J2 - Sous le soleil des tropiques...

Bon, nous avons regardé la météo hier soir, et apparemment, il ne va pas faire très beau les prochains jours, mis à part aujourd'hui. Nous nous disons donc que c'est peut-être la bonne journée pour profiter de la piscine de l'hôtel. Il faut en plus qu'on avance sur différentes choses, et les endroits touristiques que nous souhaitons visiter doivent sûrement être bondés aujourd'hui. D'autant qu'il n'y a pas cinquante choses à faire à Singapour, et que nous avons une semaine. Petit-déjeuner pris dans la chambre, nous montons donc avec nos maillots et une serviette nous installer sur deux transats qui viennent juste de se libérer, vers midi. Le temps est chaud, beau, bien qu'il y ait parfois quelques nuages. L'ordinateur et le Lonely Planet de l'Australie sont posés sur une table, ou sur une chaise à l'ombre. La vue depuis la piscine n'est pas exceptionnelle, quelques palmiers sont posés le long du grand bassin bleu carré. Un gratte-ciel est en construction à côté, et déjà bien avancé. C'est fou tous ces chantiers ici, en tous cas pour ce que nous avons vu jusqu'à présent. En revanche, personne ne nous voit, à part peut-être les ouvriers perchés vingt étages plus haut à travailler sur cette tour. Un couple et un homme d'une soixantaine d'années sont déjà présents, lorsque nous arrivons.


La journée passe tranquillement, entre bain de soleil et baignade. Nous restons plusieurs heures comme cela. En deuxième partie d'après-midi, nous nous installons dans la petite salle de sport vitrée à côté (contenant un vélo et un tapis roulant), climatisée, pour refroidir le pc, le recharger, et travailler en y voyant plus clair qu'au soleil. Nous demandons différents devis pour la location d'un 4x4 en Australie, et recherchons aussi une voiture pour relier plus tard Adelaïde à Sydney. Ce n'est pas très fun, mais nécessaire. Tiens, en se regardant dans la glace, nous sommes rouges. Nous étions pas mal bronzés pourtant. Ah oui, c'est vrai que nous sommes au niveau de l'équateur ici. Bon, on verra plus tard, ce n'est pas non plus la catastrophe. Vers 17h, la faim commence à se faire sentir. Un dernier bain, puis nous redescendons pour nous préparer. Ce soir, nous avons prévu d'aller à Clarke Quay, là où nous étions passés hier, pour voir le match de rugby. Nous partons vers 18h30 en bus, et arrivons rapidement. Là encore, en descendant du bus, la végétation dans les rues nous frappe par son opulence. De grandes feuilles vertes, des bananiers, des plantes dont la taille n'a rien à voir avec celle de d'habitude.... et les rues cleans (mais pas autant qu'à Tokyo cela dit), larges, agréables. La température ? 31°C. Il fait toujours jour, mais la lumière baisse peu à peu. Pas mal de monde, de la musique. Les bars sont tous ouverts, les terrasses à moitié occupées. Sur la place centrale, des trombes d'eau jaillissent du sol dans des jeux de lumière. 4 petites rues couvertes partent de là. La rivière est proche. Un peu plus loin, une attraction de fête forraine (une boule dans laquelle vous vous asseyez et qui vous propulse verticalement à 50m de haut, tendue par un élastique qui se détache subitement) attire les passants, et suscite des "whaa", "hiiii" ou "ohhh" de tous ceux qui restent comme nous à attendre que des courageux prennent place. Nous marchons, faisons le tour de tout cela, allons sur la rive d'en face en traversant le pont, sur lequel de plus en plus de jeunes sont assis avec quelques bières et cigarettes, à discuter en groupe. L'ambiance est celle d'un samedi soir, bonne. Puisque nous sommes là jusqu'à 1h du matin au moins (heure du début du match), nous prenons notre temps, et nous asseyons dans un bar espagnol, Octapas, pour boire un cocktail et manger quelques tapas. Notre estomac nous dit merci. Le décor général est coloré, mais on se croirait un peu à Disneyland. De plus en plus de monde sillone les petites artères. Il fait toujours chaud, et cela fait bien une heure et demi que nous n'avons pas été dans un endroit climatisé. Arrêt au petit 7 Eleven, avec une queue pas possible, pour acheter une bouteille d'eau, vidée une minute plus tard. Nous tournons, pour décider où nous arrêter dîner. Nous croisons un couple de Suisses, avec qui nous échangeons quelques mots, lorsque nous les entendons parler français. Finalement, nous nous arrêtons dans un bar, à côté de la place centrale (celle des jets d'eau). Nous aurions pu aller manger français, russe, indien, de la viande, ou du poisson, mais c'est ici que nous nous posons, principalement car nous trouvons une table libre dehors qui nous permet de profiter de l'animation de la rue. Fish & Chips et bière pour Fred, pâtes sauce champignon pour Audrey (avec la bonne surprise d'être parfumées à la truffe). A l'intérieur de l'établissement, un groupe de musique se met à jouer. Sur la terrasse, un écran retransmet ce qui se passe à l'intérieur. En face, c'est pareil. Pas mal de bruit et d'agitation donc. C'est sympa. Les filles sont toutes apprêtées, en mini-jupe talons, un peu comme à Tokyo. Il faut dire qu'ici, elles ne risquent pas d'être en danger ou perturbées. Singapour est une ville extrèmement sûre. Nous apprendrons un autre jour qu'il n'y a aucun problème à laisser dans un centre commercial son portable et sa paire de lunettes sur une table pour la réserver, puis aller chercher à manger dans la food court, et revenir dix minutes après. Quelle différence avec la France. Nous avions vu ça au Japon aussi, et partiellement à HK. Cela ne nous étonne donc pas trop. L'heure tourne, et celle du match approche. Nous reprenons un verre - un sprite bien frais - et discutons encore un moment. 


Vers minuit et quelques, alors que le quartier est toujours aussi animé, nous quittons notre place, réglons l'addition, et faisons une dizaine de mètres pour rejoindre le pub irlandais disposant d'écrans, retransmettant à ce moment un match de foot anglais en live. Contre toutes attentes, peu de monde. Mince, nous pensions qu'il y aurait une grosse ambiance. Nous tournons un peu, au cas où un autre endroit soit mieux, puis revenons là où nous étions. En face, un autre pub diffuse les mêmes images, mais avec un petit retard. Bien qu'il y ait un peu plus de monde, nous préférons la primauté des images. 20 minutes plus tard, l'hymne français retentit. Nous nous mettons à chanter, même si pas grand monde n'est présent ni ne suit les images. Quelques français rejoignent la table d'à côté. Puis d'autres, avec qui nous commençons à discuter après une demi-heure de jeu. Pendant la mi-temps, nous faisons plus connaissance. Karim et David, la presque quarantaine, travaillent à Bordeaux dans le vin. Ils nous racontent ce qu'ils font ici, en blaguant parallèlement à tout-va. Ils font partie d'une délégation de 80 viticulteurs bordelais tournant sur les grandes places pour vendre des crus haut de gamme et assurer le service-client. Conversation plus qu'interessante, pleine de détails et d'infos, d'autant que l'un est le gendre de M. Rolland, une des trente plus grandes figures du vin dans le monde. Rien que ça. Ah oui, quand même ! Fred leur pose plein de questions, et noue contact. Ce genre de conversations informelles permet d'en apprendre beaucoup sur une industrie, la ville, les opportunités, la manière dont les choses fonctionnent, ce qui est ici différent, et pourquoi... nous parlons aussi de la France, et de la manière dont les choses fonctionnent (ou pas) là-bas. A côté, un des autres français se joint à nous. Le match se termine (sur une défaite), et nos deux compères prennent la route. Nous restons à discuter avec notre ami d'un soir, notamment du prix des logements (en gros, le double de Paris), ou d'autres détails pratiques de ce genre. Là aussi, il est toujours intéressant d'ouvrir ses oreilles, et de prendre note auprès de différents interlocuteurs locaux de réponses qui pourraient peut-être un jour nous servir, qui sait. Le bar ferme, mais les derniers clients comme nous restent à discuter dehors, sans que personne ne soit gêné.


Il est 3h30 du matin lorsque nous partons. Le quartier est évidemment moins rempli, mais pas du tout désert. De la musique continue de sortir des enceintes de plusieurs boîtes de nuit. Des restaus sont ouverts. C'est la fin de soirée pour d'autres comme nous. Comme les bus et métro ne circulent pas à cette heure, nous allons faire la queue pour prendre un taxi. Nous avons l'impression d'être à Londres, aux mêmes heures du matin, en voyant des jeunes fumer sur le trottoir, des groupes de filles sexy se promener en bande de 4 ou 5, ou encore voir l'une d'elle être malade à deux mètres de nous. Singapour, ce n'est pas aussi polissé que nous le pensions. C'est plutôt une bonne surprise. Par contre, c'est l'enfer pour monter dans une voiture. Après 40 minutes de queue, et en voyant qu'aucun taxi ou presque n'empruntent la voie qui leur est destinée, Fred s'écarte et rejoint la rue pour tenter d'en trouver un par ses propres moyens. Sauf que, comme nous l'observons depuis vingt minutes, tout le monde fait cela, et le trottoir est bondé. En fait, tout le monde arrête un taxi (et il y en a pas mal) pour monter dedans. Sauf que les chauffeurs n'acceptent pas de prendre n'importe qui, en fonction de l'état d'ébriété ou du trajet, qui arrange le driver ou pas. Fred demande bien ainsi à 20 taxis s'ils veulent bien le prendre pour rejoindre Balestier Road, mais aucun n'accepte. C'est du grand n'importe quoi. Mais c'est fun, et permet de voir la ville d'une manière un peu moins touristique, un peu en dehors des sentiers battus ou classiques. "Vivre Singapour" un samedi soir en quelque sorte. Finalement, quand Fred revient vers Audrey pour la deuxième ou troisième fois, celle-ci est en première ligne. Le prochain taxi qui s'arrêtera sera donc pour nous, et obligé de nous emmener là où nous voulons. 5 minutes plus tard, ouf, ça y est, c'est fait, et nous sommes en chemin. Pendant le quart d'heure qui nous sépare de l'hôtel, le chauffeur nous explique qu'il a rarement vu une soirée comme celle là, ou encore qu'il partage la voiture dans laquelle nous sommes avec deux autres chauffeurs, leur permettant de faire tourner la voiture presque 24h/24. Malin! 10$ pour la course (le taxi est une des rares choses "cheap" ici), et nous voilà enfin dans notre chambre. Il est 5h et quelques, et temps de dormir. Une bonne soirée.

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Sof (jeudi, 28 février 2013 15:51)

    La boule!!!!!! :-)
    Va falloir vous décider à y monter un jour qd meme?!
    Paris, Singapour.... Si vous retombez dessus une troisième fois vous vous envoyez en l'air, deal??