Réveil à 10h, bien plus tard que prévu. Fred voulait aller chez le coiffeur, ce sera pour une autre fois. Il a en effet rendez-vous à 11h45 avec un autre ancien de son école, un peu plus âgé que lui, travaillant pour la banque UBS, dans le centre financier, tout près de la jetée, là où nous nous étions baladés lors de notre découverte de la ville. Une fois les commentaires du jour regardés, et quelques autres mails traités, le voilà parti pour Raffles Plaza. Le métro n'est pas tout près de notre hôtel, et il prend le bus pour rejoindre la station. Dehors, il fait chaud, comme tout le temps. Aller déjeuner avec Nicolas, c'est son prénom, et faire autre chose que du tourisme pendant ce voyage lui plaît bien et permet de vivre des choses différentes, d'en apprendre d'autres, et de vivre la ville autrement, dans d'autres conditions. Le trajet est un peu long, et une fois là bas, rejoindre l'autre côté de la place est compliqué, car il faut trouver l'entrée de l'escalier souterrain, et il n'est en outre pas possible de traverser n'importe où. Bien sûr, comme à peu près partout depuis notre départ, on ne traverse que quand c'est notre tour, qu'il y ait des voitures ou non (sauf en Inde). Petit coup de téléphone au bureau de Nicolas pour le prévenir du léger retard, et message auprès de la secrétaire. Au pied de la North tower, à côté des bâtiments de BNP et de Merryl Lynch, ce dernier termine sa discussion avec un collègue, et Fred se dirige vers lui spontanément, suivant son intuition. Comme à chaque fois, le contact est immédiat, détendu, agréable, sans forme de gêne, très à l'aise. Direction le sous-sol de la tour, pour déjeuner dans la food-court, normalement chez Din Taï Fung (trop drôle) mais finalement chez un thaïlandais, la queue du premier étant trop longue. Fred écoute le parcours de l'ancien élève, et raconte le sien, ainsi que ses aspirations. Nous passerons bien plus de temps à discuter qu'à manger, de boulot et d'opportunités d'une part, mais aussi de la vie à Singapour, des conditions matérielles, de la vie extra-professionnelle, des relations entre les gens, de fiscalité, d'infrastructures... Nicolas, ici depuis 6 ans, est très content, car à Singapour, tout est facile, bien pensé, rapide, efficace. Il faut travailler dur, l'environnement est compétitif, beaucoup plus qu'en France (mais cela est vrai à HK ou à NY, comme dans d'autres endroits) mais le reste est très agréable. Monter une société est facile, également pourles étrangers, et le gouvernement encourage les apporteurs d'affaires. Bref, une ville qui a envie de réussir, de continuer sur sa lancée, en position de challenger par rapport à HK, qui a un petit complexe d'infériorité qui la pousse à faire mieux, et qui cherche à être une des villes les plus attractives au monde. Il n'est pas faux de dire que nous ressentons cette dynamique depuis notre arrivée, et qu'elle explique aussi pourquoi nous nous sentons bien ici. D'ailleurs, par de nombreux côtés, la ville nous fait penser à Monaco. Bref, Fred écoute attentivement les propos de Nicolas, et les deux se renvoient la balle dans une discussion chaleureuse, dense, instructive, qui dure deux heures. On peut dire qu'il a pris du temps pour Fred, et va plus loin en l'invitant pour le déjeuner. La discussion se poursuit en remontant, puis devant le parvis de la tour, avant que leur chemin se sépare. La manière dont les choses se passent est encourageante, et positive. Il est 14h30 quand Fred monte dans le métro. Une demi-heure plus tard, il entre dans la chambre, et repart avec Audrey - qui a profité de la matinée pour faire du rangement et boucler les bagages pour le départ de demain au Marina Bay Sands - quelques instants plus tard pour le nord de la ville, afin d'aller au zoo, apparemment l'un des meilleurs au monde d'après les commentaires sur Internet. Nous montons dans un taxi, cette partie de la ville étant mal desservie par les transports, et Fred raconte son déjeuner à Audrey sur le trajet. Sympa cette journée, à alterner des activités mi-sérieuses, mi-touristiques.
Le zoo est génial. Vous vous baladez dans des allées bordées de végétation, de petits ruisseaux, et êtes au contact des animaux comme s'ils étaient en liberté. Les singes sont à quelques mètres
de vous, quand ce n'est pas à moins d'un mètre - vous tendez le bras et vous pourriez les toucher - les lions juste derrière une vitre et dans un grand espace, comme les aligators (imaginez
regarder dans les yeux une telle bêbête, votre nez collé à la vitre, à dix centimètres de sa gueule, juste séparé par un double vitrage), les léopards... des éléphants se baladent presque
librement (vous pourriez enjamber l'enclos haut de quarante centimètres), des cigognes passent au dessus de vos têtes, où sont aussi suspendues parfois des chauve-souris, tout un tas d'oiseaux et
d'animaux sont en liberté totale dans une serre que vous pouvez parcourir (Audrey s'est fait surprendre par des blaireaux marchant à moins d'un mètre dans les feuilles, ou encore par un perroquet
en rase-motte lui frolant l'oreille en poussant son cri)... tout cela dans le plus grand respect, la plus grande discipline des visiteurs, Singapour oblige. Nous adorons, d'autant que la
végétation est partout, et renforce l'immersion et la communion avec les bêtes, tout en atténuant le côté "à gauche la faune, à droite les visiteurs" et la séparation qui donne souvent
l'impression d'assister au spectacle désolant de quadripèdes en cage dans quelques mètres carrés en forme de cellule. Ici, les animaux ont le sourire, se mettent à danser, font la fête.... enfin,
cela pourrait être le cas. Brigitte Bardot est-elle allée faire une inspection ? Nous croisons au cours des deux heures et demi des pingouins, une "Reptile area" dont les vivariums renferment une
dizaines d'espèces de serpents, dont certains jamais vus avant (ou bien un cobra royal de 4m, des anacondas...), un varan impressionnant, une "Aligator-turtle" dont nous ne connaissions même pas
l'existence, des grenouilles tropicales aux formes surprenantes (mais pas de grenouilles bleues ou rouges comme parfois dans National Geographic, ni d'araignées ou d'insectes), des zèbres,
girafes (classique !), des tigres blancs, un lion de mer, des kangourous (mais pas de koalas), une dizaines d'espèces de singes, dont certains avec ce nez à la forme très suggestive, ou un "Pigmy
Hippo".... il fait chaud, un peu orageux, mais la visite vaut vraiment le coup, même si l'on n'est pas amateur de zoo, comme Fred d'habitude. Audrey est ravie d'être venue. Au moment où nous
sortons, c'est-à-dire à la fermeture (soit 18h), d'autres clients arrivent pour le "night safari", auquel nous renonçons, pour rentrer en taxi et plonger dans la piscine avant que la nuit tombe,
et nous préparer pour aller boire des cocktails dans un bar/restaurant dont nous avions entendu parler depuis longtemps, le Tippling Club.
Le taxi nous y emmenant à du mal à trouver l'adresse, un peu perdue dans cette zone remplie de restaurants. Nous parvenons finalement à savoir où se cache l'endroit, et nous asseyons au bar.
Coktails servis, nous discutons avec Ryan Clift, le chef que Fred avait rencontré l'année dernière à Paris lors d'un évènement culinaire majeur, "Omnivore". L'homme a les bras entièrement tatoués
et n'a pas le profil du chef traditionnel pour nous français. Mais nous avions déjà vu des profils atypique à New-York, et cela ne préjuge en rien, évidemment, de la qualité des verres ou des
assiettes. D'ailleurs, les coktails sont au top, et les assiettes qui suivent, que ce soit le risotto truffé d'Audrey, pour 8 euros, ou le menu de Fred, nous enchantent. Nous souhaitions
simplement prendre un cocktail, et ne sommes pas déçus d'être restés dîner. Le balcon-terrasse sur pilotis donne l'impression d'être littéralement en pleine jungle - en tout cas à cette heure de
la journée - entre la chaleur étouffante et le concert d'oiseaux ou d'insectes dans tous ces arbres et lianes tout autour. Nous rentrons en taxi un peu avant minuit, suffisamment tôt pour rédiger
un article. Dernière nuit avant une des grandes attentes du voyage... pas question demain de faire une grasse mat'...
Écrire commentaire
Sof (dimanche, 03 mars 2013 15:19)
Et c'est là que l'expression "mes couilles sur ton nez" prend toute sa dimension........ :-))))