Température de l'air : 32°C
Température de l'eau : 27° C
Moment fort de la journée : Obtenir son PADI sous le regard tout proche des requins-citrons de 2m
Last réveil à Moorea. "C'était sympa quand même", se dit-on lorsque nous sortons de la chambre sur les coups de 7h15. Le réveil fut un peu plus matinal que d'habitude, car nous avons dû remplir le questionnaire du PADI, assis sur la petite terrasse, alors que bien des clients dorment encore, et que les rayons du soleil, bien présents, ne sont pas assez verticaux pour ensoleiller la pelouse qui mène à la plage et au club de plongée. Henri passe d'ailleurs à côté de notre chambre par hasard, alors que nous sommes tous les deux assis l'un à côté de l'autre pour nous mettre d'accord sur nos réponses, à une ou deux près (histoire de ne pas avoir exactement tout identique quand même). On ne sait pas trop s'il s'en doute, mais il ne faut pas non plus le prendre pour ce qu'il n'est pas, d'autant que le bouquin bleu du PADI est posé sur la table. Pas très grave.
A 7h10, nous plions tout ça, et partons pour notre dernière plongée. On espère obtenir les 75% de bonnes réponses, et qu'elle se passera bien. On ne sait pas vraiment si seul le test compte ou si la qualité des plongées entre aussi en jeu. Une fois sur le petit promontoir du club, nous faisons rapidement connaissance avec un autre couple de notre âge, avec qui nous discuterons un peu plus sur le bateau pendant le trajet. C'est sympa de pouvoir dire que nous sommes en tour du monde. On paraît un peu moins ridicule quand ils nous disent qu'ils se sont installés ici. Avant tout cela, nous effectuons la procédure standard de pré-plongée, et packons notre matériel. Anthony, l'assistant d'Henri (un marseillais de trente ans) est en train de préparer la caméra pour filmer la plongée d'aujourd'hui. Cool, nous avions envisagé d'acheter le film s'il était disponible. 7h45, c'est parti. Tout le monde est sur le bateau, et nous sommes finalement neuf ou dix, même si tout le monde n'effectue pas forcément sa dernière plongée qualifiante. Un autre moniteur est là, en l'occurrence un magistrat de la chambre de commerce de Tahiti, prêtant main forte à Henri à ses heures perdues. Nous devrions normalement plonger avec lui, mais Henri nous avouera au retour qu'il préférait nous avoir avec lui pour rassurer Audrey, et afin que nous soyons plus à l'aise. Nice move de sa part. Il fait beau, l'eau est belle, la lumière du matin est douce, et la vue sur l'île est agréable. Instant sympathique. Une fois à l'extérieur du lagon, passe franchie, nous nous mettons tous à l'eau, séparés en deux groupes. Nous serons quatre sous l'eau avec Henri. Aujourd'hui, ce sera lui le guide. Il nous posera des questions sur la direction à suivre sous l'eau, afin de pratiquer un peu de navigation, et nous répèterons quelques exercices de temps en temps. Nous avons jeté l'ancre à un endroit différent d'hier, pour apercevoir normalement des requins-citron, plus gros que les habituels pointes noires. Sur le chemin, un gros poisson-volant (semblable à un maquereau) a surgi pour accompagner le bateau pendant une cinquantaine de mètres. Génial. Nous nous sentons bien sous les tropiques.
Pendant 43 minutes, la plongée va être très agréable. L'eau est toujours aussi transparente, offrant une belle visibilité, et un bleu propre au monde subaquatique. Dès la descente à -13m (profondeur de l'ancre), des poissons nous accompagnent, ou s'éclipsent à notre passage. Il y a plus de vie que les autres fois. Nous suivons notre guide, en essayant de peaufiner notre position, notre hydrodynamisme, notre rythme respiratoire, et notre flottabilité. Pas toujours facile. Audrey est d'ailleurs un peu trop haute par rapport aux autres. En bon binôme, nous nous assurons de temps en temps que tout va bien. Nous préviendrons Henri quand notre manomètre indiquera 100 bars, soit la moitié de notre bouteille, puis 50, le niveau de sécurité. Nous longeons le récif, et croisons bien des sortes de poissons, mais aussi une cigale de mer, qu'Henri nous montre en découvrant le corail sous lequel elle s'est cachée pour se protéger (à ce moment, plein de poissons arrivent et la taquinent, en essayant de manger de petites choses accrochées à sa carapace, puis un autre, clairement plus gros, essaie carrément de la croquer, avant qu'Henri ne remette en place les morceaux de corail), un poisson-dragon (ressemblant à une pierre, complètement camouflé), puis les requins citrons, d'abord au fond de l'eau, puis un peu moins profond. Un peu flippantes ces bêbetes. Bien plus gros et longs que leurs cousins cotoyés ces derniers jours, ils font deux mètres, et semblent plus menaçants. Ils sont pourtant placides et peu curieux. Mais voir autour de vous une telle masse, dans son élément, avec ces yeux sans âme, est un peu impressionnant. Ils font clairement partie de la catégorie au dessus. Bref, un poisson de la taille d'un joueur de rugby, aux lignes magnifiques (comme la plupart des requins selon nous), glissant dans l'eau comme un avion de chasse dans l'air, à quelques mètres de vous. Fred n'est pas rassuré quand l'un d'entre eux passe derrière lui, à probablement trois mètres. Anthony, le caméraman, est avec nous depuis le début et s'amuse à nous filmer, là comme à d'autres reprises depuis le début de la plongée. Henri nous demande une deuxième fois quelle direction suivre, mais nous ne donnons pas la bonne réponse. Nous sommes au dessus d'un bateau ayant lesté une petite boîte de laquelle s'échappe quelque chose qui plaît apparemment aux poissons, à 8m de profondeur et 16 de fond, puisqu'ils sont nombreux à nager tout autour, pour le plaisir de nos yeux, et malgré le débat que cette pratique suscite qui permet d'assurer aux plongeurs un peu d'action. Fred pensait que la question d'Henri était un piège, en voyant cette longue corde descendre au fond, pensant que c'était l'ancre du bateau, et que nous étions arrivés, mais non, c'est un autre bateau (il aurait dû s'en douter car Henri n'aime pas le fish-feeding). En fait, le bateau n'est pas très loin. A sa verticale, nous remontons, et procédons au palier de décompression classique, à -4m. Audrey est trop haute, et Fred a du mal à ajuster le volume d'air dans son gilet, et remonte à la surface, après avoir pourtant été en apesanteur à la profondeur requise, puis redescent à -7. Pas super pour les oreilles, qui en prennent un petit coup, en oubliant de les décompresser, affairé à mettre ou enlever l'air du gilet. L'oreille gauche sera bouchée jusque demain matin. Nous sommes descendus à -26m, et sommes tous sur notre réserve (sous les 50 bars).
Il est 10h quand nous retrouvons le local du club, et voyons Claude-Marie et Teiki nous attendre. Ils sont en effet, comme convenu, venus aujourd'hui de Tahiti, via le Moorea Express sur lequel ils ont mis leur voiture, pour nous faire visiter l'île. Petit tour par notre chambre pour prendre une douche rapide, et nous voilà partis avec eux. Nous débrieferons plus en détail la plongée d'aujourd'hui, et nous reverrons Henri, en fin d'après-midi pour corriger le questionnaire, et savoir si nous avons notre PADI.
Bien que nous retournions sur les sites vus hier lorsque nous avons loué une voiture (Belvédère, Marae, lookout), la connaissance de l'île de Teiki rend les choses bien plus interressantes. Saviez-vous par exemple que lorsque quelqu'un pose une feuille de bananier (elles sont assez grandes) sur le bord de la route, comme cette femme que nous voyons en roulant, cela signifie qu'elle demande au chauffeur du prochain bus de s'arrêter, et de klaxonner pour qu'elle sorte et monte dedans ? Pas nous. Nous passons devant l'église la plus ancienne de Polynésie, devant laquelle nous étions déjà passés sans le savoir, et allons marcher derrière le site archéologique où nous nous étions brièvement arrêtés hier. Le grand-père de Teiki était gardien de tous les sites de l'île. Il nous montre les arbres tout autour, en nous expliquant ce qu'ils sont, et cueillons plusieurs fruits, soit pour les manger, soit pour qu'il nous explique à quoi ils servent. L'un d'entre eux permettait ainsi de teindre les habits, en pressant les graines qu'il renferme, ou de dessiner des peintures de guerres ou des décorations sur la peau. Nous découvrons un fruit appelé "corrossol", et secouons un papayer pour faire tomber une papaye. Nous discutons tous ensemble, en voiture ou à pieds, et leur racontons nos journées précédentes. Nous les prévenons aussi que nous devrons être rentrés pour 16h30. Cela tombe bien, ils souhaitent prendre le bateau les ramenant à Tahiti dans ces eaux là. Losque nous racontons notre arrivée aux Tipaniers en stop, Teiki n'est pas content que les choses se passent comme cela à Moorea, que tout soit payant pour les touristes, que nous n'ayons pas reçu d'aide, du prix des taxis... il pense que les masques et les tubas devraient être gratuits dans les pensions et hôtels, et que les polynésiens n'ont rien compris. Nous sommes globalement d'accord avec lui, car son raisonnement tient la route, et son expérience à l'étranger lui permet de savoir de quoi il parle, mais nous n'avons pas toutes les cartes en main. Il est clair cependant qu'ici, les touristes sont là pour payer. Une partie de l'authenticité de la Polynésie s'efface au passage. Nous sommes heureux de le cotoyer, et d'apprendre des choses que nous n'aurions pas su sinon. Sur un chemin, nous croisons un caféier, et apprenons d'où viennent les grains de café. Nous en avons d'ailleurs dans le creux de la main, et les mettons en bouche pour sucer la pulpe autour. C'est ce même grain qui sera torréfié puis moulu plus tard. Nous visitons quelques Marae, ces endroits de culte, attribués à un roi local, où avaient aussi lieu des fêtes et autres cérémonies, voire des sacrifices. Tout cela s'est transmis par tradition orale, et peu d'écrits décrivent ces sites historiques. Nous croisons des bananiers, et savons maintenant distinguer la "rima-rima", en forme de main, de la "rio", celle goûtée chez eux lors de notre arrivée. Plus loin, c'est un "arbre de Tamanu", dont est extrait de la noix une huile utilisée pour faire de la crème cicatrisante. Il nous montre un autre arbre, le "aouti", dont les feuilles sont utilisées pour faire des costumes lors des cérémonies sacrées, ou bien envelopper le pain. Puis nous prenons la route des ananas, pour partir au milieu des champs, dont certains appartiennent à sa famille. Nous nous arrêtons d'ailleurs voir sa tante, habitant dans les hauteurs, après avoir emprunté une piste très cabossée, et passé un cours d'eau un peu marécageux, assis dans la Clio. Il nous raconte ses souvenirs avec ses cousins dans les champs, et nous apprend comment cueillir un ananas, et savoir s'il est mûr, au milieu d'un grand champs. La montagne est devant nous, sur les côtés, et il fait chaud. Claude-Marie cueille des citrons, verts ou jaunes, ou des pamplemousses, qui poussent tous partout. Les bras chargés, nous mettons tout ça dans le coffre (ils vont tout ramener à Tahiti). Depuis le début, Teiki nous parle de bien d'autres choses, comme du chemin là haut qu'il utilise pour les stages commandos ou de survie qu'il encadre (ils partent 7 semaines avec un couteau et trois affaires, et doivent se débrouiller et relier un point d'arrivée... Rambo peut rentrer chez lui). On apprend énormément de choses, et voyons l'île d'une manière privilégiée, bourrée d'anecdotes et d'infos. A plusieurs reprises, nous nous sommes arrêtés pour saluer des gens qu'ils connaissent un peu partout.
Vers 12h30, alors que nous sommes sur ce fabuleux point de vue surplombant le lagon, ils nous proposent d'aller déjeuner au Sofitel, juste en bas, où ils ont réservé une table sur la terrasse extérieure. Génial. Quelle chance d'être face au lagon, d'apercevoir les pilotis de l'hôtel et la petite avancée qui fait envie, et de se dire que nous y serons dans 10 minutes. Sur place, le cadre du restaurant est terrible. Le must. Parfaitement placé, avec la plage et les cocotiers sur notre gauche et les bungalows de cartes postales sur notre droite, nous allons manger dans un décor de rêve turquoise, avec l'île de Tahiti en face. Parcourant tout cela des yeux, nous réalisons le privilège que nous avons. Et savourons, aidé par une bouteille de vin blanc, qui accompagnera parfaitement l'entrée, plat et dessert qui vont suivre, comme la dégustation de poissons crus (saumon sur patate douce, carpaccio de thon...) ou la brandade de mahi-mahi que prendra Audrey. Nous sommes au top. Probablement l'un des plus beaux cadres de notre vie où nous ayons pu manger.
Nous partons vers 15h. Avant de retourner à l'hôtel, nous faisons un arrêt au Pearl Resort, décrit dans le Lonely comme le plus bel hôtel de l'île. Pourtant, une fois à l'intérieur, nous ne sommes pas scotchés. Oui il y a bien les bungalows et les pilotis, la piscine, une plage reconstituée et des cocotiers, mais - la faute aux nuages qui s'amoncellent ? - nous pensions que tout cela était mieux aménagé. Peu importe, nous l'aurons vu. 16h pile, Claude-Marie nous embrasse et nous laisse aux Tipaniers. Fissa, nous partons au club voir Henri, pous corriger le questionnaire.
Bonne nouvelle, nous avons tous les deux 80% de bonnes réponses ou plus. C'est donc gagné. Nous sommes certifiés PADI. Corriger nos réponses fausses prend du temps, notamment parce qu'il souhaite nous expliquer pourquoi il est en désaccord avec certaines réponses PADI, et préfère l'interprêtation française, souvent pour des questions de bon sens ou de sécurité. Après une heure de demi d'écoulée, et avoir poursuivi nos discussions, ou s'être renseignés sur le petit film souvenir qu'Anthony est en train de monter (et que nous décidons d'acheter), nous réglons notre formation, avec une remise de 10% tombée du ciel sans rien avoir demandé. Super sympa, on apprécie.
17h45, nous nous asseyons sur la plage, le soleil à peine couché, et discutons. Demain, nous partons à Bora Bora. C'est un peu fou de se dire ça. Du coup, nous nous le répêtons. On aime. Nous retournons à la chambre vers 18h30, et commençons à préparer notre sac. Nous n'avons pas très faim, et restons tous les deux jusqu'à éteindre les lumières. Dernière soirée tranquille et calme, le temps passant finalement assez vite.
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La Plume de Rosa (vendredi, 14 juin 2013 11:37)
tout
CHRISTIANE (vendredi, 14 juin 2013 11:53)
je veux y aller! je veux y aller! je me met tout de suite en quete d un amoureux pour venir avec moi!
félicitation pour votre exam!vous etes incroyables!
François P. (samedi, 15 juin 2013 12:38)
Félicitations pour le PADI, un diplôme de plus à votre actif...
alain maryse (dimanche, 16 juin 2013 07:03)
photos et vidéos vraiment EXTRAORDINAIRES !!!!!!!!
photo 10 : on se croirait dans Cabaret version Polynésienne
Sandra P. (jeudi, 20 juin 2013 19:09)
Tu fais une très jolie vahiné Audrey ;-)
Sophie (dimanche, 16 août 2020 20:25)
Comme vous êtes beaux ! Audrey ressemble à une vraie tahitienne !