Jour 4 - Début d'année au calme

Pour ce premier jour de l'année, nous n'avons pas fait grand chose. Enfin, on a bien avancé sur nos trucs perso, mais pas de visites. Journée cool. Rythme différent. Nous ne sommes quasiment pas sortis, sauf ce soir pour dîner. Nous en avions un peu marre de chercher un hôtel à Kyoto pour demain, un train, de ne pas trouver, de refaire nos plans et d'ajuster notre programme, de ne pas arriver à tout faire rentrer dans l'ordre... et puis, nous étions un peu fatigués après la soirée d'hier d'une part, et tout est fermé d'autre part. Les jours encadrant le passage à la nouvelle année sont en effet ceux où les japonais prennent leurs vacances, et où pas mal d'endroits sont clos, souvent jusqu'au 3 ou 4 janvier. Du coup, nous nous sommes installés au 6ième et dernier étage de la guesthouse, dans la grande cuisine, et avons branché le PC. Nous avions prévu de sauvegarder nos photos et vérifier que nos deux disques durs externes étaient similaires en terme de contenu (au cas où nous en perdions un), de même pour toutes les vidéos, de mettre sur Internet (une autre forme de sauvegarde) notre Best Of China, de regarder les endroits où dormir à Kyoto, ville dans laquelle nous souhaiterions aller demain, de chercher un restaurant étoilé à Tokyo, de chercher et réserver un ryokan où dormir (les ryokans sont des demeures traditionnelles japonaises, typiques, avec portes coulissantes, décor raffiné mais dépouillé, bain chaud ("onsen"), futons ou tatamis aménagés pour dormir, service discret mais au top, kimono (pas ceux du karaté néanmoins) comme vêtement pour tous les occupants), et d'avancer sur notre "To Do list". C'était sans compter les aléas de la vie, comme l'ordinateur qui plante à un moment et nous oblige à refaire certaines choses, les autres occupants de la guesthouse passant et discutant avec nous, comme ce jeune de Hong Kong partant étudier en Nouvelle-Zélande, qui nous posait plein de questions sur l'Inde, notre ressenti, la comparaison avec la Chine en termes économiques, et bien d'autres choses, ou encore le personnel faisant du ménage (nous obligeant à sortir pour 1/2 heure) ! On oublie donc au moins la moitié du programme prévu. Nous réussissons quand même à traîter toute la partie photos/vidéos, et avancer un peu sur Kyoto, mais beaucoup reste à faire. Et puis à un moment, il commençait à faire faim. Surtout que nous avions nos deux petits steacks dans le frigo. Miam. Et vu la qualité du produit, nous n'allions pas les préparer à la va-vite. Voilà donc que Fred sort le couteau de cuisine disponible, la poêle, la fleur de sel, fait chauffer les plaques à induction, et ouvre l'emballage. Superbes morceaux de viande, qui auraient très bien pu se déguster en carpaccio. Aller-retour rapide dans la poêle chaude, assaisonnement, et voilà. Nous nous sommes régalés. Quelques japonais curieux nous ont posé plusieurs questions, et étaient étonnés de voir comment nous avons traité cette viande noble. Cuisiner un peu était agréable aussi. Impression furtive de se poser, de retrouver quelques habitudes. Nous faisons la vaisselle, afin de tout laisser comme nous l'avons trouvé, et replanchons sur nos affaires.


La nuit tombe, il doit être 17h. Nous ne partirons qu'après-demain à Kyoto, car aucun endroit n'est disponible demain soir là-bas. Nous resterons donc dans la capitale une nuit supplémentaire, même si nous ne savons pas encore où dormir. Nous demandons à Shö, le propriétaire d'ici, s'il reste une chambre disponible pour nous. Réponse négative, seule une place dans le dortoir des filles est libre. Il appelle une autre guesthouse avec laquelle il travaille, celle dans laquelle nous allons deux nuits avant de quitter le Japon. Là-bas non plus, pas de place. Nous décidons aussi de rentrer sur Tokyo en début de semaine prochaine, un peu plus tôt, une fois notre voyage à Kyoto et Hiroshima terminé, et d'annuler Nara, afin d'avoir un peu plus de temps avant notre départ, et de ne pas nous éparpiller à vouloir faire trop de choses. On ne vous cache pas que de changer d'endroit fréquemment, de faire, défaire et refaire son sac tous les trois jours, et du coup avoir un emploi du temps parfois serré ou chargé pour voir tout ce que l'on veut, est fatiguant, ou un peu usant après deux mois. Bref, nous devons donc réserver une guesthouse pour ces jours là, car nous n'avons pris que les nuits du 10 et du 11 janvier depuis la France, sachant qu'il n'y avait déjà plus de place ici à ce moment. Tout cela complique un peu nos plans initiaux, nous oblige à nous adapter, et surtout, prends du temps, d'autant que nous souhaiterions dormir dans un ryokan à un moment. Nous décidons de rester 3 ou 4 nuits à Kyoto, et de faire un aller-retour à Hiroshima, puis de rentrer. Nous n'irons pas non plus à Kamakura, la ville héritage des samouraïs, place importante du Japon féodal. 2 semaines au Japon, c'est trop court ! Cela cependant ne nous dit pas où nous dormirons demain.  Et là, l'idée lumineuse surgît. Comme quoi un problème potentiel peut se transformer en opportunité : sachant qu'aucune de nos guesthouses n'est disponible demain soir, nous allons faire ce que nous avions prévu de faire depuis la France : dormir dans un capsule hôtel. Cela nous libère parallèlement une nuit la semaine prochaine. Petit tour sur Internet, avec l'aide de Shô, et voilà notre nuit réservée. Ca va être sympa, et ça nous apporte une solution. Nous vous laissons regarder la vidéo pour découvrir cette expérience inhabituelle et originale.


Autour de nous, la pièce commence à s'agiter un peu. C'est le début de soirée. Certains viennent faire une machine, d'autres poser des affaires dans la réfrigirateur, ou dans le grand congélateur à tiroirs (qui s'ouvrent de l'extérieur, pas une fois la porte ouverte. Il n'y a pas de porte, ils sont accessibles immédiatement), ou certains manger un morceau. Un peu déconcentrés, et la tête un peu pleine, nous rangeons nos affaires, en discutant avec tout ce monde. Nous avons bien avancé sur certaines choses, qu'il fallait faire, mais en avons encore d'autres à organiser. Nous ferons ça demain, car nous partons le lendemain matin si tout va bien.


Nous prenons une douche, et profitons de la salle de bain et des cabines de douches spacieuses et ultra aménagées dans lesquelles gel, shampoings et sèche cheveux sont à disposition individuellement, sous forme de flacon géants. Nous partons ensuite vers Shibuya, le premier quartier que nous avions découvert lors de notre arrivée. toujours autant de lumières et d'animation. Il y a pas mal de monde. En revanche, pas mal de restaurants sont fermés. Nous nous promenons, et cherchons un endroit où dîner, sans stress. Respirer l'atmosphère de la ville, observer ces petits détails qui habillent ce coin de la ville nous change les idées. Nous allons et venons. Près de l'Apple Store, une longue queue se forme : nous apprenons que demain, à 8h du matin, Apple offrira aux premiers arrivés un "lucky bag", dans lequel se trouve une surprise, qui peut aller de l'Iphone au Macbook en passant par le nouvel Ipad. Whaou. La queue est trop longue, et cela fait douze heures à attendre dans le froid, nous ne sommes pas assez couverts, mais nous songeons quelques instants à rester. Certains ont apporté leur sac de couchage ou des chaises pour patienter. Contraste avec ce que nous venons d'apprendre : l'Apple store de Paris vient d'être dévalisé ! C'est le jour et la nuit.


Ayant des avis divergents sur où aller, nous décidons de retourner dans la chaine de sushi qui nous avait tant plû le permier jour. Il faut dire qu'ici, beaucoup d'affiches de restaurants sont uniquement en japonais. Impossible du coup de savoir dans quoi vous tombez. Ca peut avoir son charme, mais pour un 1er janvier, après cette journée enfermés, nous préfèrerons faire quelque chose de plus simple. Bien que nous n'ayons qu'une grosse demi-heure pour dîner (la personne à l'accueil nous prévenant que la fermeture arrive), nous voilà donc parti pour jouer sur l'écran tactile et avaler une bonne quantité de sushis, de toutes sortes, pour un prix dérisoire, à peine 10 euros. Nous n'en revenons toujours pas quand nous payons, et observons tout ce que nous avons commandé (il faut dire que nous avions très faim). Nous sommes les derniers à partir, et le restaurant ferme sa grille derrière nous. Le quartier est moins agité, mais toujours aussi éclairé. Quelques personnes attendent devant des magasins, car demain, c'est le premier jour de la semaine de solde qui d'annonce.


De retour à la guesthouse, nous prévenons nos deux amis suisses, en train de boire un verre dans la salle commune du rez-de-chaussée avec d'autres, que nous montons dans une petite dizaine de minutes pour tenter de réserver un hôtel à Kyoto pour le surlendemain. Ce n'est qu'une grosse demi-heure après que nous resdescendons. Grâce aux suggestions de Shô de cet après-midi, et puisque nous avons décalé d'une journée notre départ, nous avons pu réserver trois nuits à la K's House, une bonne guesthouse de la ville. Youpi. Nous n'avons toujours pas nos billets de train, mais sommes décontractés, car Shö nous a dit de ne pas nous en faire, car il y a environ 3 trains par heure reliant Tokyo à Kyoto. Nous les prendrons au dernier moment, à la gare, après-demain matin. Tout cela fait, nous descendons prendre un verre, et discuter avec David et Volkan, nos deux voisins d'Europe. Nous ne faisons pas long feu et remontons, d'autant qu'ils se lèvent demain pour aller au marché au poisson de Tokyo, où nous irons nous aussi la semaine prochaine.

 

 

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