Jour 2

Lever matinal. Nous ne sommes pourtant plus en trek! Il fait nuit. Nous rejoignons le fleuve, comme hier soir. Même schéma, même itinéraire. Plus de cérémonie cette fois-ci après quinze minutes de bateau. La lumière éclaire peu à peu les rives du Gange que nous n'avons vues que de nuit. Toute une vie prend forme. Des couleurs apparaissent. C'est beaucoup plus beau. La saleté se fait aussi plus voyante, avec tout ce que l'on veut qui flotte sur l'eau. Les monuments - anciens palais de Maharadjas - sont laissés apparemment à l'abandon. Des hommes et des femmes plongent plusieurs fois leur tête dans l'eau (12 fois exactement) dans une sorte de rituel religieux dont nous ne connaissons pas bien le sens (notre guide donne quelques informations mais ce n'est pas très élaboré). Plus loin, des crémations ont lieu. D'autres lavent du linge, d'autres pêchent ou se purifient en s'aspergeant d'eau. Allers et venues de bateaux de touristes, comme nous. Certains prennent tout en photo, avec des appareils à objectif géant. Nous croisons une pirogue avec des indiens ayant une télé (qui fonctionne) sur l'avant du bateau. Sur la rive, nous nous demandons comment les indiens vivent tout cela. Impression bizarre de voir tous ces occidentaux photographier sans retenue, alors que nous essayons d'être un poil discret. Nous limitons à quelques shoots les photos des crémations et respectons les consignes de celui qui nous mène en bateau (quel jeu de mot!). En revanche, c'est indéniablement un décor très photogénique. Les scènes de vie sont innombrables. Les couleurs contrastées. Pas d'uniformité, et pourtant c'est un tout! Comme la religion hindouiste? Les indiens nous aperçoivent, nous sourient, nous font un signe de la main, d'autres ne nous remarquent pas. Nous aimons ce moment. Nous appréhendions, nous nous sentons assez bien. Nous retrouvons l'hôtel, nous rendormons un peu (il est 7h30) puis prenons un petit-déjeuner (pancakes nutella!) et partons avec Diamond (celui que nous interviewerons) pour visiter les temples. Nous prenons un tuk tuk. Beaucoup de bruit, énormément de klaxons.

 

C'est simple. Un indien klaxonne:
- quand il s’apprete à doubler, par la droite ou par la gauche
- quand il décide finalement de ne plus doubler
- quand il arrive à une intersection (50 mètres avant)
- quand il tourne à droite ou à gauche
- quand il va tout droit
- quand il accélère
- quand il freine
- quand il se trouve derrière un autre véhicule
- quand il se trouve devant un autre véhicule
- quand il croise une vache sacrée
- quand il croise un piéton, un chien, un chat, un rat, une poule, une chèvre ou un cochon

- quand il n'y a personne pour prévenir qu'il va y avoir quelqu'un

- quand il n'y a pas de raison car ce n'est pas normal


Nous visitons l'académie universitaire puis 7 temples pendant les 2h qui suivent : Shiva, Durga, Mahayama, Krishna, Ganesh (voir photo) et Hanouman, le dieu singe. A chaque fois, il faut enlever ses chaussures, parfois marcher dans la terre ou sur des parterres mouillés. Nous ne faisons pas de chichis. Le temple d'Hanouman est impressionnant. Sa couleur est orange, un parc l'entoure. Nous devons y laisser nos affaires, dans un casier. Des centaines de singes nous entourent, crient, sautent, se promènent. Nous devons emprunter le chemin jusqu'au temple et traverser. Audrey n'est pas rassurée. Fred aime. Des singes, de grands mâles, de petits bébés, passent à côté de nous, parfois à un mètre. Malheureusement, aucune photo (interdites dans les temples + appareils laissés dans le casier). La seule photo d'un temple que nous aurons (bien qu'ils soient tous différents dans leur style, certains propres, d'autres sales, certains vieux d'autres récents) est celle prise discrètement par Diamond dans le temple de Ganesh (dieu éléphant). Thanks Diamond.


Nous partons ensuite visiter une fabrique de tissus (pashmina, foulards, housse de couette...), et, dans une petite rue, nous découvrons une machine en bois qui pourrait dater du Moyen-Age et pourtant extrêmement sophistiquée, pour créer fil à fil ce tissu. Nous apprenons que de la laine de yak, des poils de chèvre (dos, ou la meilleure qualité, barbe) ou de la soie, sont utilisés. Nous rentrons ensuite dans une pièce voisine et nous asseyons sur des matelas blancs pour découvrir toute la collection de cette manufacture. Les couleurs sont vives, les motifs précis et travaillés, tous aussi doux les uns que les autres. Il semble que Hermès et le Bon Marché se fournissent ici d'après le vendeur. Nous restons bien une heure et demi à découvrir toutes les pièces. En sortant le vendeur nous offre un châle à chacun.


Nous revenons tranquillement à l'hôtel, ravis d'avoir vu tout cela et été au contact de la culture indienne, et des indiens (nous nous sommes faits arrêter plusieurs fois pour être pris en photo avec eux, et souvent un ou deux mots en français pour nous saluer). L'après-midi passe tranquillement, nous travaillons, écrivons les articles, discutons avec des espagnols ou un australien. Le soir, nous reprendrons le bateau pour revoir les ghats (il devait y avoir une fête spéciale mais elle a lieu le lendemain). Refaire cela une nouvelle fois n'apporte pas grand-chose. Nous revoyons la même cérémonie que la veille.

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    rosa la plume (dimanche, 25 novembre 2012 18:51)

    et si le klaxon ne marche plus ?
    que font ils?