J13 - Bora Bora - La face B

Température de l'air : 30°C

Température de l'eau : 27°C

Moment fort de la journée : assister à la fête annuelle des enfants et les voir danser en costume de fleurs


Comme hier, la journée commence par quelques fruits frais et juteux. Rien de tel pour vous réveiller et faire le plein d'énergie. Fred part pêcher au gros avec un local, qui vient le chercher à 8h. Il fait connaissance avec Mario, un ancien pompier de Bora, qui l'emmène en ville, à Vaitape, pour prendre de l'essence (il n'y en a pas dans le bateau). Malheureusement, dans les deux stations-service de l'île, les futs sont vides. Mince. Nous attendons un peu, car un bateau devrait en apporter dans une heure, mais vers 9h30, il est toujours impossible de remplir les bidons que Mario a apportés. Il part du coup quelque part, apparemment chez un ami, et dépose Fred sur la petite place près du mini-port, le temps de trouver une solution. Fred en profite pour regarder la vie locale, et la rue s'animer. Mario revient, sans essence, et propose d'aller chercher Audrey à Matira Point pour qu'elle puisse assister à la grande fête qui a lieu ce matin sous le chapiteau du port. C'est en effet aujourd'hui que se tient la fête de l'école, et que tous les écoliers et enfants de Bora sont habillés en costume traditionnel, couronne de fleurs tressées et colorées sur la tête, et vêtements tribaux ou polynésiens pour le reste. La fête a déjà commencé quand nous revenons. Audrey est ravie. Les enfants, par groupe et classe, chantent ou dansent devant les parents, amis, voisins ou curieux disposés tout autour du grand espace servant de scène. Nous restons tous ensemble, assez contents de notre côté de voir quelque chose d'authentique et de local. Il y a des enfants partout, c'est un festival de couleurs et de sourires. Un homme parle au micro pour animer et présenter les différentes classes. Des frites sont à vendre, tout comme des boissons ou des sandwhich. Bref, une vraie fête populaire. Il fait beau et chaud, et c'est un régal de regarder les petits de 5 à 13 ans danser, essayer de se souvenir de la chorégraphie apprise par la maîtresse, chercher leurs parents du regard, ou s'amuser entre eux. Ils sont très mignons. En revanche, il n'y a toujours pas d'essence, et il va falloir attendre midi pour que Mario trouve une solution, en appelant son frère qui viendra nous livrer une heure plus tard dans le lagon, par jetski. La fête dure jusqu'à 11h30, et se termine par des chants et des défilés. Encore une fois, ils sont trop mignons. L'idéal aurait été d'être là en juillet, dans quelques semaines, car c'est à ce moment qu'a lieu la fête annuelle de Bora, le Haeva, où ce sont cette fois-ci les grands qui dansent et chantent. Une fête attendue par tous, où plusieurs groupes se présentent et sont en compétition, avec chaque soir plus de 4h de danse de haut niveau, et pris très sérieusement par tout le monde, dans un décor traditionnel reconstruit en feuille de pandanus. Apparemment, c'est énorme. Tina nous en avait parlé avant-hier d'ailleurs, sur le trajet de l'aéroport. Quel dommage, nous aurions adoré, et fait la fête tous les soirs. Le genre de choses authentiques, loin des spectacles pour touristes, parfaitement représentatif des arts polynésiens. Mario revient nous chercher, et nous partons raccompagner Audrey, qui a peur d'avoir le mal de mer. Son bateau n'est pas très loin, juste à côté du ponton de l'Intercontinental de la pointe Matira. Fred passe chez lui, pour prendre les cannes, remplir la glacière de fruits et d'eau, ainsi que de lait de coco pur pour préparer un peu de poisson cru sur le bateau en fonction de ce que nous attraperons. Chez lui, Mario lui fait goûter le miel qu'il confectionne, ainsi que du piment sucré - pas piquant du tout - qui pousse tout autour. Sympa. Nous chargeons tout cela sur le bateau. La vue est belle, le soleil brille, et le lagon est éclatant. Sur le côté se trouvent la plage de l'hôtel et les bungalows. De nouveau, un paysage de cartes postales. Sauf que c'est une réalité, et que Fred est là pour partir avec un polynésien en mer, chez lui, autour de son île, dans un décor exotique qui n'est pour Mario qu'un cadre classique auquel il est habitué depuis tout petit. Son bateau est sommaire, puissant, d'un jaune profond offrant un beau contraste avec le bleu de l'eau. Les couleurs partent dans tous les sens. Dans la continuité de la fête de ce matin, c'est un moment différent des excursions impersonnelles et formelles, proposées par les hôtels, que Fred a la chance de vivre. L'occasion surtout de voir Bora sous un visage inattendu, loin des clichés. 


Le bateau démarre, Mario met les gazs, et nous filons en contournant les bungalows luxueux, juste à côté desquels nous passons, traçant sur le bleu azur de l'eau claire. Encore une fois, la couleur de l'eau est magnifique. Cela fait maintenant un peu de temps que nous sommes dans ce coin du monde, mais cette couleur nous surprend toujours autant. Ca brille, ça saute aux yeux, ça réveille votre pupille. Prendre un coup de soleil à trop contempler la surface de l'eau ? On pourrait presque le penser. Gilbert Montagné avait raison : sous les sunlights des tropiques, ça crée quelque chose de magique ! Nous croisons une raie léopard. Filant sur le lagon, il vaut mieux s'accrocher. Mario arrête le moteur, passe un coup de fil, et le jetski de son frère vient nous ravitailler. Il est 14h. Fin prêts, nous pouvons partir pour de bon, et sortir du lagon. Cela aura pris du temps, clairement raccourci la sortie de pêche qui était prévue, mais ca y est, on peut y aller. Fred est un peu déçu de commencer si tard néanmoins, car il voulait passer une journée sur le bateau, avoir la lumière du matin, et avoir un temps de pêche plus long. Dommage. Nous partons à plusieurs kilomètres de la barrière de corail, et mettons une traine à l'eau, ainsi qu'une ligne attachée à la grosse canne à pêche (et surtout au gros moulinet doré). La canne peut supporter un poids de plusieurs centaines de kilos, rien que ça. Sous le bateau, le fond descend à une centaine de mètres de profondeur, puis rapidement à plusieurs kilomètres. Mario lui explique comment tenir la ligne de traine, lui montre les différents appats, dont certains (en forme de calamars multicolores) sont énormes, et lui explique comment repérer les bancs de poissons, grâce aux concentrations d'oiseaux. Nous en cherchons des yeux, puis mettons le cap dans leur direction. L'île de Bora est sur notre droite. La vue est belle depuis ce point de vue un peu plus écarté que d'habitude. Les oiseaux, une fois sur place, tournent autour de nous, puis se déplacent très vite vers d'autres endroits. Après une heure de trajet, et à attendre que quelque chose morde, Fred ramène une bonite, c'est-à-dire un poisson d'environ 60cm, de la famille du thon. Il a senti immédiatement quand le poisson a mordu, puis a tiré le fil peu à peu pour le ramener, et qui saute parfois hors de l'eau. Mais il n'est pas très gros, c'est un "petit" poisson pour ici. Ce que nous souhaitons prendre, c'est un ou plusieurs thons, un espadon, ou des mahi-mahi. En fait, des poissons de plusieurs dizaines de kilos. Ce n'est pas pour rien que cela s'appelle de la pêche au gros. Nous repartons donc silloner le tour de l'île, en scrutant pour chercher les oiseaux, mais ceux-ci se font rares. A tel point que nous ne prenons rien d'autre, même après être passé et être resté à côté d'une balise DCP, qui a pour but d'attirer les poissons du coin. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayer, car nous restons au final trois heures en mer, à tourner, aller et venir, changer de coin, les fils toujours dans l'eau à espèrer que ça morde. Le soleil commence alors à descendre. Mario, qui savait que Fred voulait voir les vagues de plus près se cassant contre la barrière, l'emmène dans l'endroit qui va bien pour les observer. C'est très sympa, notamment quand on voit la houle, pas très grande mais malgré tout impressionnante par les mouvements de l'eau qu'elle crée (des ondulations espacées, régulières, hautes de quelques mètres, et larges), arriver et former au dernier moment une vague qui se dresse d'un coup (hauteur d'eau baissant rapidement au niveau de la barrière oblige). Mario tente de s'approcher, grâce au puissant moteur qui permettrait de sortir rapidement d'un endroit s'avérant d'un coup trop dangereux, mais doit rester en dehors de la zone de break. Nous voyons donc le bateau se soulever, puis l'ondulation nous dépasser pour se casser pas très loin, avec le bruit de la vague et l'île en arrière plan. Cela rappelle à Fred quelques documentaires sur le surf, où les caméramen captent les images de vagues se cassant au large, et non sur une plage, loin de la côte, typique des endroits disposant d'une barrière de corail protectrice. Quelques vagues sont belles, surtout quand nous repartons, et tournons en même temps que la barrière, permettant en regardant derrière de suivre le mouvement de la vague au fur et à mesure qu'elle s'approche du récif, et de voir toujours le rouleau de profil, au fur et à mesure qu'il progresse. Lorsqu'une série est plus forte que les autres, les vagues sont superbes. C'est à ce moment que nous retournons dans le lagon, franchissons la passe, et regardons le soleil se coucher à l'horizon. Nous passons à côté d'un bateau permettant aux clients d'un hôtel du coin (tous situés sur un motu autour de l'île, et sur la barrière, exceptée l'annexe de l'Intercontinental située à Matira) de voir le coucher du soleil sur l'océan. Une dizaine de minutes après, nous sommes à la pointe sud, au niveau de notre guesthouse. Après avoir poussé les moteurs aux trois quarts (ça pousse fort !), Fred descend du bateau, face à la guesthouse, bonite et sac à la main, avec 1,3m d'eau, et marche en évitant les coraux pour arriver à la chambre. Ici, on vous dépose devant chez vous, dans l'eau, si vous êtes encore en maillot de bain. Pacifique Sud oblige, l'eau est chaude et cela ne pose aucun problème. Il est 18h.


Fred donne la bonite à Tina, qui prépare une demi-heure après un carpaccio délicieux et garde quelques filets. Fred raconte l'après-midi à Audrey, et sa déception de ne rien avoir ramené. Mario lui-même était étonné. Que voulez-vous, c'est la nature dira-t-on. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé, même si cela aurait sûrement été un peu différent si nous étions partis tôt le matin. Car pour le prix payé, même si bien moins cher que ce que demande le tour-opérateur de l'île, l'expérience est un peu juste, et a été raccourcie. De toutes façons, de l'aveu des métropolitains installés ici, tout est cher à Bora-Bora.

 

L'heure tournant, soleil couché depuis un moment, nous passons un peu de temps devant le magasin pour nous connecter à Internet, et contacter une guesthouse à Rangiroa. La roulotte où nous souhaitons aller manger un bout ferme, et nous nous rabattons sur le Fare Manuia, le restaurant d'hier et d'avant-hier, où nous sommes toujours aussi bien reçus. Nous donnons d'ailleurs à Michel, qui travaille là-bas, des images et des films de la fête de ce matin, où nous l'avons croisé en coup de vent, nous demandant de filmer sa fille si nous pouvions. Nous dinons rapidement, puis empruntons la petite route sombre pour rejoindre la guesthouse, 500m plus loin. Le bruit des vagues au loin se fait entendre, et nous levons la tête pour voir les étoiles au dessus des cocotiers qui se dressent une dizaine de mètres au dessus de nous. Une nouvelle vue qui nous éblouit, et qu'il faudra renouveller.

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    La Plume de Rosa (lundi, 17 juin 2013 08:48)

    Christiane

  • #2

    Jérôme (lundi, 17 juin 2013 09:14)

    Je me demande si les films et photos nous permettrons de nous rendre compte des couleurs et de la vision de rêve que vous décrivez. ..
    Verdict dans 4 ou 5 mois.