Jour 7 : On continue les visites

En ce jeudi 20 décembre, le temps est couvert. Nous avons bien fait de faire nos principales visites hier et avant, quand le ciel était bleu. Nous souhaitons commencer tôt aujourd'hui. Lever vers 8h. Thé et brioche à la guesthouse, douche, puis départ vers le mausolée de Mao, au sud de la place Tianan Men. Marche jusqu'au métro, arrêt à la station Quienan Men, quatre ou cinq après la notre, puis sortie devant la Front Gate, comme le premier jour. Nous faisons le tour, pour arriver au centre de la place, devant l'entrée du mausolée. Il est 9h et quelques. Et là, surprise, sacs interdits à l'intérieur. Nous allons donc y aller chacun notre tour. Audrey y va la première. Fred garde le sac à dos. Malheureusement, la sortie est de l'autre côté, près de la Front Gate. Obligé de refaire tout le tour, un bon 300m. A l'intérieur, impossible de s'arrêter. Vous devez avancer, sinon, un garde vous rappelle à l'ordre. Tout les chinois ont une rose blanche à la main, achetée juste après le portique de sécurité, qu'ils déposent en se courbant par respect, toujours emballée sur un présentoir, devant la statue de Mao, imposante, dans la première salle, et ne contenant rien d'autre. Le corps de Mao, exposé sous un drap vert, dont le visage n'est pas couvert. La lumière orangée rend l'expérience un peu étrange. Nous percevons la forme des pieds sous le drap. Nous nous demandons pourquoi il est impossible de s'arrêter. Certains disent que c'est pour ne pas s'apercevoir que le vrai Mao est enterré autre part, peut-être quelques mètres sous terre, et que ce que nous voyons n'est qu'une reproduction. Nous n'en savons rien. Par contre, nous pensons fortement que toutes ces roses déposées sont récupérées, puis remise en vente le jour d'après. Le moment est assez fort, car devant nous se tient un personnage les plus emblématique du pays, et de l'histoire des 50 dernières années. Et tous ces locaux, qui sont en pélerinage, dont le sens à une toute autre portée. Du coup, la visite est rapide.


Comme nous souhaitons quitter Beijing dans deux jours, pour aller voir la ville de Pingyao, à 750 km, puis l'armée en terre cuite à Xian, nous allons au Ticket Office pour essayer de trouver nos billets de train. Nous pourrions passer par la guesthouse, mais nous souhaitons essayer par nous même, afin d'éviter de payer une commission, sachant que nous avons 3 billets à prendre (Beijing-Pingyao, Pingyao-Xian, puis Xian-Beijing), et que nous souhaitons voyager en train de nuit, en couchette premier prix ("hard sleeper"). Bonne nouvelle, un petit bureau semble être placé à côté du quartier dans lequel nous souhaitons nous balader aujourd'hui, les Hutongs. C'est là où l'âme de la ville peut être ressentie, avec ses petites allées, ses petites cours intérieures, ses bâtisses typiques.... après que Genghis Khan ait réduit la ville en cendres, elle fut reconstruite sur ce modèle. Auparavant, ce furent 6000 allées qui formaient la cité. Aujourdhui, avec l'urbanisation, et la volonté de faire de Beijing une ville du 21ième siècle, ce nombre est considérablement réduit. Et les maisons typiques de la dynastie des Qing se mélangent à d'autres d'influences socialistes, quand d'autres encore ont été reconstruites pour abriter une mercedes flambant neuve. Le quartier s'étend au nord de la Cité Interdite, de l'Est à l'Ouest. Les maisons les plus honorables sont gardées par deux statues de lions chinois, et ont une épaisse porte rouge.


Nous trouvons le petit office pour prendre nos billets de train. Difficile par contre de se faire comprendre. Nous montrons les noms des villes où nous souhaitons aller en chinois. Apparemment, plus de places en hard sleeper, seulement en soft sleeper, certes plus confortables, mais aussi bien plus chères (50 euros par personne au lieu de 30, pour chaque trajet). Idéalement, nous souhaiterions demander tous les horaires, pour nous organiser de façon optimale, mais il ne faut même pas essayer, cela semble mission impossible sans parler chinois. L'office donne directement dans la rue, et fait 3 mètres de large, avec deux personnes à l'intérieur. Rien à voir avec une agence SNCF. Nous aurions aussi pu aller à la gare, mais préférons visiter au maximum. Du coup, nous abandonnons l'idée et décidons de voir ça ce soir à la guesthouse, où nous pouvons au moins faire le point avec le personnel parlant anglais (en général, des filles d'une vingtaine d'années). Nous remontons la rue, qui doit nous conduire vers l'allée la plus célèbre des Hutongs. Nous regardons plusieurs fois notre carte afin de ne pas nous perdre. Nous remarquons en plus que, sur le chemin, figure un restaurant où nous souhaitions aller. Malheureusement, nous ne le trouverons jamais. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir demandé et re-demandé, même en ayant l'adresse. Peut-être n'existe-t-il plus. Nous mangerons plus tard, sur le pouce, dans cette fameuse rue. Nous tournons à gauche, pour la rejoindre un peu plus loin. Pour l'instant, c'est la rue des magasins de musique, notamment des guitares. Fred rentre pour regarder le matos, et les prix, quasiment les mêmes qu'en France. Nous redemandons du coup s'ils connaissent le restaurant, mais non, pas là non plus. Nous continuons. Nous bifurquons à gauche, pour entrer dans Nanluogu Xiang, une des plus célèbres allées du quartier. Nous nous balladons, les mains serrées dans les poches malgré les gants, et l'écharpe recouvrant le bas du visage. Brrr.... Des deux côtés, de petites boutiques de vêtements, des maisons typiques, des échoppes, de la street food. Nous nous arrêtons au hasard dans un petit restaurant, sans bien arriver à nous décider lequel choisir. Nous commandons du poulet sauté (en fait des cartilages, avec très peu de chair, des oignons et des poivrons), des St Jacques (servies entières, pas seulement la noix, avec de l'ail), et des brochettes de poulet. Voir la rubrique "bouffe" pour les photos. Ca fume à l'intérieur, comme dans pleins d'endroits en Chine. Puis nous repartons, pour continuer notre marche. Nous faisons un ou deux petits achats, comme cette écharpe blanche en lapin (du faux, comme presque toujours en Chine... non, on rigole, on pense que c'est du vrai tellement c'est doux... au choix pour ceux qui veulent!) pour Audrey. Puis nous tombons sur ce point de vente de boulettes de viande et de poisson, si colorée, si originale. Impossible de ne pas goûter. Quelques photos en partie "bouffe", mais la vidéo pour bientôt.


Enfin, après une centaine de mètres, nous tombons sur un lac gelé, bordé de maisons et toits à pagode. Nous prenons à droite pour arriver face à la Drum Tower, cette tour qui permettait à l'époque de sonner l'heure dans toute la ville. Nous voulions prendre notre temps avant de rejoindre Fred pour aller - enfin - chez Din Taï Fung, mais nous cédons à notre envie de monter en haut, maintenant que nous sommes là. Et en plus, cela va bientôt être 15h30, pour assister à la sonnerie, manuelle, en tapant sur de grands tambours en cadence, selon un rituel bien établi. L'escalier pour monter est pentu, c'est le moins que l'on puisse dire. En haut, ces fameux tambours. Il doit y en avoir une petite dizaine, répartis en forme de U. Nous apprenons comment les chinois, la civilisation la plus ancienne, existant déjà il y a 5000 ans, comptaient le passage du temps, à travers par exemple le temps que mettait de l'eau à s'écouler (via un système de goutte à goutte régulier), ou encore l'encens à brûler. Génial, et ingénueux. C'est vrai qu'on ne s'était jamais vraiment posé la question, de savoir comment l'homme faisait quand l'horloge n'existait pas. Nous patientons environ 10 minutes, trois coups retentissent, et voilà que 5 personnes en tenue traditionnelle arrivent en rang, chacune se plaçant face à un des tambours, de manière synchronisée. Celui placé au centre, devant le plus gros, commence alors à battre la mesure. Puis s'ensuit pendant 5 bonnes minutes un ballet, en rythme, chacun jouant sa propre partition. Effet garanti. A l'époque, les portes de la Tour étaient ouvertes, permettant de résonner dans toute la ville. Aujourd'hui, elles sont fermées, accentuant l'effet par résonnance. Une fois tout cela terminé, nous repartons tranquillement vers le métro.


Arrivés à la maison, nous nous préparons, et ressortons pour nous diriger sous la neige, qui tombe à gros flocons, vers le restaurant. A pieds, puisqu'il est finalement à côté de chez nous. L'ami de Fred nous croise sur la route, à vélo. Nous arrivons ensuite, contents de pouvoir nous mettre au chaud, et aussi de faire découvrir ces dumplings à quelqu'un. L'endroit est moins classe que celui de Shanghaï, la carte un peu moins remplie, mais tout ce que nous commandons aussi bon. Nous prenons, comme nos voisins, un alcool local, servi chaud, comme du saké. Nous prenons des champignons comme apéritifs, un peu sucrés, tout fins, longs. C'est bon. Nous passons commande, nous régalons, puis en recommandons d'autres après une petite pause. Quels dumplings, on adore, vraiment. C'est Noël, et le personnel est habillé avec des bonnets à pompoms sur la tête. Nous sommes biens. Nous nous en allons vers 22h, une demi-heure avant la fermeture, direction la guesthouse pour un dernier verre ensemble. Là encore, plusieurs nationalités, avec qui nous discutons. Un français étudiant le chinois nous offre une bière, sans même avoir discuté avec lui. Ce sera chose faite peu après. Dodo vers 1h du matin.

 

 

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