Jour 8 : Balade dans Beijing

Allez, pour une fois, rien de prévu ce matin. Nous dormons un peu, prenons notre temps, n'avons pas d'emploi du temps à suivre en particulier. Cet après-midi, nous irons visiter une rue de Beijing dans le même style que nos puces, mais pour l'instant, on reste au Sanlitun Youth Hostel. Le rythme est lent. Demain, c'est samedi, le jour où nous souhaitons partir pour quelques jours. Et nous n'avons toujours pas nos billets. Nous passons donc une petite heure à la guesthouse pour regarder les horaires, les prix, et planifier ce voyage vers Pingyao et Xian. Heureusement, les filles de l'hostel nous aident (en insistant un peu cependant), et appellent la gare une fois nos choix d'horaires effectués pour voir s'il y a de la place. C'est bon, sauf que nous aurons les couchettes du haut, et pas celles du milieu (sur lesquelles on peut s'assoir) comme nous le voulions initialement. Et bien sûr, nous devons payer une commission. Mais ça a été clairement plus facile, et nous avons eu ce que nous voulons, aux horaires que nous voulons. Nous partirons donc demain soir en train de nuit pour Pingyao, visiter une ancienne cité, puis repartirons le soir même pour Xian, toujours en train de nuit, où se situe la célèbre armée en terre cuite. Nous y resterons une nuit, celle du 24, et repartirons le 25 au soir, encore en train de nuit, pour rentrer à Beijing et teminer notre séjour en Chine du nord. Nous ne sommes pas mécontents que tout cela soit booké, car nous craignions de ne pas pouvoir partir, et de perdre une journée.


Une fois cela derrière nous, nous partons en métro rejoindre Fred, sa femme (qui va mieux) et leur petit bonhomme. Nous avons rendez-vous dans la ville, proche de ce fameux marché. Nous souhaitons aller là bas car une rue est particulière, selon les dires de tous : la street food est très... originale. C'est en effet là que l'on peut trouver pleins de bêbêtes à déguster en brochettes. Il parait qu'il y a aussi d'autres choses peu communes. Il faut aller voir. Nous retrouvons donc nos amis (nous nous étions dit "rendez-vous à la sortie A de telle station de métro... sauf que cela donnait dans un centre commercial et qu'il y a plusieurs sorties A... pas de pot), après avoir fait un petit tour, ne les ayant pas trouvés immédiatement.


La rue est grande, animée, presque piétonne. On se croirait un samedi près des Galeries Lafayette à Paris, mais en plus large. Il fait assez beau. Beaucoup de magasins, dont celui de baguettes comme celui que nous avions vu il y a quelques jours. Nous entrons dans un de ces magasins de bonbons, sucrés ou salés, très colorés, qui sont installés un peu partout dans la ville, et en Chine. Impossible de savoir ce qu'il y a dans ces petits sachets individuels. Sur certains, heureusement, c'est quand même écrit : langue de canard, coeur de canard, poisson séché, fruit séché, ailes de poulet... et tellement d'autres choses, en vrac, entreposées dans de grands bacs en libre service. Nous regardons, nous appelons réciproquement. En gros, ça a donné ça :


"nan, tu as vu ça ?"

"oui, et toi, regarde ce truc, c'est quoi à ton avis...."

"ça a l'air bizarre, je ne sais pas.. oh regarde, et ça..."

 

et ainsi de suite, à fouiller, fouiner, observer, prendre en photo ou filmer...ne vous inquiétez pas, vous pourrez goûter... on pense à vous.

 

Nous continuons, et partons sur la gauche, à l'entrée de cette fameuse rue si populaire. Une arche est à l'entrée. La rue est relativement étroite, comparée à celle d'avant. Ca s'agite, il y a beaucoup de monde. Des marchands de bonnets, de tout et de rien, de boucles pour les cheveux... et des magasins de bouffe, comme ceux que nous avons vus juste avant, et d'autres, beaucoup plus... spéciaux. Il vaut mieux avoir faim, ou pas, au choix. Toutes ces petites échoppes vendent des animaux exotiques ou insectes en brochette. A 20 yuans la brochette, nous trouvons cela un peu cher. Mais surtout, nous n'avons vraiment pas envie d'essayer. Il y a en effet des scorpions, petits, un peu comme ceux que l'on trouve dans l'Aude, puis plus loin, de plus gros, noirs. A côté, des larves, ou des insectes que nous ne parvenons pas à identifier. C'est bon peut-être. Mais notre esprit formaté a du mal à s'y faire. D'autres brochettes de viande, à côté, paraissent plus appétissantes. Nous posons la question afin de savoir ce que c'est. Du serpent, et du chien! Fred demande de quelle race de chien il s'agit, mais impossible de savoir. Est-ce d'ailleurs vraiment du chien ? Nous ne le saurons pas. C'est la première fois que nous en voyons. Il paraît que l'on en mange dans certaines régions du pays, mais cela ne semble pas commun néanmoins. Sûrement beaucoup moins qu'on l'imagine. Nous ne goûtons pas. Un peu plus tard, nous regretterons de ne pas avoir tenté le serpent, qui a goût de poulet d'après un européen nous faisant part de son témoignage. Nous continuons, et demandons ce qu'est ce truc qui ressemble à de la langue. C'est de l'estomac de boeuf. Encore plus loin, de gros criquets, qui doivent croquer sous la dent, ou encore des espèces de salamandre. Anyone interested ? Plus appétissantes sont ces sucreries, genre nougat, dont la pâte est frappée à grands coups de marteau géants, retournée, puis de nouveau frappée une multitude fois. Fred pose la question et s'empare du marteau, pour faire de même. Nous goûtons, et c'est assez bon. Un goût de cacahuètes. Nous parcourons ainsi la rue, puis faisons marche arrière. Sur le chemin, quelque chose que nous n'avions pas vu à l'aller : de petites poches d'eau, qui tiennent dans la paume de la main, et dans laquelle sont emprisonnés... de petits lézards, ou des tortues d'aquarium. Vivants, bien sûr. Nous les voyons bouger, en regardant bien. Oups.

 

Il fait froid, et nous nous dirigeons tous vers le centre commercial, endroit chauffé et où Véro et Fred peuvent trouver du lait pour Mathias, leur fils. Nous prenons tous un chocolat chaud au Starbucks du coin. Nous nous baladons un peu, voyons un superbe bonnet blanc et noir, qui irait bien avec l'écharpe trouvée dans les Hutongs. Mais le prix, malgré les 15% de rabais offerts, et le manque de chaleur de la vendeuse ne nous donne pas envie de dépenser tout cet argent. Ce ne serait pas raisonnable en plus, même si c'est Noël. Nos amis décident de rentrer, leur fils est un peu fatigué. Nous les retrouverons ce soir, pour dîner chez leur oncle et tante pour le dîner de la fin du monde ! Nous continuons donc tous seuls, et retournons dans la rue pour être au contact des gens et sentir l'atmosphère de cette fin d'après-midi. Nous marchons jusqu'à la prochaine station de métro, plus loin que nous ne pensions. Nous passons devant quelques hôtels, décorés pour Noël. Sur le chemin du retour, avant de rentrer pour nous préparer, nous nous arrêtons chez Black Swan Luxury, la pâtisserie découverte avant-hier, pour acheter le dessert pour ce soir. Le métro est bondé. Comme à Paris, les gens rentrent avant de laisser sortir les autres. Nous mettons plusieurs minutes avant d'atteindre la rue. Il commence à faire nuit. Nous passons devant la tour Sinopec, un des géants chinois de l'industrie pétrolière. Nous choisissons un dessert, puis retournons affronter la foule. Heureusement, nous ne sommes qu'à une station de chez nous.


Douche, un peu de parfum (pour une fois), puis nous repartons. Il est 19h lorsque nous sonnons à la porte. Nous prenons un apéritif, discutons du voyage qu'ils vont tous faire demain, vers le Cambodge, où l'oncle de Fred a ses origines, de la température qu'il va faire là bas (28°C), mangeons des tomates farcies, buvons du vin. Nous avons même droit à une baguette, une salade et du camembert, surprise divine après un mois et demi de voyage. Nous sommes gâtés. Il s'agit aussi de célébrer dignement cette fin du monde à laquelle nous ne croyons pas une seconde. Nous terminons le repas sur une note sucrée, Fred va jouer un peu de guitare avec le neveu de Fred, puis nous quittons cette agréable compagnie, en nous éternisant sur le seuil de la porte. Il est environ minuit. Nous rentrons et nous couchons repus.

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    François P. (jeudi, 27 décembre 2012 14:01)

    J'avoue que tout ne donne pas envie mais vous auriez pu faire un effort ! Esprit TDM quoi ! Si vous n'y goutez pas maintenant vous n'aurez peut être plus jamais la possibilité d'y goûter... Et puis il faut bien que vous puissiez nous raconter à quoi ça ressemble...