J4 - Huahine - Un dimanche dans les îles

Température de l'air : 28°C

Température de l'eau : suffisamment chaude pour avancer jusqu'au cou sans vous arrêtez à cause du froid

Moment fort de la journée : les prières chantées en polynésien à l'église


Aujourd'hui, c'est dimanche. Et le dimanche, à Huahine, on fait quoi ? On va à la messe. Oui oui. En fait, nous étions passés à côté de l'église il y a trois jours en se baladant pour découvrir le village de Faré, et les souvenirs qu'a Audrey d'une messe à laquelle elle a assisté en Nouvelle-Calédonie lui ont donné envie d'aller à une polynésienne. Nous nous sommes donc dits que nous irions aujourd'hui, pour 9h. Nous partons donc après avoir pris notre petit-déjeuner.

 

En ouvrant la porte qui donne sur la terrasse, à peine réveillés, la première chose que nous voyons est la mer, et le ciel bleu. La lumière est douce, typique de celle du matin. La rue est calme. Tout est paisible. En nous asseyant pour commander notre chocolat, Laurence nous dit que des dauphins se promènent juste en face. Nous nous levons donc immédiatement pour aller les voir. Effectivement, ils sont à une cinquantaine de mètres, et sortent de l'eau par groupe, doucement, sans s'agiter. De loin, leur dos brille juste au dessus de la surface. Quels premiers instants de la journée !

 

Nous partons un quart d'heure avant le début de l'office, et avons préparé notre sac pour ensuite aller dans un restaurant plus au sud de l'île, "Chez Tara", pour manger polynésien (le dimanche, des préparations spéciales ont lieu, typiques). Nous arrivons dans l'église, ciel bleu au dessus de nous, et cocotiers sur les côtés. A l'intérieur, pas de vitraux, mais de grandes fenêtres ouvertes, et de la végétation tout autour. Rejoindre l'église fut rapide. Les femmes sont en blanc, ou avec des robes à fleurs, et les hommes portent également des chemises colorées ou fleuries. Le curé porte un collier de fleurs blanches autour du cou. La messe va durer une bonne heure, voire un peu plus puisque des adolescents effectuent leur première communion aujourd'hui. Pendant cette heure, nous allons être transportés, principalement par les chants en langue locale, superbes, à plusieurs voix, accompagnés d'une bande sonore marquant le rythme. Le gospel local en quelque sorte. Lorsque les premières prières chantées retentissent, nous sommes tout les deux sous le charme, subjugués par les vibrations qui se dégagent. Un vrai moment d'émotions, évidemment difficile à décrire. Nous avons réussi à enregistrer un chant à un moment, et le mettons en lien ci-dessous (dès que nous pourrons en fait), pour vous donner une idée, même si cela rend moins bien. A chaque fois, les paroles sont vidéo-projetées sur un grand écran blanc accroché au mur. Le "Notre Père" est aussi chanté, avec des refrains justes, l'embellissant indubitablement, et rendant toute la messe bien plus gaie, joyeuse que celles que nous connaissons, souvent mornes et formelles. Toutes ces louanges respirent l'émotion, la joie et la vie. C'est beau, tout simplement. Nous ressentons vraiment quelque chose de spécial. Un grand moment du voyage, et de notre escale en Polynésie, assurément. Superbe idée que d'être venus, et beau souvenir.

 

Après ce moment différent des autres, nous repartons à la guesthouse, à quelques minutes de là, pour prendre les masques et tuba (nous les avions oubliés) avant de chercher une voiture pour rejoindre l'île du Sud, à une dizaine de kilomètres. Nous comptons en effet aller au restaurant en stop, sur les conseils de Laurence. Faire du stop ne craint rien ici, et est une pratique courante. Nous voulons bien la croire, quand on voit comment les choses se passent. Mais auparavant, nous repassons à l'église pour discuter avec le prêtre, et en apprendre un peu plus sur son parcours. Nous imaginons en effet le choc et le plaisir qu'il a du avoir en arrivant de métropole (c'est en effet un français d'Europe). En fait, non, il est là depuis 35 ans et est curé depuis seulement quelques années. Cela ne s'est donc pas déroulé comme nous le pensions. Nous pensons trouver une voiture à la sortie pour faire du stop, et profiter du fait que beaucoup de monde soit là, mais pas mal sont déjà partis, et nous préférons commencer à marcher sur la route en direction du sud. Après dix minutes, et plusieurs voitures de passées, une s'arrête. C'est un couple avec leur enfant. Nous grimpons à l'arrière, et ils nous avancent. Nous remarchons un peu, et un grand 4x4 s'arrête et nous invite à monter. Tous les gens sont amicaux. Ceux-là nous reconnaissent et nous demandent, pour confirmer, si c'était bien nous qu'ils ont vus à la messe. Comme quoi. Nous faisons un détour pour passer chez eux, puis lui propose de nous emmener directement au restaurant. Nous acceptons, après avoir bien sûr refusé initialement. Il souhaite en profiter pour aller voir les vagues. Sur le chemin, nous discutons, notamment des quelques années qu'il a passées en Corse comme militaire et pompier, avant de revenir dans sa Polynésie natale. Il nous parle des Australes, et des Marquises. Sur le chemin, il nous montre un lookout à partir duquel la vue sur le lagon est époustouflante, grâce à l'altitude du point de vue, surplombant le lagon. Avec le soleil qui chauffe à plein, vous êtes ailleurs. Puis nous arrivons au restaurant.


Là-bas, à peine descendus, une nouvelle vue nous saisit. La mer est bleue turquoise, parfois un peu plus foncée, un ou deux cocotiers bordent le sable, et un catamaran est ancré à cent mètres en regardant l'horizon, pile dans votre champs de vision. Là aussi, c'est la carte postale. Et quand nous voyons la tonnelle sous laquelle sont disposées les tables, face à cette vue, l'eau un mètre sous vos pieds, c'est le top. Oui, c'est bien là que nous allons déjeuner. Probablement l'un des plus beaux endroits dans lesquels nous avons déjeuné de toute notre vie, sans hésitation. Nous avons du mal à croire ce que nous avons devant nous, car nous n'imaginions pas cela. Nous nous asseyons, puis allons visiter un peu la grande salle dans laquelle les plats typiques (thon à la tahitienne, épinards au lait de coco, poulet coco, taro, fei, manioc... et fafaru, un "poisson qui pue", et que les occidentaux, voire des polynésiens, ont du mal à avaler) vont être disposés en buffet, après avoir été cuits dans le four traditionnel, c'est à dire après avoir été enveloppés de feuilles de bananiers puis jetés dans la braise. Côté mer, nous invitons un trentenaire, tout seul, à venir nous rejoindre, mais celui-ci, timide dans un premier temps, refuse et souhaite nous laisser profiter de notre lune de miel, selon ses dires, que nous corrigeons immédiatement. Nous prenons un cocktail, et perdons notre regard dans le bleu, garanti sans colorant. Puis nous ré-invitons Greg, ce suisse tout seul à sa table, avec qui nous passons le reste du déjeuner et sympathisons. C'est un fou de plongée, très sympathique, travaillant pour la police criminelle (nous l'apprendrons le lendemain, quand nous le reverrons). Le déjeuner est bon, sans être exceptionnel. Les légumes (Taro, manioc, fei...) sont un peu secs et très neutres au palais. Le thon est très bon, tout comme le dessert, et notamment la papaye ou les bananes confites. Devant la couleur de l'eau, Fred ne peut pas résister à aller se baigner, et enfile le masque et le tuba, pour nager autour des quelques récifs parsemant le fond. Rien de grandiose, mais l'eau est chaude. Greg rentre, en vélo, sur Faré, après avoir hésité à rester en notre compagnie. Puis nous partons nous aussi, toujours en stop. Nous marchons cette fois-ci un peu plus de temps, environ 20 minutes, avant qu'une voiture nous prenne. C'est un paysan local et sa petite fille. Nouvelle occasion de vivre la Polynésie, d'écouter, d'observer, de poser quelques questions. Puis, après quelques kilomètres, nous reprenons notre route à pieds. Là encore, nous marchons un peu de temps (il n'y a pas grand monde le dimanche sur cette route, l'une des trois en tout de toute l'île), sous un ciel nuageux, avant que la chance nous sourit. Une voiture s'arrête. Ils vont à Faré, youpi. Heureusement, car en voyant le chemin qu'il restait à parcourir, nous aurions mis trois ou quatre heures. Nous arrivons à la guesthouse.


Le soir, nous allons à l'hôtel situé au bord de la plage où nous sommes allés plusieurs fois, rejoindre Claire et François pour dîner. Très sympathiques, ils nous proposent de nous faire visiter leur grande chambre luxueuse et spacieuse, une véritable petite hutte pour eux tout seuls, puis d'ouvrir la bouteille de Champagne qu'ils ont ramenée, sur leur terrasse. Attention délicate. Nous discutons à bon train, puis allons au restaurant de l'hôtel, bon mais très calme, dîner tous ensemble. Là aussi, les dicussions fusent, que ce soit sur notre voyage ou sur leur mariage ou enterrement de vie de garçon/jeune fille. Un bon contact. A tel point que nous fermons le restaurant, restons encore à discuter à la table, puis rejoignons leur terrasse pour prendre un café, qui s'éternise. Nous rentrons finalement vers 1h15, après avoir essuyé un bel orage avant de les quitter. Incroyable, mais Audrey avait pris le parapluie, en voyant les nuages gris tout-à-l'heure remplir le ciel. Il aura donc plu à verse en Polynésie. Pas longtemps, mais quand même.

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    CHRISTIANE (samedi, 08 juin 2013 22:54)

    comme vous etes heureux!comme vous nous faites rever! merçi!
    nous voudrions tous etres avec vous là bas on inviterai meme la plume de rosa!continuez à nous enchanter c est du bonheur!

  • #2

    La Plume de Rosa (dimanche, 09 juin 2013 16:21)

    et