Bon, deuxième nuit, un peu meilleure que la première. On a réussi à ouvrir comme on a pu les volets latéraux de la tente pour faire passer de l'air, et ça a plutôt marché. Cela dit, les clapements de celui-ci sur la tente ont créé une nouvelle difficulté. On a gagné en température ce qu'on a perdu en calme. Mais bon, ce sont les conditions qui veulent cela, et ce n'est pas très grave. Lever du coup vers 6h45, avec le soleil. Les dernières étoiles ont disparu. Tant mieux, car nous pouvons plier la tente plus facilement. De toutes façons, en trois mouvements, c'est fait. Alors qu'en monter ou en plier une est souvent assez pénible, ici, c'est extrêmement simple. On attache six velcros, on pousse sur l'échelle pour la replier sur elle-même, puis on zippe tout ça. Direction la cuisine extérieure, à 50 mètres, puis petit-déjeuner (thé et tranches de pain de mie). Pour optimiser les choses, nous faisons de la place dans le frigo d'à côté, même si quasi-vide, pour loger la glacière pendant que nous faisons chauffer l'eau et avalons tout ça. Nous mettons aussi une batterie à charger, ce sera toujours ça de fait, ou d'avancer, car nous n'allons pas rester assez longtemps pour qu'elle soit pleine. Juste avant de partir, nous achetons un nouveau sac de 5kg de glace, que nous ouvrons et mettons dans notre glacière tout juste sortie de son igloo. Trois bouteilles d'eau sont au congélateur en même temps, c'est toujours ça de refroidi aussi.
Nous retournons à Glen Helen, pour déjeuner avant de reprendre la route. Juste avant, une fois la voiture garée au même endroit qu'hier, nous allons voir la gorge juste à côté, située à 10
minutes à pieds. C'est joli, mais pas renversant. Il faut dire que nous avons vraiment bien aimé la marche de ce matin, et la variété des décors traversés. Nous reprenons nos marques dans la
cuisine extérieure, remettons des batteries à charger, de l'eau dans le congélateur, puis préparons une grosse salade composée. Comme dessert, des fruits de la passion en conserve, un peu
décevants. Café soluble à disposition, pris devant la falaise face à nous, pour savourer le fait d'être en Australie, libre, sous la chaleur (il doit faire 39°) et le ciel bleu, torse nu, à
visiter la région, qui a encore beaucoup à montrer dans les prochains jours. Nous sommes presque les seuls dans le "camping". Essence (de "l'opal"), un sans plomb moins réduit, à 2 euros le
litre, puis départ. Il est 14h.
Nous roulons pendant une heure, avant de tourner pour emprunter une route "unsealed", c'est-à-dire non goudronnée, faîte de graviers et de petites bosses, trous et terre, large de dix mètres
environ, sur 5 km. Au bout, Redbank Gorge, un point de vue assez joli. Nous ne ferons pas la marche de 2km qui nous retarderait d'1h30. Nous repartons, et refaisons ces 5km mouvementés,
agrémentés de courtes montées et descentes pentues juste comme il faut. Puis nous suivons la même nationale, la seule possible, vers l'ouest, pour continuer de longer la chaîne des Mc Donnell. Un
peu plus tard, nous faisons un arrêt à un autre point de vue, le Tyler's Pass Lookout. C'est une pleine vue sur un énorme cratère, distant, à plusieurs dizaines de kilomètres en regardant vers le
sud, mais s'imposant dans ces contrées plates (nous tournons le dos aux plateaux des Mc D.), et surgissant au milieu de rien. Nous sommes en milieu d'après-midi, et tentons du coup - le moment
nous semble idéal - une expérience culinaire inédite, que nous vous laissons découvrir en vidéo. On a bien rigolé.
En fait, ce cratère a été crée par une comète de 600m de diamètre au moment de l'impact, venue s'écraser sur notre planète il y a 142 millions d'années créant un trou de 5km de diamètre, que
l'érosion a peu à peu réduit. Whaou, quand même. Pas une météorite, une comète ! Ca tombe bien, c'est sur notre trajet. Bon, nous ne sommes pas en avance, mais pas en retard non plus. Ce soir,
nous souhaiterions arriver dans le prochain parc national, et quitter celui-ci, dans lequel nous avons vu la plupart des choses. La route à suivre nous conduit presque à son pied, car pour y
arriver, il faut de nouveau, et comme souvent dans cette région assez brute, prendre une route en gravier accessible de préférence en 4x4, si on ne veut pas abîmer sa voiture. L'endroit s'appelle
"Tnorala", ou "Gosse Bluff". Les kilomètres y menant sont très cabossés, et la voiture vibre dans tous les sens. Par terre, nous roulons sur de petites ondulations, style tôle ondulée de terre. A
30km/h, ça vibre continuellement, dans un boucan d'enfer, d'autant que la vaisselle, le réchaud et les couverts dans le grand coffre ne sont pas vraiment fixés. Audrey n'aime pas ça, et nous nous
demandons parfois si tout est normal, mais nous continuons. Petite engueulade pour savoir s'il faut ralentir ou pas. Nous sommes un peu, mais moins qu'hier néanmoins, en terre inconnue. C'est
juste un nouveau style de route. Comme quoi, un 4x4, on peu s'en servir de plein de manières différentes. La terre est rouge orangée. Nous n'avons croisé personne depuis une heure. Nous arrivons
à l'intérieur du cratère. La végétation a repris une partie de ses droits. Des arbres, mais aussi des troncs morts, des touffes fournies, une terre dure et craquelée par endroits. Nous sommes à
l'intérieur d'un cercle d'environ 2km de diamètre. L'onde de choc a crée une barrière minérale aujourd'hui haute de 80m. Il fait toujours chaud, mais les rayons sont plus doux, car il est
maintenant 16h30. Nous contemplons le spectacle et repartons, car il nous reste presque 200km à faire. Nous roulons plus vite sur la route en gravier toute bosselée, environ 80km/h, et sans même
s'en être aperçus, les vibrations sont beaucoup moins fortes. Il fallait en fait aller un peu plus vite, et nous avons auparavant pêché par prudence. Bon à savoir pour les prochaines fois. Comme
quoi, l'intuition, parfois.
17h. Nous attaquons une partie du voyage dans le Centre Rouge attendue depuis longtemps : la Mereenie Loop. C'est une portion de route de 160km, descendant vers le sud, permettant de rejoindre la
nationale que nous empruntions jusqu'à présent au prochain parc national, le Watarrka National Park, où se situe un des grands sites du centre du pays, le plus célèbre après Ayer's Rock : King's
Canyon. Tous les voyages organisés dans cette partie du territoire font le détour par là. Mais tous n'empruntent pas la fameuse Mereenie Loop, car celle-ci requiert une autorisation spéciale (que
nous pensions acheter à l'entrée de la route, mais qui n'est disponible qu'à Alice Srings ou Glen Helen, sans que personne ne nous ai jamais rien dit), et est réservée aux 4x4. C'est en grande
partie pour pouvoir la prendre que nous avons tant tenu à avoir un 4x4. Car il paraît que la trajet est fabuleux. Presque 200 bornes de off-road, dans la nature, à traverser le désert australien.
Un panneau indique qu'à partir de maintenant, seuls les tout-terrains sont autorisés. Nous y allons, en plein dans ce "Red Center Way". En fait, la route est globalement semblable à celles
rencontrées aujourd'hui sur les parties unsealed. On peut facilement rouler à 90 ou 100 km/h. La piste fait vingt mètres de large, est faîte de trous peu profonds, de "dips" (affaissements) ou de
"crests" (sur-élèvements). Un nuage de poussière s'élève de derrière la voiture. Un hélicoptère pourrait nous pister aisément. La voiture chasse parfois légèrement, sans jamais se sentir en
danger. Le volant doit être tenu fermement, et le terrain surveillé, pour parfois rouler à gauche, au milieu ou à droite. Nous croisons nos premiers "road trains", ces fameux camions type "trucks
américains" longs d'une trentaine ou quarantaine de mètres, transportant trois, parfois quatre, remorques, roulant à vive allure, traversant toute l'Australie du nord au sud, en projetant des
gravas sur le côté lors de leur passage, sans parler de l'onde qu'ils créent et qui déporte la voiture. Obliger de se décaler et/ou de ralentir à leur arrivée, que nous voyons facilement grâce à
la longue traînée de poussière qu'ils provoquent en roulant. Nous en croisons un d'arrêté d'ailleurs, et nous arrêtons aussi pour discuter rapidement avec le chauffeur, que nous ne comprenons
presque pas à cause de son accent. Nous croisons aussi de nombreux animaux, comme des chevaux (sauvages), des ânes, mais aussi - tenez-vous bien - des dromadaires (oui oui, et beaucoup), qui
traversent la route, se tiennent sur le côté, ou s'enfuient à notre passage. Nous ralentissons sévèrement à chaque fois, pour les regarder en baissant notre vitre fumée. Nous apercevons aussi nos
premiers kangourous. Génial. Le décor change peu à peu, et nous laissons les Mc Donnell derrière nous. Des formations rocheuses courtes surgissent, et tranchent dans ces plaines que seule cette
piste traverse. Il serait mal venu de tomber en panne ici. La lumière décroit peu à peu, et l'heure tourne. Il est bientôt 19h, et il nous reste encore pas mal de bornes. Nous discutons âprement
pour savoir s'il faut faire les 30 derniers kilomètres pour arriver au King's Canyon Resort (en fait, le camping), ou s'il faut s'arrêter car la nuit tombe et cela devient dangeureux à cause des
animaux et de la fatigue. Nous décidons finalement de continuer, et loupons du coup ce qui semble être un joli panorama au moment où nous retrouvons le goudron pour les derniers 10 km. Cette
partie du trajet est pénible, car nous sommes concentrés et un peu anxieux, pressés d'arriver mais ne voulant pas rouler trop vite. Fred a mal au coeur, et subit un peu tout ça. Enfin, nous
arrivons, de nuit. Il est presque 20h. Fred part aux toilettes et est malade, pour la première fois du voyage. Audrey s'occupe de la réservation de l'espace de camping, toujours "unpowered", et
de la mise en place de la tente. Après une heure encore difficile, et une douche, tout rentre dans l'ordre et nous nous endormons, sans avoir mangé. Il est 21h.
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alain maryse (mercredi, 20 mars 2013 07:41)
waouh!!!! super périple avec en plus piscine privée. Petit conseil : nous pensons que l'oeuf aurait peut être cuit si la maxi poele avait été plate et non en pente à essayer une prochaine fois.
christiane (mercredi, 20 mars 2013 13:05)
en tout cas ce n est pas l oeuf qui a rendu fred malade
n avez vous jammais rencontré de vilaines bestioles genre serpent
scorpion et autre araignée?vous avez de la chance!
rosa la plume (mercredi, 20 mars 2013 13:25)
j'ai appris quelque chose de nouveau aujourd'hui, je connaissais le noeud coulant, et maintenant je connais l'oeuf coulant
François P. (mercredi, 20 mars 2013 22:50)
Fred je suis un peu déçu : tes connaissances en physique auraient dû te pousser à mettre l'œuf sur la partie de la voiture peinte en noir et non en vert, voyons !
Julien (jeudi, 21 mars 2013 20:59)
A propos de l'oeuf : Bonne rigolade en salle des profs... !!! :-)
PYF (vendredi, 22 mars 2013 11:19)
Malade pour la premiere fois seulement maintenant, je dis chapeau... surtout quand on voit par où vous etes passés :)
pascaline (samedi, 23 mars 2013 23:23)
les photos et vidéos sont super ainsi que votre sens de l'orientation. Pour ce qui est de la cuisson de l'oeuf, je suggère de ne pas mettre d'huile lors de la prochaine tentative ! bisous et soyez prudents sur ces routes pas très hospitalières.
Kt & SirHill (dimanche, 24 mars 2013 18:03)
ha ha ha ...Fred t'es pas au point pour être un parfait MacGyver..mais bien tenté!