Jour 2 : Shanghaï - Pékin

Ca y est, bien reposés, nous avons repris des forces et sommes d'attaque pour repartir à l'assaut de la ville pour les quelques heures dont nous disposons. Notre vol vers la capitale est à 14h, nous devons être à l'aéroport vers 12h30. Départ de la guesthouse peu après 11h30 donc. Avant, nous choisissons de visiter le musée de la ville, plutôt que de nous balader dans un nouveau quartier. Nous bouclons nos sacs, les laissons dans la "locker room" de la guesthouse le temps d'aller en visite, puis partons en direction du métro. Nous préférons ne pas prendre de petit déjeuner, et nous acheter plutôt quelque chose sur le chemin, afin de gagner du temps. Le ciel est couvert, plus qu'hier. Nous avons donc bien fait hier de monter en haut des tours, la vue aurait été quasi nulle aujourd'hui. Le métro est facile à utiliser, les stations sont indiquées en anglais. Nous suivons la rue en allant tout droit, après quelques blocs. Notre métro arrive tout de suite. Après quelques stations, et un changement, nous sortons par la gauche, un peu au hasard. Manque de pot, il valait mieux sortir par l'autre côté. Nous demandons avec difficulté l'entrée du musée, et les gens comprennent autre chose, quand ils ne nous font pas un signe comme quoi ils ne comprennent rien du tout. Personne ne parle anglais en Chine. Après quelques signes, style dialogue de sourd, nous prenons la bonne direction. Nous traversons un petit parc, apercevons quelques tours pas très loin, et trouvons le musée. Bonne nouvelle, c'est gratuit. Il y a 4 étages, et ce n'est pas très grand. Rien à voir avec le Louvre. Nous regardons l'organisation des étages, et nous focalisons sur les vases anciens en céramique, la calligraphie, l'exposition temporaire Fabergé, et quelques autres pièces antiques. Le musée est moderne, les pièces bien agencées, les lumières tamisées, discrètes, des fonds noirs... tout est assez classe, et calme. Nous tombons dès le début de notre parcours sur des vases de l'époque Ming, c'est-à-dire datant du 15ième siècle. Viennent ensuite ceux de l'époque Qing, la dynastie suivante (mi-18ème et 19ième siècle). Nous avons une bonne allure, malheureusement, car nous n'avons que peu de temps. La partie sur la calligraphie est superbe. D'une part, les idéogrammes sont souvent très jolis graphiquement parlant, et les textes, poèmes ou peintures nous font voyager, en imaginant ce qu'ils peuvent décrire, et comment nous pourrions traduire leurs subtilités si nous pouvions les comprendre. Nous ne faisons que les regarder curieusement, et passons donc à côté de toute leur essence, occidentaux que nous sommes. Cela fait à peine 24 heures que nous sommes en Chine, et nous faisons déjà tant de choses. Etre entourés de tous ces symboles à ce moment participe aussi au décalage que nous ressentons par rapport à l'Inde. Nous visitons également l'exposition Fabergé, présentant les pièces réalisées spécifiquement pour le tsar de Russie. Objets magnifiques, couverts d'or, brillants, précis, ciselés... whaou ! Viennent enfin les objets les plus vieux que nous ayons jamais vus : des vases en bronze datant de 3400 avant JC, d'autres pièces, toujours en bronze, datant du 10ième siècle avant JC... alors que nous nous étonnions en Inde de ne voir que des choses datant en général du 15ième siècle, nous avons aujourd'hui des objets incroyablement vieux. Nouveau décalage. Fred essaie de s'imaginer comment les hommes ont travaillé ce bronze pour en faire ce vase, quelle est son histoire, ce qu'il a vu passer avant d'arriver devant nos yeux et être exposé ici....la flèche de l'histoire s'étire dans notre esprit, avec l'histoire du monde et de l'homme en parallèle. Nous retrouvons aussi dans cette partie du bâtiment des bouddhas, nous rappellant le Népal.


Nous avons vu pas mal de choses, malgré le peu de temps dont nous disposons, et l'heure tourne. Nous repartons vers la station de métro, en faisant un grand détour, car ici, des barrières vous empêchent de traverser la rue n'importe où. Il faut donc attendre un passage piétons, car nous n'osons pas faire les malins, les français, et traverser, et enjamber cette barrière pas plus haute que vos genoux, pour rejoindre l'autre trottoir. Heureusement, il y en a un pas loin. Nous sommes juste dans les temps lorsque nous sommes de retour là où nous avions laissé nos sacs ce matin. Le temps de les récupérer, de les mettre sur notre dos (cela fait longtemps que nous ne les avions pas portés sans le sur-sac !), et d'enfiler notre petit 15 litres à l'avant, collé au torse, et nous voilà repartis. Dans la rue, le temps de rejoindre la station, les personnes que nous croisons, pas très nombreuses néanmoins, nous regardent bizarrement. Nous traçons, pas de temps à perdre. Nous attendons le métro quelques minutes, et hop, changement pour prendre, tenez-vous bien, un train permettant de rejoindre l'aéroport en 11 minutes, en allant à 300 km/h en pleine zone urbaine. Un peu comme si la liaison Paris Les Halles-Roissy allait aussi vite, en si peu de temps. Apparemment, peu de chinois empruntent cette ligne, et nous sommes les seuls avec des sacs à sortir pour faire le changement, alors que la ligne dans laquelle nous sommes pourrait nous emmener directement, mais en 40 min, à l'aéroport. Les regards continuent dans le métro, comme si cela leur semblait impossible de transporter autant de choses. Nous arrivons rapidement sur le quai du Maglev, ce fameux train ultra rapide. C'est un train à supra conduction. Cela signifie qu'il n'y a pas de frottements, et qu'il n'y a pas de jonction entre le train et le sol, mais un champ magnétique. Un peu comme si le train était en suspension dans l'air. Il y en a toutes les 10 minutes. Le notre part dans 2. Peu de monde à l'intérieur. Quelques chinois, et un néo-zélandais. Entre chaque wagon, un petit écran indique la vitesse, qui monte de manière régulière jusqu'à 300. Dans les virages, le train se penche littéralement, beaucoup plus que les autres trains ou que le TGV. Génial. Tout défile comme le fait à cette vitesse, d'habitude, la campagne française. Enfin, nous arrivons. Direction le terminal domestique. Nous faisons la queue, enregistrons nos bagages, et allons vers la boarding gate numéro 5. Le temps d'avaler quelques dumplings, mais toujours pas aussi bons que ceux de la veille (bien qu'ici aussi, il y ait du bouillon dedans, et la pate est très fine), et ça y est, nous sommes dans l'avion.


2h30 de vol. Pas de fênêtres à coté de nous, nous découvrirons en arrivant. Le vol se passe sans problème. Pas encore sortis que nous apprenons la témprature: 5°C. Pfff... c'était bien l'Inde ! C'est clair, on ne pourra plus faire les malins comme avant ! Nouveau dépaysement lorsque nous descendons de l'escalier, faisons nos premiers pas sur le tarmac, et apercevons ces tas de neige sur le côté, hauts d'un petit mètre. Nous savions qu'il faisait froid, et qu'il avait neigé, mais le voir sur place est différent, après ces semaines de chaleur indienne. Nous sortons nos gants. L'aéroport est rempli. Du monde partout. Nous prenons rapidement une part de pizza dans le Pizza Hut en face des tapis roulants, après avoir attendu une éternité nos sacs. Puis nous cherchons un taxi. Déjà, nous croisons les premiers signes du régime communiste à travers ces personnes s'occupant du flux, toutes vêtues d'un long manteau vert sombre et coiffées d'un chapeau à fourrure garni d'une étoile rouge centrale. Comme en France, une file spéciale pour les taxis existe. Ce n'est pas l'Inde, et son grand n'importe quoi. Un premier nous refuse car nous sommes trop chargés. Quelqu'un vient alors nous proposer de nous emmener en centre ville, pour un prix qui nous semble convenable, 200 yuans. Nous nous installons dans une grande voiture, et la personne part chercher d'autres gens, afin de remplir son véhicule (une sorte d'Espace). Nous lui faisons signe que nous n'attendrons pas 20min, et que nous souhaitons être les premiers à descendre. 10 minutes passent. Nous nous impatientons, et décidons de reprendre nos affaires et de trouver un vrai taxi. Il fait froid. Nous repartons dans la queue, et après quelques instants, nous voilà en route, après nous être mis d'accord avec lui sur le prix (toujours se mettre d'accord sur un prix au départ avec un chinois, le reste se déroule généralement bien ensuite). Nous montrons à notre chauffeur l'adresse où nous souhaitons aller, située semble-t-il dans un quartier plutôt chic de la ville, Sanlitun. La guesthouse - Sanlitun Youth Hostel - sera sympa, clean, internationale, et le staff parlera bien anglais. Nous paierons 22€/nuit, pour une chambre avec lit double et salle de bain.


Audrey va mieux que les jours précédents, mais ce n'est toujours pas la grande forme. Les médicaments font effet, sans plus. Fred s'endort dans le taxi. Audrey le réveille en plein centre ville, afin qu'il découvre avec elle les rues de Pékin (ou Beijing, en anglais) derrière les vitres pleines de buée. Il y a pas mal de circulation, et nous mettons du temps à arriver. La guesthouse est dans une contre-rue, gardée par deux grands lions en pierre (au style très asiatique) ; nous empruntons le chemin, passons derrière un restaurant, et entrons enfin. Sapin de Noël sur le côté, bonhomme de neige dehors, ambiance chaleureuse, nous sommes au bon endroit. Des affiches pour aller voir la grande muraille, voir un spectacle d'acrobates, ou un de kung fu, sont posées sur le murs. Table de billard et baby-foot ne sont pas loin. Nous montons nos affaires dans la chambre, et resdescendons  prendre un verre, à discuter avec les autres voyageurs. L'ami proche de Fred présent à Pékin en même temps que nous cette semaine, et qui s'appelle aussi Fred, téléphone. Il est déjà arrivé. Et bonne nouvelle, nous sommes dans le même quartier, lui chez son oncle, qui travaille à l'OMS ici sur les maladies tropicales. Nous nous verrons demain.


Nous sommes contents d'être arrivés. L'endroit nous plaît, nous sommes à Pékin, et grande première, nous allons pouvoir nous poser pendant 4 ou 5 jours consécutifs sans changer d'endroit. Et, comme en Inde avec le cousin de Fred, voir une tête connue pendant notre voyage, et pour plusieurs jours. Audrey part pour ne pas s'endormir trop tard, Fred reste à discuter avec quelques européens autour d'une bière. Nous sommes à Pékin. Demain, premières visites.

 

 

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