J23 - Coast driving & surfing

Très beau temps ce matin. Et quand on aperçoit la grande baie vitrée du salon donnant sur l'océan, c'est le top. Même si on ne reste pas, ça met de bonne humeur. Aujourd'hui, direction Torquay, une petite ville de la côte, à 100km de Melbourne, connue (mais pas avant que l'on nous en ait parlé) pour être la capitale du surf australien. Rien que ça. Il faut donc qu'on y aille. Fred attend depuis longtemps de refaire du bodyboard, voire de prendre quelques leçons de surf, et en plus de pouvoir le faire en Australie, en espèrant que les vagues soient au top. On verra ça tout-à-l'heure. Pour l'instant, il fait très beau, et c'est déjà un gros plus. Réveil à 7h30, petit-dej classique, puis chargement de la voiture, et départ à 8h30. Il ne faut pas trainer si nous voulons avoir du temps pour profiter là-bas, et optimiser les choses, pour être au maximum dans l'eau en cas de situation parfaite. La route change par rapport à hier. Nous ne sommes plus au milieu d'une plaine touffue, avec la mer un peu plus loin et invisible à cause de la falaise, ni au milieu d'une forêt, mais sur une route sinueuse qui longe les plages. Cela nous fait clairement penser à certaines nationales de la côte d'Azur, comme par exemple à La Turbie en allant vers Monaco, sauf qu'ici, pendant les 329 km à parcourir, il n'y a pas beaucoup de zones urbanisées (en dehors d'une ou deux petites villes), mais juste des plages de sable sans aucune construction ou facilité, la côte vierge tout du long, et des forêts d'eucalyptus sur le flanc gauche (un beau tapis vert). Cela ressemble-t-il à la Corse ? Peut-être. Le soleil face à nous (nous allons plein Est) gêne parfois Fred pour conduire. Les rayons se font en tous cas sentir à travers le pare-brise. C'est une vraie belle journée. Nous sommes pressés (surtout Fred), mais nous nous arrêtons quand même à deux points de vue, l'un à Cape Town, puis à "Godfrey Creek". Nous garons la voiture, car un chemin permet de s'enfoncer un peu dans la forêt, et nous souhaitons aller voir si nous pouvons observer quelques koalas, en vain. Il doit en effet y en avoir un bon nombre dans tous ces arbres. Nous descendons aussi tout près de l'eau, là où un bateau s'est échoué en 1891. Une partie de l'épave est censée être visible à marée basse. La tombe du capitaine se trouve d'ailleurs à côté, protégée par quelques arbres et face à l'océan Pacifique Sud. 9h30, nous repartons. 10h, nous passons à Lorne, première ville du "Surf Shire", autrement dit de l'ensemble des villes le long de la côte célèbres pour leurs spots de surf. 10h20, nous passons sous le Great Ocean Road Memorial Arch, une arche en souvenir de ceux ayant construit la route, et notamment aux soldats de retour de la première guerre mondiale, qui ont retrouvé du travail en participant à sa construction. Un car de touristes japonais est là. Nous, nous nous garons un peu n'importe comment, à la va-vite (les vagues nous attendent, on n'a pas que ça à faire, faut qu'on aille surfer, c'est vrai quoi), nous sortons torse nu prendre quelques photos, et le grand écart d'Audrey au milieu de la route sous l'arche fait sensation. Bref, on dénote au milieu de ces touristes particulièrement couverts pour ne pas prendre le soleil et garder leur peau blanche, et bien ordonnés et disciplinés. Hop, on repart, lunettes de soleil sur le nez. Tac, ça c'est fait. Un peu plus loin, nous nous arrêtons à Anglesea Main Beach, pour jeter un coup d'oeil aux vagues (petites, merde !) et regarder un peu les cours de surf en cours. En fait, Torquay est la dernière ville sur note chemin. Nous devons donc choisir si nous nous arrêtons avant, pour ensuite aller à Torquay si le spot est décevant, ou si nous y allons directement, sans pouvoir revenir ensuite en arrière pour trouver des plages avec de meilleures vagues. Nous n'avons en effet pas envie de multiplier les aller-retours, et souhaitons nous arêter définitivement quelque part pour être le plus possible dans l'eau. Déjà que nous aurions aimé arriver hier soir pour passer une journée complète là-bas.

 

Nous repartons pour Torquay, et tournons à droite vers 11h pour prendre le chemin de Bell's Beach, la mecque des surfeurs australiens. Bell's Beach, c'est un peu le Lacanau du pays. Sauf qu'ici, on est en Australie, la nation du surf. Un des spots les plus célèbres du surf mondial en fait. Une consécration pour tout surfeur un peu sérieux. Il fallait donc qu'on y aille. La route pour arriver à la plage est barrée, et nous oblige à suivre une longue déviation. C'est vrai qu'aujourd'hui débute le Rip Curl Pro Event, l'évènement le plus prestigieux dans le monde du surf professionel. Super, sauf que ça veut dire que nous n'allons pas pouvoir aller dans l'eau ici. Nous arrivons sur le parking, pas mal rempli. Tout autour, une infrastructure sponsorisée par Rip Curl, mais aussi d'autres marques de surf, a été mise en place, avec écran géant, tribune, shops, musique, et commentaires sur haut-parleurs de la compétition en cours. Nous entrons gratuitement, mais ne voyons pas grand chose (à part le spot de surf en question, on y est !), car c'est la fin d'une séance de qualification. Pressés de trouver des vagues (elles n'ont pas l'air très grosses aujourd'hui, 1 mètre et quelques tout au plus), nous repartons. Ici, dans quelques jours (la compétition dure jusqu'au 7 avril), les meilleurs surfeurs de la planète s'affronteront (et Kelly Slatter se fera éliminer). Détour rapide par Jan Juc Beach (que nous comprenons "Jean-Jacques Beach" quand quelqu'un nous conseille d'aller là-bas depuis Bell's Beach), puis arrivée sur les plages du centre de Torquay. La ville nous surprend par son calme. Nous qui pensions y trouver une certaine effervescence, liée au Rip Curl Pro Event. Même pas une fête ce soir quelque part. Rien de tout ça. En revanche, pas mal de magasins de surf, et les boutiques de toutes les grandes marques (Quiksilver, Rip Curl, mais surtout Billabong et Roxy). Les vagues ne sont pas terribles, et nous sommes un peu déçus, nous qui en voulions de grosses (pas trop quand même), du style de celles que nous n'avons pas en France. Nous allons nous poser pour déjeuner, les pieds dans le sable d'un restaurant en bord de mer, et partons ensuite, vers 13h45, dans un magasin pour louer deux planches de body-board, et les combis qui vont avec (il fait chaud, mais la mer est à 20°), jusqu'à demain soir (nous restons cette nuit ici, et pourrons donc retourner dans l'eau demain matin). Direction le parking d'une des plages, pour les enfiler, et une grosse demi-heure plus tard, nous sommes dans l'eau. Enfin. Comme nous le disions, les vagues ne sont pas très grosses, mais régulières, et la plupart se cassent en rouleaux propres. Des surfeurs, débutants ou confirmés, sont là, et attendent comme nous la vague qui va bien. Pour prendre une vague, en surf comme en body, tout est une question de situation (il faut être placé juste un peu avant l'endroit où elle casse) et de vitesse de départ. Quand une belle arrive, tout le monde s'allonge sur sa planche et utilise la force de ses bras pour prendre de la vitesse, afin de se mettre à glisser sur la vague au moment où elle vous soulève. Parfois, la pente est telle (en fonction de l'endroit où vous vous trouvez) que vous glissez tout de suite. Audrey, pour qui tout cela est une première, est à l'aise. Elle arrive un peu plus tard à prendre sa première vague (son premier "ride"), et se retrouve sur le sable après avoir glissée comme une pro. Souvent, la vague passe en dessous d'elle et la laisse sur place (elle est trop loin, ou ne pousse pas assez avec ses bras) ou se fait emporter par la puissance de l'eau (quand le rouleau casse au dessus de notre tête) et fait quelques roulades (avec au passage une ou deux petites frayeurs personnelles). Certaines vagues, parfois, sont un peu plus impressionnantes, et arrivent en formant un beau mur d'eau (max 2m), droit, face à nous. En général, ce sont des séries de 3 ou 4 vagues, et la première n'est jamais la meilleure. A condition d'être suffisamment loin, car elles cassent plus tôt. C'est donc parfois une course vers "le large" pour arriver au bon endroit avant la fin de la série. Ce n'est pafois pas facile, car la puissance du courant vous fait reculer, annulant tous vos efforts précédents. Fred arrive à en prendre plusieurs, et arrive même à longer un ou deux rouleaux, en apercevant la vague qui casse à côté de lui pendant qu'il glisse. Une sensation qu'il n'avait jamais eue. Fantastique (même si les vagues ne sont pas énormes, ou toujours de cette taille bien sûr). Et voir sinon les vagues casser progressivement, bien régulièrement, tout comme les surfeurs se lever sur leur planche, est superbe. Une belle ambiance australienne. L'atmosphère et le décor, la dynamique des vagues, le plaisir de glisser, fait du bien à l'esprit. Quelque chose de simple, et un rapport à la nature désintermédié, direct. Nous continuons comme ça jusqu'à 17h30.

 

Une fois sortis, nous allons à la guesthouse conseillée par notre loueur de planche (que nous rangeons dans la voiture avec les combis), et bookons une chambre. Et comme l'endroit est sympa (une grande cuisine américaine, un salon avec quelques belles images de vagues géantes, des présentoirs en forme de planches de surf), nous décidons de rester là ce soir, plutôt que de partir à Geelong, à 20km, où nous pensions aller dîner. Passage par le supermarché pour acheter de quoi manger, ainsi qu'une bouteille de vin. Pour rester dans l'ambiance, nous avons prévu de regarder le film "Pointbreak", disponible à la réception. Mais nous rencontrons deux françaises, Anne et Joséphine, médecins en Nouvelle-Calédonie depuis plus d'un an, avec qui nous sympathisons et passons la soirée. Nous rencontrons ensuite tous les quatre d'autres personnes de la guesthouse. La soirée est joyeuse, et un peu alcoolisée. Un australien d'une vingtaine d'années, venu ici en stop depuis Perth (à plusieurs milliers de kilomètres vers l'ouest) spécialement pour surfer, part vers 21h prendre les vagues de nuit. Un passionné. Vers 23h30, nous décidons presque tous d'aller tenter un bain de minuit sous la pleine lune, et marchons pour rejoindre le sable, à un demi-kilomètre. Là-bas, nous restons en fait à discuter, puis refaisons le chemin arrière. Vers 1h, nous nous couchons.

 

 

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Commentaires: 4
  • #1

    alain maryse (vendredi, 05 avril 2013 07:14)

    wahou!! super photos et paysages. On ne connaissait pas à Audrey ces talents de " surfeuse " et toi Fred tu as du réaliser de véritables exploits puisqu'ils t'ont immortalisé en baptisant une rue en ton honneur. Bisous et bonne continuation.

  • #2

    la plume de Rosa (vendredi, 05 avril 2013 18:55)

    où est la photo du grand écart sous l'arche?

  • #3

    Jérôme (samedi, 06 avril 2013 12:40)

    Et puis bon anniversaire la tête à l'envers. ....

  • #4

    Arnaud (samedi, 06 avril 2013 18:23)

    Salut Fred, je te souhaite un très, très joyeux anniversaire et pense bien à toi aujourd'hui.
    Je suis triste que nous puissions le fêter ensemble mais je suis certain que tu vas fêter ce jour dignement à l'autre bout de la planète avec Audrey !! Cela restera un superbe souvenir..un de plus !!
    Je vous embrasse tous les deux, avec un spécial big up pour mon poto bodyboarder ;-)