Jours 14, 15 & 16 - Jodhpur

Après notre épopée en bus local, qui s'est avérée aussi intéressante que celle du train, nous voilà dans ce qu'on appelle "la ville bleue", étant donné le nombre de maisons peintes en bleu dans la vieille ville. Un joli bleu pastel. Cette couleur est censée éloigner les moustiques, et conserver la chaleur l'hiver (c'est-à-dire en ce moment, lorsqu'il fait plus froid, soit... 27°C la journée !). Toutes les maisons ne le sont pas, mais il y en a suffisamment pour que cela crée une forme d'harmonie et donne une jolie couleur vue de haut, tel un océan au pied du fort (dixit les indiens).

 

Après avoir été déposés par le bus en milieu d'après-midi, nous avons rejoint notre hôtel, situé un peu à l'écart des principaux sites à visiter. Négociation en règle pour le prix du rickshaw (maintenant, on arrive à diviser par deux assez souvent leur prix de départ.. mais on doit quand même payer trop cher, c'est sûr), puis découverte de la chambre que nous occuperons les trois prochaines nuits. Sur proposition du personnel, nous en visitons plusieurs, et acceptons la dernière, dont la salle de bain fait la différence. Du coup, désormais, nous demanderons toujours s'il n'y a pas une autre chambre à voir au lieu d'accepter la première que l'on nous propose. Nous restons à l'hôtel et terminons la journée tranquillement.

 

Le lendemain, dimanche, nous partons pour visiter une place forte impressionnante (le fort Mehrangarh, terminé en 1459) par ses dimensions et sa position sur les hauteurs de la ville, ce qui explique le fait qu'elle n'est jamais été prise. Une sorte de cité de Carcassonne moins étendue, mais plus compacte et plus haute. On imagine les batailles et les sièges qui ont dû avoir lieu, dont l'un dura d'ailleurs près de six mois. C'est ici que commencent nos visites de la journée. A l'intérieur, nous découvrons dans l'allée menant à la porte principale une plaque en souvenir d'un indien qui se porta volontaire pour être enterré vivant dans les fondations, afin de vaincre une malédiction qui aurait sinon privé le palais d'eau. Dans le palais défendu par ces remparts, nous pouvons voir le trône où étaient sacrés les Maharadjas (certains dès 4 ans), des palanquins, des sièges ornés utilisés lors des cérémonies à dos d'éléphants, des berceaux royaux, des costumes d'époque, une armurerie, un carrosse majestueux, des peintures, de grandes salles de réception, et les traditionnels Zenana (le quartier des femmes) et Merana (quartier des hommes). Nous prenons notre temps, et tombons un peu plus tard, après avoir testé du lait de coco ouverte devant nos yeux (elles sont un peu différentes de celles que nous connaissons, la chair est plus molle, un peu gluante, et leur goût est plus fade), sur un jardin rajpoute parfaitement entretenu, un peu caché, où nous flânons quelques moments sous les bananiers.

 

Pas très loin, à environ un kilomètre, se trouve Jaswant Thada, un mémorial en marbre abritant les restes du Maharadja Jaswant Singh II (le nom de pratiquement tous les Maharadjas ici et depuis des siècles se termine par Singh), datant de 1899, entouré d'un jardin bien sympathique de calme et de verdure, et situé en plein milieu d'un décor aride, sec et de pierres aux teintes rouges. Nous en faisons le tour, et descendons vers le quartier de la tour de l'Horloge, en plein milieu de la ville. Là-bas, nous nous promenons dans le bazar (Sardar Market), un marché classique de légumes, d'épices, bonbons, vêtements et ustensiles de cuisine en tous genres. L'endroit est bondé dans ce carré autour de l'horloge (nous faisant penser à Big Ben en miniature). Nous allons prendre un lassi dans ce qui passe pour l'un des meilleurs café (mais on est loin de ce que l'on appelle "café" en France) de la région (cf rubrique "bouffe") et rentrons à l'hôtel nous changer avant de partir diner dans un restaurant face au fort, éclairé de nuit.

 

Il se trouve que Jodhpur est sympathique, mais que le nombre de choses à faire est finalement un peu limité. Nous passons donc la matinée suivante à nous reposer, prendre notre temps, avant de partir nous perdre dans les ruelles de la ville bleue. Il est 14h. Nous croisons peu d'occidentaux, les rues sont calmes, colorées, mais toujours aussi sales. Quelques vaches dorment paisiblement ci et là, comme quelques chiens craintifs. Au hasard d'un détour, nous nous retrouvons sur le bord d'un étang avec les remparts du fort en arrière-plan. Deux jeunes sont là à discuter, et s'approchent pour nous parler. Ils sont de la caste des brahmis, la plus haute, celle représentant l'intellect (brahmi vient de "brahma", le dieu créateur, et "mi", l'homme). Nous restons une heure et demi à échanger, à raconter comment les mariages se déroulent ici et chez nous, les relations hommes/femmes, à donner des conseils sur la manière d'être romantique, ou encore à leur apprendre des mots français. Nous aurions aimé interviewer l'un d'entre eux, mais nous n'avons pas de stylo ni nos questions avec nous. Too bad. Nous repartons ensuite, et continuons notre balade, en repassant dans les rues agitées du marché de la veille. Nous y croisons d'ailleurs deux autres participants occidentaux aux jeux de Pushkar, et discutons avec eux un long moment. Aide précieuse, ils nous indiquent une guesthouse convenable au Cambodge pour nos aventures à venir, et quelques astuces pour la Nouvelle-Zélande (ils sont en effet eux aussi partis pour plusieurs mois et ont parcouru l'Asie et l'Océanie). Nous éternisant en face d'une boutique de thé et d'épices, nous nous en faisons offrir un sans rien demander. Bon, l'homme aurait probablement bien aimé que nous entrions ensuite et achetions quelque chose, mais nous déclinons avec le sourire.

 

Il est environ 20h, l'après-midi est finalement passé plus vite que nous ne l'imaginions, et nous nous dirigeons vers le restaurant "On the rocks" recommandé par le cousin de Fred il y a quelques jours, et par le Lonely Planet (qui ne nous a jamais déçu pour l'instant). En entrant, la déco est sympa, style jardin ombragé aux allures du restaurant "Pirates des Caraïbes" d'Adventureland, à Eurodisney. Petite rétrospective dans la rubrique "bouffe". En sortant, nous allons faire un tour dans la boite de nuit du restau, réservée aux couples uniquement. Rien de particulier, nous n'y restons pas. Retour comme d'habitude en rickshaw, mais cette foi-ci avec la musique à fond et les lumières (on l'aura eu la boite de nuit finalement!).

 

Aujourd'hui, troisième et dernier jour (un de trop probablement), nous partons en fin de matinée pour l'Umaid Bhawan Palace, la demeure du Maharadja actuel comportant aussi un musée et un restaurant. Nous apprenons, au gré d'une discussion avec le chauffeur d'une brésilienne croisée hier à notre hôtel, que les Maharadjas de chaque province n'ont quasiment aucun pouvoir, si ce n'est celui de l'argent. L'édifice est impressionnant par sa grandeur et son style Art Déco. Nous souhaitons visiter l'hôtel adjacent, mais nous ne pouvons y accéder sans être client. Au-dessus de nous, quelques avions de chasse tournent - pour le plus grand plaisir de Fred - une école militaire majeure se trouvant à Jodhpur. Nous retournons, cette fois-ci pour déjeuner, au restaurant d'hier soir puis rentrons à notre base. Après-midi administrative en vue, profitant du temps que nous avons et du Wifi disponible. Notre train pour Jaisalmer est à 23h45. Nous dînons à l'hôtel avant de partir pour la gare et se diriger vers le nord-ouest, à presque 100km du Pakistan.

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    cousin laurent et vero (samedi, 08 décembre 2012 14:48)

    hello Audrey et Fred,

    on a passé de supers moments ensemble à Udaïpur, on vous envoie les photos qu'on a prises avec vous.

    Et merci pour les adresses de restos à Jaipur, on a suivi vos recommandations, et on s'est vraiment régalés au 4 season et au Niros !

    en attendant de suivre la suite de votre périple en Chine, on vous embrasse

    Laurent et Vero