Bon, la nuit a joué son rôle. On décide de rester non pas une, mais 3 nuits supplémentaires, d'une part pour aller en fôret dimanche, et d'autre part pour profiter du soleil, et ralentir le rythme. Pendant le petit déjeuner, vers 9h30, nous cherchons une guesthouse sympa avec piscine pour passer ces 3 nuits pour pouvoir se détendre au milieu des heures que nous allons passer, samedi, derrière notre écran, à rattraper le retard de nos articles. Nous en trouvons une de disponible, et en plus très bien classée sur Tripadvisor : Dowtown Siem Reap Hotel (Travellers choice 2012). En même temps, nous allons voir notre ancien chauffeur, stationné sur le trottoir en face, pour négocier un prix afin qu'il nous emmène aux "floating villages", à une bonne heure de tuktuk d'ici. Nous aurions pû prendre le package proposé par la ghesthouse, mais préférons nous organiser par nous-même. Juste après, pendant que Fred part annuler la chambre réservée pour ce soir, à 3 patés de maison, Audrey monte les deux étages pour préparer péniblement les sacs (à cause de la chaleur). Une fois tout cela terminé, douche obligatoire. Check out, direction notre nouvelle "maison" (et l'astuce, ça a été de les appeler directement sans passer par hostelworld.com, et ainsi éviter les 10% de frais de réservation en plus). Une fois arrivés, la piscine nous donne envie, mais le programme est tout autre. Sacs déposés dans l'entrée et inscrits à la BBQ Party de ce soir (pour fêter les deux ans du lieu), nous voilà partis vers le village de Kompong Phluk.
Traversée de la jungle sur une route en terre mal entretenue, pleine de nid de poules (à ce stade c'est bien plus que ça), ou au milieu de rizières, et de vastes étendues sans arbre. Nous
passons plusieurs fois à travers des villages plus que typiques, où les habitations en bois sont toutes un peu surélevées, dissimulées parmis palmiers de toutes formes et grandes
feuilles de bananiers. En chemin, les enfants sont curieux et répondent par des sourires à nos "coucou" de la main. Quelques kilomètres avant d'arriver, nous nous arrêtons quelques
instants pour acheter le ticket d'entrée, dans une petite maison au milieu de nulle part. Puis, au bout de ce long chemin de terre poussiereux et approximatif, nous descendons et montons
dans une des nombreuses embarcations en bois amarrées là, coincée entre toutes les autres. A part faire comme nous, il n'y a pas d'autres choses à faire ici. Bien qu'une dizaine de
places soient disponibles, nous sommes les seuls à bord, avec notre capitaine du jour, âgé d'une vingtaine d'années. Moteur démarré dans un ronflement bruyant et odorant, hélice
déportée par un bras métallique deux mètres à l'arrière, nous voilà partis sur cette étroite bande d'eau couleur marron-jaune. A cause de la période (coeur de la saison sèche), l'embarcation
se fait bien plus loin que prévu, distante en amont d'un bon kilomètre par rapport à l'endroit actuel. Pendant cette première partie, il y moins d'un mètre d'eau, les deux rives sont
toutes proches, et de nombreux pêcheurs à filet, eau à la taille, attendent notre passage pour capturer les éventuels poissons rabattus par l'agitation que nous provoquons. Le
croisement avec d'autres bateaux est parfois délicat, et oblige le conducteur à éteindre le moteur et jouer avec le long bambou qu'il utilise pour se frayer un chemin. Après une dizaine
de minutes, nous apercevons au loin le fameux village. Nous laissons sur notre droite la gendarmerie (en français sur la façade ! ) et les écoles excentrées. Nous voilà rapidement au coeur
de celui-ci, à suivre la trajectoire sinueuse de la rivière (pas plus de 10m de large), à regarder ce décor si différent. Nous voyons des maisons sur des pilotis de plus de 10m de haut,
la vie qui s'organise en-dessous en cette période de basses eaux (linge à sécher, cochons dans des cages, basse cour, enfants nus jouant un peu partout, pêcheurs rangeant leurs
casiers...), des tas de bois en train d'être formés, des habitants se lavant, tout comme des femmes faisant la vaisselle perchées sur les hauteurs. Bref, la vie sociale de ce village où
l'eau vient d'habitude lécher la porte des maisons pendant la mousson. On imagine facilement ce à quoi cela doit ressembler à cette période, les rues en terre ou gondronnées des autres
villes étant remplacées ici par de l'eau. Ainsi, c'est sur les bateaux que tout s'organise, et quelque soit la période. Chaque échoppe fait place ici à une embarcation : vente de
légumes, transport d'outils ou de matériels, atelier de couture pour réparer les filets de pêche... Les berges sont ici vertes, recouvertes de végétation, qui, sur cette terre
toujours humide, n'a pas de mal à s'exprimer. Les habitants vaquent à leur occupation, et ne prêtent pas forcément attention à notre passage, habitués à voir passer les bateaux remplis
de touristes curieux (pas trop nombreux aujourd'hui en tous cas). Il faut dire que seulement trois ou quatre villages flottants peuvent être visités autour de Siem Reap. Nous prenons
des photos, mais hésitons à shooter à tout va, un peu gênés par le côté "bête de foire " ou "visite de zoo". Nous essayons donc d'être un peu discret (mais ne le sommes sûrement
pas tant que cela), et faisons malgré tout partie de ce groupe que représentent les touristes en quête d'exotisme. Bien que notre voyage soit différent du tourisme de masse, nous
donnons néanmoins l'image que ce dernier renvoit, et ne pouvons pas y faire grand chose, à part saluer d'un geste de la tête et d'un sourire léger les regards que nous croisons, plutôt
que d'être le nez derrière l'objectif et de se consacrer à la meilleure photo possible. La traversée dure vingt minutes. Nous débouchons ensuite sur un canal un peu plus large,
qui s'aggrandit au fur et mesure que nous nous rapprochons du confluent, et sommes désormais entourés d'arbres aux racines multiples, s'enfonçant toutes dans l'eau, dont la
couleur n'a pas changé. Une pirogue passe, avec un homme vetu d'un habit militaire (mais il ne donne pas l'impression d'en être un). Entourée de végétation, le décor et le moment s'y
prêtant, Fred imagine, comme bien d'autres fois, les moments et les instants qu'ont dû vivre au jour le jour des milliers d'habitants et de soldats durant les guerres ayant ravagées
le pays depuis l'indépendance de 1953, sur ce théâtre d'opérations qu'il a toujours trouvé particulièrement difficile.
Nous arrivons enfin sur cet affluent du Mékong, nommé Tonlé Sap, qui s'ouvre devant nous jusqu'à l'horizon. Nous nous arrêtons un peu plus loin, sur un restaurant flottant, pour changer
d'embarcation et prendre place sur une pirogue en bambou, accompagnés d'une mère et de son fils de 5-6 ans, qui vont nous promener tout autour pendant ce que nous pensons être une demie
heure. Nous ne sommes qu'à quelques centimètres de l'eau, assez calme et toujours trouble. La balade est agréable, il n'y a pas beaucoup de bruit, nous passons entre des filets de pêche
acrochés dans l'eau et entre quelques bateaux, dont une minorité occupés par des touristes. La mère est à l'avant, le fils à l'arrière, et nous assis en file indienne entre les deux.
Un parapluie a été mis à disposition d'Audrey pour la protéger du soleil. A un moment, Fred décide d'inverser les rôles et indique au petit garçon de rejoindre Audrey, pour jouer à son
tour de la pagaie. Retour au restaurant flottant, sprite bien frais en discutant avec un couple d'anglais nouvellement grand-parents, et un python du coin tranquillement installé dans
la cage à nos pieds. Le retour jusqu'à notre tuktuk se ferra par le même trajet qu'à l'aller, nous permettant de traverser une seconde fois le village, normalement flottant.
Nous retrouvons notre chauffeur, qui a encore eu la bonne idée d'apporter sa glacière, et nous voilà repartis à travers la campagne cambodgienne. Sur la route, avant d'arriver à Siem Reap
(qui signifie "défaite siamoise" suite à la bataille opposant les armées siamoises et khmères), nous faisons une halte dans une ferme à crocodiles. Une fois les 3 dollars déboursés pour
entrer, un des petits garçons de cette ferme apparemment familiale nous entraîne à la découverte de celle-ci. Au milieu de maisons, d'une voiture en cours de réparation, ou de cultures
diverses, nous découvrons plusieurs grands bassins remplis de dizaines (d'une centaine pour l'une d'elle) de crocodiles au-dessus desquels nous passons (environ 3 mètres). L'odeur
n'est pas terrible, mais voir tous ces monstres, dont certains sont parfaitement immobiles gueule ouverte, si près de nous, est assez impressionnant. Plus loin, d'autres bassins, plus
petits, abritent des bébés crocodiles, agglutinés là aussi par dizaines. Curieux, Fred s'empare d'un long bout de bois pour titiller tout doucement l'un deux. En moins d'un battement de
cils, le jeune reptile donne un violent coup de tête et claque ses machoires en faisant plus de bruit que nous ne l'aurions pensé. La brutalité et la vivacité de sa réaction nous
fait sursauter. Juste hallucinant. Au milieu de ces piscines, des dindons et des poules se baladent librement. Sur le chemin, nous nous arrêtons devant différentes cages, dont l'une enferme
de jolis oiseaux, et d'autres, surtout, un varan d'un petit mètre (malheureusement dans l'eau), tirant sa longue langue bleue à notre approche pour évaluer son environnement immédiat,
et, une autre, un python s'approchant doucement de l'oiseau suffoquant mis à sa disposition comme déjeuner, qui s'apprête - comme nous le verrons un quart d'heure après - à l'étouffer
et l'engloutir. Un moment que la caméra n'a pas correctement enregistré, la lentille focalisant sur les grillages de la cage plutôt que la bête en arrière plan. Après ces trois
quarts d'heure de visite, nous retournons sur Siem Reap pour profiter de la piscine de notre nouvelle guesthouse. Il est 18h quand nous découvrons notre chambre climatisée avec salle de
bain, sur laquelle nous avons un petit discount suite à notre demande (un petit 7%).
Une heure après, début du barbecue, soirée très sympa autour de cette paillote en bambou dont la Corse serait jalouse, prêt de la piscine, à manger grillades et gâteau d'anniversaire,
accompagnés de voisins de tout pays. Nous rencontrons Marc, le propriétaire des lieux, et son ami Dany, venu lui donner un coup de main. Tout cela est de bonne augure pour la suite des
évènements.
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christiane (mardi, 12 février 2013 10:08)
mais que font ils de tous ces crocodiles? peUt etre des sacs pour nous?
Sof (mardi, 12 février 2013 12:04)
Ah! Les cro cro cro! Les cro cro cro! Les crocodiles! Sur les bords du Nil ont disparu n'en parlont plus!
=> normal, il sont tous au Cambodge!
François P. (mardi, 12 février 2013 21:55)
Visite de la ferme Louis Vuitton...
alain maryse (mercredi, 13 février 2013 08:26)
vu l'attitude de Fred au volant du bateau, on le verrai bien après ce stage de conduite au volant d'un tracteur dans une exploitation viticole
François P. (mercredi, 13 février 2013 19:17)
Fred au volant d'un tracteur ? Déjà vu ça dans l'Aude... C'était chez vous Alain et Maryse ???
koffi (mercredi, 20 février 2013 00:39)
la pirogue avance vachement vite quand tu pagaies fred !! à moins que...
et j'adore ta ptite réflexion : ya trop de vent...ptaiinn !!