moins probable. Une idée nous vient du coup en tête: interviewer l'un d'entre eux ! Une fois les parties terminées, nous expliquons à Robert notre souhait, en expliquant comme à chaque fois les raisons, le contexte, l'objectif de ces questions, et en le laissant libre de ne pas répondre à certaines d'entre elles s'il préfère. Il accepte après nous avoir écouté. Heureusement, en plus des questions habituelles, nous en avions préparé des spécifiques à la Polynésie. L'interview va durer deux bonnes heures, devant l'interêt qu'il va porter à nos questions, heureux de pouvoir avoir la parole, de rencontrer des clients différents (selon ses propres propos), et surtout de trouver des jeunes s'interessant à toute sa culture. Il fait nuit depuis un bout de temps quand nous terminons notre discussion. L'heure d'aller dîner. Trop tard pour aller au Yatch Club, nous remontons le chemin menant à la route principale, comme tous les autres soirs, et allons à la Roulotte Matira pour dîner, dont une fille originaire de Bora nous avait parlé à Huahine. Cela dit, c'est la seule roulotte dans le coin, désert. Nous sommes les seuls clients, et discutons avec Sam, un jeune mi-polynésien mi-indien, qui tient la roulotte. Il a de l'ambition, des projets, et se sent à l'étroit en Polynésie. Bref, un vrai contraste avec les propos de Robert. Le repas fini, nous nous arrêtons quelques instants devant la boutique fermée pour nous connecter (et confirmer notre résa pour une guesthouse à Rangiroa), et retournons à la chambre, vers 23h30.

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    La Plume de Rosa (mardi, 18 juin 2013 12:49)

    François,