J41 - Auckland, deuxième

Comme hier, aucun problème avec la place à laquelle nous avons garé le camping-car. A notre grande surprise, quelques voitures sont même garées juste à côté, dans cette petite zone libre placée juste avant un virage sur les hauteurs de la ville. Drôle, on ne s'est quasiment rendu compte de rien, à part entendre quelques bruits de moteur de temps en temps. Ce qui a été plus problématique, ce sont nos boutons de sandflies, qui persistent, et nous grattent horriblement, à tel point que cela a réveillé Fred dans la nuit. Beaucoup plus nuisibles qu'on ne le pensait, ces bestioles. A côté, les moustiques sont des apprentis. La bonne nouvelle par contre, c'est que le soleil brille. On prend doucement notre petit-déjeuner en nous disant que c'est l'avant-dernier, et en faisant le récap des choses à faire aujourd'hui et ce soir. 

 

Nous décollons pour rejoindre le centre-ville, et nous garer comme hier sur le parking du supermarché. Nous n'avons pas l'intention de rester très longtemps dans le quartier, l'heure et demi gratuite devrait suffire. Au pire, on reviendra déplacer le véhicule. Nous passons dans une boutique de livres d'occasion que Fred avait repérée la veille, y passons un moment, puis faisons une ou deux boutiques du coin. Nous sommes les bras chargés de sacs, car nous devons passer à la poste, et envoyer quelques affaires. Ce que nous faisons juste après, l'office étant tout près. Nous y passons, comme à chaque fois, un petit moment, le temps de faire le carton, de le renforcer, d'inscrire les adresses etc... Ici, impossible de l'envoyer par bateau. Ce sera donc par avion, au prix fort, soit 11 euros par kilo. On ne vous dit pas combien nous en avons, avec tous les trucs qu'on se trimballe depuis le dernier envoi. Une fois dehors, avoir les bras libres nous fait bizarre. La sensation d'avoir oublié quelque chose quelque part. Mais non, tout est parti, c'est tout. Voilà une bonne chose de faite, qui va alléger nos sacs. Et qui est toujours un moment signifiant que nous partons d'un pays. C'est drôle, le dernier jour dans chaque pays ressemble toujours à ceux des pays précédents. Une sensation étrange, que l'on aime sans vraiment l'aimer. Le petit coup de se dire que nous quittons quelque chose où nous nous sommes plu, que nous ne le reverrons pas, peut-être jamais, et l'excitation d'aller vers une nouvelle destination, qui nous attire. Le genre de moment où vous réalisez où vous en êtes dans votre voyage. Les transitions, qui vous sortent un peu la tête de l'eau, qui marquent des ruptures. Des passages-clés en quelque sorte. Difficile à décrire. Nous savons aussi tous les deux que bien des choses restent à faire, ce soir, pour être prêts demain et ne pas avoir de stress. Tout organiser pour repartir vers une autre partie de la planète. On verra ça tout-à-l'heure. Pour l'instant, nous hésitons à déjeuner dehors, mais, en revenant au supermarché, décidons d'aller acheter un poulet, puis de prendre le camping-car et d'aller s'installer quelque part pour le manger avec la salade qu'il nous reste. Ce sera sur le port, pas très loin,  face aux bateaux, après avoir roulé cinq bonnes minutes et avoir choisi en l'apercevant tout droit, alors que nous nous apprêtions à suivre la rue et tourner à gauche, près de Queen Street. Auckland est en tous cas bien plus sympa qu'hier, grâce au soleil. Nous déjeunons (un plat que nous aimions bien manger ici), réfléchissons à ce que nous souhaitons faire cet après-midi. Audrey hésite entre aller au musée de la ville, et flâner, voire même aller directement au Holiday Park campground près de l'aéroport pour commencer à faire les sacs et le reste, et avoir du temps ce soir pour se prélasser. Pas envie de grand chose en fait. La ville nous plaît moyennement, et nous sommes pressés d'être demain, tout en étant un poil triste de quitter le pays (Audrey n'aime pas les "fins"). Nous optons néanmoins pour le musée.


Nous y arrivons vers 15h. Le bâtiment est grand, situé en haut d'une colline et entouré d'un parc. L'entrée est gratuite, avec une participation volontaire si vous le souhaitez. Il y a 3 étages, revenant sur l'histoire des Maoris, comprenant un musée d'Histoire Naturelle, et plusieurs salles reprenant les conflits dans lesquels la NZ a été impliquée. Nous en apprenons du coup un peu plus sur les Maoris (qui sont venus de Polynésie pour s'installer ici). La partie Histoire Naturelle est très bien faîte, comme à Wellington. Décidément, leurs musées sont sacrément bien foutus, intéressants et intéractifs. On aime, et passons bien plus de temps que prévu. Nous terminons - comment en aurait-il pu être autrement - la visite par l'exhibition en cours sur Sir Edmund Hillary, dont nous revenons dans un article distinct. Finalement, en sortant, il est 17h, heure de fermeture. Une sensation bizarre, teintée de tristesse, nous envahit en descendant le grand escalier en marbre du musée et en apercevant la ville à travers l'une des grandes fenêtres. Ce sont nos dernières visions, derniers souvenirs d'ici. Le dernier moment où notre esprit se consacre à écouter son environnement. Car dans une petite heure, et jusqu'à demain midi, nous allons nous concentrer sur le départ, et être en NZ ou autre part ne fera pas une grande différence. En un éclair, l'image de notre atterrissage il y a un moins et demi, et certains moments passés, nous reviennent en tête. Le genre de moment qui vous fait réaliser que vous êtes arrivé dans un pays dont vous aviez tout à découvrir et que vous quittez quelque chose que vous connaissez désormais. Un peu comme lorsqu'on rencontre quelqu'un, et que, au moment de dire adieu à cette personne, vous réalisez tout ce qu'il s'est passé depuis le moment de votre rencontre, où l'inconnu régnait. Cela nous fait toujours bizarre d'arriver dans un pays, à nous demander ce que nous réservent les semaines à venir, à nous poser des questions, à aller vers un point d'interrogation, à nous demander ce que nous ressentirons quand nous partirons, à savoir que notre regard aura complètement changé, et cela nous fait, de la même façon mais en inversé, bizarre quand nous partons. Le genre de moments, encore une fois, où vous réalisez un peu ce qu'il s'est passé, et le pays dans lequel vous aviez la chance d'être. Mais c'est bien de ressentir tout cela (même si Audrey n'arrive pas à retenir de petites larmes), cela fait partie du voyage, et représente un bout du large éventail de sensations qu'être en voyage à travers le monde, à visiter des pays très différents sans repasser par chez-soi, nous offre.


Une fois les larmes séchées, nous partons vers l'endroit où nous allons dormir ce soir, et reprenons la Highway 1, en sortant près de l'aéroport. Nous faisons le plein, et nous posons là-bas. Pendant les heures qui vont suivre chacun de nous aura son rôle. Fred à rédiger les articles manquants, contrôler que tout est à jour, et à préparer à dîner. Audrey à ranger les affaires, faire les sacs et mettre une machine à laver en route. Et ensemble, discuter de tous les autres détails, aujourd'hui relatifs entre autre au camping-car et à la nourriture qu'il nous reste. Un travail d'équipe qui nous permet à chaque fois de partir sereinement, même si cela apporte un peu de stress à chaque veille de départ. On s'en sort bien, et terminons vers 22h, après avoir pris notre douche. Nous regardons les commentaires sur le site (et réalisons que nous avions mis le J37 en ligne par erreur, avant d'avoir mis les précédents, dont le "J36 - Hobbiton"). Tant pis. Nous discutons un peu, en réalisant que nous allons au milieu du Pacifique Sud demain, et que ce n'est pas tous les jours que l'on peut se dire ça. D'ailleurs, nous allons traverser la "International Timeline", c'est-à-dire le prolongement du méridien de Greenwhich (mais de l'autre côté du globe), où vous faites reculer votre montre de 12h en la passant. Nous allons donc partir un 30 mai à 14h, et arriver un 29 mai à 21h. Ca fait un peu bizarre quand on y pense. Bref, nous arriverons le jour avant être partis, et c'est ça qui est drôle. Nous faisons le lit, pour la dernière fois, et regardons une série, avant de passer notre dernière nuit au pays des Kiwis.

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    La Plume de Rosa (jeudi, 30 mai 2013 12:53)

    assiduité

  • #2

    Jerome (dimanche, 02 juin 2013 10:04)

    Avant de partir de NZ vous avez pensé a vous faire un tatouage traditionnel sur le visage?