J6 - Kata Tjuta

Allez, encore un lever matinal, vers 5h du matin, cette fois-ci pour observer le lever du soleil sur Ayer's rock et les Olgas depuis un point de vue spécifique. Plus proche d'ailleurs de ces dernières que du Rocher, car la marche que nous avons prévue de faire ensuite est tout près. Les premières lueurs éclairent timidement l'horizon lorsque nous sortons de la tente, et faisons chauffer l'eau pour le thé. Dehors, certaines voitures sont déjà parties. Tout est calme. Le ciel au dessus de nous est encore bien sombre, et de nombreuses étoiles sont encore présentes. Nous allons accompagner le soleil dans son réveil. Les premiers rayons sont prévus pour 6h44 précises. Moteur allumé, nous décollons, et partons à 50km de là, pour rejoindre le site prévu à cet effet, beaucoup plus loin que celui visité hier soir pour le coucher. Les phares sont allumés, et nous surveillons la route, car à cette heure, de nombreux animaux nocturnes sont encore actifs, et pourraient surgir d'un côté. Il faut dire que, comme toujours depuis notre départ, il n'y a rien aux alentours à part la route. Le reste n'est que nature, livrée à elle-même, sauvage. Encore une fois, nous sommes dans un grand désert dans lequel ont été aménagées quelques infrastructures pour encadrer l'activité touristique, mais c'est tout. Les kilomètres défilent, et le ciel s'éclaircit au fur et à mesure. Le Rocher est derrière nous, tout noir, en contre jour, presque menaçant. Lorsque nous arrivons, il fait jour, même si le soleil se cache toujours derrière l'horizon. Il y a pas mal de monde. Voiture garée, nous suivons un petit chemin, au milieu de la terre rouge et des touffes d'herbes, menant à un promontoir en bois sur-élevé. Là, nous avons sur notre gauche les Olgas, cet ensemble rocheux un peu étrange, et au loin, Ayer's Rock. Il n'est pas très grand vu d'ici, mais se distingue clairement au milieu de la ligne horizontale et plate que nous fixons. Il ne changera pas de couleur avec l'heure, puisque nous l'aurons toujours face à nous, comme le soleil. En revanche, les Olgas deviennent de plus en plus rouges, doucement, sans vraiment s'en rendre compte. Enfin, les premiers rayons percent. Voir le soleil se lever est toujours sympa. Les Olgas (dont le nom aborigène est Kata Tjuta) montrent alors leur véritable couleur. Certaines parties en cachent d'autres, et des ombres se dessinent sur la roche. Il y a du monde, mais personne ne se gêne. Il est 7h et quelques lorsque nous repartons, et que le promontoir est presque vide. Nous n'allons pas très loin, à 10km, pour poser la voiture et commencer une marche de deux heures et demi, passant à travers les massifs, appelée "Valley of the Wind Walk", de 7,5km, qui porte bien son nom, avec apparemment de l'escalade par endroits. Oups. Bizarre quand même, car pas mal de monde est déjà là, prêt à faire la marche. Il est 7h30. Tant mieux, car il ne fait pas encore trop chaud. La balade n'est pas très difficile, et commence par pénétrer à travers les grandes formations minérales rouges, qui nous entourent bientôt (et tranchent magnifiquement avec le bleu parfait du ciel), pour s'échapper ensuite vers l'extérieur et en faire le tour (en partie). Pas d'escalade en fait, mais juste une petite montée sur la roche où il faut faire attention, mais rien de méchant du tout. Pendant toute cette première partie, nous sommes à l'ombre de la roche. Nous nous demandons d'où viennnent ces grandes collines un peu abruptes, polies par le temps, ici, alors que tout est plat (sauf le Rocher). Le lieu est sacré, mais comme à Ayer's Rock, le tourisme a eu raison de la tradition aborigène. Un peu triste, mais nous faisons partie du système. Nous marchons pendant plus de trois heures, et trouvons cela un peu monotone. A part se dire que nous l'aurons fait, et avoir été au coeur des Olgas, le décor et le sentier de la deuxième partie ne présente pas un grand intêret. Vers la fin, nous croisons un suédois, avec qui nous nous mettons à discuter et plaisanter ironiquement (et cela le fait bien rire), qui nous montre la vidéo qu'il a prise du kangourou qu'il vient de croiser. La chance. Nous faisons un bout de chemin avec lui, et finissons en fait la marche jusqu'au parking. Il est avec un groupe de touristes voyageant en bus. Nous lui proposons de venir avec nous quand il nous annonce qu'il souhaite aussi marcher une petite heure pour aller faire l'autre balade du coin, juste à côté, qui consiste à s'enfoncer dans un canyon, puis à revenir. Le temps d'attendre le chauffeur de son bus pour le prévenir qu'il repart avec nous, puis coup de voiture pour pas très loin, et nouveau départ. Il fait maintenant (très) chaud. La "Walpa Gorge Walk" fait 2,6km aller-retour. La gorge, très ouverte au début, se rétrécit peu à peu, jusqu'à ce que l'accès soit interdit. De chaque côté, des parois verticales - l'une au soleil, l'autre à l'ombre - nous entourent, faîtes de cette roche qui ressemble un peu à celle d'un volcan, sans en être pourtant. Nous sommes quasiment seuls. Le terrain est aride. Nous pensons une nouvelle fois à l'ouest américain, et ces images qui traînent dans nos têtes d'histoires à la Lucky Luke. Au fond, un tout petit plan d'eau, minuscule, qui fait très "oasis dans le désert". La chaleur et les rayons puissants de notre étoile jouent bien sûr leur rôle. Multiple photos, et discussions avec notre nouvel ami, Thomas, dont la femme handicapée est restée à Sydney. Après 50min, nous sommes de retour au parking. Thomas adore notre voiture, et nos plaisanteries l'amusent toujours autant. On fait les cons, et les pitres, dans le bon sens du terme. Il y a des moments comme cela, où l'on est inspiré. Nous retournons tous ensemble à Yulara, au camping, où nous le déposons, avant de rejoindre notre emplacement.


C'est l'heure de déjeuner, et nous nous installons sous un abri, où nous sortons notre réchaud pour faire cuire nos pâtes. En préparant, prêt de l'évier, sans faire attention, un lézard grand comme un bras passe à 1 mètre de nous, et poursuit sa marche quand nous le remarquons. Fred est excité, Audrey moins. Nous le pousuivons doucement, puis le laissons partir. Un ranger du campground arrive en quad pour nous demander de changer d'endroit, celui où nous sommes étant réservé aux cars et bus. Il repart, puis fait demi-tour dix mètres plus loin, pour revenir vers nous, et nous dire "your car is awesome !". Thanks, c'est ce qu'on pense aussi. Ce ne sera pas le seul à nous parler de notre voiture dans les jours qui viennent. Nous mettons une heure à faire bouillir l'eau, à cause de la petite brise qui décale la flamme du rechaud, et il fait très chaud. Le dessert, des mangues en conserve, est décevant. Il est 14h30. Direction la piscine du camping, où nous croisons 3 ou 4 australiens très "surfeurs", et une belge et une française avec qui nous discutons au bord de l'eau. Elles voyagent dans le sens opposé au notre, et nous donne plein de conseils et d'astuces pour la suite de notre programme. Nous restons tout l'après-midi.


En début de soirée, nous allons au camping d'à côté, situé dans le même complexe, bien plus animé que le notre, et où nous étions allés hier soir. Nous croisons Thomas, qui attend la navette pour aller au supermarché (que nous n'avons pas vu, étant donnée que le complexe n'est pas une ville du tout, mais un ensemble de campings et de "convinience stores"). Nous emportons la bouteille de vin et les cacahuètes que nous avons avec nous depuis Alice Springs. Comme ouvrir sa propre bouteille est interdit dans le bar extérieur où nous sommes, Fred cherche un moyen, puis va voir la serveuse derrière le grand comptoir et lui dit que c'est aujourd'hui son anniversaire, et qu'un ami nous a offert une bouteille de vin, tout cela en prenant un accent bien français et avec le sourire. Exceptionnellement, elle l'autorise sans problème et très aimablement à l'ouvrir. Cool. Nous chargeons parallèlement les batteries des appareils, écrivons un article sur l'ordinateur, et commandons des pizzas, qui s'avèrent beaucoup plus grandes que prévu. Nous ne les finissons pas, et les mettons au frais dans le réfrigirateur de la cuisine dédiée aux backpackers. Juste avant, la même serveuse que tout-à-l'heure nous propose de les emballer dans du film alimentaire, en voyant que nous sommes embêtés en ne sachant pas dans quoi les emballer. Super sympa les australiens ! L'heure tourne, et en partant, nous recroisons Thomas, avec qui nous discutons un peu. Marrant, il va être en Nouvelle-Zélande en même temps que nous, dans un gros mois. Peut-être nous retrouverons-nous ? Nous rentrons ensuite, via un coup de voiture. Montage de la tente à la frontale, qui va désormais vite, et regards contemplatifs sur le ciel étoilé, toujours aussi saisissant, et étendu. Il n'est pas encore minuit.

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    KT & SirHill (dimanche, 24 mars 2013 17:44)

    Ah voilà c'est ça de se la jouer Crocodile Dundee, vous allez nous finir dans un fossé, ou pire, dans la gueule d'un alligator !!! Faites attention les poulets, on a envie de vous voir revenir en un seul morceau (chacun) quand même... Ceci dit, ce n'est pas un "pare-buffle" que l'on voit à l'avant de votre voiture ? Vous n'êtes plus en Inde, il fallait dégommer du bestiau et vous faire un bon picnic... Ah ah ah !!!
    En tout cas, vous nous donnez envie plus encore que d'ordinaire, quelles photos !!!
    De gros gros bisous de Nina, Cathy et Cyrille

    PS : il faut absolument ramener un VRAI DJ Ridou (désolé pour l'orthographe) venu des aborigènes !! ;)

  • #2

    KT & SirHill (dimanche, 24 mars 2013 18:05)

    Elle est magnifique cette photo de vous à contre jour!
    BISOUS