Jour 2 : Still visiting

Aujourd'hui, maintenant que nous sommes en jambe, nous sommes prêts pour le grand circuit, soit 26km. C'est en fait une extension du précédent. Mais avant, nous nous sommes dits que regarder le soleil se lever sur les ruines d'Angkor Vat serait sympa. Du coup, réveil à 5h et rendez-vous avec notre chauffeur à 5h30 devant la guesthouse. L'avantage, au moins, c'est qu'il fait moins chaud. Nous partons donc de nuit, et ne sommes pas les seuls. Sur la route, nous croisons des courageux à vélo se dirigeant dans la même direction que nous. Nous retrouvons rapidement la porte d'entrée d'Angkor Vat, et le contrôle des billets se fait à la lampe de poche. Nous franchissons le premier mur extérieur, et nous arrêtons quelques minutes pour choisir notre place. La lueur de l'aube permet déjà de distinguer le temple. Nous sommes loin d'être les premiers, et bien des endroits stratégiques sont déjà remplis. Certains ont amené trépieds et objectifs de paparazzi. Nous nous asseyons pile en face, là où nous sommes, juste après la porte d'entrée, sur le rebord des marches. Quelques instants plus tard, nous entendons une guide conseiller à ses clients un autre endroit, qu'elle qualifie comme le meilleur. Nous nous regardons, ayant peur d'être moins bien placés si nous l'écoutons, mais décidons néanmoins de prendre le risque. Nous nous rapprochons donc du temple, et nous plaçons décalés sur la gauche, juste devant l'un des bassins, c'est à dire là où tout le monde est déjà. Et nous comprenons rapidement pourquoi, quand nous voyons le reflet du temple dans l'eau calme où flottent tranquillement des nénuphards. Il est 6h30, la lumière se fait plus présente. Malgré le monde, nous réussissons au fur et à mesure à nous rapprocher du bord de l'eau, et trouvons la place qui va bien. Vers 7h, le soleil se cache derrière les ruines, le ciel est dégagé, mis à part quelques nuages bienvenus qui se reflètent eux aussi dans l'eau. 10 minutes plus tard, les premiers rayons tutoient les tours. Peu de temps après, le soleil fait son entrée. Le moment que tout le monde attendait. Nous nous rappelons l'Inde et les applaudissement qui avaient suivis ce moment, lorsque nous étions sur le Gange.  L'instant fait plus d'effet qu'hier, et apporte la touche qui nous manquait pour apprécier pleinement le tableau en face de nous. Alors que certains partent déjà pour commencer leur visite, nous choisissons de rester un peu plus longtemps, pour marquer notre esprit. La scène est indéniablement photogénique, et ce n'est que vingt minutes plus tard que nous rentrons à l'intérieur de l'édifice. Audrey ayant pris les affaires adéquates, nous retournons au coeur du site afin qu'elle puisse visiter ce qu'elle n'a pas pu voir hier. Après avoir franchi les deux murs d'enceinte, et marché un peu, nous patientons une petite dizaine de minutes, car l'escalier pentu donnant accès au coeur du temple n'ouvre qu'à 7h40. Nous sommes donc parmis les premiers à pouvoir le gravir (mais la queue est longue). Une bonne heure passe avant que nous ne rejoignons notre chauffeur, distant d'un bon kilomètre. Le soleil commence à taper. Direction ensuite, le nord pour rejoindre Preah Khan, l'un des plus grands ensemble d'Angkor. Au passage, nous traversons de nouveau Bayon, visité hier, mais cette fois-ci simplement assis sur le tuktuk.  


N'ayant pas pris de petit-déjeuner et commençant à avoir chaud, chacun de nous achète un ananas frais en descendant de ce dernier. Bien que le site soit très étendu, le temple lui même n'occupe qu'un rectangle fortifié de 700m sur 800m. Nous empruntons les galeries voutées, dont les fenêtres n'ont plus vraiment la forme de carrés parfaits, mais plutôt de simples parallélogrammes. Au fur et à mesure que nous avançons, les portes parfaitement alignées se rétrécissent, et, à l'époque, obligeaient par la même les visiteurs à se courber en signe de respect pour leur roi. De nombreux murs se sont effondrés et des pierres d'au moins une tonne jonchent le sol en abondance, nous obligeant parfois à les escalader pour avancer. Plusieurs d'entre-elles sont percées, ou trouées, à des endroits précis (un trou d'environ quatre centimètres de diamètre). D'après ce que l'on nous dit, cela servait à faciliter leur transport et leur acheminement. Un peu partout, un grand nombre de sculptures raffinées ont survécu. Si la nature s'exprime peu au début, deux arbres entremèlent leurs racines monstrueuses sur le mur de la porte est, par laquelle nous ressortons. Comme dans bien d'autres endroits, des échaffaudages et renforts ont été mis en place pour assurer la stabilité de certaines structures. Le peu de monde ne suffit pas à expliquer que nous ayons beaucoup aimé cet endroit. La journée commence bien, et nous prenons plus de plaisir qu'hier. Sensation sympathique que d'apprécier de plus en plus les lieux. Direction ensuite Ta Som, un autre temple construit à la fin du 12ème siècle, à l'est de notre position actuelle, que nous visitons tout comme d'autres, et dont l'un se trouve au bout d'un long chemin surplombant une grande étendue d'eau. 


Comme il n'est pas trop tard, nous avons le temps de nous rendre à Banteay Srei, à une vingtaine de kilomètres au nord. Pause déjeuner sur la route. Nous adorons le trajet, malgré les innombrables trous sur la route, car nous parcourons la forêt, et découvrons la vie et les cultures à l'écart de la ville. De nombreuses maisons en bois, souvent surélevées, parsèment le bord de la route, au milieu de palmiers, bananiers et autres arbres au vert éclatant. La vitesse du tuktuk permet de ne pas trop transpirer, mais Audrey cherche l'ombre quelques minutes à peine être descendue une fois sur place. Les pierres, cette fois-ci toutes en grès, sont chaudes et accentuent l'effet de la température. Considéré par beaucoup comme le joyau de l'art angkorien, ce temple hindou, dédié à Shiva, possède de superbes sculptures, souvent plus fines en effet que celles aperçues jusqu'à présent. Banteay Srei signifie "citadelle des femmes", et l'on affirme que des gravures si raffinées ne peuvent être l'oeuvre d'un homme. Chose étonnante, le site fît la une des journaux en 1923, quand, bien longtemps avant de devenir ministre de la culture, André Malraux fût arrêté à Phnom Penh et accusé de vol de statues du site. "La voie royale", dont il est l'auteur, raconte cette histoire sous forme de roman. Le temple, ou ce qu'il en reste, est différent des autres, et nous ne restons pas insensible à son charme. Vers 14h30, nous redescendons vers le parc d'Angkor, traversons de nouveau la jungle, et faisons une pause rapide dans un petit village pour goûter des sucreries à base de jus de palmiers (un peu craquantes, un peu sablées, très sucrées). Aujourd'hui, notre chauffeur a pris sa glacière, dans laquelle nous pouvons ouvrir, à notre guise, les quelques bouteilles d'eau de 500ml qui s'y trouvent. La route nous endort un peu. Nous commençons à avoir un coup de barre. Et il fait chaud. Nous visitons cependant deux derniers temples, inclus dans le grand tour, avant de rentrer. 


N'étant pas sûr de poursuivre les visites demain - Audrey ayant toujours un peu mal à son pied - nous proposons à notre chauffeur de boire un verre avant de nous quitter. Nous nous arrêtons donc dans un boui-boui proche d'Angkor Vat, et buvons un coca bien frais. L'occasion nous est du coup donnée d'en apprendre un peu plus sur le pays, et de l'interviewer de manière informelle. Il nous propose de goûter une spécialité locale, que nous n'avions même pas remarquée : des "baby eggs". Rendez-vous dans une autre rubrique pour en savoir un peu plus. Nous ne pensions pas que cela existait. 


Retour à la guesthouse en fin d'après midi, où nous passons la soirée, partagée entre douche, linge, et dîner. Une discussion entre le barman et Fred conduit le premier à lui montrer la locataire permanente des sous-lieux. Rendez-vous dans la partie "Animaux du monde" pour la rencontrer. 

 

 

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Commentaires: 4
  • #1

    christiane (lundi, 11 février 2013 09:14)

    mes enfants! mes enfants! quelle splendeur!
    on peut mourir après un voyage pareil!
    enfin ce n est qu une expression mais quand meme!

  • #2

    François P. (lundi, 11 février 2013 21:20)

    Merde... C'est relou pour le pied d'Audrey. J'espère que ça va se remettre...

  • #3

    Sof (mardi, 12 février 2013 11:35)

    Ce lever de soleil!.... Wouha!
    Comment va ton pied Audrey?

  • #4

    rosa la plume (mardi, 12 février 2013 21:50)

    dans la dernière vidéo et tout au début je vois les 3 grâces, je ne pensais pas qu'elles aussi avaient fait le voyage