Jour 3 - Still in Varanasi

Aujourd'hui, nous souhaitons quitter Varanasi pour poursuivre notre programme et aller à Agra où se situe le Taj Mahal. Hier, le personnel de la guesthouse nous a dit que tous les trains vers ce haut lieu touristique étaient pleins, toutes classes confondues. Néanmoins, nous souhaitons le vérifier par nous-même, car il se pourrait qu'ils souhaitent simplement nous faire payer une ou deux nuits supplémentaires.

 

Nous nous éclipsons donc après le petit-déjeuner et partons comme des grands vers la gare. Nous attrapons un tuk-tuk (ou rickshaw) qui demande à notre avis beaucoup trop, et refuse de baisser son prix. Nous tombons d'accord avec le prochain. Une demi-heure plus tard, nous arrivons. Sur le chemin, nos regards se perdent parmi tous les détails que les rues nous offrent, comme très souvent dans les pays en développement (bien que cette superpuissance en devenir ne dévoile ici que peu de ses capacités, exceptées touristiques) : les vaches, toujours aussi impassibles au milieu de cette effervescence urbaine, les enfants dénudés ou en costume sortant de l'école, des vendeurs ambulants, des femmes - en sari turquoise ou rose - par terre à vendre des légumes verts, des barbiers sur ce qui devrait être un trottoir, des échoppes délabrées, et toutes ces voitures, motos et rickshaws. Le bruit est à la hauteur du visuel : ça klaxonne dans tous les sens, pour n'importe quoi. Cela est presque ce qu'il y a de plus gênant ici, tant la pollution sonore rivalise avec celle plus classique des ordures et des odeurs.


A la gare, nous trouvons le Tourist Desk, réservé - comme son nom l'indique - aux gens du voyage, et discutons avec quelques français attendant que la seule personne du bureau s'occupe d'eux quand viendra leur tour, c'est à dire après au moins 2h d'attente. Nous décidons de ne pas insister et rentrons à la guesthouse, où nous donnons notre accord à Diamond pour lui acheter nos billets de train pour Delhi le lendemain matin. Nous changeons donc notre programme initial et allons l'adapter à la situation. Il est midi. Nous allons nous promener à pied sur les ghats, et longeons le fleuve pendant une trentaine de minutes. Tous les cinquante mètres, quelqu'un nous propose un bateau pour nous transporter, mais nous refusons systématiquement avec le sourire. Audrey fait à un moment tomber le châle qu'on lui a offert la veille, sans s'en rentre compte. Deux jeunes indiens nous interpellent de loin, alors que le châle est déjà une dizaine de mètres derrière nous, pour nous mettre au courant.


Nous décidons de nous aventurer dans une rue et de quitter la rive. Quasiment aucun occidental, toujours le même genre de décor, beaucoup de couleurs et d'agitation. L'heure tourne, et nous faisons une boucle pour rejoindre le Gange et rentrer. Sur le chemin, on nous propose un massage des mains et du dos pour une bouchée de pain. Nous refusons, avec regret quelques instants plus tard, pressés par le temps. Diamond a en effet proposé de nous emmener voir un astrologue renommé dans l'après-midi. A moitié curieux, à moitié anxieux, nous avons accepté. Nous prenons néanmoins le temps d'avaler un morceau.


Nous partons avec lui en milieu d'après-midi. Il nous emmène en rickshaw, puis à pied, par des ruelles où nous ne croisons que misère, saleté et mini lieux de culte colorés et parfumés par l'encens qui brûle à proximité. Nous nous sentons en tranquilité et aimons, surtout Fred, ce côté aventure. Nous repensons aux émissions que nous regardions sur France O retraçant les péripéties de tour du mondistes. Cette fois, c'est nous. The real thing. Nous arrivons enfin dans ce petit lieu où nous devons enlever nos chaussures. L'homme en question, barbe longue, commence par nous montrer son book, où sont inscrits plusieurs dizaines de témoignages. Il parle un peu français et nous montre l'extrait du "Petit Futé" où il est cité comme astrologue des stars. Une autre personne enseignant et pratiquant la méditation est aussi présente. L'ambiance est étrange. Il nous propose différentes séances, selon que nous souhaitions avoir des infos sur notre vie actuelle, celle d'avant ou celle qui suivra (n'oublions pas que l'on croit à la réincarnation ici!). Nous souhaitons juste savoir pour notre vie présente. Audrey monte à l'étage. La séance dure 20min environ. Fred suit ensuite. Nous ressortons intéressés, un peu interloqués par une ou deux infos, et amusés. Un croisement de plusieurs sensations. En dehors de notre chiffre et couleurs magiques, nous avons entendu des choses sur notre futur. Nous n'y croyons pas beaucoup, et qui vivra verra. Nous passons à autre chose.


Diamond nous propose ensuite de nous emmener dans une boutique d'huiles essentielles. Attention, par boutique, il est question ici d'aller franchir une porte à laquelle nous n'aurions jamais prêté attention, dans une ruelle tout aussi perdue, où deux ou trois vaches broutent dans le patio. Nous nous asseyons dans une petite pièce remplie de fioles, bouteilles et flacons indexés, posés sur de multiples étagères. Un homme de petite taille à lunettes et à blouse blanche entre et se présente paisiblement et aimablement. Il collecte, trie, sélectionne et mélange des huiles essentielles provenant de toutes les régions du pays selon une méthode ayurvédique. Il prépare aussi des mélanges d'épices aux vertus gustatives bien sûr, mais également thérapeutiques. Très intéressés, même si le temps nous manque car Diamond doit rentrer à la guesthouse, nous lui posons de nombreuses questions.

 

Compte rendu : concernant les épices, il propose deux mélanges. L'un de six épices (Tea Masala : cannelle, cardamone, noix de muscade, fleur de noix de muscade, trêfle et safran) à ajouter après la cuisson, l'autre de 15 épices (Curry Masala : les 6 précédentes + cumin, coriandre, cumin noir, poivre noir et poivre blanc, cardamone noir, thym et fangurie - sorte de petites billes, cf rubrique "bouffe"). Il collecte ses épices sur les marchés locaux sauf pour la cardamone, achetée en Arabie Saoudite, et le safran, au Cachemire et Kerala d'octobre à décembre, car la qualité n'est pas à la hauteur dans les marchés locaux. Il n'utilise pas de poivre rouge car les effets sont négatifs. Seul les poivres blancs et noirs sont utilisés en provenance d'Inde du centre et du sud. Ces mélanges aident à la digestion et pour le cholestérol. Concernant les huiles essentielles, le choix est énorme. Elles sont à utiliser pour le bain, les massages ou comme parfum. On peut aussi en boire certaines car tout est organique, par exemple en déposant deux gouttes sur un morceau de sucre. L'homme dépose une toute petite goutte sur notre paume : le parfum est très fort. L'Agar, par exemple, provient d'un arbre très rare et est utilisé contre la dépression, en déposant par exemple deux gouttes sur l'oreiller ou en s'en servant comme parfum. La distillerie est familiale et située à Kannauj, la place native des huiles essentielles en Inde. Audrey tousse volontairement et plusieurs fois. L'homme s'en rend compte et prends une huile, lui en met sur le front et les tempes, puis une autre, et lui masse le cou. C'est un mélange de menthe, camphre et thym utilisé contre les migraines, la toux, les problèmes de gorge et de nausées. Fred décide d'acheter un peu des mélanges d'épices. Nous devons partir et parcourons les rues où tout le monde semble sorti de chez soi. Il fait nuit. C'est jour de fête et demain matin aussi. C'est la fête du "Punjab" en l'honneur du soleil. Nous resterions bien à suivre cette marée humaine mais restons derrière Diamond et rentrons, non s'en avoir fait un détour par chez lui pour qu'il nous donne un anti-moustique local dont il ne se sert pas. Sympa de sa part (nous voulions acheter la crème Odomos dont nous avons entendu parler plusieurs fois). Nous arrivons à la guesthouse, mettons entre autre à jour le site, puis nous couchons.

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Amandine Bourdier (vendredi, 07 décembre 2012 22:35)

    C'est un peu long donc j'ai pas tout lu, mais vous me faites rêver avec votre voyage en Inde :) je sens que votre blog sera une mine d'or pour de futurs voyages !!
    Bonne continuation,
    Gros bisouuus