J5 - Balade en scooter

Température de l'air : 29°C

Température de l'eau : probablement plus chaude que la piscine des parents d'Audrey dans le Sud de la France à la fin de l'été

Moment fort de la journée : Audrey aux commandes du scooter

 

Journée nuageuse, dans la continuité des pluies intenses de la nuit, qui nous ont d'ailleurs réveillés une ou deux fois. Nous nous levons tôt, car nous allons voir Annie, au club de plongée dont Laurence nous a parlé, pour se renseigner sur l'obtention du PADI, ou du niveau 1 du brevet de plongée, afin d'être certifié d'ici à notre arrivée à Rangiroa, et pouvoir faire autre chose que de rester à 5m sous l'eau en bouteille (limite légale si vous n'avez pas ce brevet) ou en surface avec un tuba. Nous arrivons donc là-bas, dans ce tout petit club qu'elle seule dirige, petit sac à dos avec quelques affaires sur le dos au cas où nous effectuions notre bâptème ce matin. Mais le temps est orageux, menaçant. Nous discutons donc avec elle de ce que permet l'obtention de cette certification reconnue partout dans le monde, de ce qu'elle va nous apprendre si nous faisons notre baptême (première plongée en bouteille), et des clubs de plongée sur Moorea, Bora et Rangiroa. Apparemment, cette dernière île est hallucinante, comme nous n'arrêtons pas de l'entendre, point de vue plongée. Du coup c'est clair, il nous faut le PADI pour vraiment en profiter. Nous sommes très motivés. D'autant qu'une fois en poche, il nous permet de plonger non pas à -18m comme partout dans le monde, mais à -29m, seulement en Polynésie Française, car la visibilité est ici extraordinaire. Elle nous prévient auparavant qu'une fois les bases assimilées, cela ne fait pas une grande différence, pour les oreilles, de plonger à -30 par rapport à -20. Excellente nouvelle. Nous mettons un peu de temps cependant à nous décider si nous souhaitons aller sous l'eau ce matin, car les nuages sont gris, et avons donc peur de ne pas très bien voir dans l'eau, d'autant qu'il y a un peu plus de courant ces derniers jours. Finalement, nous préférons revenir demain matin en espèrant que la météo soit meilleure. Annie est cool, et cela ne lui pose aucun problème. Nous rentrons donc à la guesthouse.

 

L'idée du jour est de louer un scooter pour faire le tour de l'île et se balader. Et la toute petite échoppe pour ce faire est sur le chemin, dans la rue principale (c'est un petit local en bois, assez vieux, tenu par une polynésienne, avec deux scooters garés à côté, et quelques vélos vétustes, pas un magasin neuf ou entretenu). Là-bas, nous croisons un français retraité à qui nous avions rapidement parlé hier, et avec qui nous nous mettons à discuter, de plongée notamment. Lui est un passioné. Il lui manque un petit bout de doigt à cause d'une morsure de "Fugu" (le poisson japonais qui vous empoisonne s'il est mal découpé), en essayant avec un ami local d'en faire sortir un d'un mètre de long d'une nasse (ceux que nous avions vus au Japon dans les aquariums faisaient trente centimètres), d'abord avec son pied, puis en mettant par reflexe sa main lorsqu'il lui avait mordu un bout d'orteil. Les propos échangés avec Annie se poursuivent donc, et il nous fait parallèlement part de son excellente opinion des Tipaniers (du nom d'un arbre d'ici et de sa fleur), l'endroit où nous dormirons demain à Moorea, et du club de plongée qu'Annie nous a indiqué, Scubatipi. Nous restons presque une demi-heure tous les trois, sur le trottoir, à discuter. Les larmes lui montent aux yeux lorsqu'il nous raconte qu'il a rencontré une fois une baleine et son petit, et qu'il a pu l'approcher, à Moorea, il y a une dizaine d'années. Il nous raconte l'émotion qu'il a ressentie, les vibrations liées aux ultrasons qui lui remontaient dans le ventre, sans savoir où la baleine était, le fait de la regarder dans les yeux, puis de pouvoir la toucher une fois qu'elle s'était habituée à eux. Son émotion et les expressions de son visage sont communicatives. Il nous parle aussi de Rangiroa, en tenant des propos semblables à ceux que nous avons entendus. Il nous raconte aussi des moments de vie en Polynésie, qu'il connait un peu, en y passant parfois plusieurs mois par an. Juste après avoir confirmé, une fois notre discussion terminée, notre réservation d'un scooter pour le fin de mâtinée, nous nous regardons et trépignons à l'idée d'être là d'une part, et d'aller à Rangiroa d'autre part. C'est plus que certain, obtenir le PADI est une obsession pour nous désormais. Nous bavons d'avance à l'idée de ce que nous allons voir. Il paraît qu'au fond de l'eau, par -40m, soit pas très loin de là où nous pourrons descendre, des centaines de requins citrons ou à pointe noire se baladent, dans un effet de fourmilière. Vous imaginez ?

 

Nous parcourons les 20m qui nous séparent de notre guesthouse, et nous posons pour prendre un café. Il n'est que 10h30. Fred reste sur la terrase, sur l'ordinateur, et Audrey est dans la chambre pour bouquiner, et se reposer, ou faire un peu d'exercices. L'heure tourne, à force de croiser une ou deux personnes avec qui vous discutez, et il est rapidement 12h. Audrey est partie récupérer les clés du scooter. Vu l'heure, nous préférons déjeuner ici. Puis nous partons, alors que le temps s'est amélioré, sans être parfait néanmoins. Nous devons rendre le scooter vers 17h, juste après la fermeture des deux petites pompes à essence de la ville. Dans la rue calme, nous montons sur l'engin, et partons vers l'un des côtés de l'île, en essayant de trouver un ou deux sites archéologiques. Nous empruntons la seule route, bordant l'eau, filant entre les cocotiers, puis en rentrant un peu plus dans les terres, remplies de végétation en dehors de quelques maisons de temps en temps, pendant une demi-heure. Nous nous arrêtons par moment, pour faire quelques photos, puis continuons. Nous sommes alors sur le côté Est de l'île. Nous trouvons des ruines, sans comprendre ce que cet empilement de pierres disposées comme une muraille représente, le terrain laissé un peu à l'abandon et conquis par la verdure. Pas très loin, nous trouvons une plage déserte, jolie. A cet endroit, la barrière de corail est à  quelques mètres du sable de la plage. La mer est agitée, des vagues d'un bon mètre se cassent dans un grand désordre, et paraît dangeureuse. Sans parler des coraux tapissant le sol à quelques centimètres de la surface, voilà une vraie raison de ne pas entrer dans l'eau, bordée de grands cocotiers verticaux. Le vent souffle. Nous continuons donc à rouler, et partons un peu plus vers le sud. Nous finissons en prenant une route en terre bosselée, sans véritablement savoir où elle mène, et tombons sur une barrière. L'endroit est désert, nous garons le scooter, et franchissons le portail, pour nous rapprocher de l'eau aux couleurs turquoises. En fait, nous sommes là où se tenait auparavant le Sofitel de l'île. Toutes infrastructures hôtelières enlevées, il ne reste que la plage, bien plus belle - image de marque oblige - que celle de Faré, une piscine vide et abandonnée, et quelques chemins laissant deviner où se trouvaient les bungalows d'autrefois. Quoiqu'il en soit, le coin semble parfait pour une session de snorkeling, avec le turquoise de l'eau, proche de celui observé pendant notre tour en pirogue de l'autre fois, et les coraux dispersés jusqu'à la barrière de corail, à 100m cette fois-ci de là. Nous partons donc chercher le scooter, pour le garer un peu plus près, enfilons nos masques, et nous mettons à l'eau, sans difficulté vu sa température. Il suffit d'avancer, d'abord en mettant ses pieds, puis en marchant tranquillement jusqu'au cou, sans ressentir la moindre fraicheur à aucun moment. C'est fou, alors que nous sommes au milieu du Pacifique. Il suffit juste de faire attention en posant les pieds, à cause des cailloux. L'eau est très transparente. Les coraux ne sont pas hallucinants, un peu ternes même, mais des poissons curieux, dont certains jaunes canaris et noirs, viennent à notre rencontre. Certains tout plats sont posés sur le sol, couleur sable, à la manière d'une sole. Nous jouons avec, en les ayant à quelques centimètres de nos mains ou de notre visage. Par contre, nous restons là où l'eau ne dépasse pas nos hanches, à cause du très fort courant qui vous traine malgré tous vos efforts. Il faut vraiment faire attention. Nous restons ainsi comme cela, tout seuls, une bonne demi-heure. En revenant nous sécher, nous croisons un couple comme nous, des français, sac sur le dos, nous expliquant qu'ils font un tour du monde pendant 7 mois. Nous discutons donc de nos expériences. Ils sont fous quand nous leur disons que cela fait justement 7 mois depuis aujourd'hui, ou hier ne sachant pas vraiment quelle date exactement nous sommes, que nous sommes partis. Ils sont allés à Moorea, et ont passé leur Padi dans le club que nous avons en tête, en quatre plongée et trois jours. Super, cela veut dire que nous pourrons faire de même. Et Henri, qui tient l'agence, est très pro.

 

Il est 16h, soit presque l'heure de rentrer. Nous reprenons la route. Audrey est aux commandes, pas très rassurée, mais se débrouille bien après quelques hésitations. Nous échangeons néanmoins les rôles après une petite frayeur. Nous faisons un détour par le pont reliant les deux îles, pour alimenter nos souvenirs, puis retournons en ville, à l'heure pour faire le plein et rendre la machine. Il est presque 17h. Nous prenons une douche, prenons notre temps, et allons rejoindre Greg, le Suisse rencontré hier midi chez "Tara", le restaurant polynésien où nous sommes allés, dans son hôtel. Auparavant, nous avons acheté trois bières, pour prendre un apéritif tous ensemble. Une fois là-bas, nous le trouvons, et décidons d'aller les boire assis sur le ponton de la plage, alors que la nuit est déjà tombée. Cela s'éternise, à discuter de la journée, de plongée, et de bien d'autres choses. Puis nous rejoignons le petit restaurant où nous sommes allés plusieurs fois, notamment pour regarder le documentaire de surf. L'ambiance est bonne. Nous nous entendons bien tous les trois. Nous lui apprenons que nous sommes en tour du monde, chose qu'il ne savait pas. C'est donc reparti pour un tour, et une heure, devant ses questions, que nous devinons à force de parler de notre voyage aux gens que nous rencontrons. Nous finissons après avoir repris une bière (n'arrivant pas à s'arrêter de discuter tous ensemble) en compagnie d'une polynésienne d'une vingtaine d'années habitant Bora-Bora. L'occasion de glaner quelques adresse locales tenues par sa famille. Ca pourrait être utile. Nous sortons vers 23h30, et nous donnons rendez-vous demain, puisque nous prenons le même avion pour rejoindre Moorea, où il se rend également. Le hasard fait bien les choses...

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    La Plume de Rosa (dimanche, 09 juin 2013 16:32)

    passionnant

  • #2

    jerome (lundi, 10 juin 2013 23:12)

    Maryse, Alain ne vous laissez pas faire. Moi je la trouve très bonne l'eau de votre piscine (bien plus chaude que chez moi!!!)