Jour 6 : Palais d'été sous la neige...

Comme hier, journée de visite aujourd'hui. Il fait toujours aussi froid. Nous croisons comme les jours précédents le bonhomme de neige à l'entrée de la guesthouse. Audrey, chef de l'organisation des journées de visite, souhaite voir le Palais d'Eté (Summer Palace), un site aussi incontournable que ceux des jours passés. Cet endroit est là où la cour et les proches de l'Empereur venaient se détendre l'été, pour fuir la torpeur de la Cité Interdite. Il est composé d'un lac, gelé aujourd'hui, de temples, de pavillons, de ponts, de tours de garde et de corridors. Gigantesque. Un superbe décor. Nous partfons avec l'ami de Fred dans la matinée, prenons le métro, et arrivons. Plaisir de la basse saison, quasiment personne. L'endroit a été embelli au 18ième, puis a été vandalisé par les troupes anglaises et françaises durant la deuxième moitié du 19ième, pendant la seconde guerre de l'Opium (1856-1860). Les strutures portent des noms bien d'ici, comme le fameux Hall de la Longévité, qui surplombe le lac.


Nous marchons, rentrons parfois dans quelques boutiques pour nous réchauffer, avançons vers le lac, où nous voyons certains marcher dessus en plein milieu. Une scène est d'ailleurs en train d'être installée en plein dessus. Il doit y avoir plusieurs dizaines de centimètres de glace. Au milieu du lac, une île, reliée par un pont aux 17 arches. Trop loin pour nous, malgré notre forme. D'ailleurs, Audrey va mieux. Nous allons saluer un grand buddha, puis une statue de femme aux mille bras et mille yeux, qui en a autant suite aux prières de son père, pour qui elle avait sacrifié les siens afin de le soigner auparavant. Plus loin, nous empruntons une longue allée couverte, richement décorée de 14 000 peintures. Au loin, un petit pont en forme de bosse de dromadaire, entièrement en jade.


Le ventre creusé par la faim, et le froid commençant à avoir raison de nous, nous prenons le chemin du retour après quelques heures de marche. Nous décidons d'aller enfin chez Din Taï Fung, pour faire découvrir à l'ami de Fred cette superbe expérience culinaire. Il y en a 3 dans Beijing. Nous prenons le métro, effectuons un changement, et demandons notre chemin une fois sortis, avec difficulté. Si votre adresse n'est pas écrite en chinois, impossible de vous faire comprendre. Dans ce quartier de la ville, de grandes tours, de la circulation, des panneaux lumineux. Nous découvrons par hasard une boulangerie de luxe, Black Swan Luxury. On se croirait chez Lafayette Gourmet, mais avec une décoration noire et argent. Les pâtisseries sont originales, raffinées, et l'emblême de la boutique, le cygne, revient souvent. Nous voyons en vitrine un gâteau de mariage géant, au prix de 10 000 euros ! Heureusement, le reste est plus abordable, et nous achetons de la brioche, ultra moelleuse et sentant bon, pour 3 euros. Ce sera notre petit déjeuner demain matin et ensuite, au lieu de commander des toasts à la guesthouse. Ou comment faire des économies. Nous nous attardons, regardons toutes les pâtisseries. Notre faim est encore plus aiguisée. Nous repartons, pressés de commander nos dumplings juteux et merveilleux. Ce sera pour plus tard, car nous ne trouvons pas notre chemin, partons dans une direction, longeons une grande artère fréquentée (les rues sont bien plus grandes qu'à Paris, c'est un peu comme à New-York), et décidons d'entrer dans un hôtel de luxe, richement décoré pour Noël, pour demander notre chemin. Au moins, ici, ils parlent anglais ! Sympa, ils nous impriment l'adresse en chinois, nous commandent un taxi, et indiquent sur le papier les instructions pour s'y rendre. 15 minutes plus tard, le taxi n'est toujours pas là. Enfin, il arrive. Nous lui tendons le papier. Nous arrivons enfin, vers 16h30, et apercevons que nous sommes à côté de chez nous! Tout ça pour ça. Et, devinez quoi ? le restau est fermé ! Bref, deux heures que nous sommes partis du Summer Palace, le ventre toujours vide, et tout ce mal donné pour rien. Allez, c'est comme ça. Le restau ouvre dans une heure. Nous n'attendons pas, et rentrons à pied, en faisant attention à ne pas glisser sur les trottoirs, pas dégivrés dans cette partie de la ville. De toutes façons, nous n'avons pas beaucoup de temps, car ce soir, nous avons décidé d'aller voir un spectacle d'acrobates.

 

Il faut être à 18h à la réception de la guesthouse, par laquelle nous passons pour ce faire. Nous avons en effet étudié les différents lieux où nous pouvons voir ce genre de spectacle, célèbres dans le monde entier. Mais après échange de mails rapides, hier soir ou ce matin avant de partir, les différents théâtres indiqués dans le Lonely Planet sont fermés ou en travaux. Nous avons donc choisi de passer par la guesthouse, où des affiches sont entreposées un peu partout, ou encore pour un spectacle de kung fu, ou pour aller à l'opéra. Le taxi commandé est en retard. Il arrive enfin. Nous sommes trois, accompagnés pendant le trajet par un anglais allant à l'opéra. La circulation est dense. Il fait nuit, évidemment. Nous craignions d'être en retard. Nous stressons un peu. Finalement, nous arrivons juste à l'heure. Le théâtre n'est pas plein. Un groupe de pakistanais est là. Nous nous asseyons vers le 7 ou 8ième rang, décalés sur la droite. Le spectacle commence. Nous aurons droit à des acrobaties, de la gymnastique, aux assiettes tournantes, à un ballet de 4 motos dans une boule, un main à main masculin, ou encore à un couple éxécutant un ballet aérien les pieds enroulés autour de draps. Nous sommes déçus. Les artistes sont des étudiants. Ils sont bons, certes, mais nous ne sommes pas du tout époustouflés, ou scotchés. C'était sympa, mais nous souhaitions en prendre plein la vue. Parfois, les musiques sont mal coordonnées. Certains mouvements sont approximatifs, certains détails mal finis. Nous ne sommes pas devant des artistes de niveau international. Tant pis. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé de trouver le bon spectacle. Nous rentrons en métro. Arrivés à la guesthouse, nous croisons Cathy, une des filles s'occupant des backpackers, auprès de qui nous avions réservé. Nous lui disons gentiment que c'était moyen, et qu'il vaut mieux qu'elle ne vende pas cela comme un spectacle de premier ordre, car Audrey, qui travaille dans le milieu, est un peu déçue. Nous lui exliquons pourquoi. Nous gardons bien sur le sourire, et lui disons que ce n'est pas un problème. No big deal, comme on dit. Un peu gênée, elle nous offre deux bières, et nous dit que le spectacle habituel est clos pour le moment, et qu'ils orientent donc les gens vers un autre. Tout cela s'explique donc.


Comme il n'est pas très tard, environ 21h30, nous joignons Fred, et décidons d'aller boire un verre dans Sanlitun, la rue bordée de bars, pas très loin, ou des filles dansent ou chantent. Nous croisons un anglais de Sheffield que nous avions rencontré il y a quelques jours, et lui proposons de se joindre à nous. Tous les trois, nous partons vers chez Fred, qui nous attend au coin de la rue. Nous passons une bonne heure dans un bar, où un chinois et sa copine nous offrent une tournée de bières, qui arrivent sans que nous n'ayons rien demandé. Thanks, dude ! Nous allons le remercier et trinquer avec lui. Puis nous rentrons, vers minuit, d'un pas pressé par le froid.

 

 

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