Assister à un match d'Aussie Rules au MCG

Le MCG, c'est le Melbourne Cricket Ground. Autrement dit, le grand stade de la ville (qui en comporte deux ou trois), et même l'un des plus fameux d'Australie. C'est en effet Tiffany, à Adélaïde, qui nous a conseillé d'aller voir ici un match de Aussie Rules. Ce sport national, autrement appelé Footy, n'est pratiqué qu'ici, en Australie. A première vue, c'est une sorte de rugby. C'est vraiment le sport suivi par tout le monde, bien plus que le football en France par exemple (sport apprécié ici aussi d'ailleurs). Nous avions donc vu des matchs, ou bouts de matchs, à la télévision, mais sans vraiment comprendre les règles. Ca ressemble à du rugby, mais c'est clairement plus le foutoir sur le terrain, et les passes en avant sont autorisées. Un peu confus donc, à première vue. En fait, c'est extrêmement simple. Peut-être l'un des sports les plus simples qui existe. Du coup, ce soir, ici, l'occasion nous est donnée d'en savoir plus, et de faire partie de cette grande messe rassemblant 80 000 personnes, pour le premier match de la saison, qui a commencé le week-end dernier, ayant lieu dans le stade. Les deux équipes ? Les Richmond Tigers, contre les Carlton Blues. Ce sont les deux équipes de la ville (Richtmond et Carlton sont deux quartiers de Melbourne).


L'ambiance commence dans le tramway. Nous ne savons pas bien à quel arrêt descendre, mais allons suivre tous les supporters présents dans le wagon. La plupart ont des écharpes, des bonnets, ou des chemises noires et jaunes, les couleurs des Tigers. La soirée s'annonce bien, le soleil brille après l'averse de tout-à-l'heure. Nous descendons, empruntons le grand pont permettant de rejoindre le stade, et arrivons face à la Gate 4. Il y a beaucoup de monde. Certains mangent un bout, boivent une bière, pendant que d'autres flânent devant les boutiques vendant les produits aux couleurs de chaque team. Le coup d'envoi est prévu pour 19h45. Pour notre part, nous avons rendez-vous avec les deux françaises au Great Southern Stand (l'une des deux entrées du stade, après avoir regardé cet après-midi sur Internet). Le problème, c'est que cette entrée regroupe en fait les Gates 4 à 7, c'est-à-dire une zone faisant à peu près le quart du stade. Nous partons donc vers la droite, pour rejoindre la Gate 7, et ouvrons grand nos yeux en espèrant les croiser. Après un premier tour, puis un demi-tour, nous ne les voyons pas. Nous allons même à la Gate 1, un endroit que nous avions évoqué auparavant comme point de rendez-vous potentiel. Pendant 45 minutes, nous allons faire de même, en nous séparant parfois pour que l'un de nous se poste à un endroit, pendant que l'autre arpente les allées extérieures du stade. Mais las, nous ne les trouvons pas. L'heure tourne, et nous n'avons toujours pas nos billets. Nous décidons donc vers 19h30 d'abandonner nos recherches, et de faire la queue pour prendre nos places (les moins chères, à 21,5 AUD). Dommage, nous y croyions pourtant jusqu'au bout. La queue est longue, et nous avons faim. Nous allons néanmoins attendre d'être assis pour manger quelque chose. Le match va bientôt commencer, et nous entendons le bruit de la foule à l'intérieur. Enfin, nous pouvons rentrer. Apparemment, nous devons monter au quatrième étage, où le placement est libre (prix des tickets oblige !). Pendant que nous avalons les marches, nous apercevons le terrain, entre deux tribunes, par un petit bout ouvert. Ca a l'air impressionnant. Là haut, nous entrons enfin dans l'arène. Génial. Perchés, nous avons une vue plongeante sur le terrain. Les gradins, tout autour, sont remplis. Un superbe stade, avec l'ambiance qu'il faut. Nous trouvons une place, puis une autre lorsque nous devons la laisser aux deux personnes les ayant réservées.


A 19h45, le match commence. Le ballon ovale est lancé contre terre par l'arbitre, qui se penche en avant en levant une jambe vers l'arrière, pour qu'il rebondisse puis soit attrapé par l'une des deux équipes. Une partie est consistuée de 4 quarts-temps de 20 minutes chacun. De chaque côté du terrain, deux grands poteaux sont disposés. Mettre la balle dans cet espace restreint, à la main ou en tirant avec le pied, permet de marquer 6 points. Deux autres poteaux, sont disposés de part et d'autre, encadrant les deux premiers. Mettre la balle dans ces deux espaces latéraux permet de marquer 1 point. Les règles sont simples pour ce faire. A peu près tout est permis : courir avec la balle à la main (en devant la faire rebondir de temps en temps), faire une passe en arrière, en avant, à la main ou au pied, plaquer l'autre (mais pas au niveau du cou) etc... le but est juste d'amener la balle entre les poteaux, d'une manière ou d'une autre. Tout le monde se jette donc dessus dès que possible, ou sur le porteur du ballon. Une des règles étant que la balle change de camps si son porteur est attrapé par un adversaire. Avoir le droit de tirer depuis la ligne des 50m si l'on arrive à la récupérer sans qu'elle touche le sol dans la zone des 50, après qu'un de ses partenaires ait tiré en l'air d'un peu plus loin, en est une autre. C'est donc assez simple, et sur le terain, ça donne du grand n'importe quoi. Quand il y a une touche, l'arbitre est dos aux joueurs et jette la balle en l'air, derrière lui, sans rien voir. Dans le stade, la foule pousse de la voix dès que l'une des équipes s'approche du but de l'autre, ou qu'un joueur récupère la balle dans les 50m après une passe au pied d'un de ses team-mates. Des hommes au maillot orange fluo parcourent parfois le terrain, sans comprendre au début ce qu'ils font là, au milieu des joueurs et des arbitres : ce sont les messagers du coach, qui peut les envoyer transmettre des messages individuels aux joueurs. Rigolade entre nous quand nous imaginons un ou deux scketches, comme par exemple que l'un ait oublié le message à transmettre, que ce dernier soit obsolète 2 minutes plus tard, ou encore des conversations interposées, et pourquoi pas houleuses, entre le joueur et le coach, avec le messager entre les deux qui fait son possible, ou bien, pour finir, que le coach rappelle le messager après 35m de sprint pour modifier son contenu, une fois, puis une deuxième.

 

Les Tigers mènent une bonne partie du match. A côté de nous, un australien, supportant les Blues, répond parfois à nos questions à propos de ce qu'il se passe sur la pelouse. Il nous explique par exemple le sens des chiffres indiqués sur le tableau d'affichage principal, en dessous du nom de chaque équipe : c'est le score, et le nombre de buts à 6 points et à 1 point marqués depuis le début de la rencontre. Comme lui, nous allons chercher des frites et des bières (qui coûtent un bras). Pendant la deuxième pause, un groupe de rock donne un mini-concert, des enfants s'entrainent et font de petits matchs sur le terrain, et une course en sacs a lieu à l'occasion de Pâques, avec un homme en costume de lapin pour offrir des chocolats au vainqueur. Par contre, pas de cheerleaders (pom-pom girls), malgré ce que nous pensions en voyant un peu avant les frou-frous agités juste derrière les poteaux de chaque équipe.


La deuxième partie du match, après cet entracte, est plus chaude que la première. Les Tigers mènent largement, mais se font progressivement remonter par les Blues. Vers la fin, à 5 minutes du coup de sifflet final, le score est de 106 à 101 en faveur des Tigers. Un joueur des Blues est en position de marquer les 6 points décisifs pour prendre la victoire, mais rate son tir sous la pression. Auparavant, par deux fois, le ballon avait frappé l'un des poteaux, sans réussir à rentrer. Le stade s'enflamme. Les Tigers réussissent à récupérer le ballon, et marquent de nouveau, anéantissant les espoirs de Carlton. Le match prend fin. Tout le monde se dirige ves la sortie bien sûr, mais nous nous arrêtons en bas pour regarder et écouter les supporters des Tigers chanter à la gloire de leur équipe, et une autre fair-play disant que ce n'est pas la faute des adversaires s'ils ont perdus (plutôt que de les rabaisser). Nous partons enfin vers 22h, pour de bon.

 

 

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