Allez, ce matin, c'est le départ. 8h45, nous descendons prendre notre petit-déjeuner. La grande salle commune est déjà pas mal remplie. Les grands espaces de travail, avec plaques de cuisson, sont presque tous occupés, tout comme les 4 double éviers disponibles. Dans une guesthouse, la règle est que vous pouvez vous servir de tout cela, et des ustensiles à disposition, mais devez aussi nettoyer puis ranger ce dont vous vous êtes servis. Ca donne une ambiance de grande colocation géante, dans une cuisine tout aussi grande. Nous ouvrons la porte du fond, permettant d'accéder à la grande chambre froide servant de réfrigérateur commun. Chacun y met ses affaires dans un sac, sur lequel il indique son nom et son numéro de chambre. 9h30, nous descendons nos sacs à la réception, et les laissons contre un mur à côté, car il n'y a pas d'endroits fermés à clé, juste des coffres à louer 24h, que nous ne souhaitons pas utiliser. Nous partons rapidement pour prendre la voiture chez Europcar, sur Franklin Street, à quelques pâtés de maison. Nous mettons un quart d'heure, car les rues sont assez larges et grandes, et ici, tout le monde ou presque respecte les feux. Nous attendons donc fréquemment, comme les autres jours, que le feu passe au rouge pour traverser, comme tout le monde, même s'il n'y a pas de voitures pendant plusieurs minutes. Arrivés chez Europcar, le type derrière le comptoir nous dit qu'il n'a pas de réservation à notre nom. Bizarre. C'est quoi cette histoire ? Nous lui montrons le mail de confirmation que nous avons reçu. Il s'absente pour aller voir son manager, et revient après presque 10 minutes, en nous disant que la réservation, faîte via le site de Britz (une société cherchant les meilleures offres pour vous), n'est pas chez Europcar - malgré leur nom et leur adresse d'indiqués sur le mail - mais chez Thrifty (une société que nous connaissons, puisque c'est là que nous avons rendu la voiture il y a 4 jours). La booking référence que nous avons ne sert qu'à Britz, et correspond à un dossier chez eux, pas chez Europcar. Le type nous dit que le numéro de téléphone indiqué sur notre mail est celui de Thrifty, et que c'est donc chez eux qu'il faut aller, puisque rien ne correspond chez lui. On balise un peu pendant tout ce temps, car ce serait le comble de ne pas avoir de voiture. Heureusement, nous voyons un début de solution en constatant qu'il y a une erreur sur notre mail de confirmation. Un peu embêtés quand même, nous allons chez Thrifty, pas très loin (toutes les sociétés de location de voiture sont dans le même coin ici). Là-bas, nous donnons notre nom, mais pareil, pas de voiture de réservée pour nous, malgré un ou deux coups de téléphone pour tout vérifier. Merde. On commence à être mal. Nous expliquons à la personne notre affaire, mais elle nous répond que non, le numéro de tel indiqué n'est pas du tout le leur, contrairement à ce que vient de nous dire le type d'Europcar. Du coup, ca veut clairement dire que nous n'avons pas de voiture dans l'immédiat, alors que nous avons déjà payé en ligne. Nous demandons à la personne ce que nous pouvons faire, mais elle nous dit que rien n'est enregistré chez eux, et qu'ils ne peuvent rien pour nous, à part louer une voiture en direct ce matin, comme un nouveau client. Nous lui disons que nous sommes dans un cul-de-sac, car si nous retournons chez Europcar, ils vont nous dire la même chose. Nous avons alors l'idée de lui demander si elle peut appeler Britz pour nous, afin de vérifier. Elle passe un coup de téléphone, puis nous communique un numéro gratuit pour les joindre, et nous propose d'utiliser un de leur téléphone. Fred appelle donc, et tombe sur quelqu'un de très aimable qui le met en relation avec le desk de Melbourne. Après avoir donné la "booking référence", la personne lui explique qu'il y a eu une erreur dans leur système, et que en effet, l'ordre de location n'est pas passé. Super, mais on fait quoi du coup ? Car nous, nous souhaitons partir, et avons tout un programme pour les jours à venir. Elle le fait patienter, et appelle Europcar afin de voir si elle peut arranger cela. Malheureusement, toutes les voitures sont prises chez eux, et elle ne peut pas en réserver une immédiatement ailleurs. C'est vrai que c'est le lendemain du WE de Pâques. Par contre, nous sommes le 1er avril, et cette histoire n'est pas un poisson d'avril. La seule solution consiste à procéder au remboursement des 330 AUD payés en ligne (après lui avoir confirmé que la somme a bien été débitée). Espèrons qu'ils fassent bien le nécessaire, et que cela ne soit pas un nouveau problème à régler. Fred prend du coup le nom de la personne en ligne, qui lui confirme qu'elle va s'en occuper. Mais dans l'immédiat, ça veut dire que nous sommes le bec dans l'eau, sans pouvoir partir de la ville, sans guesthouse, avec nos sacs prêts. On vérifie le prix d'une location immédiate au bureau où nous sommes, mais c'est au moins le double de celui normalement en vigueur sur Internet. Nous partons, dépités. Essayant quand même de trouver une voiture, sans vraiment y croire à cause de la faible disponibilité, et à cause des prix élevés, nous allons quand même chez Budget, Sixt, et Avis. Mais rien ne convient. Il va donc falloir changer de plan, et revoir en profondeur ce que nous souhaitions faire. Bref, s'adapter, même si le moral n'est pas bon. Nous étions tellement contents de retrouver une voiture, de quitter Melbourne, et d'être "on the road again"...
Après réflexion, et tiré un trait sur nos envies et notre engouement initial, l'option la plus évidente consiste à regarder sur Internet si nous pouvons louer une voiture demain, ou sinon après-demain. Le problème, c'est que nous allons faire cette résevation via le site de Britz (ce sont les seuls à ne pas prendre de frais d'aller simple, quand la voiture n'est pas ramenée à son point de départ, comme dans notre cas), et Fred craint sérieusement une nouvelle erreur, non pas de réservation, mais liée à l'opération de remboursement en cours. Il suffit qu'ils ne soient pas doués, pour que cela ajoute de la confusion à son dossier, avec une somme à rembourser, et une autre à débiter, et deux numéros de réservation dont l'un est obsolète. Normalement, c'est assez simple, et tout devrait bien se passer, mais sachant qu'ils ont déjà fait une erreur, et comme cela peut se passer parfois dans des dossiers clients suivis par des personnes différentes, Fred ne veut pas potentiellement se retrouver à devoir gérer une telle situation, qui peut devenir très pénible à résoudre, avec probablement le fait de devoir ré-expliquer l'histoire à différentes personnes. Bref, un scénario du pire dont il ne veut pas prendre le risque. Comme disait Chirac, "les emmerdes, ça vole en escadrille". Par contre, même si cela demande un peu de temps et de la patience, nous pourrions rappeler Britz en leur demandant si nous pouvons utiliser la somme qu'ils ont débitée pour louer une autre voiture demain ou le jour suivant. L'autre option, radicale, consiste à rejoindre Sydney bien plus tôt que prévu. Et sachant que nous n'avons vraiment pas envie de rester ici, à subir, et attendre que le temps passe, c'est peut-être quelque chose qu'il faut considérer. Mais pour l'instant, nous rentrons à la guesthouse, et utilisons (exceptionnellement, nous sommes tombés sur la bonne personne, car on nous le refusera plus tard) le téléphone de la réception. Nous appelons Britz, avec numéro gratuit, et Fred tombe sur une personne dont il reconnait l'accent français. La conversation se poursuit donc dans notre langue maternelle, rendant les choses beaucoup plus simples. Pas de problème, il est possible d'utiliser les fonds déjà versés pour louer une voiture. Un camping car est disponible demain, mais à un prix trop élevé. Une voiture après-demain, pour 150 AUD de plus. "OK Romain, je vous rappelle après avoir fait le point. Thanks". Bon, c'est pas terrible, car cela veut dire que nous perdons deux jours à attendre la voiture, sans rien avoir à faire ici, et devons payer plus cher. A moins que nous puissions aller nager avec les dauphins demain. Direction l'Office Center, à deux pas d'ici, à côté de la gare, pour voir si cela est possible (nous avons vus que certaines compagnies demandent de passer par l'office du tourisme pour réserver). Après une petite attente, nous apprenons que c'est complet. Flûte. En regardant sur le net par contre, des places sont encore disponibles. Bizarre. Nous en avons marre, et ne savons plus bien quoi faire, car partir en voiture mercredi raccourcit notre séjour sur la côte de deux jours. Ca risque donc d'être speed sur le route, à moins de raccourcir Sydney. Fred évoque de nouveau l'autre option : quitter tout ça, changer carrément son fusil d'épaule, aviser plus tard sur ce que nous allons manquer sur la côte, partir un peu à l'aventure, dans l'inconnu, et aller à Sydney dès aujourd'hui, voire demain. Changer d'environnement. Et peut-être louer une voiture à Sydney pour faire un bout de la côte.
13h30, nous partons pour la gare, et déjeunons rapidement sur le trajet. Pas de places ce soir, mais uniquement demain, pour 130 AUD/personne, pour un train de nuit. Pourquoi pas. Nous allons quand même faire un tour par curiosité du côté des compagnies de bus, et apprenons que pour 63 AUD/ pers, le bus ne met que 2 heures de plus pour rejoindre la capitale économique du pays, pour un niveau de confort quasi-similaire. Vu la différence de prix, c'est adjugé. Nous partirons demain à 19h, pour 12h de trajet. On a bien pris le bus pendant 8h en Inde, on peut faire de même en Australie, non ?
Au moins, nous repartons sur une dynamique positive, avec un projet devant nous, et en étant maîtres de ce qui va nous arriver. Direction la bibliothèque, pour trouver une guesthouse à
Sydney. Impossible de se connecter, allez savoir pourquoi. Nous allons donc dans la rue à côté, au 2pocket bar, où nous restons jusqu'à la fermeture, à avancer sur le site. Retour à la
guesthouse, et paiement de la chambre de ce soir (nous nous étions assurés qu'il y en avait bien une de libre avant de repartir tout-à-l'heure). Nos sacs sont toujours là, posés contre
le mur à côté d'autres. Petite douche, puis dîner que nous préparons vers 19h30. Une heure et quelques après, vaisselle faîte, nous remontons dans la chambre. Nous avions certaines choses en
tête hier à cette heure, un plan bien défini, et 24 heures plus tard, c'est complètement autre chose qui s'impose à nous.
Le lendemain, le réveil ressemble à celui de la veille. Petit-déjeuner, puis retour à la chambre pour descendre les sacs et les laisser dans un coin de la pièce principale, juste avant de patir pour la bibliothèque. Pas grand chose à faire, à part peut-être se balader près de la Yarra River, ou dans les rues. Nous préférons avancer sur le site, et utiliser plus utilement le temps dont nous disposons. Nous essayons la bibliothèque juste à côté de la guesthouse, pour changer. Bad news, le wifi ne marche pas, en tous cas sur notre ordinateur. Nous partons donc pour celle, plus grande, que nous connaissons. Nous y restons jusqu'à 14h30, et en profitons aussi pour la visiter un peu plus, et découvrir par exemple une salle d'exposition. On se croirait presque dans un musée. Retour à la guesthouse, où nous finissons nos restes (pâtes et omelette au jambon). Nous avions prévu d'emporter dans la voiture quelques ingrédients qu'il nous reste, mais du coup, il va falloir les porter dans le sac. Nous nous en servirons demain à Sydney. 16h40, nous sortons pour faire quelques courses pour le bus, ce soir, et achetons nos sandwhichs. 17h20, départ pour la gare routière, à Southern Cross. 18h30, nous faisons la queue pour mettre nos bagages en soute, et partons à l'heure pile, 19h. Le bus est assez confortable. Le chauffeur parle dans son micro, se présente, et raconte comment le trajet va se passer, avec 2 arrêts, fait des blagues etc... son accent est prononcé, et nous ne comprenons pas tout. Mais ses commentaires sont sympas, et évitent l'ambiance froide et silencieuse que l'on rencontre souvent lors de tels voyages. Le film Armageddon est diffusé sur les écrans du couloir central. 22h30, premier arrêt, sur les bord de la Murray River, pour 30 minutes. Le chauffeur parle au micro et dit, entre autres, de ne pas s'appuyer aux arbres à cause des araignées. 23h, nous repartons. Audrey s'endort, comme beaucoup de monde dans le bus. Les lumières sont éteintes. Fred écrit 2 articles, puis dort à son tour.
Écrire commentaire
CHRISTIANE (jeudi, 11 avril 2013 10:57)
décidement vos peripéthies volent en esquadrille aussi
mais comme disait aussichirac ça vous en touche une sans faire bouger lautre
vous ètes très stoiques bravo
on s amuse vraiment bien sur ce blog hi! hi!
La plume de Rosa (jeudi, 11 avril 2013 14:29)
Quel poète ce Chirac!!!
François P. (jeudi, 11 avril 2013 20:54)
Le bus ? Et si tu rajoutes a ça le bruit et l'odeur...
CHRISTIANE (vendredi, 12 avril 2013 14:00)
françois! si ça continu on va avoir des ennuis quoi que je remarque
que nous avons une granse culture qénérale!!