La nuit dans la voiture s'est aussi bien passée que la dernière fois. Il a fait un peu plus frais, et nous avons utilisé nos duvets. Aujourd'hui, plutôt que de continuer sur l'autoroute et descendre vers le sud-est pour rejoindre Adelaïde, nous allons bifurquer vers le sud-ouest, pour aller à Port Lincoln. Outre le fait que cette ville côtière soit la capitale australienne de la seafood, et celle mondiale du thon (il y a même un Tunarama Festival), c'est surtout l'un des seuls endroits au monde, avec l'Afrique du Sud, où il soit possible de descendre dans une cage à requins et d'être nez-à-nez avec des grands blancs. Oui, oui, les même que dans les Dents de la mer. Immanquable pour Fred, qui en parle depuis cet été, en fait un des grands moments attendus du tour du monde, et tient à vivre cette expérience unique. Vous en connaissez vous des personnes qui ont déjà vus des requins blancs dans leur milieu naturel ? C'est pour cela que nous allons donc là-bas, et faisons ce détour de 600 km aller-retour. Fred a booké sa place il y a une petite semaine. Le programme a l'air top. Apparemment, départ aux aurores et retour en début de soirée. Du coup, en voyant les détails de la journée, et devant l'excitation de Fred, Audrey est un peu dégoutée de ne pas en faire partie, et de rester toute seule à l'hôtel. Devant le prix de la journée (plusieurs centaines d'euros), et le fait que ce ne soit pas à la base une priorité pour elle, elle avait décidée de ne pas venir. Mais depuis quelques jours, alors que les choses se précisent, elle regrette son choix. Après en avoir parlé hier, elle décide du coup ce matin de s'inscrire. Il faut dire que certains paramètres ont changé la donne. Son anniversaire arrivant, elle a reçu comme par magie pendant la nuit des messages lui permettant de participer à moindre frais. Ce n'est pas le père Noël, mais presque. Merci. Du coup, elle en a les larmes au yeux (et hop, les chiffres du voyage ajustés). Nous profitons donc de la connexion (hasardeuse) du camping pour boucler la place. Ca, c'est fait. Nous sommes super excités, pensons à demain, une journée qui va être si différente de tout ce que nous avons fait depuis notre arrivée en Australie, et notre départ de France. Une journée complète en mer, dans une ambiance qui s'annonce terrible. Par contre, nous sommes un peu refroidis quand nous voyons sur le site de la compagnie par laquelle nous passons (la meilleure, on vous expliquera pourquoi) que, sur les 10 derniers jours, les grands blancs ne sont venus qu'une seule fois. Et dire que cela faisait juste avant 133 jours sans interruption qu'ils venaient nager à un mètre de la cage. On flippe un peu de ne pas en voir, et on espère qu'il y en aura. On verra bien, après tout, c'est la nature. Mais bon, ce serait dommage quand même. Nous venons spécialement pour cela.
10h20, nous décollons enfin. Voilà une nouvelle étape de notre périple australien qui commence. Cette fois, le Centre Rouge, c'est terminé. Nous sommes définitivement sur la côte, et allons maintenant être dans de nouveaux décor. Après la petite déception d'hier, par rapport à la ville de Port Augusta elle-même, nous espèrons aujourd'hui longer l'océan et prendre ce changement plein la figure. Il fait beau, nous ne sommes plus en mode "4x4 dans le désert", mais plutôt "couple heureux sur la côte", et la route est moins longue, environ 350km. Après une grosse demi-heure, nous n'avons toujours pas de vue sur l'océan. Nous espèrons le voir à chaque fois, mais non, la route est bordée de collines. En fait, celle-ci ne longe pas la côte, mais la suit, à quelques kilomètres de distance. Sur le côté, ce sont donc des champs, des moutons, et des collines jaunies par la saison, le début de l'automne ici. L'autoroute n'est toujours composée que de deux voies, sans barrières de protection sur les côtés. La musique tourne, les chansons défilent. Nous allons vers une journée désirée et attendue, et sommes curieux et pressés de savoir comment cela va être. Après 76km, nous arrivons à Whyalla, une des grandes villes de la côte, et apercevons enfin de l'eau, sur notre gauche, même si cela ne dure pas. Vers 12h, en arrivant à Cowell, nous avons enfin l'océan, au loin, sous nos yeux. Nous faisons un petit détour par Lucky Bay, pour aller voir le prix des ferrys, afin de savoir si cela est plus économique d'en prendre un dimanche ou lundi pour aller à Adelaïde, ou s'il vaut mieux faire tout le trajet en voiture. Question durée, cela revient grosso modo au même (6h). Question prix, en prenant en compte l'essence, cela revient malgré tout plus cher, et d'assez loin. Nous conduirons, donc. A Cowell, petite ville calme au bord de l'eau, nous déjeunons au seul restaurant disponible, celui du Franklin Harbour Hotel. Les calamars frits et panés sont frais et délicieux. Le ciel est bleu, et une petite brise marine rafraichit l'atmosphère. Nous nous sentons particulièrement bien. Enfin une pause déjeuner près de l'eau, à manger du poisson frais, après ces semaines de pâtes ou hamburgers à l'arrière de la voiture ou dans des campings. En fait, le changement est un peu brutal, mais nous aimons sentir ces contrastes, et être plongés dans des univers différents soudainement. Nous prenons, et surtout ressentons, le côté positif de ces moments de vie. Fred découvre la différence entre un "flat white", qu'il commande en comprenant autre chose, et un "long black". Le premier est un café avec du lait, le second sans. La serveuse est sympa, et accepte de lui changer.
14h, nous repartons. L'hôtel de ce soir est booké, via une offre promotionelle réservée aux inscrits pour la "cage diving" de demain. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il est l'un des plus
agréables de la ville. La deuxième bonne nouvelle, c'est que quand nous regardons les bonnes adresses potentielles pour dîner ce soir, nous voyons que le restau où il faut aller est celui de
l'hôtel. Tout ça s'annonce donc bien. Allez, plus que 161km. Nous longeons la côte, avec l'océan à gauche, et des champs/moutons à droite. Le bord de mer est très différent ce celui de notre
pays, car ici, tout est vierge. Aucune construction. Sauvage. Nous nous rendons compte de la différence de taille par rapport à la France. Il doit y avoir ici trente fois plus de côtes que
chez nous, pour trois fois moins d'habitants. Comme dans le centre, il existe des endroits vierges laissés complètement à eux-mêmes. Cela nous fait drôle d'être là et de s'en apercevoir. A
babord, tout est vierge d'habitation et de civilisation. Seule la route passe par là. 15h, des vignes nous accueillent sur la droite. Nous pensons au vin blanc que nous allons commander ce
soir. Enfin, Port Lincoln. 15 000 habitants. Une joli petite ville, relativement aisée, donnant sur l'eau. Passage au Tourism Center (Audrey y tient à chaque fois, pour sa collection
de prospectus pour tout savoir sur les choses à faire... que nous ne faisons pas forcément, mais c'est une autre histoire, le nez dans les papiers, ça l'occupe quand Fred conduit et
regarde le paysage). Nous trouvons une station pour laver la voiture, qui, après avoir vérifié ce midi, a bien plein de traces de goudron près des roues de chaque côté. Merde, ça ne veut pas
s'enlever. Il n'est pas encore sec, mais accroche la peinture. Nous restons trois quarts d'heure, et chacun près d'une roue, utilisons nos ongles pour enlever chaque éclaboussure. L'enfer.
Et sur la peinture blanche, cela se voit, et laisse des traces, car les particules ne sautent pas, mais s'étalent parfois. Ce serait trop facile. Après bien des efforts, et du stress, nous
arrivons à un résultat correct. Car si quelque chose arrive à la voiture, notre franchise est de 3500 AUD (3000 euros). Autant dire qu'on préfère être irréprochables. Nous arrivons à
l'hôtel. Nous nous installons. La chambre est super (en fait classique), mais il nous en faut peu après ces deux dernières semaines, et la nuit dernière. Hier, nous prenions un semblant
d'apéritif au milieu des mines d'opales, presque dans le centre du pays, et là ce soir, 700km plus loin, nous avons une bouteille de vin blanc (un Boston Bay, un Riesling local, sec, joli,
humble...) posée sur la table face à l'océan. Nous ne sommes plus en t-shirt et tongues, mais en jean chemise. Un autre monde. Le bar est animé, le personnel très sympa. L'ambiance
va bien avec le cadre. Nous avons pris le PC pour avancer un peu sur le site. Audrey prend son temps dans la chambre, Fred profite du bar et discute avec des australiens.
20h, nous nous installons à table. Assortiments de seafood. L'endroit oblige. Excellent. Ambiance toujours animée. Nous discutons de la journée qui nous attend demain. Nous craignons ne pas voir de requins. Nous imaginons si nous en voyons. Audrey est contente d'accompagner Fred, et d'être de la partie. Nous sommes excités, et grâce à l'alcool, la fête est plus folle. 22h30, nous terminons, et montons chambre 201.
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christiane (samedi, 30 mars 2013 09:58)
vite! vite! les requins! les calamards ont l air délicieux c est mieux
qu un oeuf cuit sur un capot!
François P. (samedi, 30 mars 2013 11:03)
Quel suspense... Allez vous voir les requins ???
isabelle f (samedi, 30 mars 2013 13:16)
coucou
vous lisons avec Mamou et grand père d Oléron.
Ils découvrent le site
bisous
a tous
Arno (samedi, 30 mars 2013 19:46)
Ouais, moi aussi je veux savoir si vous avez pu approcher le grand blanc !!
ils ont l'air bien bons ces petits calamars !!
je vous embrasse