Jour 9 - A nous la campagne chinoise

La journée commence avec nos sacs, que nous faisons dès le réveil. La chambre n'est pas grande, mais cela fait presque une semaine que nous l'occupons, et nous avons sorti la majorité de nos affaires, pour profiter de cette petite commode installée à gauche de notre lit. C'est tellement plus sympa d'avoir ses affaires à portée de main, que dans un sac à dos le plus souvent posé par terre. Cela nous prend donc du temps, surtout que nous regroupons les affaires que nous allons emporter pour notre semaine dans la campagne chinoise, et allons laisser le reste dans un des deux sacs, que nous poserons à la réception de la guesthouse. Nous le retrouverons, comme l'un des petits sacs à dos que nous allons mettre avec, à notre retour. Nous faisons chacun nos choix sur ce que nous prenons, sachant que le temps là-bas ne devrait pas être terrible, et essayons d'en prendre le moins possible, pour ne pas être trop chargés. Une fois bouclés, nous descendons ce que nous allons laisser dans la locker's room, située dans l'autre immeuble juste à côté. Libérés de tout cela, nous partons les mains dans les poches vers la dernière station de notre ligne de métro, là où nous étions avant-hier pour, entre autres, prendre le ferry, afin de retourner au Ticket Office et acheter notre billet de train retour. Ayant regardé hier sur Internet, nous connaissons déjà le numéro du train, et le fait qu'il y ait des places. Sait-on jamais, au cas où nous re-tombions sur notre receptionniste adorée. Avant de repartir, nous réservons de nouveau une chambre pour quand nous rentrerons, à savoir deux nuits, les deux dernières avant le départ pour le Cambodge. 

 

Une fois arrivés, nous prenons notre numéro d'attente. La salle est bien remplie, et nous craignons  de devoir attendre un petit moment. Heureusement, il semble que la plupart des personnes soient là pour faire leur visa, et non pour prendre un billet de train. Lorsque le numéro 43 sonne, nous nous levons, et nous asseyons face à un monsieur très coopératif. Nous obtenons donc notre ticket pour le train de nuit de lundi prochain, juste après avoir choisi les couchettes du haut, un peu moins chères que les autres, et que nous avions appréciées à notre retour de Xian, il va y avoir bientôt un mois.

 

Il est 12h15. Notre avion décolle à 16h25, et nous avons une cinquantaine de minutes pour y aller, d'autant que nous n'allons pas prendre l'express pour nous y rendre, puisque nous avons le temps d'une part, et que cela permet de dépenser moins d'autre part. Nous rentrons donc à la guesthouse, pour effectuer le check-out, rendre les clés de la chambre, et prendre notre gros sac, le 63 litres d'Audrey, et un de nos petits sacs à dos, avec le matériel informatique à l'intérieur. Métro, changement, re-changement, attente du métro, puis, à 14h, enregistrement des bagages. L'aéroport est moins grand que ce que nous pensions, à première vue, mais moderne. En fait, une fois passés la douane, nous découvrons un hall immense, une food court, et des magasins par dizaines. Nous nous arrêtons manger un morceau juste avant, dans un restaurant chinois sans prétention. Chose appréciable, il y a du wifi partout. Autre chose sympathique, nous trouvons enfin un kiosque à journaux vendant des magazines en langue anglaise. Fred se refait un stock de lecture, et achète trois magazines. Il est 15h40, et il faut bientôt se présenter à l'embarquement. Mais ça attendra un peu. Nous apercevons un Mac Donald's, et après un croisement de regard rapide, mais qui veut tout dire, nous cédons à la tentation de prendre un sundea - 80 centimes, c'est presque donné - pour avoir ce goût sucré dans la bouche qui nous fait bien envie à ce moment. Et là, nous entendons le dernier appel pour l'embarquement. Final call. Pas grave, tout le monde sait que tant que ce ne sont pas les 10 dernières minutes avant le décollage, c'est bon. Il en reste plus de 20. Et puis le logo Mac Do est en vu. Le pas pressé quand même, nous y allons, mettons notre sundae, hermétiquement fermé, dans le sac avec les magazines (nous le mangerons dans l'avion), et montons à bord. Il reste même des gens en train de faire la queue pour embarquer. Comme quoi !

 

Le vol dure 1h10, le ciel est couvert au décollage, les rayons de la haute altitude caressent notre visage à travers le hublot une bonne partie du trajet, puis nous repassons sous la couche nuageuse - le plafond, en langage aéronautique - une petite dizaine de minutes avant d'atterrir. En bas, tout est vert, et gris. Une petite pluie fine semble suspendue dans l'air. Nous atterrissons avec grâce, un beau "kiss landing", et sortons parmi les premiers. Nous étions en effet à la cinquième rangée. Conséquence immédiate, nous sommes les premiers à passer la frontière chinoise. Première fois que nous nous retrouvons à ouvrir le bal des passagers se présentant aux guichets. Nous avons face à nous un hall vide, et des lignes d'attente désertes. C'est assez sympa. En face, ça ne rigole pas. Costumes verts foncés, étoiles jaunes sur l'épaulette et au centre du chapeau, militaires au garde à vous... on avait oublié. C'est pas Vigipirate, mais quand même. Nous récupérons notre sac assez rapidement, et trouvons, juste après avoir passé les portes automatiques, une personne avec notre nom marqué sur un papier. Ce n'est pas surprenant, nous avions demandé à la guesthouse dans laquelle nous allons de réserver un taxi. Elle nous avait en effet proposé ce service bien utile. Et ça, c'était vraiment la bonne idée, car l'aéroport n'est pas très grand, il ne semble pas y avoir beaucoup de bus, et le trajet pour rejoindre Yangshuo va prendre un peu plus d'une heure (en voiture, ça aurait voulu dire une heure et demie au moins en bus, sans compter de chercher et d'attendre celui-ci). Nous ne perdons donc pas de temps, montons dans la voiture qui nous attend, et filons droit sur cette autoroute deux voies désertes.


La nuit tombe, et les phares du véhicule sont la seule lumière dans le noir de la campagne chinoise. Nous nous regardons, et pensons tous les deux qu'il ne ferait pas bon tomber en panne maintenant. Nous avons l'impression d'être au milieu de nulle part. Nous avons quitter Hong-Kong et ses gratte-ciels, fait une heure d'avion, et ne savons pas bien où nous sommes maintenant, simplement qu'il n'y a pas de villes autour, mais sans avoir la moindre idée de ce à quoi ressemble tout ce que nous traversons. Et puis après une cinquantaine de minutes, malgré la nuit, nous voyons émerger de grandes ombres devant nous. Pas sur les côtés, non, uniquement en face de nous. Elles formes des pics, assez larges et hauts, que nous distinguons légèrement grâce à la lueur timide de la lune à moitié cachée par les nuages. Nous nous rapprochons. Ces ombres s'étirent vers le haut. Elles constituent un mur devant nous, semblable à une armée de géants. Nous ressentons tous les deux cette sensation étrange de curiosité et d'interrogation. Nous nous regardons. Les montagnes ovales, menaçantes, qui se dressent, nous entourent désormais. Nous nous sentons petits, notamment lorsque la voiture bifurque pour lécher leur pieds. C'est assez impressionnant. Les phares continuent d'être notre seul repère lumineux. Enfin, nous apercevons quelques maisons sur les côtés, et pensons que ceux qui logent là sont chanceux. Finalement, nous découvrons que nous le sommes aussi, car la Yangshuo Moutain Retreat, où nous allons passer les 6 prochaines nuits, semble superbement placée, au pied d'une de ces falaises abruptes de quelques centaines de mètres de haut, et donne directement sur la rivière. Nous passons le petit jardin - le temps d'apercevoir de nouveau une grande ombre juste derrière - et sommes aimablement accueillis. Nous découvrons la pièce principale, et cette cheminée inespérée, dont Fred rêvait dans le taxi tout à l'heure. Nous sommes priés de nous asseoir pas très loin, dans un grand canapé en bambou, pour profiter du thé au gingembre de bienvenu, accompagné de quelques biscuits. Un couple de trentenaires américains est là, et nous nous mettons à discuter avec eux. Nous dînons (poulet à l'ananas), puis montons découvrir notre chambre. Bien que ce soit l'une des plus abordables, surprise totale quand nous ouvrons la porte, et voyons des petits chaussons disposés pour nous, un grand lit avec couverture chauffante, écran plat et lecteur dvd, salle de bain avec douche italienne, et petit balcon avec vue partielle sur la rivière (nous ne le saurons que le lendemain matin). En plus tout est en bambou. Le top. Nous nous endormons dans ce lit ultra moelleux, en nous demandant ce que nous découvrirons autour de nous demain matin.

 

 

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Commentaires: 5
  • #1

    PAUL jean-louis (jeudi, 24 janvier 2013 15:44)

    affecteuses pensées à tous les deux.nous suivons avec attention votre périple sur le site....merci pour vos cartes.bonne année.bises de nous deux.jl et my .

  • #2

    Sof (vendredi, 25 janvier 2013 15:41)

    Ça a l'air TRES prometteur! ;-)
    La suite! La suite!

  • #3

    Marie (vendredi, 25 janvier 2013 19:34)

    Vite, vite, vite : la suite !!!!

    Au fait Fred, si à ton retour tu ne trouves pas de boulot tu pourras toujours écrire un livre !

    Bisous de nous 5

  • #4

    Anaïs (vendredi, 25 janvier 2013 19:40)


    Gros Bisous parrain et Audrey !!!

  • #5

    christiane (mardi, 29 janvier 2013 02:40)

    bisou de pukhet
    tout va bien je regarde vos periples avant d aller me baigner